Eden avait décidé de se rendre à cette Kermesse même si elle trouvait l'idée ridicule. Elle avait besoin de se changer les idées, elle était inquiète. Comment ne le serait elle pas ? Une née-moldue, serpentard de surcroit avait de quoi être inquiété par ce qui se passait ces derniers temps. Elle avait peur pour sa famille et pour elle même, elle ne montrait rien bien sûr. Elle vivait encore plus en paria qu'avant, évitant ses camarades de maison. Elle ne tenait pas spécialement à tenter le Diable, elle était loin d'être folle.

Parfois elle se demandait ce que se serait d'avoir de véritables amis, sur qui elle pouvait compter. Un sourire froid et désabusé apparu sur son visage, on ne pouvait compter sur personne en ce bas monde même pas sa propre famille. Elle savait qu'elle avait l'air blasé mais à croire que lire toutes ses revues scientifiques ne l'aidait pas à avoir un meilleur jugement sur l'humanité. Qui essayait elle de tromper ? Elle n'avait confiance en personne, même à sa famille elle ne disait pas grand chose. Elle plaisantait, paraissait toujours charmante aux réunions de famille mais ce n'était que de la poudre aux yeux. Elle n'avait confiance qu'en elle même et les seules personnes à qui elle avait confié quelque chose l'avaient trahi. Elle avait donc très tôt, arrêté de parler sur ce qui lui importait vraiment, sur ce qui la touchait. Elle était devenu une ombre, observant et retenant tout ce qui pouvait lui être utile pour le jour où on la trahirait. On ne pouvait jamais être trop prudent.

Elle était donc venue à cette Kermesse pour ne plus penser à toutes ces choses qui lui empoisonnaient l'esprit. Elle avait oublié un détail cependant... Elle exécrait le bruit et cette Kermesse était sonore, cela gueulait d'un stand à l'autre, chantait ici et là. Elle se massa les tempes, fusillant la foule du regard. Elle s’installa sur un banc à l'écart d'où elle pouvait observer sans être vu. Elle essayait de se détendre. [Essayait c'est le mot] Pensa t'elle avec sarcasme. Elle regarda le spectacle ridicule que formait Durant et Wood, deux serdaigle aux composantes neuronales endommagées. Puis Moréno qui se sentit obligé d'en rajouter une couche. Elle espérait seulement que personne ne l'avait remarqué, elle n'avait aucune envie de parler. Heureusement que peu de personne s’intéressait à elle. Elle avait bien travaillé en ce sens, il fallait l'avouer.