Ca y est les cours étaient terminés. Enfin. Cette semaine, il y avait vraiment eu beaucoup d’actions. La tension de la Grande Salle semblait être un peu redescendu mais bon, on ressentait quand même que l’ambiance de Poudlard n’était pas vraiment au beau fixe. Il ne faisait pas beau dehors. En effet, la pluie tombait, les empêchant ainsi d’aller prendre du bon temps dans le parc. C’est dommage, Mathéo aurait bien aimé faire un tour près du lac et faire quelques ricochets. Mais la météo n’était pas d’accord avec ça et l’obliger donc à aller s’enterrer quelque part. Il décida contre toute attente d’aller à la bibliothèque. Il y avait beaucoup de monde à cette heure-ci, il n’allait sans doute pas s’ennuyer. Non, ne vous détrompez pas, le jeune homme n’y va certainement pas pour étudier plus pour s’amuser. Il décida néanmoins de passer par la salle commune. Il décida donc de descendre au sous-sol, donna le mot de passe, pénétra dans la salle. Il monta jusqu’au dortoir des garçons et lança machinalement son sac près de son lit à baldaquin. Il prit la petite balle qui était posé sur sa table de nuit et la mit dans sa poche. Ainsi fait, il quitta le dortoir puis la salle commune.
Dans les escaliers, il y avait plein de demi-portions. Ils étaient tellement petits que le jeune homme se demandait comment on faisait pour ne pas les écraser quand on marchait. Sur le visage du Serpentard apparut un petit sourire amusé. Il avait une idée. Mais bon, ce n’était pas une idée intelligente, genre Constance De Harcourt quand elle est sur l’un de ses devoirs, non c’était une idée complètement débile dont le cerveau de Mathéo avait eu l’idée.


*Wazaaaaaaaa, vous allez voir bande de chérubins au nez de cochons de quoi je suis vraiment capable !*

Le jeune homme sortit la petite balle de sa poche. Il se mit à un endroit stratégique : à côté d’une statue un peu moche. Il la joue à la star de cinéma, genre espion qui va tuer pour le bien de la nation. Il regarde sa proie, lève son bras. Et lance avec force la balle sur un des demi-portions avant de se cacher derrière la statue. Dans un murmure, un petit « Accio ».

– Sans armes du crime, on ne pourra pas me mettre derrière les barreaux ! Je suis le roi du monde !


*Moi j’aurais plus dit le roi des abrutis, mais ça n’engage que moi évidemment. T’as pas pensé une secondes que le gamin qui a reçu la balle en pleine face regardait autour de lui pour savoir qui avait fait ça ?*

Ah oui, c’est vrai. Mais un héros trop doués ça ne va pas. Oui Mathéo avait fait exprès de parler à voix haute pour qu’il y ait plus d’action. Non mais franchement, il n’est pas abruti au point de faire une telle chose pas accident voyons. Enfin si, il l’est mais ça ne faut pas le dire. Le jeune homme se mit donc à courir pour semer la bande de gnome qui vociférer contre lui, agitant leurs petits poings tout ridicule.
Bref, ce ne fut pas dur à semer. Il avait monté un étage, s’était caché dans un placard et pis il était resté là une dizaine de minutes et il avait pu partir ensuite sans problèmes. Les demi-portions devaient avoir une mémoire de poissons. Bon il décida d’aller enfin là où il devait aller en premier. Il monta les escaliers et arriva au Quatrième étage. Il poussa les portes de la bibliothèque et pénétra à l’intérieur. Il y avait pas mal de monde en effet. Mais bizarrement il n’y avait pas un bruit. Tout le monde semblait être là pour réviser.


* Vous ne voulez pas faire une super fiesta au lieu de faire vos devoirs.*

Les gens qui ne faisaient que travailler était bien ennuyant parfois. Un jour il était allé voir Rebecca pendant qu’elle bossait. Il avait eu le malheur de s’assoir à côté d’elle et de parler et elle lui avait donné un coup de livre sur la tête en lui criant de partir. Bon ok, il avait malencontreusement renversé le pot entier d’encre sur son parchemin où se trouvait son devoir qu’elle venait de finir et qu’elle devait rendre l’heure prochaine. Mais quand même, il ne fallait pas s’énerver pour si peu. Bref, Mathéo n’osait plus aller voir la jeune fille. Il la vit de loin, installé à une table mais ne fit évidemment pas un détour par sa table. Non, il n’était pas suicidaire. Du moins, pas encore. Le jeune homme balaya la salle des yeux. La bibliothécaire semblait avoir reçu de nouveaux livres. Elle les avait exposés sur une petite table. C’était bien fait, elle avait du mettre un moment à le faire d’ailleurs. Les livres étaient posés en équilibre les uns sur les autres. Si on avait le malheur d’en toucher un, tous les autres tomberaient au sol. Le Serpentard s’approcha un petit peu pour voir les titres des livres. Ce qu’il n’avait pas vu néanmoins, c’est le sale-petit-snagalouf-insupportable-de-première-année-aliéné-sur-les-bords qui voulait se venger de la balle lancé en pleine poire. Les gens étaient tellement rancuniers de nos jours. Mathéo, lui, avait déjà oublié cette petite histoire. Le sale gamin lui fit un croche-patte juste devant la pile de livres nouveaux.


*Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Pauvre bisounours raté exilé pour cause de mauvais traitement va !*

Le jeune homme tomba donc sur les livres. Même en essayant de les éviter, c’était peine perdu. Il avait donc détruit par la même occasion, la présentation de la Bibliothécaire. Elle arrivait d’ailleurs à son niveau. Le jeun homme se releva vite fait, de peur de se recevoir des coups par cette vieille folle. Elle lui jeta un regard noir en s’indignant de comment les élèves traitaient les livres de nos jours. Il marchait tranquillement maintenant qu’il était hors de portée de la femme et tomba nez à nez avec Aaron.

Partir le plus vite possible loin de cette vieille chouette, voilà la première mission du jeune homme. Non cette folle devenait complètement tarée quand elle était énervée et là le Serpentard venait de détruire son art. Bon, ce n’était évidemment pas volontaire. Mais, la vieille l’avait sans doute pris comme ça. Bon même s’il n’y avait pas de risques, il référait partir. Mesure de protection. Mathéo entendait encore sa voix vociférait contre lui. Bon il l’entendait un peu moins au fur et à mesure qu’il allait dans le sens contraire de la femme. Mais avec le niveau sonore qu’elle utilisait, ses paroles étaient encore très audibles. Enfin audible … Elle débitait un charabia. Et puis c’était bien connu, les vieux parlaient un peu dans leurs barbes. Et elle ne faisait pas exception. Techniquement, elle n’avait pas de barbes, étant donné que c’était une femme. Mais comme on le disait, à cet âge, on remarquait plus grand-chose.
Mathéo aurait pu tomber sur n’importe qui mais non. Le destin l’avait envoyé sur Aaron. Dans d’autres circonstances, cela n’aura as déranger le petit de voir son frère mais là non. Il le connaissait trop bien pour savoir qu’il ne le laisserait pas tranquille tant qu’il ne se sera pas moquer de lui décemment. Et oui, à force le jeune homme ne pouvait qu’anticiper les réactions d’Aaron. C’était la même chose depuis qu’ils étaient petits. Comme Aaron était plus âgé que lui, il se sentait plus fort et n’hésitait donc pas à descendre un peu Mathéo. Mais parfois celui-ci sous-estimait le sens de la répartie de son petit frère. Le Serpentard n’était pas du genre à se laisser faire humilier sans contre attaquer ensuite. Le jeune homme vit le magnifique sourire d’Aaron qui voulait dire qui n’allait en aucun cas laisser cette bonne occasion passer. C’était vraiment dommage. Le jeune homme n’avait pas vraiment envie qu’on le descende d’avantage.

– Et bien, Mathéo? Tu sembles être si soudainement tombé amoureux des livres que tu as voulu tous les lires en même temps? Ou alors une poussée d'intelligence dans ta cervelle de Bisounours drogué aux cookies?

– C’était super marrant Aaron ! Non non je t’assure, ça se voit pas à l’extérieur mais je ris de l’intérieur !

Annonça le jeune homme. Non, en fait, il ne trouvait pas ça vraiment drôle. Mathéo n’était pas soudainement tombé amoureux des livres parce qu’il ne les avait jamais aimé. Depuis tout petit en plus. Il ne voulait jamais lire, les mini-livres qu’on lui donnait comme devoir. Il trouvait ça ridicule après tout. Et puis comment l’histoire d’un canard qui parle à une perruche aurait pu lui apprendre quoi que ce soit. Les Moldus étaient complètement fous. C’était surement à cause d’eux, et de leurs idées farfelus qu’il n’aimait pas vraiment ça. Mais il souvenait d’une petite fille, dans sa classe, à cette époque-là, qui adorait lire. Elle dévorait tout ce qui lui passait sous la main. Mathéo la trouvait complètement timbrée de lire des livres qui n’étaient même pas obligatoire. Et quand Mathéo avait le malheur de lui dire qu’il n’avait pas lu la veille, elle le réprimandait fortement. Bon heureusement, elle avait un petit faible pour lui donc elle le laissait quand même copier sur lui pendant les contrôles. C’était pour ça que le jeune homme avait des bonnes notes. Sinon, ça n’aurait pas été facile.
Le Serpentard pensait à une chose, il ne se retrouverait certainement pas dans cette situation à l’heure qu’il est s’il n’avait pas approché ces livres. Tous les lires en mêmes temps. Ah la la, ce qu’il était drôle. Mathéo se demandait quand même où il pouvait trouver des blagues d’un tel niveau. Bon peut-être voulait-il se mettre au niveau du Serpentard. Mais quand même, le p’tit Mathéo n’avait pas vraiment perçu qu’il avait été assez ridicule et qu’il s’était tapé l’affiche devant tout le petit monde qui était venu travailler dans cette bibliothèque. Et pour une fois, la pièce était bondée. Pas de chance, petit Mathéo. Non en général, il n’en avait pas souvent. S’il faisait quelque chose d’idiot, il y avait souvent pas mal de spectateurs pour le regarder se ridiculiser. Bon revenons aux fantastiques blagues de Lewis. Oui, il ne faudrait quand même pas passer à côté de l’analyse méthodique de celles-ci.


*Penser à acheter un manuel de blagues à Aaron pour son anniversaire !*

« Une poussée d’intelligence dans ta cervelle de Bisounours drogué aux cookies ». Ca c’était de la phrase. Non mais franchement, il fallait s’arrêter un peu dessus. Elle le méritait assez quand même. Une poussé d’intelligence alors qui le prenait pour un débile en ce moment même. Pourquoi pas, dire le contraire de ce que l’on pense était as mal pour faire passer le message. Une cervelle de Bisounours. Il ne fallait pas exagérer. Et puis s’il en avait une, Aaron aussi. Après tout, les deux avaient été gavés de ce dessin animé depuis qu’ils étaient petits. Tous les jours, ils avaient le droit à un ou deux épisodes. Aaron n’aimait pas ce dessin animé mais il était quand même un peu forcé à regarder. Mathéo, lui, s’en fichait et il regardait les petits nounours tout mignon. Bon maintenant qu’il avait grandi, il ne les regardait évidemment plus. Sa mère voulait parfois le faire regarder pour faire comme avant. Enfin c’était aussi une façon détourné de se rapprocher de Mathéo. Oui quand il était petit, ils regardaient tous ensembles. Maintenant donc le jeune homme refusait. Il passait suffisamment de temps avec sa mère. Il était inutile d’en rajouter plus. L’été était bien assez long pour les retrouvailles. Bien qu’elle l’obligeait quand même à venir pendant certaines vacances, ce que Mathéo détestait au plus haut point. Bon après cette petite parenthèse qui n’était pas si petite que ça tout compte fait. Revenons à la fantastique phrase d’Aaron. Drogué aux cookies. Bon il acceptait ça. Après tout, c’était vrai et puis les cookies étaient bons, il n’y avait pas de honte à en manger quand même. Et puis d’ailleurs le Serpentard faisait du sport donc on ne voyait même pas les traces des cookies sur son corps. Na.

– Ou alors, Grosbisou à un énorme succès auprès de la gente féminine et est venu tester ses charmes sur la charmante Madame Pince?

Cette vielle chouette rabougri n’avait rien qui pouvait intéresser Mathéo. Strictement rien d’ailleurs. Elle était complètement cinglé, amoureuse des livres, vieilles et si fripés qu’on devrait peut-être la repasser pour arranger tout ça. Bref, la blague d’Aaron était tellement drôle qu’une fois encore ça ne se voyait pas vraiment sur le visage de Mathéo. Aaron n’était quand même pas fou et avait vérifié que la vieille chouette n’était pas aux alentours. Sage décision. Enfin, Mathéo aurait quand même aimé voir la réaction de la vieille si elle les avait entendus. Et puis, il n’avait pas besoin de tester son charme. Il n’y avait pas un million de filles auquel il s’intéressait. En fait il y en avait qu’une seule. Mais il était vrai que le jeune homme aurait peut-être du prendre des cours du soir. Parce qu’il n’était pas vraiment doué dans ce qu’il faisait. Mais bon il n’avait pas besoin de le dire à Aaron. Et puis de toute façon, il était surement au courant des talents de Mathéo. Le TDP en avait peut-être parlé. Le jeune homme n’y avait pas fait attention. T’façon il n’y avait qu’un ramassis de mensonges là-dedans.
Aaron avait son petit sourire insupportable. Il jubilait et faisait genre, j’ai remporté la partie. Cela énervait assez Mathéo. Il l’exaspérait. Surtout qu’il se servait de choses de leurs enfances communes pour le rendre encore plus ridicule. Mais il n’y avait aucuns problèmes. Qu’Aaron continue sur cette pente. Il avait oublié un détail. Si lui connaissait des choses sur Mathéo, le Serpentard en connaissait pas mal sur Aaron. Mais il semblait ne plus s’en souvenir. Il était tellement occupé à se marrer qu’il n’avait sans doute pas remarqué le petit sourire en coin de Mathéo, à ce moment même. Ouais la chance tournait et bientôt ce serait à Mathéo de le ridiculiser sous les yeux de beaucoup de témoins.

– Trop d’intelligence tourne parfois en folie.

Annonça le jeune homme. En gros, il expliquait sa débilité par un trop plein d’intelligence. N’empêche c’était pas mal comme explication. Mathéo avait été pas mal inspiré quand il avait sorti cette mini-phrase.


*C’est super ingénieux quand même, tu expliques ton cerveaux complètement tarée par un surplus d’intelligence. Bravo, je n’y aurais vraiment pas pensé !*

Bon Mathéo avait beau être fier de sa petite phrase, il ne doutait pas qu’Aaron allait continuer à le descendre malgré tout. Il chercherait bien et lui lancerait un de ses petits sarcasmes, comme d’habitude. Mathéo avait l’habitude à force. Mais il s’en fichait. Il avait pleins de ressources contre son frère pour le faire cesser, pour qu’il arrête de se moquer de lui en public surtout. Mathéo avait encore son petit sourire sur le visage. Aaron ne comprendrait surement pas pourquoi car en ce moment c’était lui qui avait l’avantage. Mais l’effet de surprise serait tellement bon. Mathéo dévoilé rarement des choses indiscrète sur son frère mais comme il avait commencé, c’était surement parce qu’il avait envie que Mathé le suive. Evidemment.


*Tu es machiavélique Mathéo. Mais bon c’est marrant quand même. Dis-le qu’on rigole un peu ! Le plus marrant sera sans doute de voir sa tête se décomposer !*

– En parlant d’enfance, tu continues toujours à jouer avec ta poupée Ken ? Tu l’aimais beaucoup à l’époque. D’ailleurs t’en avait plusieurs, si je me rappelle bien ! T’avais le blond et le brun ! C’était lequel ton préféré ?

Coup bas. Oui Mathéo reconnaissait qu’il avait fait un coup bas à son frère. Néanmoins, c’était quand même lui qui avait commencé à parler des Bisounours. Bon il en parlait tout le temps donc ça ne comptait pas. Mais quand même. Aaron l’avait attaqué et le laisser faire sans contre-attaquer aurait fait drôlement tâche quand même. Et puis, ils avaient du public. S’ils avaient été seuls encore. Mais là, non, il ne pouvait pas laisser son frère avoir le pouvoir comme ça sans avoir tout tenter pour le récupérer. Au moins, Aaron saurait la prochaine fois qu’il ne fallait pas trop s’en prendre à Mathéo sous peine de représailles.


*T’as pas mal de répartie petit ! C’est pas mal, je t’ai bien élevé alors ! Continue dans cette voie !*

Cette fois-ci, Aaron devait donc comprendre le pourquoi de ce sourire satisfait si insupportable. Oui car quand le Serpentard avait l’avantage, il était loin d’être modeste. Il regardait Aaron tout en savourant tranquillement sa victoire sur lui. Ah oui, le Gryffondor ne s’attendait surement pas à ce retournement de situation soudain. Pauvre de lui. Mathéo le plaindrait presque sans ce qu’il lui avait envoyé quelques instants plus tôt.

– En fait, je ne comprends même pas qu’on n’est pas compris plus tôt tes préférences sexuelles, c’était tellement claire …

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