[Tout le monde peut venir poster]

Les temps s’assombrissaient un peu plus chaque jour, et Poudlard semblait ne vouloir qu’une seule chose, mourir dans le néant du sang qui coagule. La lumière qui autrefois planait s’évaporait bien vite laissant place à un monde cruel qu’Amira connaissait bien. Celle de la mort, de la tuerie, de l’orgie voir même du carnage. Mourir ou vivre, tel était le destin de chacun, sachant qu’un jour, tout le monde finirait par se décomposer afin de ne laisser qu’une seule chose, des souvenirs plus ou moins glorieux. Que faire quand le monde s’offre à vous comme vous ne l’avez jamais vu ? Rester de marbre, une solution comme une autre beaucoup moins fructueuse. Des éternelles questions agaçantes, troublantes voir même gênantes. Chaque nouveau jour contribuait un peu plus à l’effacement du monde magique qu’était Poudlard et ses alentours.
La solitude, un sentiment étrange et détesté, tournant au drame, amenant à la claustrophobie. Nouant son foulard autour de son cou, elle veillait à ne pas trop le serrer, ne voulant pas se sentir étouffé. Les yeux rivés sur le miroir, ceux-ci détaillaient sans gêne son corps. Ses diverses maladies psychologiques semblaient vouloir se manifester de nouveau laissant par la même occasion quelques séquelles mentales. De la pure haine envers soi même pour diverses raisons qui la plupart lui étaient inconnues. Un ultime regard provoquant un maux de gorge intense, pour ensuite saisir son sac d’une main tremblante et fine, afin de se rendre à la bibliothèque de Poudlard, où elle devait débuter son nouveau poste.
L’inquiétude qui commençait à s’installer en elle, offrait alors la possibilité à son mal être de grandir davantage et de prendre ses aises. Amira n’avait eu aucune nouvelle de Pandora et cela avait le don de lui faire tourner la tête dans tous les sens. Non seulement elles fraudaient toutes deux les règles mises en place par les FSI et en plus de cela, celle-ci avait peut être échouée, pour ainsi dire, rendue son âme. Le simple fait d’y songer ne faisait qu’accroître le stresse ravageur qu’Amira portait en ce moment même. Dévalant les escaliers à une vitesse constante et plutôt lente, son esprit ne pouvait s’empêcher de songer à tout ce qui la tracassait provoquant ainsi quelques spasmes dans tout son corps. La main tremblante, celle-ci venait se poser délicatement sur la porte qui lui ouvrirait le monde dans lequel elle travaillerait. Inspirant un grand coup à la limite de la suroxygénation, sa main enclencha la poignée. Un monde remplit de livre, à l’allure effrayante, un monde orné de montagnes de livres, à l’apparence angoissante. Angoisse encore plus envahissante à la vision de cette femme réputée pour être beaucoup trop stricte, Madame Pince. Avançant lentement, Amira observait tout ce qui pouvait l’entourer de façon méfiante, pour enfin arriver au bureau de celle-ci et se buter dedans. Un sursaut d’effroi accompagné d’un regard méprisant s'empare de la femme qu'était Pince.

-Bonjour, je suis la nouvelle ... s’empressa-t-elle de déclarer sur un ton étrange avant de se faire brusquement couper la parole.

Un regard encore plus méprisant venait de partir du côté du bureau et par la même occasion, renforcé son appréhension.

-On ne parle pas ici, c’est une bibliothèque, Mademoiselle Mathewson, vous devriez le savoir.

Une déclaration à la limite du désagréable qui éclairait légèrement le côté furieux d’Amira, cependant celui-ci restait dans l’ombre de sa claustrophobie croissante. Jetant un regard à Madame Pince, tout lui semblait clair, et l’envie de rester à ses côtés était inexistante.

-Je … je vais aller visiter.

Tournant les talons, la bibliothécaire ne semblait pas vouloir en finir et cru alors bon d’ajouter à son égard :

-Ne touchez pas aux livres ! Vous m’entendez ! Et surtout pas aux élèves ! Poudlard n'est pas un restaurant !

A la perception de ses paroles, Amira se stoppa quelques secondes avec un sentiment de mal être puissant. Fixant un point immobile au sol, ce qu’elle venait de dire ne la laissait pas indifférente, mais aucune envie de l’étriper ou même de la tuer ne l’envahissait, non, seulement son sang-froid prenait le dessus. Elle venait là d’insinuer qu’Amira aurait été capable de vider les élèves de leur sang, n’était-elle pas cinglée ? Amira ne commettrait jamais un tel acte, c’était une certitude pour elle, mais cependant, peut être un peu moins pour son inconscient. Reprenant sa route, elle longeait les allées, toujours en compagnie de son angoisse, voulant ainsi mettre le plus d’espace entre elle et cette vieille plaie.

Les jours passaient et semblaient se ressembler tous pour Mackenzy. Contrairement à ses collègues, le retour des Mangemorts ne l’inquiétait pas plus que cela, pour ne pas dire que cela ne l’intéresser pas. Pourtant, son père avait perdu la vie durant la bataille contre les forces du Seigneur des Ténèbres mais étrangement, elle ne leur en tenait pas rigueur, c'était la vie après tout. Elle avait d'autres ennemies, d'autres chats à fouettaient, ce que pouvait faire ses misérables n'étaient guère important à ses yeux. Ses mêmes yeux qui depuis plusieurs semaines, avec perdu leurs douce couleur grise pour devenir de plus en plus doré. Le mal qui la rongé était indéniable mais elle se contentait de l'ignorer, comme elle l'avait toujours fait. Cette journée, comme depuis maintenant deux semaines, elle les passait à la Bibliothèque de Poudlard pour faire des recherches. Bien qu'étant retiré du milieu archéologique qui est le sien depuis bientôt quatre longues années, l'experte en runes ne cessait pas pour autant de recevoir de nombreux parchemins ayant besoin d'être traduit. C'était pour la traduction de l'un d'eux, particulièrement compliquer qu'elle s'était rendu au quatrième étage ce jour-là. Passant dans les rayons de la Bibliothèque, telle une ombre, le professeur White regretta le manque d'information runique de l'école anglaise. Elle avait demandé des documents à l'un de ses collègues travaillant à l'Institut de Beauxbâtons, dont la Bibliothèque était bien plus fournis mais elle ne les recevraient pas avant plusieurs jours. La femme tendit la main pour prendre un livre qui semblait convenir à ses travaux quand elle sentit le regard de la Bibliothécaire dans son dos. Décidément, après toutes ses années, cette vieille harpie ne lui faisait toujours pas confiance. Finalement elle partit pour aller à la rencontre de quelqu'un dont l'odorat sensible de Macky ne put identifier.

-Bonjour, je suis la nouvelle ... commença l'inconnue avant de se faire couper la parole par Mrs Pince.

-On ne parle pas ici, c’est une bibliothèque, Mademoiselle Mathewson, vous devriez le savoir.

Mathewson, une nouvelle... Une nouvelle à propos de quoi? Peut-être pour remplacer cette vieille chouette de Pince, avec un peu de chance, sinon, pourquoi ce ton si sec à son égard?

-Je … je vais aller visiter.

-Ne touchez pas aux livres ! Vous m’entendez ! Et surtout pas aux élèves ! Poudlard n'est pas un restaurant !

Macky fronça les sourcils. Pourquoi de tels paroles à l'égard d'une jeune femme à peine débarquer dont on connait rien. A moins que la Bibliothécaire ai été au courant de sa venue ainsi de qui elle était... Cela semblait logique. Par contre, la femme ne comprit pas le sens de ses étranges paroles. Comment ça un restaurant? Secouant doucement la tête et coinçant une mèche blanche derrière son oreille, le professeur reprit ses investigations à travers les rayonnages jusqu’à qu'elle tombe sur l'inconnue. Une jeune fille à l'aspect un peu fragile, pas vraiment à son aise dans un tel endroit mais surtout, elle semblait furieuse et la personne a qui elle portait cette fureur n'était pas très difficile à deviner. Coinçant les vieux livres avec son bras gauche, elle tendit la main vers la nouvelle, se présentant.

-Soyez la bienvenue, je suis le professeur de Runes, Mackenzy White. Ne fait pas attention à Mrs Pince, elle est ignoble avec tout le monde. J'ignore pourquoi vous êtes ici mais vous semblez bien courageuse ou inconsciente, pour tentant de vous infiltrer sur le territoire de cette harpie, dit-elle sur un ton aimable, pour ne pas plus effrayer ce qui semblait être une nouvelle collègue.

Des livres par milliers ressemblant étrangement à des particules d’eau composant une vague bleu remplissant les océans existants. Une vague monstrueuse, si effrayante, que respirer devenait douloureux comme si des pics pénétraient dans son corps entier. Son être qui était censé lui faire goûter les plaisirs de la vie ne semblait vouloir atteindre comme unique objectif celui de la tyrannie, de la souffrance psychologique et physique. Les allées avaient une apparence étroite voir beaucoup plus serrées que la normale, que celle-ci avait le sentiment d’être piégée. Aucune issue apparente ne s’offrait à elle, si ce n’est celle de l’évasion psychologique, le rêve. Une question immortelle se posait encore à cet instant même. Pourquoi n’avait-elle pas opté pour un emploi plus caractéristique de son caractère, ressemblant davantage à un reflet dans un miroir ?
Longeant les allées avec un sentiment de recul, le fait d’avancer dans ce lieu semblant ne posséder aucune entrée et aucune sortie, lui faisait virevolter la tête dans tous les sens, à tel point que sa visibilité se troublait peu à peu. Fermant ses paupières quelques secondes afin de ralentir son mal être, elle bloquait sa respiration, pour ensuite rouvrir les yeux et apercevoir comme par magie une jeune femme qui ne devait pas avoir plus de la trentaine, probablement une professeur. Son temps de réaction venait de subir un décalage et seulement quelques instant plus tard, elle se rendit compte que celle-ci tendait la main vers elle.

-Soyez la bienvenue, je suis le professeur de Runes, Mackenzy White. Ne fait pas attention à Mrs Pince, elle est ignoble avec tout le monde. J'ignore pourquoi vous êtes ici mais vous semblez bien courageuse ou inconsciente, pour tentant de vous infiltrer sur le territoire de cette harpie.

Un vouvoiement succédé d’un tutoiement puis effacé de nouveau avec un vouvoiement. Une manière étrange d’approcher n’importe quelle personne qui ne restait pas dans l’ombre auprès d’Amira. Obsédée par la moindre chose, la plupart des détails ne lui échappaient pas, et encore moins ceux qui lui déplaisaient.
Ignoble, un mot qui sonnait mal à l’ouïe et qui présageait de mauvaises choses. Courageuse, un trait de caractère qu’Amira ne possédait pas réellement dans la vie de tous les jours, cependant, le second adjectif lui correspondait davantage. Inconsciente, c’est ce qu’elle était, de tout point de vue et rien ne semblait pouvoir réparer ce défaut péjoratif. Et pourtant, ce défaut ne lui était pas connu dans tous les domaines existants. Une inconsciente envers la vie des autres, un jeu comme un autre.
Fixant la main de la jeune femme, Amira ne bougeait pas d’un poil et semblait s’être métamorphosée en une statue de longue date, endurcit par la pierre.
Reprenant son cycle respiratoire, elle arbora un sourire faisant également office d’issue pour son stresse envahissant. Saisissant la main de la jeune femme d’une main tremblante, elle la serra comme n’importe qui l’aurait fait. Posant son regard sur celui de la jeune femme, une échappatoire infime se présentait à elle, et la seule option était celle de la saisir. Parler et évacuer.

-Amira Mathewson. Ecossaise. Ignoble ou pas … Tout le monde l’est bien un jour, ne croyez-vous pas ?
Pour m’abattre il faut plus que de la force. Je ne suis pas une fille facile comme on pourrait le croire, je vous amène donc à conclure que pour m’éliminer, cette « vieille harpie » comme vous dîtes, devra y laisser sa peau.

*Finissons en maintenant, un coin sombre suffit … *

Des pensées péjoratives que celle-ci se pressait bien vite d’oublier afin de chasser ce portrait immonde d’une personne qui lui était inconnue.

Mais … Êtes-vous sûre de vouloir converser avec moi ? Simple avertissement. Je possède une langue assez sportive.

Parler, bavarder, se sociabiliser, une chose très appréciée de celle-ci, qui lui permettait durant quelques instants d’oublier ses maladies.

Une Mackenzy accueillante et de bonne humeur, voilà qui est rare, surtout de sa part, elle est qui plutôt antipathique envers les inconnus. Pourtant, l'envie de conversait avec cette jeune femme lui prit, son travail d'archéologue pouvant attendre et celui de professeur était totalement vide, peu d'élèves s’intéressant à sa matière. Le professeur White se surprit à regretter la disparition de l'ancienne préfète, Alice Von Gotha, une des rares élèves à suivre sa matière avec attrait. En attendant, la femme rapporta son attention vers la nouvelle, qui ne semblait réellement pas à son aise au milieu de tous ses livres, un lieu oppressant dans lequel, au contraire, Macky se sentait parfaitement bien. La jeune femme fixa sa main. Pourtant elle tendait la droite et non pas la gauche dont sa cicatrice qui traverser sa main pouvait parfois intimider. Finalement, la statue qu'était devenue l'inconnue reprit vie, abordant un sourire rassurant, prenant enfin la main que Macky lui tendait.

-Amira Mathewson. Ecossaise. Ignoble ou pas … Tout le monde l’est bien un jour, ne croyez-vous pas ? Pour m’abattre il faut plus que de la force. Je ne suis pas une fille facile comme on pourrait le croire, je vous amène donc à conclure que pour m’éliminer, cette « vieille harpie » comme vous dîtes, devra y laisser sa peau.

La surprise se peigna avec subtilité sur le visage du professeur. Elle ne pensait pas qu’Amira, puisque c'est son prénom, lui répondrait d'un ton presque joyeux et surtout en alignant plus de trois mots. Comme quoi, il faut parfois se méfier des apparences. Mackenzy laissa échapper un rire face à la déclaration de la jeune femme. Elle parlait comme une prédatrice. Elle parlait un peu comme elle...

-Mais … Êtes-vous sûre de vouloir converser avec moi ? Simple avertissement. Je possède une langue assez sportive.

-C'est ce que je vois mais voyez-vous, j'ai du temps à perdre et ça sur plusieurs jours donc j'ai parfaitement le temps, dit-elle en désignant les ouvrages qu'elle portait dans les bras. Par contre, si vous voulez continuer cette conversation ici il va falloir trouver un endroit calme. Qu'on soit élèves ou profs, Mrs Pinces est intraitable!

Joignant le juste à la parole, Mackenzy prit Amira par le bras et l’entraina vers une table se situant au fond de la Bibliothèque, près de la Réserve ainsi que d’une fenêtre entrouverte laissant la jeune femme s’y installait. Lorsque que leurs mains furent entré en contact, le professeur eu une étrange impression. Elle l’avait aussi sentit à son odeur, ayant l’odeur plutôt développé à cause de ses antécédents de loup-garou. Son odeur n’était pas semblable à ceux des sorciers habituels. Serait-elle, par le plus grand des hasards, elle aussi une hybride ? Mackenzy finirait bien par le découvrit au cours des semaines à venir. En attendant, elle s’installa face à Amira, posant ses lourds ouvrages sur la table, posant son menton sur ses mains joints, l’air intéressé.

-Dite moi Amira, qu’est-ce qu’une jeune fille comme vous, qui a très certainement finis ses études depuis peu viens faire ici, moisir dans ce château ?

Mackenzy fixa de ses yeux dorés avec réelle curiosité cette jeune inconnue. Elle était de bonne humeur ce jour là, se montrant plus sociale qu'à l'ordinaire envers ses collègues, ainsi qu'élèves. De plus, elle avait toujours la ferme intention de quitter Poudlard à la fin de cette année écoulée, sans regrets, désirant plus que tout profiter de nouveau du soleil grecque. Enfin, cela arrivera si rien de viendra contre carré ses plans, bien entendu.

-C'est ce que je vois mais voyez-vous, j'ai du temps à perdre et ça sur plusieurs jours donc j'ai parfaitement le temps. Par contre, si vous voulez continuer cette conversation ici il va falloir trouver un endroit calme. Qu'on soit élèves ou profs, Mrs Pinces est intraitable!

Cette femme paraissait réellement … bornée et associable. Peu fréquentable. La pauvre devait passer ses journées en solitaire. Le lieu où elles se trouvaient avait beau être une bibliothèque, ce n’était pas pour autant que l’usage de la parole devait être banni. Une certitude. Amira n’apprécierait pas cette vieille personne à la personnalité péjorative. Sans avoir le temps d’acquiescer ou de dire mot, la jeune femme qui était son interlocutrice prit l’initiative de choisir la réponse d’Amira. Saisissant son bras, celle-ci l’emmena près d’une table au fond de la bibliothèque qui semblait isolé. Au contact de sa peau, Amira ressenti des frissons par milliers, et un mal être d’autant plus intense. Une fenêtre ouverte ornée le mur, et avec un élan mesuré tentant de ne pas paraître étrange, Amira s’accouda à celle-ci afin d’évacuer le malaise qui la gagnait peu à peu. Inspirant profondément l’air frais de l’extérieur, elle expira rapidement, puis se retourna vers sa nouvelle connaissance.

-Dite moi Amira, qu’est-ce qu’une jeune fille comme vous, qui a très certainement finis ses études depuis peu viens faire ici, moisir dans ce château ?

Une question à laquelle Amira n’avait pas réellement de réponse, et qui la mettait un peu mal à l’aise, ne sachant pas vraiment la raison. Réfléchissant à la question, elle laissa gagner le silence face à la parole durant quelques minutes. A vrai dire, elle n’avait pas réellement songé à la question. Elle savait simplement qu’elle faisait ça pour venir en aide à Poudlard. Simplement.
D’un ton hésitant, elle déclara alors à Mackenzy :

-Hé bien … A vrai dire je ne sais pas réellement. Je sais juste que … J’avais besoin de changer d’environnement et de me rapprocher de certaines choses … Probablement.

Au fond d’elle, elle savait pertinemment la cause de sa venue. Son inconscient était en partie responsable, le sang qui était abondant, mais la première raison était en réalité son appartenance aux FSI.
Regardant les livres qui les entouraient, elle ajouta :

-Est-ce si horrible que cela ?

-Difficile à dire. Tout dépend de la personne. Personnellement, j'aime beaucoup cet endroit malgré deux-trois détails, expliqua-t-elle avec un clin d'œil. Par contre, si je puis me permettre, vous ne semblez pas réellement à votre aise ici, je me trompe?

Amira songeait tout en écoutant le discours que tenait son interlocutrice. Une interrogation qui s’avérait être également une affirmation.

*Est-ce si flagrant ...?*

Le stresse, l'angoisse, la peur, la hantise, tout ça s'avérait être des signes de sa claustrophobie.
Amira ne se sentait à l’aise dans aucun lieu renfermé. Le seul endroit où elle éprouvait autre chose que de la peur et de l’angoisse, s’était l’extérieur, un monde sans frontière ni limite apparente, et qui pourtant en posséder. Comme les frontières entre les différents pays. Mais ce n’était pas matériel. Respirer, sentir le vent faire voler ses cheveux, la liberté. Une incertitude quant à la raison de cette claustrophobie immense, voir destructrice pour sa vie. Elle ne savait pas la cause, et ne voulait pas réellement le savoir. La vérité ne pouvait pas être évitée mais elle pouvait toujours être ignorée.

-Ainsi je dois avouer que je trouve... étrange ce changement d'environnement, on dirait presque une punition que vous vous infligez! Cela dit, vous avez vos raisons et je ne chercherais pas à en savoir plus, c'est votre choix.

S’asseyant sur la chaise qui se trouvait autour de la table, mais aussi en face de Mackenzy, Amira ne contrôlait plus son regard, qui examinait les moindres recoins à l’allure étrange.
Mackenzy déclara alors très furtivement et sur un ton glacial une déclaration qui eut le don de surprendre Amira, tant que par la façon dont elle venait d’être déclarée, que par le sens qu’elle partageait.

-Vous êtes envoyée pas le Ministère?

Des yeux ronds, qui montraient son étonnement. Amira se sentait agressée et encore plus mal à l’aise, toutefois, elle ne comptait pas entreprendre une réaction mesquine que la plupart des personnes auraient adoptée. Le sang glacial coulait dans ses veines, probablement un trait de caractère héréditaire.
Posée, elle lui répondit alors très distinctement :

-On m’avait dit que les temps étaient à la méfiance, mais à ce point. Je ne crois pas que le ministère et moi-même soyons en relation méliorative.

Mackenzy devient soudain froide et tendu, un changement brusque d'humeur qui lui ressemble plus. Elle n'accordait aucune confiance aux types du Ministère, même s'il a des exceptions à la règle. D'ailleurs, Amira regarda avec des yeux ronds la femme, étonnait par sa soudaine réaction surement. Mackenzy garda son expression glacial tandis que sa voisine lui répondait d'un ton étrangement posé et de façon distincte:

-On m’avait dit que les temps étaient à la méfiance, mais à ce point. Je ne crois pas que le ministère et moi-même soyons en relation méliorative.

Le professeur eu un mince sourire satisfait avant d'éclater de rire, une bien étrange façon de réagir. Fort heureusement pour elle, Mrs Pince se trouvait à l'autre bout de la Bibliothèque mais les élèves les plus près levèrent la tête, surpris de voir ce professeur misanthrope et constamment de mauvaises humeurs rire aussi joyeusement. Elle était déroutante. Dégageant du bout des doigts une mèche blond délavée de ses lèvres, elle offrit finalement une réponse plus pertinente à sa nouvelle collègue, ayant retrouvé sa bonne humeur.

-Voilà une phrase jolie tournée, bravo. C'est une façon comme une autre de m'apporter une réponse sans réellement y répondre, j'admire, sincèrement.

Mackenzy se tut, regardant en dehors. La journée était belle mais l'horizon sombre et le futur funeste. A croire que l'histoire était faite pour se répéter.

*Combien seront-nous à mourir encore? ...*

-A vrai dire, Amira, les temps sont bien plus à la méfiance, reprit la femme, inquiète. Il se passe des choses étranges et particulièrement sombre en ce moment. Une amie proche a disparu depuis peu, une Née-Moldu qui s'assume totalement et la Gazette n'en a presque pas parler. Pourtant, elle n'est ni la première, ni la dernière à être victime de cet invisible fléau. Le Ministère ne pourra protéger tout le monde, il devra faire des choix... Même s'il fera mieux de surveiller ses arrières et non les nôtres. A votre avis, est-ce que tout va recommencer comme il y a maintenant une vingtaine d'années?

Un rire perçant et strident qui raviva de nouveau l’étonnement d’Amira. Arborant encore des yeux ronds, des multitudes de questions envahirent son esprit trop stimulé. Ce soir, les livres hanteraient son sommeil, certainement. Ce n’était pas tant son interlocutrice qui l’effrayait, non, c’était ces montagnes de livres. Elle se sentait si impuissante et faible face à leurs hauteurs. Pathétique, puisqu’ils ne pouvaient rien lui faire concrètement.

-Voilà une phrase jolie tournée, bravo. C'est une façon comme une autre de m'apporter une réponse sans réellement y répondre, j'admire, sincèrement.

Des yeux encore plus ronds qu’auparavant. Amira se sentait légèrement perdue face au comportement de Mackenzy qui la déroutait. Son esprit qui s’était déjà enfuit, entrainait alors également la chute du reste. Une réaction étonnante et turbulente. La situation dans laquelle Amira se trouvait actuellement était telle que celle quand on se retrouvait aux abords d’un labyrinthe parsemé d’embûches. Quelques élèves curieux levèrent alors la tête dans leur direction. Stressant.

-A vrai dire, Amira, les temps sont bien plus à la méfiance. Il se passe des choses étranges et particulièrement sombre en ce moment.

C’était une certitude. Avec les mangemorts qui reprenaient de l’activité au sein du monde magique, les temps ne pouvaient être qu’à la méfiance.

Une amie proche a disparu depuis peu, une Née-Moldu qui s'assume totalement et la Gazette n'en a presque pas parler. Pourtant, elle n'est ni la première, ni la dernière à être victime de cet invisible fléau. Le Ministère ne pourra protéger tout le monde, il devra faire des choix... Même s'il fera mieux de surveiller ses arrières et non les nôtres.

Amira était au courant plus que quiconque de ces sombres faits. Après tout, elle faisait partie de la nouvelle société qui venait d’être créée. Ils s’étaient d’ailleurs déjà manifestés. Pandora était déjà en action…

A votre avis, est-ce que tout va recommencer comme il y a maintenant une vingtaine d'années?

Une question qui alluma une faible flamme au sein du cœur d’Amira. Bien sûr que non, rien ne serait pareil. Une incertitude. Les gens étaient encore inconscients qu’on les protégeait. Amira le savait bien, elle était membre des FSI. Et eux, ils seraient là pour les défendre, réellement. Amira ne concevait pas le fait que les évènements rappellent l’ancien temps. Pour elle, c’était impossible. Ils se battraient pour la juste cause, et il ne lâcherait pas l’affaire. Pandora en était la preuve vivante.

-Les gens sont égoïstes, tout le monde ne pense qu’à soit. Le monde est égoïste.

Elle disait cela comme si elle en voulait à la Terre entière. Chaque jour, des êtres innocents perdaient la vie, ils étaient tous victime de cette idéologie détestable menée par les mangemorts.

-Rien ne sera comme auparavant. Rien de tel ne se reproduira.

Elle l’affirmait avec une réelle détermination, mais pourtant au fond d’elle, le doute se faisait minime.

-Des personnes empêcheront le désastre, cette fois-ci.

*J’en suis sûre… Et si personne ne le fait, je le ferais.*

-Les gens sont égoïstes, tout le monde ne pense qu’à soi. Le monde est égoïste. répéta-t-elle.

Silencieuse, Mackenzy analysa le ton dur que la jeune femme venait d'employer, comme si... comme si elle en voulait à quelqu'un, ce qui était plutôt étrange... Quoique non, réflexion faite, pas tant que cela.

-Rien ne sera comme auparavant. Rien de tel ne se reproduira.

Les paroles d'Amira étaient bien optimistes aux fines oreilles de sa collègue. Comment pouvait-elle être aussi sûre? Elle devait à peine marcher sur ses jambes quand la guerre avait été déclarée, une vingtaine d'année plutôt. Une guerre dans laquelle Macky, d'un an trop jeune à l'époque, n'avait pu participer et dans laquelle son père avait péri, avec pleins d'autres êtres courageux... Ou juste stupide.

-Des personnes empêcheront le désastre, cette fois-ci.

Cette jeune enfant semblait si sûre d'elle. Saurait-elle quelque chose que son aînée ignore? A vrai dire, Macky se fichait pas mal de la guerre en cours, faisant partie des "neutres". Ce n'était pas cette guerre à deux gallions qui l'empêcherait de dormir, loin de là. Réfléchissant, elle porta son regard sur sa main gauche, où brillait une blanche cicatrice tout le long avant de serrer le poing, là faisant encore plus ressortir, comme semblant fuir ses souvenirs.

-J'aime pouvoir te croire, lâcha-t-elle soudain, abandonnant le vouvoyant du début de conversation, mais vois-tu, je ne suis pas aussi optimiste que toi. Surtout après les derniers évènements déroulaient à Poudlard, tu dois très certainement être au courant?!

Elle se cala contre le dossier de sa chaise, croisant les bras pour ainsi cacher sa main blessé, regardant Amira d'un air grave. Elle était encore si jeune et pourtant, à cet instant, Macky cru avoir d'elle une personne de son âge mais bien plus sage mais bien plus téméraire, avec une confiance extrême en elle et ses idées. C'était une attitude risqué mais qui porter aussi ses fruits car qui ne tente rien n'a rien. Croire en ses convictions est le meilleur moyen d'avancer dans la vie et de ce coter-là, Amira ne semblait n'avoir aucun ici.

-Ainsi, je m'interroge. Comment peux-tu être aussi sur de toi?! Comment peux-tu savoir toute ses choses?!lui demanda t-elle d'un ton stupéfiait et sceptique.

La professeur dirigea alors son regard vers son poignet, et comme si Amira s'avérait être elle, elle suivait son regard à la trace, visualisant ainsi la même chose au même moment. Un poing serré, qui faisait étrangement ressortir une cicatrice blanche qui sans doute devait être ancienne, comme les livres de cette bibliothèque trop étroite entres les allées.
Amira regardait l'acte de la femme avec étonnement, encore une fois, trop peu rassurée de la situation dans laquelle elle se trouvait. Angoisse.

-J'aime pouvoir te croire, mais vois-tu, je ne suis pas aussi optimiste que toi. Surtout après les derniers évènements déroulaient à Poudlard, tu dois très certainement être au courant?

La femme s'installa contre le dossier de sa chaise tout en croisant ses bras, tandis qu'Amira elle restait immobile, comme pour se préserver de ce qui l'entourait. Elle venait alors de passer de la face du vouvoiement à celle du tutoiement. Une sensation étrange, mais au fond, cela ne changeait rien au fait de l'amour incontesté pour parler. Un moyen comme un autre d'extérioriser son mal être. Elle adoptait un air sceptique, alors qu'Amira elle paraissait confiante, mais seulement parce qu'elle savait les mesures qui avaient été prises, de simples mesures qui pourtant seraient peut être plus efficaces que prévues.

-Ainsi, je m'interroge. Comment peux-tu être aussi sur de toi?! Comment peux-tu savoir toute ses choses?!

Amira savait que tout cela devait rester secret, et même si sa langue s'avérait parfois être plus rapide que ses pensées, elle réussit en vain à se contenir, et garder tout cela pour soi. C'était mieux ainsi, après tout, qui était réellement digne de confiance à Poudlard? Le passé avait montré que beaucoup de personnes avaient commis des actes de trahison. Pourtant, Amira accordait facilement sa confiance, ce qui l'avait amené à perdre la raison, pensant que bon nombre de personne s'avérait être ses amis, alors qu'il n'en était rien.
Décidant de suivre le mode employée par Mackenzy, Amira ne pu s'empêcher de répondre :

-N'as-tu jamais cru en quelque chose qui semblait être perdue dans une tempête?

Cette déclaration sonnait tellement faux dans son esprit chaotique, mais elle avait puisé toute sa détermination afin de rendre cette phrase crédible à l'ouïe. Des frissons parcouraient son corps, annonçant ainsi des sentiments néfastes, qui se devaient d'êtres discrets, mais qui semblaient vouloir se manifester.