Alice fulminait littéralement. D'Acewood... Cette idiote de d'Acewood, qui voyait tout sans qu'on ne la voit, et qui ne pouvait s'empêcher de romancer la vie des autres, faute d'en avoir une intéressante... Cette stupide d'Acewood, qui était censée être l'amie d'O'Farrell... Elle avait eu de la chance de ne pas être tombée sous la main furieuse de sa préfète. A priori la rumeur ne s'était pas trop répandue, mais ce n'était qu'une question de jours...

*Et encore, heureusement que Lasz' m'a prévenue... Au moins, j'aurais l'avantage de pouvoir prévoir une répartie aux remarques éventuelles... Tu en auras, tu sais, ce n'est pas comme si tu étais appréciée... Je n'ai qu'une crainte... Qu'elle parvienne à Ses oreilles. Parfaitement. Et qu'Il y croit. N'était-ce pas le but, l'autre jour ?... J'étais désespérée l'autre jour. Et tu penses vraiment que tu ne l'es plus ? Ce soir, je suis plus furieuse que pathétique, merci.*

A défaut d'avoir eu le plaisir de jeter un incendio sur les cheveux de d'Acewood, Alice s'était mise en tête de défouler sa rage sur celui qu'elle tenait pour responsable indirect de son... désapointement : O'Farrell. Elle s'était même présentée dans la Grande Salle, au moment du repas du soir, dans l'espoir de l'y trouver. Mais rien... Fuyait-il ? Si tel était le cas, elle ne pouvait pas lui donner tort. C'est Abercrombie qui l'avait finalement renseignée, il y avait quelques minutes, alors qu'elle le cherchait dans la salle commune prétextant des formalités administratives incomplètes pour ses ASPICS - la charge de préfète donne parfois d'excellentes excuses...

*Et que diable est-il allé faire sur la Tour d'Astronomie ?... Je ne sais pas... se saoûler au Whisky-Pur-Feu, peut-être ? Ne l'assimile pas à moi, tu ne fais qu'aggraver ma colère... En plus le couvre-feu est passé, il compte vider notre sablier ou quoi ?*

Un bruit de talons proche, dans un couloir adjacent, qui se stoppèrent subitement. Coup d'oeil jeté depuis le palier, apparemment rien a signaler... Sans doute une quelconque élève noctambule réfugiée dans un passage secret. Une ombre dans l'escalier ramena son attention à son but principal. Alice dégaina sa baguette d'un geste vif dans sa direction, de son bras gauche toujours bandé. Sans doute redescendait-il...

- O'Farrell ? Fit-elle de sa voix froide et autoritaire, le regard assassin...

Sans doute était-ce inconscient. Leur niveaux étaient plus ou moins égaux... Peut importait. Il lui fallait un défouloir, et le jeune homme était une cible toute indiquée...

Aussi noir que le sombre crépuscule. Adossé contre la rambarde du haut de la tour d'astronomie, Kieran pensait. La Lune, si ensanglanté elle paraissait ce soir-là, comme si elle présageait quelque chose de mal. Il hausse les épaules. A part cette rumeur débile que Lizzie avait lancé sur Alice et lui, il n'y avait rien de mauvais, sauf si les Mangemorts se repointaient à nouveau. Le château dormait déjà, plongé comme dans un sommeil sans fin. Enfin c'est ce qu'il croyait. Il ne se doutait pas qu'il y avait d'autres personnes qui erraient également.
Lui, il n'avait pas envie de dormir, il avait besoin de réfléchir. Réfléchir sur quoi ? Ce qu'il ressentait peut-être. Il aimait, oui il aimait mais malheureusement la seule personne pour qui il éprouvait pour la première fois de véritable sentiments était déjà prise. Bon sang et avec un de ses condisciples... Tapant de son poing la rambarde, il respira un bon coup afin de ne pas hurler cette frustration qui l’étreignait tout entier sans répit et de rester le plus serein possible. Et il était là à contempler comme après la plupart de ses escapades nocturnes cette voute Céleste, les yeux rivés vers le ciel. Le sommeil commençait à l'atteindre doucement.

Jugeant sa promenade et son temps de solitude nocturne terminé, il descendit main dans les poches, dans pas nonchalant et blasé. Quand une baguette pointé droit sur lui l'arrêta net lorsqu'il arriva vers un couloir. Qui est-ce qui pouvait le déranger comme ça en pleine nuit ? Plissant légèrement les paupières pour tenter de distinguer la silhouette qui barrait son chemin, silhouette féminine... Fille... Préfète... Alice.

*Tu tombes mal. Très mal.*

- O'Farrell ? vociféra la jeune fille de sa voix glacial et autoritaire qui lui correspondait si bien.

Poussant un assez grand râlement en soupirant, légèrement agacé de devoir se confronter à elle cette nuit-là, il appuya sa main contre un mur tout en passant son autre main dans ses cheveux pour tenter de garder son calme. Malheureusement, elle l'énervait déjà, rien qu'à sa façon de lui adresser la parole. Quoique... Finalement peut-être que c'était le bon moment pour lui. Il allait pouvoir extérioriser toute sa colère sur sa Préfète.
Kieran baissa alors la baguette pointer sur lui tranquillement puis d'un geste rapide, il plaqua Alice contre le mur en la tenant avec force par les épaules:

- Qu'est-ce que tu me veux ? Maugréa-t-il d’un air excédé en appuyant lentement sur chacun de ses mots.

Il n'était pas vraiment d'humeur à jouer et malheureusement pour Alice, il était près à tout rejeter sur elle.

Long soupir. Attitude de gamin pris en faute - ce qui aurait été le cas si Alice avait été de ce genre de préfets zélés qui font des rondes et distribuent des retenues. Expression blasée. Etait-il lui aussi contrarié par ces rumeurs gênantes ?... Avec un peu de chance, peut-être même se sentait-il coupable...

*Eh bien quoi, tu n'es pas content de me voir ?... Si je ne me retenais pas je te détruirais dans l'instant...*

Il baissa sa baguette obstinément pointée sur lui d'un doigt lent, comme pour indiquer qu'il allait s'expliquer. Sur ses gardes, Alice la tenait toujours aussi fermement - elle avait appris à se méfier de ses réactions, l'autre jour... Ce jour précis où la rumeur était née. Bouffée de fureur soudaine, exacerbée par une réaction imprévisible d'O'Farrell, qui la plaqua violemment contre le mur, ses mains serrant ses épaules dans le but de l'immobiliser...

- Qu'est-ce que tu me veux ? prononça-t-il d'une voix mauvaise, insistant sur chacune de ses syllabes...

*Oh, Monsieur est mal luné ? Je suis prête à parier que ce n'est rien comparé à ce que je ressens... Alors... Fais-lui savoir, ma chère Alice...*

Elle éclata alors de son rire inquiétant et inadapté d'enfant hystérique, tandis que sa baguette fortement liée à ses émotions faisait ce qui ressemblait à un trou de brûlure de cigarette à l'endroit où elle touchait les vêtements du jeune homme.

- Je vais faire simple, Sweet Raven. Reprit-elle de sa voix glacée et hautaine. Simple et rapide. Occupe-toi de couper la langue à cette stupide d'Acewood qui est censée faire partie de ton cercle d'amis, avant qu'elle ne subisse toutes les formes de tortures que j'ai eu le temps d'envisager en te cherchant...

Elle dirigea sa baguette vers la gorge du jeune homme, plissant ses yeux vairons dans une expression assassine, le visage rendu encore plus pâle que d'ordinaire par la rage qui l'habitait toute entière.

- ... Et bien entendu, j'attends des excuses pour ton comportement pitoyable de l'autre jour...

La préfète s'interrompit brutalement, coupée dans sa tirade par un nouveau bruit provenant du couloir adjacent au palier où ils se trouvaient... Elle tourna brusque ment la tête dans cette direction, scrutant l'ombre à la recherche de l'éventuel responsable.

Alice s’esclaffa de rire sinistrement, un rire en dehors de celui pur et innocent des jeunes filles que Kieran côtoyait en journée. Celui de la Serpentard était inquiétant et ne présageait rien de bon, mais ça ne l’effrayait pas. Par contre le jeune homme sentait comme un odeur de roussi… Bon sang, elle était en train d’abimer son jean en pointant sa baguette dessus.
Prenant la parole sur son éternel ton hautain et froid.

- Je vais faire simple, Sweet Raven.

*N’empêche elle a beau me souler, j’adore le surnom qu’elle me donne…*

- Simple et rapide. Occupe-toi de couper la langue à cette stupide d'Acewood qui est censée faire partie de ton cercle d'amis, avant qu'elle ne subisse toutes les formes de tortures que j'ai eu le temps d'envisager en te cherchant...

Quoi ? C’était une menace ! Il était hors de question que cette coléreuse de Préfète touche à un seul cheveu de son amie. Il est vrai que Lizzie avait toujours eu la langue bien pendu et qu’elle n’avait jamais réussi à garder un secret, sans cesse prête à divulguer sans le moindre regret les vérités les plus dérangeantes… Mais Kieran n’y était pour rien, elle était comme ça et il était impossible de la changer.

Pointant cette fois-ci sa baguette vers le cou de Kieran, le foudroyant de ses yeux vairons reflétant tout une lueur assassine dans son regard, elle poursuivit :

- ... Et bien entendu, j'attends des excuses pour ton comportement pitoyable de l'autre jour...

Alice se stoppa brusquement. Un bruit. Tournant le regard vers cet écho avec la Préfète, Kiera essaya de voir ce que ça pouvait être en penchant légèrement en arrière sa tête sans pour autant lâcher la pression sur ses épaules qu’il avait sur elle. Quelqu’un se trouvait pas loin surement, mais il était tard, sans doute était-ce un petit animal, un chat d’un élève égaré ou autre. Il reporta alors son attention sur Alice, une colère noire se peignait sur son beau visage, pour qui est-ce qu’elle le prenait vraiment ?

- Tu plaisantais j’espère… Tu croyais vraiment que j’allais m’abaisser devant toi et m’incliner en présentant des excuses alors que c’est toi qui a commencé à me chercher ce soir-là ? vociféra la jeune homme sur un ton venimeux.

Kieran récupéra alors en vitesse la baguette qu’il gardait dans la poche arrière de son pantalon tout en tenant toujours d’une main Alice.

- Hé bien sache ma chère Von Gotha que ce jour n’arrivera jamais… lui murmura-t-il à l’oreille en la ramenant contre lui, tout en remontant un côté de la jupe de la Serpentard avec sa baguette, effleurant en même temps sa cuisse. Et puis… Tu devrais être heureuse, peut-être que ton bien aimé professeur reviendra à toi tant il deviendra jaloux en sachant que je m’approche aussi près de toi, lâcha-t-il pour finir avant de lancer un « diffindo » informulé sur sa jupe.

Kieran se baissa ensuite rapidement afin de récupérer le vêtement. Il se recula alors de plusieurs pas en arrière, pour se retrouver au milieu du couloir.

- Oh oh sympa vraiment. Tu es beaucoup plus attirante maintenant, ricana le jeune homme en faisant tournoyer la jupe autour de sa main. Peut-être que je devrai la garder cette jupe et te laisser rentrer comme ça. Mais si tu tiens à ce chiffon, on peut toujours trouver un petit arrangement... Et j'aimerai que tu me promettes de rien faire à Lizzie sinon je te laisse là, après tout, tout est de ta faute, maugréa-t-il sournoisement.

Kieran suivit son regard, mais ne s’attarda pas longtemps sur le couloir qui à première vue semblait vide. Déjà, il reportait son attention sur elle, et Alice ne put que faire de même… Une réelle fureur se dessinait sur le visage du garçon. Ça n’avait vraiment aucune importance, cependant, la préfète n’étant pas de ceux à avoir conscience du danger…

*Après tout, tout est de sa faute… Qu’est-ce qui lui a prit de se jeter sur moi comme ça ? Et quelle est sa stratégie dans le choix de ses amis, à ton avis ?... Quels amis, en effet… Prêts à le poignarder dans le dos à la première occasion…*

- Tu plaisantais j’espère… Tu croyais vraiment que j’allais m’abaisser devant toi et m’incliner en présentant des excuses alors que c’est toi qui as commencé à me chercher ce soir-là ?

Alice ricana face aux intonations sifflantes du jeune-homme, qui la lâcha à moitié. Aucune importance, encore, elle ne comptait pas partir avant d’avoir réglé cela… Pas avant d’avoir déchainé toute sa fureur venimeuse contre lui.

*Disons plutôt que c’est lui qui est allé te chercher jusqu’au couloir… Exact. Et il aurait très bien pu se contenter de m’étrangler, plutôt que de me sauter dessus… Et donc il mériterait de… Comment dit-il ? S’incliner devant toi en te présentant des excuses ? Tout à fait. Il y a un gouffre entre expulser quelqu’un d’un canapé et salir sa réputation… Parce que tu crois que ta réputation était sans tâche ? Sans celle-ci, en tout cas…*

… Sa main sur elle, à nouveau, cette main indésirable qui se permettait de remonter le long de sa jambe, au-delà des limites de la décence… Son corps bien trop collé au sien, son souffle dans son oreille… Infimes parts d’une violente sensualité qui avaient l’impolitesse de ne pas être celles de cet Autre. A l’exemple de cet autre soir. La colère d’Alice redoubla, et pourtant, elle sentait son rythme cardiaque s’accélérer, comme sous le coup d’une excitation purement physique…

*Sombre idiote. Pourquoi ?...*

- Hé bien sache ma chère Von Gotha que ce jour n’arrivera jamais… Et puis… Tu devrais être heureuse, peut-être que ton bien aimé professeur reviendra à toi tant il deviendra jaloux en sachant que je m’approche aussi près de toi.

*Pour ça.*

Un seul mot, Sa mention, suffit à faire revenir Alice à elle-même, un peu tard, cependant… Car ce n’était plus une main qui glissait le long de ses jambes, apparemment, et une seconde de trop à réagir permit au Serpentard de s’emparer de ce qui était quelques instants auparavant sa jupe d’uniforme. S’écartant d’elle pour se retrouver en plein couloir, comme pour la mettre au défi d’exposer ses jambes trop maigres, hantées par les cicatrices laissées par le Feudeymon du bal de Noël, à la lueur lunaire qui filtrait par les fenêtres.

- Oh oh sympa vraiment. Tu es beaucoup plus attirante maintenant.

Regard avadakédavrique. Ce n’étaient peut-être pas les cheveux de la d’Acewood, qui allaient brûler… Et il se permettait de jouer négligemment avec son bien…

*Stupide amas de cellule aux neurones atrophiés…*

- Peut-être que je devrai la garder cette jupe et te laisser rentrer comme ça.

*Ne crois pas une seule seconde que tu quitteras ce couloir sans me la rendre… Ou sans payer pour ton imprudence.*

Elle pointa lentement sa baguette sur lui, d’une main tremblante de rage, tandis qu’il poursuivait.

- Mais si tu tiens à ce chiffon, on peut toujours trouver un petit arrangement... Et j'aimerai que tu me promettes de rien faire à Lizzie sinon je te laisse là, après tout, tout est de ta faute.

Ce rire hystérique et dérangé, à nouveau, si peu compatible avec la situation et ses propres émotions… Bien moins contrôlé que précédemment.

- De ma faute ? De MA faute ?!

Seuls ces quelques mots semblaient provoquer son hilarité. Elle mit quelques instants à se calmer. Et décida de changer de stratégie… Sortant de l’ombre avec toute la dignité dont elle était capable de faire preuve, en petite culotte devant un ennemi déclaré. Déambulant lentement dans la faible lueur blafarde qui accentuait sa pâleur naturelle, lui donnant l’aspect irréel d’un fantôme impudique.

- Dois-je te rappeler tes propres paroles, ou puis-je me fier à ta mémoire de "fougueux jeune homme" ?...

La colère était toujours là, certes, mais l’excitation de la chasse avait repris le dessus. Elle se rapprochait de lui, toujours aussi lentement, retenant un sourire en coin inquiétant… Ne s’arrêtant qu’à quelques centimètres de son adversaire, soutenant son regard de ses yeux vairons. Ne faut-il pas toujours garder ses ennemis près de soi, après tout ?...

- … Si mes souvenirs sont bons, Sweet Raven, tu semblais affirmer savoir ce qu’il me fallait, l’autre jour. Dit-elle en laissant courir sa baguette sur la chemise d’O’Farrell, qui se déboutonnait progressivement.

Regard suggestif, baguette discrètement pointée sur son pantalon dans la perspective d’un coup en traitre.

*Evanesco. Egalité, très cher. Tu sais que tu n’as plus la moindre chance de retrouver ta jupe, maintenant ?... Oui, je sais, mais je m’en fiche.*

Il est si simple de piéger un homme... Il suffisait de soutenir quelques instants le regard d'O'Farrell pour savoir ce qui se tramait dans son esprit. Ou d'observer son corps se tendre sous le coup de légers frissons incontrôlés... D'un certain point de vue, Alice aurait sans doute partagé ses pensées si elle n'était pas dans un tel état de rage. En parlant de rage... La déconvenue du garçon face à l'absence soudaine de tissu sur ses jambes était des plus intéressantes. Pauvre de lui, passer sans transition des pensées les plus voluptueuses à une colère noire...

- Ce qu'il te faut... ? Eh bien... dans ce cas.

Il envoya les restes de sa jupe d'uniforme se consumer à l'autre bout du couloir, arrachant un ricanement à la préfète qui pensait bien qu'elle ne risquait pas de la ravoir après ce qu'elle venait de faire...

*Il n'a pas à se plaindre... C'est de bonne guerre. Tu joues un jeu dangereux, Alice...*

Et en effet, le Serpentard la fixait maintenant avec cette expression malsaine caractéristique, pourtant si attirante, car lui rappelant tellement cet Autre et son exquise malveillance gratuite... Égarant ses pensées dans d'autres bras quand il lui saisit le visage pour s'emparer furieusement de ses lèvres. La faisant reculer jusqu'à ce qu'elle heurte le mur, afin de mieux parcourir de ses doigts froids et impudiques le dessous de sa chemise... S'attardant sur sa taille trop maigre. Puis le long de son dos, provocant une série de frissons le long de sa colonne vertébrale... Les yeux d'Alice s'ouvrirent brutalement, en même temps que son soutien-gorge. Car ce n'était pas Lui qui la caressait à rougir, ce n'était pas Ses lèvres qui ravageaient les siennes. Elle posa discrètement l'extrémité de sa baguette sur le torse d'O'Farrell...

*Incarcerem.*

Bien mieux réussi que la fois précédente, des cordes jaillirent du sol sous l'impulsion du sortilège, entravant brutalement les poignets et les chevilles du jeune-homme, permettant à Alice de se dégager de son étreinte bien trop entreprenante. Telle un prédateur en chasse, la jeune fille choisit de jouer un peu avec sa proie... Un sourire en coin aux lèvres, elle s'approcha de son oreille pour murmurer d'un ton sensuel :

- Je les préfère attachés...

Puis elle déposa un très léger baiser sur ses lèvres, tout en laissant courir à nouveau sa baguette sur la chemise ouverte du jeune homme.

*Diffindo...*

Le vêtement se retrouva au sol, et elle se baissa pour le ramasser... Avant d'en ceindre sa taille, à la manière d'un pagne, reconstituant ainsi une jupe de fortune. Et elle passa le dos de sa main sur la joue du jeune homme immobilisé, un sourire aussi doux que venimeux aux lèvres.

- J'espère que ton amie sait se défendre... Elle doit être dans notre dortoir à l'heure qu'il est, et malheureusement pour elle, je suis très, très en colère.

Sa voix était calme et douce, en totale contradiction avec ses paroles. Piéger O'Farrell, se défouler sur lui, l'avait en quelque sorte apaisée, et elle souriait toujours alors qu'elle repartait en direction de l'escalier... Avant de revenir sur ses pas.

*Tu ne vas quand même pas le... Libérer ? Bien sûr que non.*

Alice se dirigeait à nouveau vers lui, en... Détachant quelques boutons de sa chemise, laissant peut-être fleurir à nouveau un certain espoir dans l'esprit du septième année, mais elle se contenta de se contorsionner quelques instants, avant de sortir de son décolleté désormais plongeant... Le soutien-gorge qu'il avait dégrafé quelques minutes auparavant.

- En souvenir. Dit-elle en déposant le vêtement de soie et dentelle noires sur l'épaule d'O'Farrell.

Avant de repartir à nouveau en direction de l'escalier et de disparaitre dans la pénombre.

Enfer et damnation au carré… Tandis que le Serpentard était encore plongé dans son volage de baiser furieux et fougueux, il ne se rendit pas compte qu’une multitude de corde sortant de nulle part le ligotait déjà de toute part. Enfin juste les poignets et les chevilles du jeune homme, ce qui évidemment l’empêcha toute tentative de se délivrer. Un regard vorace et haineux se dessinait sur le visage du Serpentard, tandis qu’Alice telle une tigresse affamée parti à la chasse, tournait autour de lui, ce qui ne fit qu’augmenter davantage son exaspération. S’approchant de lui ensuite, un sourire aux lèvres, pour lui murmurer à l’oreille sensuellement :

- Je les préfère attachés...

*J’te jure que tu vas me le payer ma cocotte.*

Déposant ensuite un très vif baiser sur ses lèvres, Alice pointa sa baguette vers la chemise du jeune homme qui ne comprit pas exactement ce qu’elle cherchait à faire cette fois-ci. Quand il vit son vêtement tombé au sol suite à un sort jeté dessus.

-Bordel Alice mais qu’est-ce que…

Trop tard elle était déjà en train de récupérer son haut pour s’en envelopper afin d’en faire une jupe, et lui il ne pouvait toujours pas bouger, toujours sous l’emprise de ces satanés cordes de… La poisse quoi !
Rapide caresse sur la joue du Serpentard, qui ressentit tout son machiavélisme à ce léger contact tactile. Le Serpentard bouillonnait de l’intérieur, il semblait monté en lui comme un torrent de lave qui ne pouvait malheureusement pas exploser étant donné qu’il était merveilleusement bien ligoté.

- J'espère que ton amie sait se défendre... Elle doit être dans notre dortoir à l'heure qu'il est, et malheureusement pour elle, je suis très, très en colère.

Sa voix avait maintenant des sonorités douces et calmes, complètement à l’opposé des manières froides qu’elle arborait jusque-là et paradoxalement incompatibles avec ses paroles…

-Je te jure que si tu oses lui faire le moindre mal… vociféra le jeune homme.

Mais elle était déjà en train de partir… partir. Partir ? Comment ça partir ? Elle n’allait pas… Non quand même pas. Elle n'allait pas le laisser seul, la nuit, dans ces couloirs froid et sombre, avec pour seul habit son caleçon ! Ah non, elle revenait sur ses pas.

*Pendant un moment j’ai vraiment cru qu’elle allait me laisser comme ça…*

Il leva un sourcil perplexe lorsqu’elle se mit à détacher les boutons de sa chemise. Est-ce qu’elle était sur le point de… Non quand même pas, si ? Non ? Imaginez l’état de surchauffe dans lequel était le jeune homme… Quelle ne fut pas sa déception quand elle déposa simplement son soutien-gorge sur l’épaule en lui lançant :

- En souvenir.

*Elle joue à quoi là ?*

Puis elle disparut. Laissant le jeune homme seul... Vraiment seul... Abandonné dans les couloirs… Elle avait osé ! La garce !

-Alice ! Reviens ici ! Tu vas pas me laisser comme ça ? P.tain… Elle est vraiment partie en plus... tempêta le jeune homme furieux et légèrement désespéré.

Comment allait-il s'en sortir maintenant ? La honte, et si quelqu'un le découvrait ?

-Bordel, pourquoi moi? vociféra Kieran en tentant de se dégager de ses liens qui le lacéraient malheureusement encore plus.

Alexandra retournais vers sa salle commune d'un pas pressant. Elle était entrée dans la bibliothèque, avait dérobé le livre tant souhaité et s'en était allée. Tout ça sans encombre. Un jeu d'enfant. Cette vieille Miss Pince doit être complètement sénile à l'heure qu'il est, pour laisser la Réserve sans surveillance, pensa-t-elle, le sourires aux lèvres.
Elle s'avançait dans les couloirs à pas de loup, tenant ces chaussures à la main pour ne pas que le bruit des talons contre la pierre ne la fasse repérer ( Ce serait tellement bête d'échouer maintenant). La lumière de sa lanterne était chancelante, menaçant de s'éteindre à tout instant.

-Je te jure que si tu oses lui faire le moindre mal…gémit une voix, à quelques mètres de là.

Alexandra s'arrêta net. Et merde...
Elle laissa passer quelques secondes (qui lui semblèrent durer des heures), et une nouvelle voix s'éleva, féminine:

-En souvenir.

Bordel, à qui appartiennent ces voix ? Elle lui disait bien quelque chose mais ce n'est pas à une heure du matin, lorsque son coeur bat à tout rompre, qu'on est le plus apte à répondre à ce genre de devinette.Une seconde de lucidité lui fit cacher sa lanterne sous sa cape. Elle ne respirait plus, son sang battait contre ses tempes avec force. Elle cherchait un autre moyen de se rendre à son dortoir sans encombre - en vain.

-Alice ! Reviens ici ! Tu vas pas me laisser comme ça ? P.tain… Elle est vraiment partie en plus...reprit la voix masculine.

A Von Gotha, bien sûr. Et donc certainement à son toutou de O'Farrell. La voilà rassurer. Elle se permit de soupirer, mais pas assez fort pour se faire repérer. Elle s'approcha doucement, la lumière toujours cachée sous sa cape, sa main droite toutefois accrocher à sa baguette, au cas où Alice reviendrait - et qu'elle n'apprécierait pas le fait qu'Alexandra l'est vu accomplir son petit manège sur O'Farrell.

-Bordel, pourquoi moi? lâcha Kieran, désespéré.

Elle brandit alors sa lanterne, découvrant Kieran, ligoté, le torse dénudé (Putain, c'est vrai qu'il est pas mal foutu), un soutient-gorge en soie et dentelle posé tout naturellement sur son épaule. Alexys émit un hoquet de surprise, en lâchant sa lanterne, dont la lumière vacilla dangereusement. Puis elle parti dans un éclat de rire rauque et puissant.