En haut de la tour d'astronomie

Serpentard-Killjoy

Rappel du premier message :

Athalie marchait sans savoir où elle allait vraiment. Elle ne voulait plus penser à rien. Elle ne voulait parler à personne. Mais qui se promenerait à Poudlard en pleine nuit ? Elle se dirigea finalement vers la tour d'Astronomie. Elle monta les escaliers presque en courant, et faillit trébucher à la dernière marche. Elle vérifia que personne ne l'avait entendu, et continua son chemin. Elle finit par arriver, et s'assit doucement sur le sol, en se recroquevillant, les mains enprisonnant ses genoux. Elle ferma les yeux, et ne pensa plus à rien.

Gryffondor-Killjoy

Les yeux à présents ouverts, Alice avait l'esprit vraiment ailleurs. Amber remarquait dans l'expression de son regard, une sorte de mélancolie rêveuse qui ne devait plus la quitter depuis un bon moment.
Alice tourna ensuite son visage vers Amber, mais elle ne disait rien, encore totalement absorbée par ses pensées, elle paraissait complètement paumé, largué. Un silence cathédral commençait à s'installer dans les profondeurs de la nuit, mais la Gryffondor ne disait mot, ne voulant point troubler davantage Alice qui était plongée dans une intense réflexion.
Cette dernière baissait les yeux après quelques instants, ses prunelles se posèrent alors sur cette même boussole, que la rouge et or avait remarqué sur son bras juste avant. Et dans un geste rageur, la Serpentard le cacha sous sa manche, en proie à une soudaine et violente colère qui se déchainait en elle, comme si cet objet avait appartenu à la personne qui hantait son esprit à ce moment-là, ce qui devait être très probable...

-Une stupide impasse... murmura-t-elle en relevant la tête vers la Gryffondor.

En dépit de cette douleur écrasante qui devait broyer la poitrine de la Serpentard, ses prunelles s'étaient subitement assombries, une détermination inflexible et froide semblait briller dans ses yeux.

- Il n'y a rien que je ne tenterais. Et ce qu'importent les conséquences... Seulement... Plus rien que ma volonté seule puisse faire changer...poursuivit-elle le regard tourner vers le parc endormi.Plus rien ne dépend de moi, conclut-elle doucement pour finir, baissant les yeux.

Scintillement le long de ses joues, des nouvelles larmes tombaient de nouveau. Mais cette fois-ci dans ses dernières paroles et ses quelques larmes, Alice semblait avoir les traits un peu plus durcis par trop de colère... ou de haine. Résignée, elle était résignée. A moins que c'était ce qu'elle voulait donner à croire.

[Ainsi donc tout dépendrait de lui? Qu'est-ce qu'il y a bien pu arriver pour qu'il l'abandonne... De simples rumeurs ne peuvent pas le rendre aussi lâche quand même.]

C'était certain, l'évidence avait bien sauté aux yeux d'Amber à présent, ils y avaient eu plus qu'une simple relation entre eux. Mais comment cela avait-il pu se finir? Elle n'osait pas le lui demander.

[Ils se désirent secrètement, d'un désir ardent et d'une force insoutenable, et lorsqu'enfin le bonheur absolu semble être tout proche, malgré le fait qu'ils se soient cachés le mieux possible, ce semblant de bonheur leur ait brutalement enlevé tout simplement parce qu'il était défendu.]

Voilà comment elle définissait de manière romantique leur "amour" en ayant rassembler dans sa tête quelques pièces du puzzle de leurs vies et laissant voler son imagination dans une tragique et belle histoire à la Roméo&Juliette.

[ Faut que j'arrête, c'est pas du tout le moment de se faire des films Amber...]

Défendu... Interdit... Était-ce juste pour cela que tout était fini? L'amour entre un professeur et son élève était donc un enjeu mortellement grave au point de devoir les séparer ou y avait-il quelque chose d'autre qui se tramait derrière tout ça?

- Tout dépend de lui... se répétait alors Amber pour elle-même.

Puis levant son regard vers Alice:

- Mais peut-être que c'est difficile pour lui aussi... Il y a bien une raison à cette rupture, n'est-ce pas? déclara Amber d'un ton angélique et innocent mais où l'on pouvait voir de l'anxiété, sachant qu'elle venait de poser de poser une question quelque peu indiscrète.

Mangemort

- Tout dépend de lui...

Alice tourna son visage humide vers la Gryffondor, croisant son étrange regard ambre qui semblait se vouloir compréhensif.

*Bien résumé. Si l'on intègre dans ce "tout" ta santé mentale, le sens de ta vie et si l'on reconnait officiellement qu'Il t'a réifiée. C'est tellement... Pitoyable. J'aurais souhaité ne jamais le rencontrer... Je voudrais être quelqu'un d'autre.*

- Mais peut-être que c'est difficile pour lui aussi... Il y a bien une raison à cette rupture, n'est-ce pas ?

On pouvait sentir une certaine hésitation dans le ton d'Amber, à laquelle Alice ne fit pas attention, trop occupée à ricaner nerveusement. Une raison ? La raison plus qu'obscure imposée par un Mangemort trop zélé qui ne lui avait jamais été vraiment expliquée... Et en ce qui concernait l'éventuelle douleur de Lucifer... Jamais il ne lui avait été difficile de renoncer à elle. Sensation de bras la rejetant. Dos tourné, se hâtant vers les cachots. Ricanement cynique qui s'étrangle dans sa gorge... "Il est parti."

Les yeux de la Serpy, soudainement secs, s'étaient écarquillés, et elle reprit quelques instants son étrange balancement d'autiste avant de reprendre subitement le contrôle d'elle même - fermant les yeux et se pinçant l'arrête du nez.

*Ne pas céder à l'angoisse du vide... Géographiquement, il est toujours là. Peut-être, seulement. Aucun signe ne témoigne de sa présence depuis deux semaines... N'aurait-ce pas été pire ? Je l'ignore...*

Alice se tourna à nouveau vers la Gryffondor, Le regard toujours aussi torturé et perdu, se remémorant la question qui l'avait perturbée, inconsciente de l'étrangeté que son comportement pouvait avoir pour une personne normale. La raison de leur rupture... Rien que ce dernier terme déchirait à nouveau son âme.

*Sheffield... Dès le premier regard posé sur lui j'ai su qu'il serait une source de contrariétés... Il a été bien pire, finalement. Oui... Qui me dit par exemple que ta présence parasite n'est pas le fruit de ses imperiums répétés ?...*

Un détail lui revint en mémoire, lui permettant d'éluder - et de calmer un instant son intense détresse.

- Te souviens-tu des a priori que j'avais sur Sheffield ?

Pause théâtrale, léger suspens de quelques secondes. Sa voix avait plus ou moins repris ses intonations mondaines habituelles, bien qu'une note brisée fut encore perceptible.

- Eh bien c'est un Mangemort. Poursuivit-elle avec calme. Un stupide sous-fifre en quête de pouvoir... Si tu l'avais vu, le soir du bal... Contraint à se soumettre, à se courber face à celui qui semblait être leur chef...

Alice eut un de ses éclats de rires enfantins angoissants. Se rappeler de cet homme abhorré dans une telle situation lui procurait une jouissance purement corrosive. Faible vengeance...

*Il est peut-être la source de mes maux... Mais il est bien plus pathétique que moi. Quelque soit la situation où je me retrouve, je conserve mon indépendance... En es-tu bien sûre ? Seul mon esprit est entravé. Je ne dois obéissance à personne - je l'offre, si je le veux. Et Il est le seul à pouvoir se vanter d'en disposer...*

Perdant son rire et son sourire malsains à mesure que ses pensées se tournaient vers celui qui l'obsédait, la jeune fille tourna à nouveau son regard vers les ténèbres dissimulant le parc, une expression mélancolique sur le visage. Une impasse... C'en était oppressant. Elle jeta un regard en coin à la Gryffondor, se demandant si son esprit certainement plus clair pouvait lui apporter une solution...

- Navrée. Je m'écarte du sujet, n'est-ce pas ?...

Après tout, si elle-même avait dépassé ses propres limites, elle ignorait tout de celles d'Amber. Jusqu'à quel point pourrait-elle soutenir le récit de son histoire ? Et comment protéger ces confidences par la suite ?...

Gryffondor-Killjoy

Suite à la dernière question de la Gryffondor, Alice s'était mise à ricaner brusquement de manière nerveuse. Amber demeurait alors stupéfaite, muette de stupeur, devant ce changement d'état brutal. Plus aucune larme ne faisait briller les yeux vairons de la préfète sous les faibles éclats de la Lune, les yeux bien ouverts, elle reprenait son balancement, obnubilé encore par ses pensées. Elle ferma ensuite les yeux et se pinçant l'arrête du nez, elle semblait vouloir refouler quelque chose.

Et se tournant alors vers Amber, les yeux livides et défigurées par la douleur, dévoilant un regard qui décrivaient une expression de totale détresse mêlé à un sorte de confusion, Alice finit par prendre la parole:

- Te souviens-tu des a priori que j'avais sur Sheffield ? commença-t-elle d'une voix étrangement calme et sereine tout à coup.

Bien sûr qu'Amber s'en souvenait, mais elle attendit d'abord qu'elle continue dans sa lancée. Alice s'était stoppée quelques instants, laissant sa question légèrement en suspens comme dans ces moments graves où l'on commence calmement sa phrase puis l'on s'arrête brusquement et là se crée cette inquiétude à l'intérieur de soi-même, qu'est-ce que la personne va nous dire? La curiosité s'installe, le coeur battant, on attend que la vérité soit dévoilée et là:

- Eh bien c'est un Mangemort. Poursuivit-elle avec calme. Un stupide sous-fifre en quête de pouvoir... Si tu l'avais vu, le soir du bal... Contraint à se soumettre, à se courber face à celui qui semblait être leur chef...

Alice éclata alors d'un rire si étrange, si angoissant à la limite du rire d'un enfant, et pourtant en dehors des modulations du rire humain, qu'Amber fixa sur elle des yeux presque effrayés. Le Serpentard paraissait prendre plaisir à se remémorer un certain souvenir, un moment qu’elle avait vécu… Cette esclaffement sourd était un rien perturbant. Mais la rouge et or l’écoutait pleine d’intérêt, essayant de remettre d’abord en ordre les mots qui se mélangeaient dans sa tête. Mangemort, bal, sous-fifre, chef, soumettre, pouvoir…

[Si je l’avais vu…]

Mais elle n’avait rien vu ! Et ne pouvait donc pas s’imaginer ce qu’il s’était déroulé… Que voulait-elle dire par « si elle avait vu » ?
L’énigmatique brune c’était alors brusquement arrêté de rire, son regard de nouveau plongé dans l’obscurité pénétrante du parc seulement brisée par moment par la blancheur spectrale des rayons de Lune. La même expression de mélancolie qui regagnait son regard lointain se perdait dans la nuit.

- Navrée. Je m'écarte du sujet, n'est-ce pas ?...

Non. Amber secoua la tête pensive et les yeux baissés. Non, elle ne s’écartait certainement pas du sujet. Si elle avait mentionné Sheffield c’était qu’il y avait là une raison.
Une question brulait dans l’esprit de la rouge et or, tout un geyser de curiosité montait en elle, un désir ardent de savoir ce qu’il s’était passé ce soir-là.

- Alors… Tu as été confrontée aux Mangemorts le soir du bal ? C’est comme ça que tu as découvert que Sheffield en était un aussi ? s’anima Amber, ses yeux ambre s’illuminant.

La nouvelle de ce mangemort au château était peut-être effrayante, mais quand on y réfléchissait bien elle n’était peut-être pas si inattendue. Vu les conditions dans lesquelles il était arrivé.
Puis se rappelant du sujet principal, Amber se questionna sur le comment du pourquoi Alice était passée du professeur Mogg à Sheffield ? Il y avait bien une cause logique à ce passage au professeur de métamorphose… Et tout en repassant leur causerie en boucle, elle essayait de chercher un lien éventuel entre eux.

[L’article du journal…. Mais oui !!! Ce fameux article mentionnant le fait que Mogg et Sheffield se connaissaient !]

Tout à coup l’évidence lui sauta aux yeux, Sheffield était peut-être la clé de tout ceci, sinon la Serpentard n’aurait pas si brusquement basculé sur lui. Mais maintenant elle se demandait pourquoi... Et voilà que sa curiosité déjà grandissante depuis le début de leur conversation reprenait de plus belle. Il y avait bien un gros obstacle entre eux, et humain qui plus est, et Mangemort surtout, tout paraissait provenir de lui, apparemment.

[Leur semblant de bonheur leur a été arraché par cet imbécile de Sheffield ? ] , pensa-t-elle avant de secouer légèrement la tête. Et de se reconcentrer sur leur discussion au lieu de continuer ses intrigues tragiques.

-Mais... Tu veux dire que ce professeur Sheffield est celui qui vous a séparé le professeur Mogg et toi, Alice? Murmura la Gryffondor prudemment comme si elle pouvait être entendu, en oubliant presque ses questions précédentes.

Mangemort

Amber eut un léger geste de dénégation. Alice l'observa, modérément perplexe, tandis qu'elle semblait réfléchir à ses paroles... La Serpy se sentait plus calme. Avoir dénigré son bourreau lui avait quelque peu changé les idées...

- Alors... Tu as été confrontée aux Mangemorts le soir du bal ? C'est comme ça que tu as découvert que Sheffield en était un aussi ?

Reportant une fois de plus son regard vers le parc, Alice se contenta d'acquiescer d'un mouvement de tête. Si l'on exceptait la directrice, Amber était la première à lui poser directement la question... En fait, Amber était la première personne avec qui elle avait une réelle conversation depuis ce soir là - Pour autant qu'on puisse qualifier cet étrange échange de "conversation"...

Ses pensées se tournèrent invariablement vers les détails de cette soirée désastreuse. Il fallait pourtant qu'elle s'en empêche, elle le savait... Douce torture psychologique. Sentir ses mains froides sur ses hanches. Percevoir ce sourire sincère, unique, image repassée tant de fois, et si fort que son coeur en portait encore des hématomes... Revoir Sheffield à terre... Se faire violence pour s'arrêter là. Gorge serrée. Fond musical étouffé...

- Mais... Tu veux dire que ce professeur Sheffield est celui qui vous a séparés le professeur Mogg et toi, Alice ?

Alice se figea brusquement. Le regard exorbité, toujours face au parc, un hurlement mental emplissant brusquement son cerveau, la privant de toute réflexion ou de capacité d'analyse.
Ce nom. Son nom.
"Le professeur Mogg (et toi)."
Cette phrase si juste, résumant si bien la situation... Résonnant dans son crâne jusqu'à n'avoir plus le moindre sens. Tournant en boucle. Faisant sombrer son esprit peu à peu... Depuis combien de temps Alice était-elle figée ainsi ?...
Ce nom...

Brusquement, la Serpy se leva, la respiration aussi saccadée que si elle venait de courir des kilomètres. Sautant à bas du créneau, elle se mit à aller et venir, ses mains semblant soutenir sa tête, en proie à une agitation extrême... Murmurant des paroles incohérentes, où l'allemand se mêlait à l'anglais... Avant de s'arrêter, au bout de quelques minutes, son angoisse atteignant probablement son paroxysme... De l'autre bout de la tour, elle se tourna lentement vers Amber. Son visage exprimant une détresse terrible, une tristesse sans nom... Mais sa voix, déterminée, ne trembla pas.

- Pas ce nom.

Elle recula de quelques pas, se retrouvant dos au mur, et se laissa glisser le long de la paroi humide. La pluie devenait plus sérieuse, mouillant ses cheveux emmêlés. A terre, Alice se replia sur elle même, entourant ses genoux de ses bras... Comme en état de choc. Prostrée. Le regard presque halluciné...

Gryffondor-Killjoy

Alice avait acquiescé d'un léger mouvement de tête les deux premières questions d'Amber. Quant à la toute dernière, la Gryffondor regretta très vite son indiscrétion. La curiosité l’ayant emporté sur la prudence, elle ne s’était pas imaginée une seule seconde qu’Alice réagirait d’une façon totalement inattendue et surtout alarmante.
La Serpentard s'était d’abord soudainement immobilisée. Ses yeux plongés dans les ténèbres du parc semblaient sortir de leurs orbites. La jeune fille était comme subitement déconnectée. Amber demeurait stupéfaite et muette d'inquiétude sur ce silence écrasant qui avait englouti l'espace et qui commençait à se faire de plus en plus pesant.

[Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai dit? Amber t'es rien qu'une sombre idiote trop curieuse!!]

Elle approcha alors timidement sa main vers l'épaule de la Serpentard pour s'assurer qu'elle ne lui avait pas causé une sorte d'arrêt cardiaque, et pour son plus grand soulagement, Alice se releva brutalement. Mais malheureusement c'était encore plus inquiétant que lorsqu'elle ne disait rien, la rouge et or leva des yeux hantés d’une peur atroce. Alice était à bout de souffle, sa poitrine comme prête à éclater d'une minute à l'autre tant sa respiration se faisait bruyante. En proie à un tourbillon d'angoisse, elle allait et venait le long de la tour, la tête entre ses mains, complètement et totalement méconnaissable. Amber pouvait entendre des paroles presque inaudibles et incohérentes provenant de la bouche de la Serpentard, un mélange de langues, allemand probablement et quelques fois d’anglais. Du fond de la tour, elle se tourna enfin vers Amber, son visage exprimant un déchirement terrible. Mais dans sa voix résolue, l’émotion brute, primitive, si dévastatrice qui l’avait submergé juste avant sembla emporté :

- Pas ce nom.

Elle recula alors de quelque pas, et tomba sur le mur derrière elle en s’appuyant et glissant sur lui pour se retrouver au sol, complètement trempée par la pluie, l’allure complètement échevelée et défaillante d’un trop plein d’une détresse terrible. Et se recroquevillant sur elle-même elle entoura de ses bras ses genoux, encore sous le choc. Brisée, le regard épouvanté par ce nom qui était la cause de son changement d’état brutal.
Amber qui l’avait observé de loin depuis le début, sans bouger, ne sachant comment réagir et entièrement tétanisé, était encore sous le choc elle aussi mais pas de la même manière.

- Alice, haleta alors la Gryffondor les mains devant ses lèvres.

Tout en se relevant difficilement pour la rejoindre au bout de la tour et tout aussi trempée que la Serpentard, suffoquée par l’émotion, elle prononça :

- Excuse-moi, je ne sais pas ce qui m’a pris, je ne voulais pas te mettre dans cet état-là, lui murmura Amber avec une ardeur désespérée en la serrant impulsivement dans les bras. Je ne le dirai plus je te le promets, finit-elle par dire se détachant d’elle en lui jetant un regard où se mêlaient chaleur, compassion et profonde sincérité au fond de ses prunelles.

Dans la pénombre du clair de Lune, Amber remarquait les stigmates de la fatigue et des épreuves chez la Serpentard. Il lui semblait qu’il serait peut-être préférable de basculer sur un autre sujet mais elle ne savait plus quoi dire de peur la rendre encore plus torturée qu’elle ne l’était déjà…

Mangemort

Vide.
Glacée de l'intérieur.

Le regard perdu, ses sens mis sur pause, Alice ne bougeait plus, prostrée au pied du mur. Profiter du silence de son cerveau. Silence si rare... Troublé par une étreinte que son esprit en veille n'avait pas détectée.

- Excuse-moi, je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne voulais pas te mettre dans cet état-là.

Brutal retour à la réalité - ou presque. Amber s'écarta à nouveau d'elle et Alice la considéra quelques instant d'un air d'incompréhension totale, tandis qu'elle poursuivait :

- Je ne le dirais plus, je te le promets.

*Voilà qui est singulièrement ridicule... Crois-tu que toute l'école s'abstiendra de le nommer ? Pourquoi le nommeraient-ils ?... Idiote. Lucifer Mogg est le prof le plus détesté de Poudlard...*

Tressaillement. Regard déchiré, détourné de la Gryffondor, à nouveau.

*Pas ce nom. Lucifer Mogg. Tais-toi. Lucifer Mogg. TAIS-TOI ! DIS LE.*

- Lucifer Mogg.

Regard brutalement inexpressif. Retour à son interlocutrice.

*Tu vois... Recommence.*

Alice se jeta soudainement au cou d'Amber, sans prévenir. Posant sa tête sur son épaule, elle se mit à murmurer à toute vitesse...

- Lucifer Mogg, Lucifer Mogg, tu vois, tu n'as pas à t'inquiéter... Tu ne trouves pas que les mots perdent de leur sens, quand on les répète en boucle ?... Lucifer Mogg, Lucifer Mogg, Lucifer Mogg...

Bref éclat de rire cristallin.

- Juste des sons sans aucune signification... Alors prononce-les, Amber !

La Serpentard releva la tête de l'épaule de la Gryffy, et lui fit face, un éclat nouveau brillant au fond de son regard. Une lueur insensée, peut-être... Quoi qu'il en soi, Alice pressa ses lèvres quelques secondes sur celles d'Amber, avant de se lever gracieusement, et de se diriger à pas lents vers le créneau qu'elle venait de quitter. Debout face au vide, elle tendit sa baguette...

*Ça avait fonctionné, la dernière fois.*

Du moins, si ce souvenir n'était pas un rêve...

- Accio bouteille de Whisky pur-feu.

Court silence, durant lequel Alice offrit son visage au vent porteur de pluie. Le froid ne l'atteignait pas... Bruit d'un éclat de verre caractéristique, le temps de se retourner... La bouteille n'était pas en aussi bon état que la dernière fois, et tenait presque du tesson, si on exceptait un fond de liquide doré. La Serpy réceptionna la bouteille, qu'elle vida de son maigre contenu, se coupant la lèvre en même temps... Aucune importance.

*C'est ça ma grande... Bois, c'est si facile. Tu es ridiculement pathétique. Et tu n'es pas la bienvenue dans mes pensées, stupide voix. Tu plaisantes ? Je suis tout ce que tu as de rationnel... Tu n'es que le résultat d'un trop-plein de magie noire. Une souillure de mon esprit...*

- Les Mangemorts... Prononça la Serpy, en ricanant.

Empoignant la bouteille brisée comme elle le ferait d'un pinceau, la Serpy l'appliqua contre son bras gauche, préalablement dépouillé de la fourrure qui le recouvrait, l'écorchant de quelques traits grossier évoquant la marque des ténèbres.

- Il n'y a pas de raison que seul mon esprit soit dépravé par vos actes, n'est-ce pas ?...

Se tournant brusquement vers Amber, dissimulant les formes gravées sur son avant-bras, la Serpy lui accorda de nouveau ce regard enfiévré... Un étrange sourire en coin aux lèvres.

- Amber... Me ferais-tu l'honneur de devenir ma soeur de sang, afin de sceller cette séance de confidences entre nous ?

Gryffondor-Killjoy

Un frisson parcourut la Serpentard, qui détourna une nouvelle fois son regard, les traits de son visage étaient encore plus profondément torturé. Amber la fixait toujours de ses yeux ambres, où l'on pouvait lire anxiété, inquiétude et attente, cherchant vainement dans son esprit quoi faire, que dire, mais aucun son ne sortait de sa bouche.
C'est alors qu'Alice entrouvrit ses lèvres, et dans un infime murmure presque imperceptible, elle prononça deux mots, et pas des plus simples, deux mots qui voulaient tout dire pour la Serpentard:

- Lucifer Mogg.

La Gryffondor s'étonna de ce soudain revirement, Alice la regardait à présent, les yeux totalement vide d'expression. Et sans que la rouge et or eut le temps de réagir, ouvrant ses bras dans un brusque élan, Alice lui sauta au cou et posant sa tête sur son épaule, elle se mit à répéter ce même nom qu'elle se refusait juste avant d'entendre:

- Lucifer Mogg, Lucifer Mogg, tu vois, tu n'as pas à t'inquiéter... Tu ne trouves pas que les mots perdent de leur sens, quand on les répète en boucle ?... Lucifer Mogg, Lucifer Mogg, Lucifer Mogg...

Bref hochement de la tête de la Gryffondor. En effet quand elle était petite, elle s'amusait souvent à répéter des mots en long et en large sans s'arrêter, jusqu'à ne plus en savoir le sens exact et d'en rire toute seule comme le faisait Alice à l'instant, un rire limpide et argentin, presque pur comme le crystal.

- Juste des sons sans aucune signification... Alors prononce-les, Amber !

[Lucifer Mogg... Lucifer Mogg...], c'était étrange de prononcer son prénom même dans sa tête.

Alice se releva alors de l'appui qu'elle avait sur l'épaule de la rouge et or. Elle plongea son regard dans le sien. Ses yeux. Ses extraordinaires yeux vairons n'exprimaient plus du tout la même chose que l'instant d'avant, ils brillaient étrangement. Ils scintillaient d'une toute autre lueur, est-ce que cela voulait-il dire qu'elle renonçait au professeur?
La rouge et or n'eut cependant pas le temps de s'épancher sur cette question , ni toutes les pensées qui dégringolaient dans son cerveau en ébullition car quelque chose de complètement inattendu pour cette dernière se passa. Alice venait de lui déposer un léger baiser sur les lèvres. Une sensation de froid et chaud parcourut alors tout le corps de la Gryffondor, qui ne réalisa pas immédiatement ce qui lui arrivait. Elle cligna plusieurs fois des yeux, avant de s'en rendre compte.
Muette de stupeur elle suivit la Serpentard du regard, sa langue restait bloqué dans son palet. La Serpentard était penchée sur le créneau, debout face au vide, baguette à la main, Amber l'entendit jeter un sort et pas n'importe lequel, un Accio. Et à sa plus grande surprise, pas sur n'importe quel objet sur une bouteille de Whisky pur-feu!

[ Comment elle savait que d'ici on pouvait en avoir une?], se questionna Amber encore totalement déroutée, tout en se disant que c'était quelque chose de bon à savoir au final.

Malheureusement pour la Serpentard, la bouteille arriva à bon port certes, cela ne fait aucun doute sur ce point... Mais pas dans l'état dans lequel elle aurait pu s'y attendre. Cependant cela n'empêcha pas Alice d'en boire le faible fond qu'il restait, ce qui lui fit une entaille sur la lèvre, laissant ternir et rougir sa lèvre par l’afflux du sang qui en découlait, qu'elle ne sembla pourtant pas remarqué ou à laquelle elle n'attacha pas d'importance.

- Les Mangemorts... Prononça-t-elle, dans un ricanement.

Amber se releva doucement. Tandis que la Serpantard continuait à proférer des mots dans un sourd murmure qu'elle n'arriva pas à déchiffrer. La rouge et or s'avança lentement pour rejoindre Alice, qui de dos était en train de faire un elle-ne-savait-quoi avec la bouteille. Elle se pencha pour examiner de plus près, mais la Serpy se retourna brusquement vers Amber, ce qui la fit faire un léger bon en arrière.
Et dans le silence de la nuit, le regard enflammé, arborant un sourire en coin étrange, Alice s'adressa à présent à Amber:

- Amber... Me ferais-tu l'honneur de devenir ma sœur de sang, afin de sceller cette séance de confidences entre nous ?

[Oui.]

La Gryffondor était maintenant complètement larguée, elle ne s'était pas encore remise des dernières minutes qui venaient de s'écouler, mais bizarrement, elle sentait en elle comme des bulles de champagnes monter dans son corps. Tout paressait totalement différent tout à coup, comme si elle ne serait plus la même une fois qu'elles se sépareraient et retourneraient dans leur dortoirs respectifs.
Les prunelles d'Amber s'étaient subitement illuminés à son tour:

- Oui, Alice. murmura-t-elle d'une voix claire et limpide, qui était aussi assurée et déterminée.

Elle se posa ainsi devant elle en lui prenant la main qu'elle avait de libre, et tout en plongeant son regard dans le sien, le visage fermé, presque indéchiffrable:

-Je serai toujours avec toi... Derrière toi maintenant, comme ton ombre.

Amber était bien consciente qu'elle s'aventurait peut-être dans un enjeu mortellement sérieux en l'acceptant, mais elle le voulait, rien que pour Alice. Le peu de chose qu'Amber avait appris sur la Serpentard ce soir là, lui avait suffit à vouloir être à ses côtés, à vouloir être de son côté. Elle était résolue.

Mangemort

Alice fixait son interlocutrice sans ciller, tandis que son bras gauche replié tachait son manteau de sang. Une hésitation ?... Non, pas vraiment... Amber sembla prendre sa décision assez vite. Déterminée - sorte d'hommage rendu à la maison qui l'accueillait.

- Oui, Alice.

Le sourire de la Serpy se fit victorieux. La Gryffondor lui pris la main gauche, détachant son avant-bras de son corps, mais fort heureusement n'y accorda pas un regard. Le visage grave, elle prit un ton on ne peut plus solennel pour sceller ce qui avait un air étrange d'amitié sous contrat.

- Je serais toujours avec toi... Derrière toi maintenant, comme ton ombre.

*Parfait. Parfait. Je viens de le penser, merci. Ne me suggère rien, je sais déjà quoi faire...*

Alice serra la paume d'Amber, avant de la lâcher au profit de son bras gauche, qu'elle débarrassa des couches de tissus qui le recouvrait. Empoignant son reste de bouteille comme un burin, elle lui jeta un bref regard de confirmation... Dont elle n'attendit pas les conclusions, et enfonça le verre brisé dans sa chair, traçant plus ou moins les mêmes motifs morbides qu'elle s'était appliqué quelques instants auparavant - prenant soin de mener cette tâche à terme, refoulant tout signe éventuel de douleur, de crainte ou de rétractation de la rouge et or par l'intense conversation mentale qu'elle livrait à sa voix parasite.

*Et qu'allez-vous devenir ? Des alliées. Et si elle refuse cet ersatz de Marque des Ténèbres ? Elle ne peut pas. Que fais-tu de ses convictions ? Je les changerais. Le monde n'est pas manichéen... Tout le monde a le droit de savoir ça. Tout le monde a le droit à une opinion... Non, mes ennemis seulement. Elle pourrait le devenir... C'est elle qui est venue à moi. Sans compter qu'elle regretterait amèrement la moindre trahison à mon égard...*

Une dernière entaille. Leurs sangs se mêlaient déjà, coulant abondamment du bras d'Alice, qui s'en moquait cordialement - D'autant qu'en tant que curieuse hémophile, la vue et l'odeur de ce liquide singulier lui étaient plus qu'habituelles... La Serpy laissa la bouteille glisser à terre, et releva son regard curieusement enfiévré et cerné vers Amber.

- Plus qu'un geste, et nous serons égales...

Une certaine tendresse était perceptible dans sa voix qui commençait légèrement à s'enrouer - le froid qu'elle négligeait étant probablement responsable. Sans prévenir, elle se saisit du coude d'Amber, afin de mettre en contact leurs deux avant-bras mutilés...

Esprit silencieux, à la limite de l'assourdissant.

Le vent faisaient voler leurs vêtements et leurs cheveux... La pluie se faisait plus forte et plus pénétrante. Au bout d'un temps assez indéfini, regroupant probablement quelques minutes, Alice lâcha la pression qu'elle exerçait sur le bras d'Amber, et caressa délicatement les écorchures qu'elle portait sur le sien, songeuse.

- Un crâne et un serpent... Une vanité et un symbole de ruse. Quel manque d'imagination...

*Surtout venant d'un mégalomane effrayé par la notion même de mort. Ce n'est pas ton cas ? Loin de là...*

Coup d'oeil au vide. Sensation subite de perdre pied, et de bras bien trop connus la retenant...

*Tu divagues. Ça a l'air si réel... Ton hémophilie te fait sans doute tourner la tête - encore.*

Un air sembla s'élever dans les airs, mourant sur les lèvres ensanglantées d'Alice à la manière des autres souvenirs refoulés que recelait le lieu.

- ... you are never coming home, never coming home...

La Serpy se souvint brutalement qu'elle n'était pas seule, et offrit son regard fiévreux et incertain à Amber.

- ... Tu seras là, n'est-ce pas ?...

Gryffondor-Killjoy

La Serpentard serra la paume de la main d'Amber, puis elle la lâcha, retroussant la manche du manteau de la rouge et or, qui ne comprit pas tout de suite ce qu'elle s'apprêtait à faire. Alice se saisit ensuite du reste de bouteille, lui jetant un dernier regard pour s'assurer de l'approbation d'Amber, mais sans attendre, elle se mit à l'œuvre. La rouge et or se retint de pousser un léger cri de douleur, mais elle releva avec sang-froid le menton, assurée et décidée, elle se laissa faire, sans même protester. Seul un sourire doux et sarcastique à la fois étirait son visage, mêlé à cela une légère et faible grimace de souffrance.

[Mon Dieu, si tes parents voyaient que penserait-il, et ta soeur? Et... Chut! Je suis assez grande pour savoir ce que je fais...]

Étant saisie d'une brusque inquiétude, elle releva légèrement la tête en fermant les yeux pour s'empresser de la refouler et d'oublier cette sourde douleur qui lacéraient ses entrailles. Alice était trop occupée sur son ouvrage pour se préoccuper de la réaction d'Amber. Leur bras était à présent tout deux maculés de sang, et leur hémoglobine commençaient à se mêler. Étrangement la vue du sang ne répugna pas la rouge et or, peut-être avait-elle était habituée par cette vue lorsqu'elle était petite et qu'elle voyait tous les morts et blessé lorsqu'elle suivait son père sur le front. Sa mère, qui avait laissé de côté ses capacités de sorcière, était infirmière, Amber restait près d'elle tous les jours et s'occupait sous ses huit printemps de tous les blessés mutilés...
Puis laissant tombé la bouteille à terre, Alice lui accorda enfin un regard enfiévré:

-Plus qu'un geste, et nous serons égales...

Une certaine affection se reflétait dans sa voix qui devenait en même temps un peu roque. Le froid devait surement l'engourdir autant qu'Amber d'ailleurs. Et toujours sans prévenir, elle s'empara du bras d'Amber une fois sa tâche achevé et mit en contact leur deux bras ensanglantés. Ce soudain, brutal et froid contact de sa peau contre la sienne la tétanisa. Quelque chose de brulant lui courait dans les veines comme une fièvre, quelque chose de sauvage, de débridé, d'euphorique... Cela produisait une sensation indescriptible, une sorte de courant électrique qui lui traversa tout son corps.

La pénombre s'installait, ajouté à cela un long silence cathédrale le plus total.

Les bourrasques de vent avaient repris de plus belle, une rafale gelée s'abattait sur elles, faisant virevolter leur chevelure et leur vêtements. La pluie et le froid glacial avait redoublée d'intensité, au point d'entraver leur respiration si elles n'étaient pas habituées à ce froid. Au bout d'un temps indéterminé, Alice se détacha de ce contact, et se mit à caresser son bras, pensive... Tandis qu'Amber faisait de même, détaillant ce qu'elle lui avait dessiné.

[Qu'est-ce que c'est? Bah devine... Mais... Qui est-tu? Et d'où tu sors?De nul part. Je suis moi. Je suis toi. Rappelle toi. Je ne comprends pas. C'est pas grave. ]

- Un crâne et un serpent... Une vanité et un symbole de ruse. Quel manque d'imagination...

Amber relava la tête, et ne put s'empêcher de retenir un sourire sardonique, Alice avait raison, on pouvait trouvé mieux comme marque. Quelque chose énervait la rouge et or, depuis quand cette voix était là et pourquoi maintenant? Quelque chose lui revint alors à l'esprit, cette voix, c'était celle qu'elle entendait quand elle petite, lorsqu'elle ne supportait plus d'être seule, avant qu'Hermia vienne au monde. Son père toujours absent pour servir son pays, la peur de ne jamais le revoir qui la hantait alors qu'elle était encore toute jeune... C'était elle, c'était bien cette voix qui l'avait bercé il y a si longtemps. Elle était revenue.
La serpentard murmura de nouveau des paroles, en anglais apparemment, que la Gryffondor ne parvint pas à déceler. Alice se tourna alors vers elle, le regard toujours aussi enfiévré et ses prunelles décrivant une certaine incertitude.

- ... Tu seras là, n'est-ce pas ?...

Résignée, elle hocha la tête sachant qu'elle ne pouvait plus retourner en arrière et que de toute façon elle ne le désirait pas. Ses yeux ambres s'assombrissant sous l'effet du désir de rester aux côtés de la Serpentard, elle répondit de sa voix claire et mélodieuse:

- Toujours, affirma-t-elle.

Elle avança alors d'un pas pour se retrouver bien en face de la Serpentard, essuyant de sa main le sang qui coulait encore sur sa lèvre. Amber lui déposa ensuite un baiser sur la joue, en y mettant tout le dévouement qu'elle portait pour Alice.

- Tu n'as pas à t'en douter, lui murmura-t-elle pour finir en la regardant dans les yeux.

[De toute façon tu ne pouvais pas répondre autre chose... Tu sais dans quoi tu t'es fourrée au moins? Je suis maitresse de mes actes. Et je ne regrette rien. Et bien... C'est à tes risques et périls!]

Serpentard-Killjoy

[Another day...]

Athalie longeait les murs du couloirs, doucement. Tout doucement. Sans faire ne serait-ce qu'un bruit. Faisant glisser délicatement ses mains sur les lisses rebords, elle dessinait enfaite dans le vide. Dessiner quoi ? Tel était la question. Des prénoms.. des noms... des significations qu'elle seule pouvait comprendre. Et qui ne se marquait évidemment pas sur les murs puisqu'elle n'avait pas de craie au bout des doigts. Son regard se plongeait dans l'obscurité clair du château, faisant attention au moindre bruit qu'elle découvrait. Au moindre son qu'elle entendait. A la moindre parole qu'elle écoutait. A chaque parcelle de meubles, de tableaux, de mur bien sur, qu'elle touchait. C'était à ce demandait si elle n'était pas somnambule à cet heure de la nuit. Son regard n'exprimait rien. Il était.. vide. Et pourtant. Elle savait où aller. Sa destination était simple. Le meilleur endroit pour réflechir. Ses pas glissaient sur le sol, toujours sans faire aucun bruits. Puis arrivant devant de longs escaliers qui laissait à penser qu'il ne se terminaient jamais, elle monta la première marche. La seconde. Puis encore une, jusqu'à ce qu'elle pose son pied sur la dernière. Poussant simplement la porte de la tour d'astronomie, elle vint se poser la haut. Observant la demi-lune qui essayait peut-être de se cacher dernière ce ciel pourtant si dégagé. Se couchant sur le sol. S'allongeant sur le dos, posant ses fines mains sur son ventre, elle fixait la lune de ses grands yeux verts. Se souvenant des derniers instants, des moments plus ou moins important qu'elle avait passé ces derniers temps. Un nom hantait comme toujours ses pensées. Elle ne l'avait pas revu depuis l'incident du cours de défense contre les forces du mal. A vrai dire, elle ignorait si elle avait vraiment envie de le revoir. Re-piochant dans ses souvenirs, elle repensa à Amber, et leur dicussion du parc. Où celle-ci s'était confié pour la première fois. Sur sa possible "liaison" avec Mathéo. La fatigue prenait le dessus. Pourtant aucune envies de dormir la submergeait réellement. Ses yeux se fermèrent doucement, sous l'obscurité de la nuit. A ce moment précis, qui ne dura finalement pas longtemps, Athalie en oublia Lasz' - Amber - Ses soucis. Ses inombrables problèmes importants ou non. Elle oublia qu'elle s'était réfugié à la tour, pour oublier. Ou penser peut-être. Elle oublia son entourage. Ses proches. Sa famille inexistantes. Oubliant encore. Rien qu'en fermant les yeux. Oublier le monde finalement. Et comme si la lune l'observait, elle se cacha également, ésperant peut-être oublier, elle aussi..

Serpentard

Kieran marchait le long des couloirs, écouteurs aux oreilles, encore une fois il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Ça devenait presque une habitude chez lui de faire des escapades nocturnes, si bien qu'il arrivait à éviter les quelconques professeurs qui se promenaient parfois en pleine nuit pour faire un tour de garde. Le jeune homme se dirigeait, dans une démarche blasé vers la tour d'astronomie. Ça faisait longtemps qu'il n'y avait pas un tour. Il se doutait bien qu'il devait y avoir personne mais pour une fois la solitude ne le gênerait pas. Une fois arrivée à l'entrée, il remarqua que la porte était entrouverte, quelqu'un avait-il oublié de la fermer ou y avait-il un élève en haut. Il s'avança alors doucement, montant les quelques marches le plus discrètement possible pour voir si il y avait vraiment quelqu'un ou non. Retirant ses écouteurs pour percevoir le moindre signe de vie, il arpenta prudemment les escaliers et une fois arriver en haut, il chercha du regard un signe, quelque chose de vivant.

C'est à cet instant que s'offrit devant lui la plus belles des visions. Une magnifique chevelure blonde luisaient superbement sous les quelques rayons de demi-Lune . Kieran n'eut pas de mal à la reconnaitre, il s'agissait d'Athalie Duchâteau, une Serpentard bien connue. Qui était déjà prise malheureusement. Mais ça lui était égal après tout. Si il avait envie d'aller voir une fille, il allait la voir et c'est tout, qu'elle était prise ou non.
La demoiselle était allongée comme la Belle au bois dormant allongé sur le sol les mains jointes sur le ventre. Il manquait plus que la venue du Prince charmant pour la réveiller de son sommeil.

*C'est à dire moi*

Il essaya du mieux qu'il pouvait à s'avancer vers elle, sans lui faire part de sa présence. Une fois arrivée à sa hauteur il se posta à sa droite afin de ne pas lui faire de l'ombre et qu'elle ne l'aperçoive pas. Il la contempla quelques secondes. Athalie était vraiment belle. Elle ressemblait à une divinité sortie de la forêt à la clarté des étoiles brillants au firmament. Elle semblait dormir, apparemment la jeune fille commencer à être envelopper pas les bras de Morphée. D'un geste délicat il lui caressa sa chevelure, elle était si soyeuse, douce comme de la soie. Et sans un mot, cette nuit laissant aller l'éveil des désirs, il décida d'agir d'une façon totalement particulière pour lui faire part de sa présence. Il se baissa vers le visage de la jeune fille puis lui déposa un léger mais subtil baiser sur les lèvres... Mais non sur sa joue, il n'était pas aussi taré, même si l'envie de le faire se ressentait, il savait bien ce qu'il risquerait si il faisait vraiment et n'étant pas suicidaire. Bref. Il lui caressa ensuite sa joue qui était un peu refroidi par le temps glacial. Kieran ricana intérieurement, comment allait réagir la Serpentard?

*Ah ah si Laszlò apprenait que je suis avec elle... Je serai mort.*

- Alors on a décidé de dormir à la belle étoile? Taquina Kieran.

Serpentard-Killjoy

La nuit était froide. Athalie ne dormait pas. Du moins, pas encore. Sa tête délicatement posé sur le sol froid, tandis que ses yeux restait clos. Aussi fermé que la nuit. Un frisson parcourue son corps. Elle avait froid. Rien de plus normal vu le temps hivernal en cette nuit. Un bruit. Certes discret, mais un bruit. Ou, un son. Elle n'ouvrit cependant pas les yeux. A moins qu'elle ne puisse simplement pas. A moins qu'elle ne veuille pas. Un signe. Ou serait-ce une présence ? Quelque chose du moins. Vivant. Sûrement. Athalie frissona encore quand elle reçu un léger baiser sur la joue. Présence masuline. Evidemment. Frisson ou sursaut ? Peut-être un peu des deux. Elle n'ouvrit toujours pas les yeux. Comme si elle avait décidé de les laisser fermer. Une caresse s'ajouta au geste de la personne qui se trouvait à ses cotés. Une douce caresse sur la joue qu'il avait délicatement embrassé. Un léger fronçement de sourcils. Des dents serrées. Avait-elle peut de décourvir la personne se tenait à ses cotés ? Peut-être une déception possible. A moins qu'elle ne veuille pas qu'il soit là. Mais pourquoi tout ces gestes la faisait tant penser à lui ? Ce pourrait être des attitudes complètement opposés, elle retrouverait toujours un signe, un détail qui se lierait à lui. Elle ouvrit enfin les yeux. Ne tournant pas immédiatement la tête. Observant d'abord la demi-lune, encore présente. Et, tournant enfin la tête, découvrant la personne qui se tenait à ses cotés depuis quelques minutes déjà. Non, ce n'était pas lui. Et il ignorait si c'était de de la décéption qu'elle ressentait.. A moins qu'elle se sente rassurée de ne pas avoir de compte à rendre ou d'explications à donné. Quoiqu'il en soit, c'était bien Kieran O'Farrel qui se tenait à ses cotés. Elève de 7ème années, connu pour... pour quoi d'ailleurs ? Ce n'était pas le problème pour le moment. Plutot beau. Oui très beau enfaite. Athalie ne put s'empêcher de le comparer à Laszlo. Bien sur, ce n'était pas la même beauté. Et puis Laszlo était plus grand. Mais Kieran un peu plus musclé. Athalie se souvint enfin qu'il venait de lui adresser la parole.

"Alors on a décidé de dormir à la belle étoile ?"

Oui, c'était un peu ça. Bizarrement, son regard n'exprimait toujours rien. Elle aurait seulement aimé demander pourquoi il avait fait ça. Comme si son entourage lui faisait parvenir des gestes. Des messages. Mais ce n'était qu'illusion. Mensonge.

Reprenant ses esprits, se souvenant qu'elle était posé à la tour depuis un bon moment déjà, et répondant enfin.

- Je ne suis pas sûre que "dormir" serait le mot approprié.. mais si on veut.

Marquant un temps de pause, elle se releva entre temps. Marchant vers les rebors de la tour. Se retournant vers Kieran.

- J'aime bien venir réflechir ici... Comme tout le monde, je suppose.

Se replongeant dans ses souvenirs.. pour en ressortir aussitot.
Posant un pied sur le total rebord de la tour. En posant un dans le vide.

- Dire...

*qu'un pas.*

- Qu'un pas...

*Un seul...*

- Et toute souffrances...

*Toute, sans aucune exeptions.*

- Serait...

*Dis le.*

- ... Evaporées.

*Complètement. Pour toujours.*

Athalie jeta un rapide coup d'œil derrière elle. Kieran pensait surement qu'elle allait sauter à cet instant. Ou peut-être pas enfaite. Tout serait plus simple en effet. Une part d’elle-même songeait évidemment à sauter par-dessus ce rebord. Se laisser tomber, au contre sens du vent. Laissant la chute lui donner de violents frissons tandis que ses cheveux voleraient, virevolteraient durant la chute. Mais une peur, une angoisse était présente également. Et elle ne pouvait pas l’ignorer. Athalie n’était peut-être pas capable de passer derrière cette barrière et d’entrer dans une toute autre dimension. Peut-être que si. Ses pensées étaient plus ou moins brouillées par le froid glacial, et ces bourrasques de vent qui ne finissaient pas.
Une image. Un visage. Amber. Une pensée pour elle et le monde basculait dans le bon sens. Même si elle était assez courageuse pour sauter. Même si elle ne pouvait plus ignorer sa mélancolie, sa colère, et ses souffrances. Amber. Elle n’avait pas le droit. Ne serait-ce que pour elle. Un pied sur le rebord, un pied toujours suspendu dans le vide. Et comme si le vent n’attendait plus qu’une chose, il la poussa doucement. Mais dans quelle direction ? Tel était la question.

Serpentard

Après un assez long moment d’attente, elle ouvrit les yeux. Dieu du ciel, même ses yeux étaient aussi impressionnants que tout le reste. Athalie était vraiment parfaite physiquement parlant, qui suivait entièrement avec le caractère de feu de la Serpentard d’ailleurs. Kieran l’avait toujours observé de loin, ayant trop peur d’approcher de trop la jeune fille, il ne voulait pas s’attraper les foudres de son « petit ami », si il l’était encore d’ailleurs… Il n’en était pas sûr, aux dernières nouvelles, il avait entendu parler d’une éventuelle mésentente entre les deux jeunes gens, mais ces informations n’étaient pas fondés et Kieran préférait être prudent.

*J’espère qu’il est conscient de la chance qu’il a Laszlo…*

Lorsque la jeune fille daigna enfin tourner son regard vers le jeune homme, elle le considéra seulement quelques secondes avant de détourner son regard vers l’obscurité baigné par la faible lumière apporter par la Lune.

*Ouai j’ai compris, tu es déçue parce que ce n’est pas lui.*

La demoiselle était plongée dans un total mutisme, qui commençait un peu à exaspérer Kieran. Il espérait intérieurement qu’elle dise quelque chose, n’importe quoi du moment qu’elle briserait ce silence.

- Je ne suis pas sûre que "dormir" serait le mot approprié.. mais si on veut.

Finit enfin par répondre Athalie après le silence pesant qui régnait entre les deux personnes. Elle s’arrêta de parler un moment, et se relevant elle s’avança lentement vers le rebord de la tour. Lentement, ses cheveux blond ondulants dans le vent, on aurait dit un film américain presque, tellement la scène était quasi dramatique devant les yeux observateurs de Kieran qui ne quittait pas Athalie du regard. Elle se tourna vers le Serpentard.

- J'aime bien venir réfléchir ici... Comme tout le monde, je suppose.

Visuellement, il trouvait qu’elle avait vraiment une telle grâce dans ses moindres gestes, une présence tellement hypnotisant, c’était à en donner le vertige. Même dans sa voix, mélodieuse, enchanteresse, elle dégageait un charme exceptionnel. Encore un peu et il se croirait dans une répétition théâtral. Tout était là, un cadre qui rendait mélancolique, il faisait nuit, froid, et les rafales de vent qui frappait de temps à autre ajoutaient à cela une touche d’irréel, exactement comme dans les films. Il manquait plus qu’elle s’avance encore plus pour faire croire au suicide et ça ajoutait le tragique.
Mais le plus surprenant dans tout ça, c’est qu’elle le fit, Kieran se releva alors précipitamment. Est-ce que toutes les filles du château c’était donné le mot ou quoi ? D’abord Megane puis Athalie. Elle prononça alors une suite de mots mystérieusement étrange.

-Dire… qu’un pas…

*Elle plaisante là, elle ferait pas ça ?*

-… et toute souffrance…

*Souffrances ?*

-…seraient… évaporées…

*Oh mon Dieu si !*

Athalie jeta un bref coup d’œil derrière elle. Kieran paniqua intérieurement, est-ce qu’elle allait vraiment sauter ? Il ne savait plus quoi faire, surtout qu’il n’avait jamais imaginé un seul instant que cette fille si pleine de vie pouvait commettre une telle absurdité. Est-ce que Laszlo était la cause de toute cette tristesse qu’elle émanait? Il n’osa pas s’approcher d’elle ayant peur au contraire la mener à son « but », enfin c’était ce qu’il croyait. Elle vacillait entre le vide et le sol. Une vision épouvantable passa brutalement devant ses yeux Athalie se faisait emporter par le vent. Il ne réfléchit pas une seule seconde, accourant vers elle, la jeune fille tomba pour son plus grand bonheur du bon côté. Elle était retombée en arrière. Kieran la rattrapa alors au vol passant ses bras en dessous de ceux de la jeune fille. Horreur ! Dans l’affolement et la précipitation dans laquelle il s’était élancé, ses mains avaient failli se refermer sur la poitrine de la demoiselle. Mais bien heureusement, par un réflexe miraculeux, il ramena ses bras par-dessus les épaules de la jeune fille.

*Quel idiot.*

Bien entendu, si l’on s’imagine cette scène qui ne dura pas plus de dix secondes et se passa à une vitesse incroyable, bien qu’il était de toute évidence extrêmement vigoureux, Kieran vacilla quand même en arrière, emportant Athalie avec lui dans la chute et retombant lui sur lui dos. Ne voulant pas faire de geste brusque il laissa tomber sa tête sur le sol se passant la main dans les cheveux suivi d’un soupir amusé. Il attendit d’abord que la jeune fille daigne se lever avant de bouger.

- Je ne sais pas ce qui t’es passée par la tête Athalie mais tout ce que je peux dire c’est que tu es folle, murmura-t-il toujours avachi sur le sol et écrasé par le poids plume de la Serpentard, ce qui fait qu’en réalité il n’était pas écrasé. Bref.

Serpentard-Killjoy

Le froid n'avait rien de tragique. Il ne servait absolument à rien. A vrai dire, il la faisait encore plus souffrir à cause des frissons glacials qui la parcouraient de plus en plus. Une légère bourrasque et elle basula. Ne sachant même pas dans quel sens. Son coeur ne se mit pas à battre plus fort, sa respiration se faisait toujours aussi legère, malgré le saut qu'elle pensait avoir à subir. Des paroles. Des gestes. Des images. Des sourires. Des émotions. Tout lui revint à l'esprit à cet instant. Avant de sombrer dans l'inconscient du vide. Un vide qui ne dura que quelques secondes à peine. Des bras l'enveloppèrent, tandis que ses yeux se fermèrent au même moment. Basulant vers l'arrière, elle sentit les mains chaudes de Kieran l'envelopper à leur tour, avant de tomber sur le sol glacé. Ouvrant les yeux. Tombant sur le visage ténébreux de Kieran, avachi sur le sol. Un soupir amusé, il se passa la main dans les cheveux. Sans même se lever, Athalie l'observa un instant. Avant qu'il ne parle à nouveau.

- Je ne sais pas ce qui t’es passée par la tête Athalie, mais tout ce que je peux dire c’est que tu es folle, murmura t-il dans un souffle.

Un sourire se dessina sur les lèvres d'Athalie. En vérité, elle ignorait totalement quoi faire. Ni quoi dire. N'ayant pas la force de se lever, elle resta, tant bien que mal, sur Kieran. Elle ne savait pas si elle devait le remercier pour son geste. Elle n'allait pas sauter. Mais peut-être qu'elle serait tomber s'il n'était pas intervenu. Les gestes exprimaient parfois mieux que les paroles. Lui rendant alors le premier baiser qu'il lui avait offert, elle l'embrassa à son tour. Sur la joue, bien entendu. Le fixant ensuite de ses yeux verts, elle mima un "merci" sur ses lèvres.

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas rencontré quelqu'un qui ne deviendrait pas son ennemi. Après tout, elle ne le connaissait pas. Elle avait le droit de se confier. Enfin une personne pour qui elle n'aurait pas peur des réactions. Amber s'inquièterait bien trop pour elle si elle lui avouer tout cela. Kieran lui avait pour ainsi dire sauver la vie, il avait peut-être droit à des explications.. Il en cherchait surement.

- Je... je n'allais pas vraiment sauter, enfaite... commença t-elle dans un murmure.

*J'y songeais simplement... Et le songe n'est pas la réalité.*

- Et je crois que je te dois quelque chose, continua t-elle en souriant cette fois.

Elle lui devait beaucoup. Elle lui devait la vie.

Sa position était gênante, désormais. Il était peut-être temps de se lever. Se pliant doucement afin de se remettre sur patte ensuite, elle tendit la main à Kieran, afin de l'aider à se relever également. Celui-ci sur pied après elle, elle l'observa à nouveau. Avant de s'asseoir sur le sol. Se remettre debout, pour se rasseoir. Entourant ses jambes de ses mains, elle regarda dans le vide.

Après mûre reflexions, elle plongea son regard dans celui de Kieran, essayant tant bien que mal de déchiffrer ses pensées.

- Dis moi... si j'avais vraiment voulu sauter... pourquoi aurais-tu voulu m'en empêcher..?

Après tout, il aurait pu la laisser tomber, sans rien faire. A moins que ce ne soit un acte héroïque ? Histoire d'effacer tout ses péchés précédent ? Stupide pensées, évidemment. Peut-être qu'Athalie se posait trop de questions. Vouloir toujours trop de réponses lui posera problèmes un jour. Quoiqu'il en soit, Kieran était quelqu'un de bien. Qu'il ai fait des choses mauvaises ou non avant cela, Athalie décida à cet instant d'être toujours présente pour lui. Quoiqu'il arrive. Quoiqu'il se passe. Elle lui devait au moins ça. Pour toujours.

Serpentard

Elle souriait ! Soupir de soulagement, elle était encore vivante. Logique en même temps, depuis quand mourrait-on d’une chute ? D’autant plus que la chute d’Athalie avait dû être plus agréable que celle de Kieran. Tomber en avant sur le corps tant désiré du jeune homme par des dizaines de premières années de sa maison était de loin plus plaisant et confortable que de tomber sur le dos… Et sur un sol gelé et dur !
Et le plus amusant dans tout cela, c’est que la Serpentard ne bougea de sa position. Elle se tenait toujours sur lui, ce qui ne le gênait pas après tout. Si elle voulait rester et parler avec lui ainsi installé comme ça… Allait-il protester ? Bien sûr que non. Avoir une si belle vue était juste trop merveilleux pour être vrai.

*Si Laszlo voyait ça, c’est sur je serai mort et enterré*

Kieran ne savait plus quoi dire, elle ne disait rien non plus, ce qui n’arrangeait rien. Ils se contemplèrent simplement. Athalie était vraiment magnifique, une déesse ! Sa chevelure d’un blond si lumineux, si doré qui mettaient en valeur son regard émeraude. Kieran en avait des frissons partout. Elle était vraiment ravissante… Une envie de la serrer dans ses bras, d’être dévoué à elle plus que jamais traversa son esprit. Ce n’était pas de l’amour non. C’était tout autre chose, il avait envie de la protéger, de devenir quelqu’un pour elle. Comme un complice, un confident. Il avait entendu et vu tellement de choses la concernant depuis : l’incident à Pré-au-lard, le bal, les cours, Constance, Rebecca. Athalie avait passé tellement d’épreuves, et pourtant elle ne disait rien, il était évident qu’elle craque à un moment ou un autre. Et rien que dans l’expression des pensées de la demoiselle lorsqu’il venait d’arriver et qu’elle parlait, il se rendit compte qu’elle devait vivre des moments vraiment difficiles.
Le Serpentard remarqua alors que le visage d’Athalie se rapprochait dangereusement du sien. Elle n’allait quand même pas… ? Ah non, bien sûr, où avait-il la tête, quelle idée d’avoir imaginé qu’elle allait l’embrasser. Enfin si elle l’embrassa, mais sur la joue évidemment. Le considérant ensuite elle lui mima un « merci » sur ses lèvres.

- Je... je n'allais pas vraiment sauter, en fait... lui murmura Athalie.

Bizarrement, elle restait toujours sur lui. Est-ce qu’ils allaient vraiment rester collés ainsi finalement ou… ?

*Ah bon ? C’est vrai que c’est très courant de valser sur les rebords d’une tour qui fait plus de …. De combien de mètres d’ailleurs ?*

- Et je crois que je te dois quelque chose.

Un sourire éclaira son délicieux visage. La jeune fille était encore plus belle lorsqu’elle souriait. Kieran sentit la chaleur de son corps qui rayonnait à présent. Enfin elle se décolla de lui, il ne savait pas si il était déçu ou soulagé. Une fois debout, Athalie lui tendit alors sa main pour l’aider à se relever. Il l’accepta et se leva à son tour. Mais une fois sur pied, la Serpentard se rassit aussitôt. Kieran la regarde, d’un air interrogateur, cette fille était d’une logique totalement déroutante. Se lever pour se rasseoir juste après ! La demoiselle devait encore être tellement perturbée et troublée qu’elle n’avait pas du s’en rend compte. Rester sérieux, surtout. Surtout ne pas craquer, il fallait qu’il contienne cette soudaine envie de rire.
Mode pause. Athalie, les mains entourant ses jambes, restait pensive, sous le regard attentif du jeune homme qui ne la quittait plus des yeux. C’est alors qu’une question étrange lui vint à l’esprit, et se tournant vers Kieran, qui était encore debout. Elle le fixa intensément, comme si elle tentait de sonder la moindre de ses pensées, ce qui le mit mal à l’aise un moment. Leur regard se soudèrent.

- Dis-moi... si j'avais vraiment voulu sauter... pourquoi aurais-tu voulu m'en empêcher..?

Un petit rire résonnait du haut de la tour. Décidemment, cette Serpentard était une vraie énigme. Elle avait de ces réflexions tout de même. Passant les mains dans ses cheveux - ça devenait une habitude pour Kieran, c’était presque un réflexe pour lui de faire ce geste nonchalant- il s’assit à son tour près d’elle tout en prenant la parole :

-Et bien… Pour commencer, je ne pense pas que ça aurait plus à une certaine personne si je t’avais laisser te jeter du haut de cette tour, déclara-t-il le regard perdu dans l’immensité obscur du ciel éteint. Enfin je n’aurai jamais pu me le pardonner si je t’avais laissé faire si imaginons que c'eut été vrai tu aurais voulu sauter.

Accordant un regard amusé vers la jeune fille, il continua après un bref silence :

-Et puis ça aurait été dommage qu’une fille aussi belle que toi puisse terminer sa vie aussi tristement, non ? conclut-il avec douceur en remplaçant une mèche rebelle des cheveux de la jeune fille tout en lui faisant un clin d’œil.

Il avait dit cette dernière phrase en espérant qu’elle le prenne bien, dans le seul but de la voir sourire et de lui faire oublier un instant ce qui la rendait si mélancolique.

Serpentard-Killjoy

Un rire. Résonnant du haut de la tour comme un éco infinis. Un jolie rire enfaite. Un rire masculin. Mais un jolie rire tout de même. Mais pourquoi riait-il enfaite ? Etait-ce drôle ce qu'elle venait de demander ? Que venait-elle de demander déjà ? Ah oui. Non, ce n'était pas vraiment censé le faire rire... Mais s'il en riait alors tant mieux. Mieux vallait en rire qu'en pleurer, comme on disait. S'asseyant à son tour à ses cotés, il reprit. Sauf que sa réponse la dérouta quelque peu.

- Et bien… Pour commencer, je ne pense pas que ça aurait plus à une certaine personne si je t’avais laisser te jeter du haut de cette tour...

Le sourire qui venait d'apparaître sur les lèvres d'Athalie, s'estompa aussi tot. Fermant les yeux doucement. Et essayant de réfléchir.

*Je n'en suis pas aussi certaine. Cette "personne" comme tu dis, n'est plus là pour moi.*

- Enfin, je n’aurai jamais pu me le pardonner si je t’avais laissé faire, si, imaginons que c'eut été vrai, tu aurais voulu sauter.

Rouvrant les yeux, replongeant son regard dans le sien.

*Un homme qui peut éprouver de la culpabilité, a un coeur. Et s'il a un coeur, il est capable d'aimer...*

Elle ignorait où elle avait dénicher cette phrase. Dans un livre peut-être... Qui correspondait tout à fait à cet instant aux cotés du Serpentard. Un léger sourire de remerciement ornait les lèvres d'Athalie, ne cessant d'observer Kieran sous la clarté de la lune. Le prochain qui dirait qu'un Serpentard n'avait pas de coeur se prendrait les foudres d'Athalie. "Sans coeur" n'était pas du tout la bonne définition.

- Et puis ça aurait été dommage qu’une fille aussi belle que toi puisse terminer sa vie aussi tristement, non ?

Encore un sourire estompé, tandis que Kieran replaçait correctement une mèche de la Serpentard, suivit d'un clin d'oeil.

Soupir.

Pourquoi tout revenait sans cesse sur l'image qu'elle donnait ? Après tout, il ne la connaissait pas. C'aurait pu être une fille... à l'opposé d'Amber.

*Bien sur, le prototite de la bien-veillance...*

Dans ce cas là, rien n'aurait été dommage. Alors pourquoi, toujours cette image ? Constamment cette image.

Mais Kieran voulait surement et seulement lui remonter quelque peu le moral, rien d'autre. Il s'y prenait peut-être un peu mal. A moins qu'Athalie ne réfléchisse seulement trop aux sous-entendu. Quoiqu'il en soit, Kieran demandait sûrement des réponses. Beaucoup de réponses sur ce qu'il venait de ce passer. Mais quoi dire ? Que faire ?

- Cette certaine personne, vois-tu, on ne s'adresse pour ainsi dire, plus la parole. Alors, tu vois.. J'ignore si elle s'en aurait rendu compte immédiatement. A moins que je ne fasse la une des journaux après ce que j'aurai pu commettre. J'en sais rien...

Et si ça aurait été l'inverse ? Si Lasz' s'était jeté du haut d'une tour ? S'en saurait-elle apperçut, malgré les regards qu'ils ne s'échangeaient plus, ou les dialogues qu'ils ne prononçaient plus ? Bien sur qu'elle s'en serait rendu compte. Et pas grâce aux rumeurs, non. Ce sentiment qui la liait constamment à lui. Les coups d'oeils qu'elle jetait aux alentours, afin d'apperçevoir une image. Une once de son visage. Une parcelle de son rire. Un coin de son sourire. Tout l'amour qu'elle éprouvait pour lui - alors que lui, justement, lui avait fait si mal. Ses sauts d'humeurs, et sa crainte de reçevoir un autre coup de poignard en plein coeurs. Tout cela auraient étaient estompés si elle avait sauté.. Mais elle ne l'avait pas fait. Et aucun regrets n'apparaissait dans son esprit, et au fin fond de son âme. Le regard plongé dans le vide, elle reprit pour Kieran.

- Ca aurait eut un coté... tragique, non ? reprit-elle, un léger sourire en coin. Après tout, tout le monde a sa fin. Et s'il avait fallu... ou s'il fallait que je meurs de la sorte... Alors, ç'aurait été le cas.

Plongé dans ses pensées, une réflexion évidente la traversa un instant, avant qu'elle le lâche à voix haute.

- Je crois au destin... Rien n'est fait au hasard.

*Toute chose à un début. Toute chose a une fin. Et rien... absolument rien, n'est fait au hasard.*

- Je serai toujours là pour toi, Kieran. Je te le promet, continua t-elle sans plus lui adresser un regard.

*Je n'ai qu'une parole...*

- Et je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu viens de faire. Après ça, je crois que tu as le droit de me demander ce que tu veux.

*Fais ce que tu veux de moi. A présent, je ne suis plus rien.*

- Si un jour, tu as besoin... je serai là. Toujours. Pour toi.

*A jamais.*

Alors dans la pénombre, déjà bien installé sous le clair de lune, Athalie s'approcha de celui qui deviendrai un véritable ami. Se serrant contre lui, et espèrant qu'il comprenne qu'elle ne mentait pas. Et qu'elle serait toujours prête à lui accorder une aide. Quelqu'elle soit.

Serpentard

- Cette certaine personne, vois-tu, on ne s'adresse pour ainsi dire, plus la parole. Alors, tu vois.. J'ignore si elle s'en aurait rendu compte immédiatement. A moins que je ne fasse la une des journaux après ce que j'aurai pu commettre. Je n’en sais rien...

Kieran l’écoutait attentivement, il ne voulait pas la couper. Mais il ne comprenait pas vraiment ce qu'elle voulait dire par ce qu'elle aurait pu commettre.

- Ca aurait eu un coté... tragique, non ? reprit-elle, un léger sourire en coin, tandis que Kieran, plutôt mal à l’aise face à cette déclaration n’osa pas vraiment sourire. C’était pas drôle du tout selon lui. La mort n’était pas quelque chose qu’il fallait prendre à la légère.

- Après tout, tout le monde a sa fin.

*Oui mais la tienne n’est surement pas maintenant.*

Et s'il avait fallu... ou s'il fallait que je meurs de la sorte... Alors, ç'aurait été le cas.

*Non parce que j’aurai été là pour t’en empêcher.*

La demoiselle était plongée dans ses pensées qui devaient défiler à toute vitesse dans son cerveau. Kieran ne la quittait pas des yeux. Les cheveux dénoués de la jeune fille, pareils à la nuit, répandaient dans l'air un doux parfum, cascadant dans son dos. De l’extérieur, elle paraissait forte mais à l’intérieur, elle était comme toutes les autres filles, fragile lorsqu’il leur arrivait quelque chose en rapport avec leur relation amoureuse. En temps normal, il se serait moqué de la personne, mais là il éprouvait une sorte d’admiration, elle n’abandonnait pas, elle restait attacher à cet amour. Si ce Lasz’ au moins pouvait s’en rendre compte !

- Je crois au destin... Rien n'est fait au hasard.

Athalie venait de lacher cette phrase si brusquement et à voix haute qu’elle en fit sursauter le Serpentard.

*Faut prévenir quand tu te mets à parler, je croyais que tu songeais encore.*

- Je serai toujours là pour toi, Kieran. Je te le promet.

Elle déclamait ces phrases toujours sans le regarder, Kieran ne savait pas quoi penser, c’était la première fois qu’on lui parlait comme ça. Il en perdait les mots.

-Et je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu viens de faire. Après ça, je crois que tu as le droit de me demander ce que tu veux.

*Oh n’allons pas jusque-là je te prendrai presque aux mots… Ok j’arrête de penser n’importe quoi, c’est pas le moment.*

- Si un jour, tu as besoin... je serai là. Toujours. Pour toi.

Kieran était tétanisé, ce que venait de lui déclarer Athalie le figea sur place, et elle n’arrangeait rien à son malaise, elle s’approcha doucement de lui doucement et se serra contre lui. Il crut que son cœur fondait et que l’amitié qu’elle lui offrait l’irriguait, éveillant son cœur à la vie, au monde, à toutes ses sensations, sentiments, qu’il n’avait que très rarement ressenti pour quelqu’un : l’amitié. Il posa alors la tête d’Athalie sur son épaule, la ramenant bien contre lui, tout en passant sa main sur l’épaule de la Serpantard. Puis posant délicatement un baiser protecteur sur le front de la jeune fille :

- Tu sais Athalie… J’ai toujours été quelqu’un de moqueur, d’arrogant… commença-t-il en serrant toujours la jeune fille contre lui.

Bref soupir avant de reprendre, le regard perdu dans la nuit dans l’horizon obscur éclairé de temps à autre par la Lune qui apparaissait à travers les nuages qui défilaient dans le ciel.

- Mais quand je te vois, il m’est impossible de te vouloir le moindre de mal… Est-ce que... je serai quelqu’un de bien en fin de compte ? ricana doucement Kieran.

Reprenant un ton sérieux, il se mit à caresser avec douceur la chevelure soyeuse d’Athalie :

- Tu pourras toujours compter sur moi aussi Athalie. Je ne veux pas te voir te voir malheureuse.

*Tu es cet être que je protègerai et sur qui je veillerai toujours quoi qu’il arrive.*

Serpentard-Killjoy

Comme une lueur dans la pénombre. Un signe. Un détail. Une poussière infini dans cet univers. Un doux plaisir. Une joie. Quelque chose de... rassurant.
Kieran posa délicatement la tête d'Athalie sur son épaule, juste avant de lui déposer un doux et léger baiser protecteur sur le front.

- Tu sais Athalie… J’ai toujours été quelqu’un de moqueur...

Moqueur ? Kieran ?

- d’arrogant…

*Impossible... je ne te crois pas.*

Kieran, moqueur ET arrogant..?
Athalie appréciait sa seul compagnie. Et il était tout sauf "arrogant".
Elle aimait observer la lune, qui se cachait derrière les nuages, comme un éternel jeu d'enfant, qui ne connaissait aucune fin.
Il reprit :

- Mais quand je te vois, il m’est impossible de te vouloir le moindre de mal…

*Mais pourquoi me voudrai-tu du mal..?*

- Est-ce que... je serai quelqu’un de bien en fin de compte ? finit-il par se questionner, tandis qu'il lâcha un léger ricanement.

Incompréhension totale.

Kieran se mit à caresser doucement la chevelure d'Athalie. Celle-ci se demandant d'ailleurs toujours ce qu'avait ses cheveux, de spécial, pour que tout le monde se mettent à les toucher de la sorte un jour.

- Tu pourras toujours compter sur moi aussi Athalie.

*Je n'en doute pas...*

- Je ne veux pas te voir te voir malheureuse.

*Et pourtant, tu n'as vu que cela ce soir... je changerai pour toi.*

Athalie se releva quelque peu sans peine, afin d'observer Kieran sous la faible lueur de la lune.
Penchant la tête d'un coté, comme une enfant qui aurait mal comprit ce qu'on venait de lui expliquer.

- Tu es quelqu'un de bien Kieran... Et je t'en prie, n'affirme pas le contraire.

Reportant son attention sur le sol, devenu tout à fait intéréssant, elle reprit, dans un souffle, d'un voix douce, tel un chuchotement.

- Je ne peux pas t'imaginer autre que ce que j'ai vu de toi, ce soir...

Fermant les yeux, continuant sur son chemin.

- J'aimerai tant pouvoir te protéger, à mon tour. Faire...

*quelque chose qui pourrait t'aider...*

- Etre...

*d'un aide précieuse...*

- Devenir...

*quelqu'un pour toi.*

Se rendant compte qu'elle n'avait finalement donné qu'une partie de ses pensées, qui avait sonné comme une liste de verbes incompréhensibles.
Rouvrant les yeux. Plongeant son regard dans celui du Serpentard. Avant de lui caresser doucement la joue, comme on toucherait un jeune enfant dans son berceau.

- Tu es quelqu'un de bien... ne pense pas le contraire.

Se rapprochant à nouveau de lui, pour se rasseoir à ses côtés.

- Je ne veux pas non plus te voir malheureux.

Le regardant, le suppliant.

- Tu me le promet ?

Comme une jeune enfant.

- Je ferai tout pour que tu ne le sois pas.

*S'il te plait...*

- Et moi...

*Moi, je...*

La lune, se délivrant une fois de plus de l'emprise des nuages. Se montrant enfin, à la Terre. A cet Univers. Remplie de tant de surprises encore. Pour finalement montrer... un espoir. Cet espoir, de vivre. De ne jamais s'arrêter. De ne jamais reculer. De toujours avancer.

- Je t'en fais ma promesse.

Serpentard

La belle aux cheveux de lumière se releva pour pouvoir parler à Kieran les yeux dans les yeux. Ses mirettes d'un pur émeraude scintillaient sous la faible lumière que produisait la Lune à travers la volée de nuages qui passaient. S'en était presque hypnotisant. Et ce côté angélique et naïf qui émanait d'elle était si... envoûtant, ça lui donnait envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui. Mais c'était impossible.

- Tu es quelqu'un de bien Kieran... Et je t'en prie, n'affirme pas le contraire.

*Malheureusement, je n'en suis pas si sur. *

Et c'était bien là tout le problème ! Si Athalie découvrait qui était réellement Kieran, s'en était fini de lui. En plus de ne pas pouvoir avoir son amour, c'est cette amitié qu'il venait juste de recevoir qu'il risquait à perdre.
Détournant son regard vers le sol, elle se mit ensuite à murmurer dans un ton empli d'une douceur infinie, cet douceur qui pouvait retournée les coeurs même les plus durs.

- Je ne peux pas t'imaginer autre que ce que j'ai vu de toi, ce soir...

*Aie aie aie... Le jour où elle saura, ce sera la fin pour moi*

Les yeux fermés, elle continua sa tirade, sur un ton toujours aussi paisible, comme une brise légère et chaude qui passait sur le Serpentard et qui l'enveloppait. Même si il ne saisit ensuite pas tout à fait ces quelques bribes de mots qu'elle lâcha.

- J'aimerai tant pouvoir te protéger, à mon tour. Faire... Etre... Devenir...

*Faire quoi ? Quelque chose pour moi ou... ? Etre ? Euh... Etre avec moi ? Ok faut arrêter de rêver. De...ve...nir? Bordel elle pourrait pas sortir des phrases sujet verbe complément pour que je me fasse pas des idées !*

De nouveau elle se tourna vers lui, plongeant son regard dans le sien, passant sa main sur sa joue, ce qui le fit légèrement frissonner de l'intérieur. Ce simple contact eut l'effet d'un courant électrique qui lui traversa tout le corps. Cette main si belle poser ainsi sur son visage... Qu'essayait-elle donc de faire ?

- Tu es quelqu'un de bien... ne pense pas le contraire.

* Ça dépend de la définition que l'on donne au mot "bien"...*

Athalie s'approcha alors de lui pour se remettre à ses côtés.

- Je ne veux pas non plus te voir malheureux.

Son regard... Non elle ne devait pas le regarder comme cela, ni avoir cette voix si prenante, comme le chant de l’eau sur les roches d’un torrent, qui le berçait, le contrôlait presque.

- Tu me le promet ? Je ferai tout pour que tu ne le sois pas. Et moi... Je t'en fais ma promesse.

L'expression de Kieran sur son visage se faisait de plus en plus torturé mais il essayait de le dissimuler le plus possible. "Tu es quelqu'un de bien..." Comment allait-elle réagir une fois qu'elle saurait qu'il est tout sauf quelqu'un de bien... Sans se départir de son sourire, il continuait à la regarder.

- Alors... Promets moi d'être toujours à mes côtés et alors je te ferai la promesse de ne jamais être malheureux.

Le Sepentard se leva ensuite, trouvant le sol trop froid. Il était déjà très tard.

- On devrait rentrer princesse, tu ne crois pas, déclara-t-il en tendant la main à la jeune fille pour l'aider à se relever.

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