En haut de la tour d'astronomie

Serpentard-Killjoy

Rappel du premier message :

Athalie marchait sans savoir où elle allait vraiment. Elle ne voulait plus penser à rien. Elle ne voulait parler à personne. Mais qui se promenerait à Poudlard en pleine nuit ? Elle se dirigea finalement vers la tour d'Astronomie. Elle monta les escaliers presque en courant, et faillit trébucher à la dernière marche. Elle vérifia que personne ne l'avait entendu, et continua son chemin. Elle finit par arriver, et s'assit doucement sur le sol, en se recroquevillant, les mains enprisonnant ses genoux. Elle ferma les yeux, et ne pensa plus à rien.

Gryffondor-Killjoy

Les deux jeunes filles riaient de bon coeur.

- Mais ne vous inquiétez pas gente demoiselle j’étais trop timide pour vous le demander, dit-elle en souriant toujours d’un air théâtrale.

Rose prit soudainement un air plus sérieux et plus grave. La Gryffondor se demandait bien pourquoi ce changement brutal d'attitude. Elle la regarda inquiète. La Serdaigle prit ensuite la parole.

- Amber je vais m’en aller bientôt de Poudlard….avoua-t-elle d’une voix faible.

La rouge et or écarquilla les yeux en entendant l'affreuse nouvelle que Rose venait de lui annoncer si brutalement. La Serdaigle se leva et commença à partir.

- Rose, attends, s'écria Amber en se levant à son tour et la rattrapant par le bras. Cette fois-ci je ne te laisserai plus partir. Dis-moi ce qu'il se passe? Tu ne vas quand même pas quitter réellement cette école? La Gryffondor regardait son amie droit dans les yeux, et la tenait par les épaules.

Invité

-Rose, attends, s'écria Amber en se levant à son tour et la rattrapant par le bras. Cette fois-ci je ne te laisserai plus partir. Dis-moi ce qu'il se passe? Tu ne vas quand même pas quitter réellement cette école? Dit-elle en la regardait droit dans les yeux, et la tenait par les épaules.

Rose ne voulait pas parler a Amber ….Elle lui avait annoncé la nouvelle mais elle pensait qu’elle allait la laisser tranquille mais apparemment non …

Elle se sentait mal a l’aise qu’Amber la regarde dans les yeux alors elle se trémoussa car elle était mal a l’aise

*Amber je….

Rose n’arrivait pas a lui expliquait ,elle respira et choisit de dire quelque chose d’autre

*Amber je pars de cette école point barre ,satisfaite ?

Gryffondor-Killjoy

Rose se sentait mal à l'aise devant le regard insistant de la Gryffondor. Elle se détacha du contact d'Amber en gigotant.

- Amber je…

La Serdaigle paraissait ne pas trouver les mots pour s'expliquer. Elle prit une inspiration avant de dire:

- Amber je pars de cette école point barre ,satisfaite ?

- Non je ne suis pas satisfaite, déclara la rouge et or en secouant la tête, elle était en colère à présent. Elle ne comprenait pas Rose, pourquoi s'était-elle décidée à le lui dire seulement maintenant et sans aucune explication? Il était hors de question pour Amber que Rose parte sans rien lui dire. Je croyais que l'on était amie! Alors pourquoi tu t'obstines à ne rien me dire? Tu sais très bien que tu peux me faire confiance.

Invité

- Non je ne suis pas satisfaite, déclara Amber
en colère, Je croyais que l'on était amie! Alors
pourquoi tu t'obstines à ne rien me dire? Tu sais très bien que tu peux me
faire confiance.

Rose fut surprise par la réaction d’Amber, elle ne pensait pas qu’elle
allait réagir comme ça pour si peux…elle sentait elle aussi la colère montait
en elle, C’était injuste qu’elle s’en prenne a elle comme ca au contraire elle
devait être contente !

* ¿ Acabaste ? ¿Por
qué te enojas?

Rose s’arrêta quelques instants et se rendit compte qu’elle avait parlé Espagnol

*Oups !
dit-elle en gloussant légèrement

Gryffondor-Killjoy

Rose fut surprise par la réaction d'Amber. La Gryffondor vit dans les yeux de son amie de l'incompréhension, Rose ne comprenait apparemment pas pourquoi Amber était en colère. Ce qui était pourtant simple, Amber ne pouvait pas supporter de voir son amie partir si brutalement. Elle avait besoin de savoir pourquoi elle partait, elle s'énervait intérieurement à savoir pourquoi, qu'est-ce que la Serdaigle voulait garder secret, pourquoi elle continuait à rester aussi énigmatique.

-¿ Acabaste ? ¿Por qué te enojas? lança subitement la Serdaigle avant de se rendre compte qu'elle parlait Espagnol. Oups !
dit-elle en gloussant légèrement.

Amber la regarda les yeux grands ouverts, décidemment la Serdaigle réagissait toujours d'une manière la plus inattendu. La rouge et or eut soudain un rire nerveux, ce qui allait surement surprendre Rose. Amber se passa une main dans ses cheveux.

- Rosie, commença-t-elle en embrassant tendrement son amie sur la joue, no quiero que te vayas, murmura-t-elle avec un petit sourire.

Invité

Rosie fut surprise d’entre Amber rire enfin un rire plutôt nerveux
et non naturel , elle arqua ses sourcils car elle ne comprenait pas pourquoi elle riait si bizarrement

-Rosie, commença-t-elle en embrassant tendrement
son amie sur la joue, no quiero que te vayas
murmura-t-elle avec un petit sourire.

Rose se dégagea elle était toujours en colère, elle comprenait enfin pourquoi elle avait rit comme une hyène

*Tu parles espagnol c’est nouveau ? dit-elle d’un ton
pas très sympathique, qu’est ce que tu veux à la fin ? ! dit-elle d’un
ton impatient

Rose commençait à avoir froid et elle avait les nerfs a vif,
alors autant ne pas tourner autour du pot ! Au final elle s’assit par terre au milieu du chemin tant
pis si elle gênait quelqu’un …

Gryffondor-Killjoy

Rose fut surprise pas la réaction de la Gryffondor. La Serdaigle s'éloigna d'un mouvement sec et déclara brusquement:

-Tu parles espagnol c’est nouveau ? Qu’est ce que tu veux à la fin ? ! dit-elle d’un ton impatient et froid.

Amber recula de quelques pas en arrière, le comportement de la jeune fille la surprenant encore plus. Rose se mit à s'installer par terre au milieu du chemin. Elle semblait avoir froid. Amber quand à elle, voyait sa colère refaire surface. Elle essaya tant bien que mal de se calmer.

- Oui je parle espagnol, j'avais un professeur particulier qui me donner des cours d'anglais, d'espagnol et de latin quand j'étais petite, dit-elle d'une voix brisée par l'émotion. Tout ce que je voulais c'est que tu sois un peu plus clair avec moi, c'est tout, je ne m'attendais pas à ce que tu allais me lancer à la figure que tu partirai et sans rien m'expliquer, voilà! Maintenant si tu ne veux rien me dire c'est ton choix. Fais ce que tu veux après tout. Je voulais juste te faire comprendre que je ne veux pas que tu partes. Parce que tu comptes beaucoup pour moi Rosie!

La rouge et or s'apprêta alors à partir, avant ça elle retira son manteau de velours noir et le déposa sur les épaules de la jeune fille.

- Tu vas attraper froid comme ça, lança-t-elle.

Puis elle partit, fatiguée,fâchée et déçue. Quelques larmes voilant son visage. Cette soirée était donc tout sauf reposante.

Invité

- Oui
je parle espagnol, j'avais un professeur particulier qui me donner des cours
d'anglais, d'espagnol et de latin quand j'étais petite, dit-elle d'une voix brisée par
l'émotion. Tout ce que je voulais c'est que tu sois
un peu plus clair avec moi, c'est tout, je ne m'attendais pas à ce que tu
allais me lancer à la figure que tu partirai et sans rien m'expliquer, voilà!
Maintenant si tu ne veux rien me dire c'est ton choix. Fais ce que tu veux
après tout. Je voulais juste te faire comprendre que je ne veux pas que tu
partes. Parce que tu comptes beaucoup pour moi Rosie!

Rose voulait répliquer mais elle n’eut pas le temps car Amber éleva son manteau et
lui mis sur les épaules

- Tu
vas attraper froid comme ça,
lança-t-elle.

Puis elle partit,
Rose se releva précipitamment et l’appela de toutes ses forces

*Amber !!

Mais elle ne savait pas si elle l’avait entendu ou pas …. Alors courra en direction ou Amber était partit , elle pleurait tout en courant ,elle n'aurait du vraiment pas lui dire qu'elle allait partir ! Puis elle parviens a rattraper Amber et s’arrete devant elle ne sachant que dire...

Gryffondor-Killjoy

Amber était déjà sur le chemin du retour, quand elle crut entendre Rose qui l'appelait. Elle essuya les larmes qui ruisselaient sur son visage avec le manche de son uniforme et se retourna, son être brouillé et rougis par les quelques pleurs qu'elle venait de verser. Elle eut un petit raclement de gorge, renfonçant son flot de tristesse pour paraitre le plus normal possible. La Serdaigle arriva devant elle. Amber hésita à prendre la parole la première, mais Rose semblait ne pas savoir quoi dire. Puis avec douceur:

- Je suis désolée de mettre emporter comme ça, c'est que... je ne pourrai pas supporter de ne plus te voir. Tu es une grande amie pour moi. Je n'aime pas te voir triste.

Tout ce que la Gryffondor lui avait dit avant même si elle paraissait très en colère, c'était simplement par bonté de cœur, car elle éprouvait un véritable chagrin que de voir son amie si malheureuse.

Invité

Rose était
comme pétrifier elle ne savait pas du tout quoi dire, [/b]

- Je
suis désolée de mettre emporter comme ça, c'est que... je ne pourrai pas
supporter de ne plus te voir. Tu es une grande amie pour moi. Je n'aime pas te
voir triste dit-elle avec douceur.

Rose
essaya de formuler une phrase mais elle n’y arriva pas vraiment

*Je…

Elle
ne put continuer, au lieu de ça elle prit Amber dans ses bras et la serra
contre elle, elle se dit que des actes valent mieux que des mots , mais elle essaya
vraiment de formuler quelque chose …

*Te adoro por lo ,lui
chuchota-t-elle doucement

Gryffondor-Killjoy

- Je...

Balbutia la Serdaigle qui n'arrivait à sortir une phrase.

Elle ouvra alors ses bras et se jeta au coup d'Amber, la serrant contre elle. La rouge et or ressentit alors une joie infini l'inonder, elle venait de retrouver la vraie Rose.

- Te adoro por lo .

Lui dit-elle d'une voix douce.

Amber resta si émotionnée d’entendre ces paroles qu'elle ne répondit pas tout de suite. Elle répondit d'abord à son étreinte.

- Ne t'inquiète pas, je n'insisterai plus sur la cause de ton départ, dit-elle d'un ton rassurant. Tu me promets de m'envoyer souvent de tes nouvelles alors? Si tu pars vraiment...

Invité

Rose remarqua qu’Amber ne répondit pas tout de suite a ses
paroles mais elle sentait bien qu’elle était heureuse enfin c’est ce qu’elle pensait,
elle espérait qu’elle ne lui en veuille plus …

- Ne t'inquiète pas, je n'insisterai plus sur la cause de ton départ, dit-elle d'un ton rassurant. Tu me promets
de m'envoyer souvent de tes nouvelles alors? Si tu pars vraiment...

*Je te promets
de te le dire dans pas longtemps dit-elle en la regardant dans les yeux, évidement
que je t’enverrais des nouvelles dit-elle comme si c’était évident.

Rose ne voulait pas faire du mal a Amber elle choisit donc
de changer de sujet enfin si on peut dire …

*Alors tu as un cavalier ? dit-elle en souriant, finalement je vais peut être venir au bal vu que ce sera mon dernier jours….

Mangemort

[Another day.]

Un temps particulièrement sombre du à l'heure d'hiver. Froid. Pluie menaçant de percer les nuages désormais invisibles à chaque instant. Heure de repas du soir encore sautée... Une lettre angoissée de son père dans sa poche, lui rappelant de prendre soin d'elle. Sourire triste.

Une bourrasque de vent glacé fit se soulever ses cheveux, et Alice resserra son manteau de fourrure autour d'elle. Ses jambes se balançant dans le vide, du haut d'un créneau. Souvenir d'un autre moment, sur ce créneau même - sans Whisky Pur Feu, cette fois-ci. Souvenir brumeux. But atteint... se plonger dans une douce mélancolie en parcourant les lieux où ils s'étaient retrouvés, comme elle aurait pu le faire s'il était mort. Ce qui était presque le cas... elle n'avait pas aperçu la moindre trace de sa présence depuis leur... "rupture". Soupir agacé. Elle se trouvait pathétique.

Les réactions irrationnelles et passionnées étaient monnaie courante chez les Von Gotha, et elle n'échappait pas à la règle. Son père avait aimé éperdument sa mère - avant lui, son grand-père avait eu le même comportement avec sa femme... - et s'il ne s'était jamais remis de sa perte, il arborait toujours cet air fier et noble digne de son rang, qu'il ne devait qu'à sa... Combativité. Les vampires en auront certainement le souvenir ancré dans la mémoire pour des générations...

*Tu ne peux pas rester dans cet état éternellement. Je sais. Tu Le reverras forcément. Je sais. C'est pour ça que je fais cela. Quoi donc ? Te couper du monde et pleurer sur ta pauvre petite personne blessée par amour ? Ce n'est pas de l'amour. Pas seulement... Eh bien, saute. Certainement pas. Je cherche mieux...*

Nouvelle bourrasque. Les vampires avaient subit la rage destructrice du coeur brisé de son père, lui permettant de tenir son rang avec honneur même après avoir été ravagé. Alice porta la main à sa poche, froissant doucement sa lettre. Un exutoire. Il lui fallait une raison d'être encore là...

Grincement de porte. La Serpy ferma les yeux, se complaisant un instant dans l'utopie douloureuse de Sa présence.

*"Tu me prêtes ta bouteille ?"*

Mais il ne viendrait plus.

*"Buvons à notre santé, ma chère Alice."*

Nouveau coup à la poitrine...

*"Je t'embrasse si tu vides la bouteille."*

La jeune fille ouvrit brutalement ses yeux, en entendant ce souvenir oublié remonter du fond de sa mémoire, oubliant momentanément la présence derrière elle. Impossible d'y rattacher la moindre image...

Gryffondor-Killjoy

Ayant fini de manger Amber n'avait pas très envie de retourner immédiatement dans la salle commune. Les discussions de fin de soirées l'ennuyaient parfois profondément et pour le moment elle n'avait pas vraiment la tête à parler de tout et de rien. La Gryffondor avait déjà enfilé son manteau de velours avant de partir diner. Il faisait quand même froid entre les murs du château, elle se dirigea vers les escaliers tranquillement. Où allait-elle aller maintenant? Le choix ne fut pas très difficile, la tour d'astronomie. Son endroit favori pour rêvasser, penser, réfléchir, profiter de la beauté du crépuscule.

Lorsqu'enfin elle acheva sa montée pour arriver en haut de la tour, elle remarqua qu'elle n'était pas la seule à vouloir passer du temps dans cet endroit. Elle s'avança doucement, ne voulant pas faire part de sa présence, essayant tout d'abord de distinguer en plissant les paupières la personne qui se tenait devant elle. Amber faillit pousser un cri d'effroi. Dans le silence de la nuit qui commençait, Alice se tenait là, les jambes pendant dans le vide du haut d'un créneau. Surprise, inquiète, elle espérait qu'elle ne tentait pas quelque chose de fou. La rouge et or s'approcha alors d'un pas hésitant vers la Serpentard. Puis se pencha pour voir comment elle était, le visage pâle, une expression de douleur transparaissait dans son regard.

[ Qu'est-ce qu'il se cache dans ton cœur et dans tes pensées pour tu paraisses aussi accablée ... ]

- A...lice ? Est-ce que tout va bien? murmura avec douceur Amber en posant une main sur son épaule.

Mangemort

- A...lice ?

Une main féminine se posant délicatement sur son épaule. Sursaut. Retour brutal à la réalité. La Serpy porta une main à sa poitrine, identifiant son interlocutrice : sa voisine de métamorphose, Amber.

- Est-ce que tout va bien ?

*Tu es si transparente. Ça va changer. Tu ne trouves même pas de bonne raison pour ça !*

Alice fixa la Gryffy dans les yeux pendant un moment, s'efforçant de chasser cette voix parasite de son esprit. Non, elle ne laisserait plus son désespoir transparaître de la sorte... Mais quel comportement adopter dans la situation présente ?... Elle avait l'impression d'être une toute autre personne depuis deux semaines - *Depuis qu'Il t'a plantée. Ne le mentionne pas. Les faits sont là, tu ferais mieux de les assumer. Je n'en suis pas responsable. Peu importe, tu ne peux que faire face. Faire face...* - une personne fragile aux réactions imprévisibles, à qui elle devait faire tenir le rang de noble sang-pur fière et dure. Le regard devenant peu à peu inexpressif - car autocontrôlé - Alice fit de nouveau face au parc s'étendant sous leurs yeux et choisit d'éluder la question.

- As-tu déjà eu l'impression d'être perdue... à l'intérieur, Amber ?

Ses yeux se baissèrent vers son poignet, où luisait une sorte de minuscule boussole attachée à une longue chaîne dorée qui en faisait trois fois le tour. Elle n'avait pu se résoudre à porter cet ultime présent sur son coeur... Comme à chaque fois qu'elle y posait les yeux, l'aiguille s'agita. Les commissures de ses lèvres se crispèrent dans un tic nerveux - cet objet était tout sauf précis...

*"Tu sauras alors, et tu peux en être sûre, que quelqu'un dans ce monde pense à toi."*

Nouvelle blessure cardiaque. Nouveau contrôle d'émotions, avant de relever la tête. Ricanement nerveux, sans joie, tentant de faire croire en vain à un peu de légèreté.

- ... D'être passée de l'autre côté du miroir ?

Assez peu consciente de la surprise que pouvait provoquer l'étalage de sa culture moldue, Alice ajouta, plus pour elle-même :

- Ressentir le monde comme différent alors qu'il est si banalement le même... Mais c'est l'intérieur qui change, et l'on se retrouve perdu dans des endroits que l'on connait par coeur.

Gryffondor-Killjoy

Alice sursauta au contact de la main d'Amber, cette dernière venait surement de la retirer de ses pensées. La préfète des Serpentard considéra Amber quelques instant, elle semblait réfléchir à ce qu'elle allait lui dire. Puis elle tourna son regard vers le parc, Alice paraissait totalement déconnecté, le regard vide, vers cette immensité verdoyante plongé dans les ténèbres.

- As-tu déjà eu l'impression d'être perdue... à l'intérieur, Amber ?

La rouge et or haussa un sourcil interrogateur, cette question était plus inattendue pour la jeune fille. Que voulait-elle dire exactement par "intérieur". Évidemment qu'elle était parfois perdue, qu'il lui arrivait de se croire en plein dans un labyrinthe sans fin dans son coeur, dans ses pensées, et qu'elle ne trouvait jamais la sortie, cherchant en vain quelqu'un qui pourrait la secourir, une lumière qui apparaitrait au bout du tunnel... Mais est-ce que c'était de ça qu'elle parlait? Tandis qu'elle réfléchissait à une éventuelle réponse, elle remarqua qu'Alice avait baissé la tête vers son poignet, où rayonnait une petite boussole maintenu par une chaine dorée.
Qu'était-ce donc? Un bijou de famille surement ou un objet d'un être cher à qui elle tenait, Amber ne pouvait pas savoir.

Alice releva brusquement la tête, et émit un petit ricanement, sans émotion particulière.

- ... D'être passée de l'autre côté du miroir ?

La Gryffondor ouvrit des yeux tout ronds, troublée elle inclina la tête sans prononcer un mot, essayant d'analyser ce qu'elle avait dit depuis le début. Alice était vraiment une énigme.

- Ressentir le monde comme différent alors qu'il est si banalement le même... Mais c'est l'intérieur qui change, et l'on se retrouve perdu dans des endroits que l'on connait par coeur, ajouta-elle ensuite pour elle même.

" Et l'on se retrouve perdu dans les endroits que l'on connait par coeur..." , la rouge et or commençait à comprendre. Alice semblait avoir perdu quelque chose, si elle avait vraiment bien compris, et si ses suppositions étaient justes, plus rien ne devait être pareil ici à Poudlard, dans ses murs qu'elle arpentait tous les jours à cause de ce vide.
Amber s'installa tranquillement près de la préfète. Elle prit une profonde et sereine inspiration, avant de relâcher ses poumons et de prendre la parole à son tour.

- Il te manque quelque chose ou quelqu'un auquel... tu... tiens... N'est-ce pas? commença-t-elle d'une voix calme et compréhensive. Tu te sens perdue...

Elle laissa planer un bref silence avant de reprendre, d'un voix hésitante mais confiante.

- Si tu veux parler. Tu n'es pas obligée de me dire tout, mais si il y a quelque chose que tu veux déballer ou... Enfin, comme tu veux.

Elle tourna son regard vers Alice, un sourire fugitif sur son visage.

- Je ne dirai rien à personne si tu veux te confier.

Mangemort

Amber prit place à ses côtés. La Serpy ne fit rien pour la repousser. La rouge et or dégageait une aura de douceur, de délicatesse à laquelle elle était loin d'être habituée... Et étrangement, l'inconnu la mettait plus en confiance que ce qu'elle croyait connaître - au moins, avec cette fille, elle avait toutes les raisons du monde d'être perdue... Ce qui était plutôt rassurant, quelque part.

- Il te manque quelque chose ou quelqu'un auquel... tu... tiens... N'est-ce pas ? Tu te sens perdue...

*Perspicace. Non, tu es juste aussi facile à décrypter qu'un livre pour enfants.*

Conserver son regard fixe et vide. Résister au bercement de cette voix douce, qui ravivait sa mélancolie dissimulée, de la même façon que les mélodies poignantes ravivent la tristesse. Ces musiques qui brisent le coeur, qu'elle s'interdisait d'écouter...

*Until the end of everything ♪.*

Regard vairon à nouveau brisé.

- Si tu veux parler. Tu n'es pas obligée de me dire tout, mais si il y a quelque chose que tu veux déballer ou... Enfin, comme tu veux.

*♪ I'm trying... I'm trying... to let you know how much you mean.*

L'esprit hanté par des accords porteurs de trop de sens, Alice était tentée de se répandre en larmes sur cette épaule qui se voulait amicale. Pas de rôle à tenir, pas de faux semblants... Eponger son coeur débordant... Tentant.

- Je ne dirais rien à personne si tu veux te confier.

La Serpy tourna brusquement la tête - et ses yeux humides - vers Amber, qui lui accordait un sourire confiant, tandis qu'une toute autre conversation resurgissait des méandres de son esprit.

*"Est-ce que tu... te confies à des gens ?"*

Non, sans doute était-ce déjà le trahir que d'évacuer sa détresse à son sujet dans les bras d'une inconnue, préfète de surcroit, qui ne pourrait que s'alarmer d'une relation purement illicite entre un professeur et une élève... son visage se ferma brusquement. Elle décida d'éluder, une fois encore.

- Serais-tu en train de m'offrir ton amitié ?

Elle aurait voulu donner des intonations surprises à ses propos, elle du se contenter d'un ton formel, tandis que la voix parasite de son cerveau avait décidé de se taire, à l'instant où elle aurait eu le plus besoin de ses conseils.

- Le courage des Gryffondors consisterait donc aussi à tendre la main aux "non-recommandables"... Intéressant.

Elle connaissait très bien sa réputation de déséquilibrée - le journal de l'école lui rappelait cela fréquemment, même si elle avait loupé le dernier numéro, elle ne doutait pas qu'elle avait subi sa dose de piques acérées - pour son plus grand bonheur - mieux vaut être craint qu'aimé, n'est-ce pas ?

Gryffondor-Killjoy

Les yeux pleins d'attentes Amber regardait toujours sa voisine, la tête légèrement incliné pour tenter de voir sa réaction. Sans doute Alice n'allait pas répondre comme elle l'espérait, et que sa réponse correspondrait parfaitement à celle que l'on pouvait attendre venant d'une Serpentard et répondant ainsi aux critères de sa maison. Mais peu importe, elle aurait au moins tenté une approche. Amber ne savait pas pourquoi, elle se sentait capable de l'aider, comment? Elle ne le savait pas. Pourquoi elle le voulait? Elle l'ignorait pour le moment. Elle savait juste au plus profond d'elle-même, que la préfète n'avait pas besoin de croire que l'on pouvait rester seule et renfermer sur soi-même pour surmonter certaines épreuves. Pour la rouge et or, ce n'était pas une faiblesse d'être entouré de quelques amis sur qui l'on pouvait compter. Il arrive toujours un moment où la solitude ne peut plus aider à s'en sortir.

Alice arborait toujours ce visage sans expression, le regard vide et fixe. Quelque chose frappa soudain Amber, lorsque la Serpentard se tourna enfin vers elle après un long laps de temps, Amber eut l'impression que ces yeux brillaient dans la faible lueur de la nuit, bien qu'elle devait surement faire tout pour ne pas le montrer, la Gryffondor discerna bien les larmes qu'essayaient de comprimer Alice. Mais elles étaient bien là, elles voilaient complètement le regard vairon de la jeune fille.
Se rendant surement compte qu'elle commençait à faiblir devant Amber, Alice reprit brutalement une attitude fermée.

- Serais-tu en train de m'offrir ton amitié ? s'étonna-t-elle modérément. Le courage des Gryffondors consisterait donc aussi à tendre la main aux "non-recommandables"... Intéressant, finit-elle par dire.

Amber ne put réprimer un nouveau sourire à l'entente de ses phrases.

- Je pense... que ma maison n'a rien à voir avec tout ça. Gryffondor ou pas, je reste toujours la même, et que tu veuilles me croire ou non, oui je suis bien en train de t'offrir mon amitié.

Elle se mit ensuite à regarder le parc, le lac qui dormait paisiblement, et la Lune qui baignait de sa lueur fantomatique les remparts du château quand les nuages sombres ne se mettait pas devant elle.

[ Non-recommandables... ], se répétait-elle. Bien entendu qu'elle se doutait de la raison pour laquelle elle lui avait déclaré cela. Les rumeurs qui couraient à propos d'Alice, le journal qui dévoilait ce qu'il se passait entre la préfète et le professeur Mogg. Mais était-ce une raison pour ne pas écouter l'intéressée tout d'abord? Tout le monde possédait des secrets, des désirs, des tentations, des problèmes, des soucis, des craintes, personne ne pouvait être parfait. C'est pourquoi Amber n'était pas là pour la juger, tout ce qu'elle désirait, c'était la réconforter par sa présence. Cette tristesse et cette sensation de désespoir qui semblaient émaner de la Serpentard, Amber voulait les comprendre.

- Tu n'as rien de non-recommandable pour moi, Alice. Si vraiment c'était le cas, je pense que je ne serai pas venue te voir. Je t'aurai surement laissé là. Mais comme ce n'est pas le cas,ajouta-t-elle d'un ton solennel et qui se voulait compréhensif.

[ Tu n'es pas obligée de te montrer forte... ]

- Les larmes sont les pétales du coeur, elles ne t'apporteront pas l'oubli mais un apaisement passager... murmura Amber.

Cette phrase... son père l'a lui avait dit très souvent lorsqu'elle était petite, que la tristesse la submergeait tout entière mais que la fierté pourtant l'empêchait de verser une larme. Mais dès que son père la lui disait, son coeur s'ouvrait. Peut-être que ça n'allait pas donner le même impact sur Alice, mais Amber voulait lui faire comprendre, qu'elle n'avait pas à se méfier d'elle.

Mangemort

Curieusement, la Gryffy sourit à nouveau. Alice ne put s'empêcher de hausser un sourcil perplexe... Les réactions de la jeune fille étaient tout à fait imprévisibles, de son point de vue. On n'aurait pu trouver deux personnes plus antithétiques...

- Je pense... que ma maison n'a rien à voir avec tout ça. Gryffondor ou pas, je reste toujours la même, et que tu veuilles me croire ou non, oui je suis bien en train de t'offrir mon amitié.

Alice la considéra quelques instants, troublée, analysant le moindre mot pouvant dissimuler le piège, la logique à tout cela. Son "amitié"... Quel intérêt Amber avait-elle à cela ?...

*Il n'y a que chez les puissants que l' "amitié" est intéressée... A quoi peut bien servir une amitié désintéressée ? Ça n'a pas l'air d'avoir le moindre sens...*

La Gryffy était désormais tournée vers le parc, songeuse. Alice n'arrivait pas à détacher son regard calculateur de son visage serein. L'amitié gratuite était tellement irrationnelle... Trop rare pour lui tomber dessus aussi facilement.

*Comme l'amour. Ne l'évoque pas, pitié.*

- Tu n'as rien de non-recommandable pour moi, Alice. Si vraiment c'était le cas, je pense que je ne serais pas venue te voir. Je t'aurais sûrement laissée là. Mais comme ce n'est pas le cas.

Incompréhension. Pourquoi elle, et pourquoi ici et maintenant ?...

- Les larmes sont les pétales du coeur, elles ne t'apporteront pas l'oubli mais un apaisement passager...

*Un apaisement passager... Tu connais cela, n'est-ce pas ? Tu sais, ton sortilège qui a foiré...*

... Et les retours à la réalité, à ses émotions, toujours si douloureux. Nouvelle bourrasque, quelques gouttes de pluie, aussi froides que son coeur en veille. La Serpy resta un instant silencieuse, les yeux à nouveau tournés vers le parc. Elle replia ses jambes et les entoura de ses bras, posant son menton sur ses genoux, et commença à se balancer légèrement d'avant en arrière, signe d'une réflexion intense facilement assimilable à une crise d'autisme. Ne fallait-il pas se perdre totalement pour se trouver soi-même ? Trouver une raison d'être là...

- ... Juste une raison à laquelle s'accrocher.

Le massacre de vampires était inenvisageable. De toute façon, ce mal foudroyant la prenant bien plus tôt que les autres membres de sa famille, elle ne pouvait que faire ce qui était à sa portée...

*Mais tout est à ta portée. Ou tout peut l'être...*

Elle songea un instant à cette tradition d'Europe de l'Est où, après leurs études, les étudiants de Durmstrang effectuaient un voyage d'un an à travers le monde où ils tentaient tout ce qu'ils n'avaient jamais fait auparavant.

*Tu ne t'es jamais confiée ? Inutile et dangereux... Depuis quand tu réfléchis aux conséquences de tes actes ? Je ne peux pas le mettre dans une telle situation. Ce serait... Le perdre ? Mais, Alice... Tu l'as déjà perdu.*

Appuyant ses yeux contre ses genoux, la Serpy se laissa finalement aller aux larmes. Advienne que pourra...

Gryffondor-Killjoy

Haussement de sourcil indécis de la part de la Serpentard, ce qui n'étonna pas la Gryffondor, elle ne devait pas être habituée à de telles déclarations, surtout venant de la part d'une fille à qui elle ne parlait pas souvent pour ne pas dire jamais ou presque.
Alice examina pendant un moment Amber, cette dernière voyait dans ce regard que la Serpentard était déroutée. Ce qui n'était pas surprenant, la gentillesse gratuite était quelque chose à laquelle elle ne devait pas être accoutumé, de même pour l'amitié sans retour attendu.

Une brusque et glaciale rafale de vent suivi de quelque gouttes de pluie fit frissonner la jeune fille qui se pelotonna encore plus à l'intérieur de son manteau. Tandis qu'Alice se recroquevillait sur ses jambes, posant son menton sur ses genoux, et commençant à se balancer doucement d'avant en arrière. Cette vision rappela à Amber, un petit garçon de six ans de la classe d'Hermia qu'elle avait rencontré quand elle avait encore que dix ans, bien avant son arrivée à Poudlard. Coupé du monde, il était toujours replié sur lui-même et ne désirait en aucun cas communiquer avec qui que ce soit. Amber se souvint alors de la seule fois où elle lui avait parlé, c'était avant son départ, il était venu lui offrir un bonbon et l'avait serré dans ses bras.

- ... Juste une raison à laquelle s'accrocher.

A cette phrase, Amber s'étonna de la tristesse profonde qui perçait dans la voix d'Alice.

[ Qu'est-ce qu'il se passe en toi pour que tu sois aussi abattu Alice... ]

C'est alors que quelque chose de plus inattendue se passa. Le visage enfoui entre ses genoux, Alice céda finalement à laisser ruisseler ses larmes. Ses perles d'eau qui l'étouffaient depuis le début, lui montèrent aux yeux, et coulaient maintenant le long de ses joues se perdant dans la nuit.
Amber émue, détourna le regard vers le parc, ne sachant d'abord que faire. Elle ne voulait pas la brusquer. Puis avec délicatesse, elle effleura le front de la jeune fille et se mit à lisser les cheveux en désordre d'Alice.
La rouge et or la fixait avec une avidité douloureuse, impuissante à démêler les émotions et les pensées qui traversaient la Serpentard, mais elle pouvait ressentir cette tristesse et souffrance qui pesait dans le coeur d'Alice.

- Tiens, murmura-t-elle toujours de sa voix douce et compatissante en lui tendant un mouchoir de soie blanc.

Elle la regardait toujours, devant le silence de la Serpentard, Amber devinait des instants douloureux qu'Alice avait du surement passer.

- Je vais rester avec toi jusqu'à ce que tu te sentes mieux. Laisse-toi aller. Je ne t'obligerai pas à parler ne t'inquiète pas. Je ne veux pas que tu te fasses plus de mal que ça en te remémorant des souvenirs difficiles...

[ Parce que je vois bien que tu as du en vivre des choses éprouvantes... ]

Mangemort

Un apaisement passager... Difficile à dire. Alice éprouvait une impression qu'elle n'avait jamais ressentie jusque là, celle d'ouvrir une sorte de faille à son âme. Impossible de qualifier cette nouvelle sensation de "bonne" ou de "mauvaise". Douloureuse, sans doute, d'autant que les images qu'elle s'évertuait à chasser défilaient en boucle dans son esprit. Mais pas seulement...

Une main douce et froide s'attarda sur son front, avant de se glisser dans ses cheveux, dans une caresse rappelant celles que lui faisait son père, enfant, lorsqu'elle était trop terrorisée par des chimères pour dormir. La Serpy pouvait sentir le regard d'Amber peser sur elle. Elle ne put s'empêcher de songer que la situation était bien moins humiliante que ce à quoi elle s'attendait. Faiblir face à l'ennemi, à une menace, est une chose... Faiblir ici et maintenant avait quelque chose à la fois de doux, de corrosif et de naturel... Se satisfaire en se blessant à mort. Shakespearien.

La Gryffondor lui tendit un mouchoir, qu'elle accepta en relevant son visage bouleversé. Etait-ce maintenant qu'elle était censée lui dire ce qui n'allait pas ? Les conventions sociales des gens normaux avaient tendance à lui échapper... Elle essuya délicatement ses larmes, pour se donner une contenance en attendant qu'un signe vienne lui dicter la conduite à adopter dans cette situation tellement... extraordinaire.

- Je vais rester avec toi jusqu'à ce que tu te sentes mieux. Laisse-toi aller. Je ne t'obligerais pas à parler, ne t'inquiète pas. Je ne veux pas que tu te fasses plus de mal que ça en te remémorant des souvenirs difficiles...

Alice la fixa un instant de ses yeux désormais gonflés et humides...

*Si tu savais quel degré de maux je suis capable de m'auto-infliger... Elle ne demande qu'à savoir... Elle s'en ira. Est-ce important ? Je l'ignore...*

- Ils sont là, ces souvenirs, ils ne disparaissent jamais. Ils tournent, tournent, et quand ce ne sont pas des images, se sont des sons, ou des sensations...

Courte pause. Les yeux subitement plus brillant, l'expression d'Alice se fit plus torturée. De ces expressions de douleur qui n'avaient jamais su Le retenir...

- ... et le monde parait si vide... Où que je sois, mes pensées s'y raccrochent, associent les lieux à ce que nous...

*"Nous" ? Crois-tu encore qu'un "nous" rentre en compte ?*

Le regard un instant égaré de la Serpy se fit brutalement déterminé, et elle se tourna de nouveau vers le parc.

*Il rentrera toujours en compte. Je ferais tout ce que je peux pour ça... ...Lui pleurer dessus ? Imbécile de voix parasite.*

Gryffondor-Killjoy

Après avoir sécher délicatement les larmes qui embuaient ses beaux yeux vairons, Alice la fixa de son regard maintenant bouffi et encore embrumé par les pleurs.

- Ils sont là, ces souvenirs, ils ne disparaissent jamais. Ils tournent, tournent, et quand ce ne sont pas des images, se sont des sons, ou des sensations...

La Serpentard devenait évasif, mais on sentait dans ses paroles, dans ses yeux, les restes de tous ces souvenirs dont elle ne pouvait se détacher. A cet instant, Amber, l'ayant écouter, pleine d'intérêt, aurait donné n'importe quoi, pour pouvoir entrer dans les pensées de la jeune fille et comprendre ce qui la tourmentait tant. Elle ressentait en elle le vif besoin de vouloir l'aider par n'importe quel moyen, sans savoir pourquoi.

Alice ouvrit alors encore la bouche, après un bref silence, dans une expression qui se fit plus torturée, pleine d'une détresse terrible:

- ... et le monde parait si vide... Où que je sois, mes pensées s'y raccrochent,

[ S'y raccrochent? ], de quoi, ou de qui plus logiquement faisait-elle référence? Est-ce qu'elle parlait de...

...associent les lieux à ce que nous...

[ Nous ? ]

Alice avait maintenant détourné son regard vers le parc. Amber la regardait toujours, d'un air grave. Tandis que la rouge et or venait enfin de réaliser ou plutôt de confirmer ce qu'elle pensait depuis le début. Se pourrait-il que la personne qu'elle incluait dans ce "nous" était réellement... Mais dans ce cas que c'était-il passé entre temps pour que leur relation ai pris fin?

[ Pourtant dans le journal il disait... Enfin non, ça date du bal, il a du se passer des choses depuis c'est vrai...]

- Tu l'aimes... débuta-t-elle hésitante, vraiment. N'est-ce pas? lâcha-t-elle ensuite dans un souffle.

Elle la fixa intensément, le regard plein d'attente. Un doux sourire compréhensif se dessinait sur son visage. Bizarrement, même si il s'agissait du professeur Mogg dont la réputation n'était pas au beau fixe, Amber trouvait que leur histoire était plutôt belle. Un amour interdit... Et le courage qu'Alice avait pour pouvoir surmonter tout ça et continuer à l'aimer malgré tout, c'était pour la Gryffondor quelque chose qu'elle admirait chez la Serpentard.
Elle se mit à contempler le lac en attendant la réaction de la préfète, admirant la beauté de cette immensité plongée dans les ténèbres et légèrement éclairée par les faibles rayons de Lune qui transperçaient les nuages. L'eau était lisse, comme du verre poli. Et parfois une ride de vent venait troubler la surface sombre, ce qui faisait scintiller le lac.
A l'intérieur d'elle, Amber restait encore émotionnée d’avoir entendu les paroles de la Serpentard, cette profonde douleur qu'elle émanait face à ce qu'elle vivait, cette passion, la beauté dans ces mots, tout amenait la Gryffondor à l'admirer.

Mangemort

Consciente du regard insistant de la Gryffondor, Alice ne poursuivit pas sa phrase. Elle avait la sensation de tâtonner dans l'obscurité, ayant franchi toutes ses limites. Jusqu'où pourrait-elle encore aller ?... Poursuivre dans cette voie ne risquait pas justement de sacrifier ce "nous" fragile qu'elle souhaitait reconquérir ?

- Tu l'aimes... vraiment. N'est-ce pas ?

L'expression d'Alice se fit incertaine tandis que ses joues rougirent brutalement et ses yeux se remplirent à nouveau de larmes. Dans un autre contexte, sans doute aurait-elle répondu une phrase du genre "Je ne vois pas du tout de quoi tu parles"...
Réflexion.
Evoqué par Amber, tout semblait si simple à synthétiser... L'amour. Le terme prohibé, l'expression qu'Alice cherchait vainement à chasser de son cerveau. Mais ce serait si simple s'il pouvait suffire...

*Si pitoyable. Parce que tu n'es pas pitoyable ? Moins que si je me contentais bassement de l'aimer.*

- Non, je ne l'aime pas...

Blessure plus violente à la poitrine. La Serpy baissa les yeux et une nouvelle larme roula sur sa joue. Pourquoi avait-elle l'impression de mentir ?... Il y avait pourtant une part de vérité dans ses paroles...

*Je la ressens, pourtant. Toute cette rage, cette haine, cette amertume... Omniprésentes. Tu sais très bien que ce n'est pas tout. Non... Il m'obsède, je l'admet. Et... ? Il me fascine littéralement. Mais encore ? Je...*

Confusion. Hurlement mental pour couvrir le mot interdit.

- ... pas seulement. Conclut-elle, fermant les yeux en espérant vainement ne pas verser de nouvelles larmes.

Barrières bien faibles, en vérité...

Gryffondor-Killjoy

Comme Amber aurait pu le prévoir, sa question fit tout de suite changer le comportement d'Alice, déjà rien qu'en voyant ses pommettes qui s'animèrent brutalement d'un feu éclatant, elle comprit tout de suite qu'il y avait réellement quelque chose. La Serpentard avait de nouveaux les yeux voilés de larmes.

- Non, je ne l'aime pas...

Haussement de sourcil de la Gryffondor, vérité, mensonge, tentative de se convaincre du contraire pour ne pas se faire du mal ou mélange de toutes les solutions? Comment le savoir... Mais alors pourquoi ses flammes carmins étaient montées à ses joues?
Amber la regarda encore plus intensément comme si cela allait l'aider à voir ce qu'Alice ressentait vraiment.

[N'importe quoi, je peux pas lire dans les esprits... ]

Une larme embellie de transparence de la belle Alice roula le long de sa joue. Était-elle en train de se mentir finalement? L'expression du visage de la jeune fille se faisait plus embrouillée et désemparée.

- ... pas seulement. Conclut-elle dans un murmure.

Alice ferma ensuite ses yeux, surement parce qu'elle avait du mal à retenir ses larmes et essayait de cette façon là de les contenir le plus possible.
Que voulait-elle dire exactement par "pas seulement", Amber baissa les yeux quelques instants, en pleine réflexion, lorsqu'elle crut deviner le débat intérieur qui se déroulait dans les pensées d'Alice.

- La haine et l'amour sont deux sentiments tellement proches... On passe parfois de l'un à l'autre de façon si brutale, déclara-t-elle le regard dans le vide.

Amber se mit à se balancer à son tour, comme Alice juste avant mais elle entoura de ses bras qu'une seule de ses jambes. Elle contempla de nouveau le parc, songeuse... Qu'elles étaient donc les limites à l'amour... En principe il y en avait pas, mais pour Alice il semblait y avoir tellement de barrières entre le professeur et elle, Amber le voyait bien, elle le ressentait rien qu'en observant la Serpentard. Perdue, destinée à être séparée d'une personne à qui elle était attachée. Elle n'avait pas choisi son destin, il était là devant elle, tracé... La rouge et or avait maintenant le cœur serré pour elle. Il lui semblait qu'elle pouvait comprendre ce qu'éprouvait Alice. Amber la regarda, de ses yeux ambres où s'allumaient une profonde compassion.

- Rien n'est jamais vraiment fini, murmura-t-elle soudainement de sa voix claire et limpide comme pour l'encourager. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous mais... Tu ne dois pas abandonner, finit-elle par dire dans un sourire gracieux.

[Par après toutes les épreuves que vous avez surement dû passer...]

Étrangement, elle ne s'étonna pas de ses paroles, qui en temps normal ne serait jamais sorti de sa bouche pourtant. Alice avait choisi le professeur Mogg envers et contre tout, même si ce choix pouvait paraitre inattendu pour certains, la Gryffondor se disait que cela restait un choix comme un autre.
Tout le château devait maintenant dormir sous ses toits à présent ourlés de nuit, Alice et Amber devaient être les seules encore éveillées. Cette dernière était vraiment heureuse de se retrouver ainsi aux côtés de la Serpentard. Intérieurement elle se promettait de ne jamais dévoiler cette discussion, pas même à sa sœur. Elle garderait cela pour elle, enfouie bien loin comme l'un de ses plus précieux et interdits souvenirs.

Mangemort

- La haine et l'amour sont deux sentiments tellement proches... On passe parfois de l'un à l'autre de façon si brutale.

*Brutal...*

Tout semblait tourner autour de ce terme, si caractéristique de Sa personnalité... La brutalité de Son comportement, envers sa classe, tout d'abord, puis avec elle... La brutalité de Ses réactions. De Ses émotions parfois contradictoires... La brutalité de Ses décisions. Que disait la Gryffondor, déjà ?...

*Passer de la haine à l'a... Non. Il n'y a pas de passage d'une émotion à l'autre. Tout est là, en bloc, tellement mêlé et non-identifiable...*

Alice ouvrit les yeux, espérant que les images de Lui cessent de défiler dans son esprit. Vain combat... Regard toujours brouillé. Où était-Il, que faisait-Il à présent ?... Sans doute dormait-Il, indifférent et blasé...

- Rien n'est jamais vraiment fini. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous mais... Tu ne dois pas abandonner.

La Serpy tourna lentement la tête vers Amber, égarée.

*Ce n'est pas toi... C'est Lui qui a abandonné. Mais maintenant, que puis-je faire ?...*

Que faire, en vérité... Il n'était absolument pas possible de l'oublier, d'autant qu'Il donnerait fatalement des cours... Le revoir, hors contexte. Difficile de croire qu'il n'appréhendait pas, lui aussi... "Rien n'est jamais vraiment fini..." Il était tentant d'y croire.

*Tentant et dangereux pour ta santé mentale, aussi... Si ma santé mentale était optimale, je ne t'entendrais pas. Tu vas réellement te mettre à espérer ? Non, bien sûr...*

Vague d'angoisse et de désespoir. Qu'espérer face à Lui, si ce n'est du rejet ?...

*Ça reste une forme d'intérêt... Suis-je si désespérée ? ...Et lui, à ton avis ?*

Rien n'était moins sûr, du moins de son point de vue... Comment réfléchir à tout cela à froid lorsque son esprit était en proie à une terrible détresse ininterrompue, depuis qu'Il lui avait tourné le dos, ce matin-là... ? Alice baissa à nouveau les yeux, plus pour dissimuler l'angoisse frénétique qui devait peu à peu envahir son regard que par réflexion. A nouveau, bien qu'inconsciemment, ses yeux se posèrent sur l'étrange petite boussole de son poignet. Une brusque vague de colère s'empara d'elle, et Alice cacha le bijou sous la manche de son manteau d'un geste rageur.

- Une stupide impasse...

La Serpy releva la tête vers sa camarade, le regard assez froid, tentant d'évaluer la situation. Amber en savait bien plus qu'elle n'aurait du... Autant poursuivre. Quitte à venger impitoyablement la plus infime trahison...

*Est-ce ta conception de l'amitié ? Étant une part de mon cerveau, tu le sais probablement mieux que moi...*

- Il n'y a rien que je ne tenterais. Et ce qu'importent les conséquences... Seulement...

Reconnaître ses limites et recevoir un nouveau coup en pleine poitrine, désormais ornée d'une multitude de blessures élégantes et immatérielles.

- ... Il n'y a plus rien à tenter.

Alice détourna le regard vers l'obscurité du parc.

- Plus rien que ma volonté seule puisse faire changer...

Puis, baissant finalement la tête, elle finit dans un murmure...

- ... Plus rien ne dépend de moi.

Nouvelles larmes, plus calmes... Résignées.

*Il n'a qu'à tirer les ficelles, d'un geste Il peut faire ce qu'il veut de ma vie... De moi. Tu n'es pas un objet. Je ne sais plus... Je préfèrerais en être un, si ça me permettait d'être le sien.*

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