A l'heure du déjeuner...

Mangemort

Rappel du premier message :

A l'heure du déjeuner.

Il est midi. Ou presque. Vous sortez de vos cours du matin - ou de votre lit, certains week-ends...

Une chose est sûre : vous avez faim.

La grande salle résonne des cris, des rires et des conversations des élèves attablés. Et c'est alors que vous vous asseyez à la table de votre maison, avec la ferme intention de combler le vide de votre estomac...

CRÉDIT - FICHE

Mangemort

Acte de présence, rien de plus. Entre Amber et l’infirmière, Alice se sentait bien trop surveillée durant les heures de repas. Triste convention sociale.

Déjeuner ordinaire, banal, comme tous ceux qui finissent troublés, non ? Une vague de murmures paniqués lui parvenait, l’empêchant de se concentrer sur son bouquin. Agacée, elle finit par lever la tête, la tournant en direction de la porte, à l’exemple de celles de ses camarades…

Non.
Sheffield. Qu’est-ce que cet immonde parasite venait faire ici ?...

*Contrôle toi, bon sang, contrôle toi. L’occasion est rêvée. Rêvée pour finir à Sainte Mangouste, oui. Tu n’as pas l’impression d’être déjà cataloguée « instable » ?*

- Coucou.

Mon dieu, qu’elle pouvait le haïr. Elle pouvait sentir cette vague de chaleur si caractéristique, de celles qui accéléraient son rythme cardiaque, se répandre de bas en haut le long de sa colonne. Il regardait droit devant lui, à la table des professeurs…

*Si tu butes Lockwood, je promets de ne rien faire d’irréfléchi… Aujourd’hui.*

- J'ai pas de baguette. Seras-tu assez lâche pour te servir de la tienne ?

*Dommage pour toi…* Songea Alice en saisissant fermement sa propre baguette. Une brève analyse de sa vision périphérique lui permit de voir que celle de Lauréana avait le Mangemort en ligne de mire. Problématique, la Serpy n’aimait pas la concurrence. Il se mit debout sur la table des professeurs, après avoir parcouru l’allée d’un pas très tranquille.

*Jolie scène pour notre spectacle… Contrôle-toi, bon sang.*

- Les enfants, aujourd'hui je vais vous enseigner quelques petites choses sur le monde des adultes.

Coup de pied inutile et bruyant dans une assiette, apparemment il voulait rappeler sa supposée captivité à d’Armentary… Il avait l’air un peu bourré, en fait.

*Tant mieux. Moins de réflexes.*

- Comme vous le savez certainement, il n'y a pas si longtemps que ça, j'ai perdu un ami. Le seul être qui me rattachait à la raison, en fait.

Il regarda en direction de sa table. Elle savait qu’il la cherchait du regard. Elle releva un menton arrogant, moue dédaigneuse sur le visage. Et intérieurement, elle se sentait violemment lacérée, car sa propre raison l’avait également abandonnée en même temps que Lucifer… Il lui fit un clin d’œil, auquel elle ne répondit pas, partagée entre sa haine et sa douleur, attendant anxieusement ce qu’il comptait faire. Jusqu’à présent, il n’avait pas donné grand sens à sa présence ici…

- Je tiens à préciser que je ne suis pas sous Veritaserum.

Blanc théâtral. Insupportable. Sans en avoir conscience, Alice retenait son souffle.

- J'ai tué Lucifer. Je l'ai tué de ma propre baguette.

Blanc cérébral. Vision, sens coupés. La barrière de son œil céda brusquement, sans qu’elle ne s’en rende compte, et la haine l’envahissait toute entière tandis que ses paroles martelaient son cerveau dérangé. « J’ai tué Lucifer. » ; « J’ai tué Lucifer. » Les cris s’élevaient à nouveau sous son crâne, et si sa voix parasite ne lui avait pas coupé les cordes vocales, elle aurait sans doute hurlé l’intensité de ses sentiments négatifs comme une aliénée.

Revenir à la réalité, étrangement calme, malgré le flot de sang qui perlait sur sa joue gauche. Elle allait le tuer de sang froid, à l’instant, et advienne que pourra. Elle se sentirait enfin libre – et surtout, surtout, elle L’aurait vraiment vengé…

« Les dernières paroles qu’il m’a dites vous étaient adressées… Il disait qu’il éprouvait beaucoup d’affections pour vous, dont de l’amour. »

L’esprit anormalement lucide, les pièces du puzzle semblaient s’assembler…

- Marina, ma chère Marina, votre dévouée directrice, celle sur qui vous pensez devoir prendre exemple, n'est pas celle que vous croyez être.

*Attends la suite.*

- Comment pensez-vous qu'un Mangemort puisse enseigner à Poudlard... Une idée ?

*Parle-t-il de lui, ou est-il en train de lever le doute sur…*

- Hé bien, je vous la donne dans le mille. Votre professeur de Potions avait couché avec la directrice, bien évidemment.

Brève clameur, dans laquelle on entendit à peine éclater le verre situé devant une Alice Von Gotha absolument hébétée – et subitement vide – juste assez paniquée pour provoquer de la magie instinctive. Comme une enfant. Ce qu’elle était sans doute, pour s’être ainsi laissée berner…

« … dont de l’amour. »

Le doute subsistait, bien entendu, et heureusement pour sa santé mentale – ou ce qu’il en restait. Sa voix parasite demeurait étrangement silencieuse, sans doute trop proche de Sheffield dans son esprit, et elle baissa les yeux sur le pendentif qu’elle portait désormais sur le cœur, comme une relique de cet organe qu’elle s’interdisait d’écouter. Sheffield avait repris la parole, sur un ton entrepreneurial indiquant qu’il cherchait de jeunes Mangemorts volontaires.

Il sauta à terre, saluant la salle d’un geste théâtral, ce qui lui fit relever les yeux sur lui. Expression déterminée, elle n’avait jamais été aussi sûre d’elle, ou de ses capacités. Sans doute ne s’attendait-il pas à ça, ou pas ici, ni comme ça. Il n’avait aucune idée des maladies psychologiques qui rongeaient sa réflexion, aucune idée des pulsions qu’elles pouvait avoir, ni de son inconscience.

- Quelque chose à rajouter ?

*Oh oui. Alice… Tais-toi. Si j’arrive à en finir avec lui, je te laisse prendre le contrôle, car plus rien n’aura la moindre importance.*

Elle se leva, mais Lauréana avait inopportunément décidé d’agir. C’était contrariant, très contrariant, surtout dans l’éventualité où elle ait pu avoir la moindre histoire avec Lucifer.

- Petrificus Totalus ! Vous n’irez nulle part mon cher ami !

… Ou peut-être songeait-elle à lui faciliter la tâche ? Elle n’en avait pas besoin, merci. Elle se dirigeait comme une automate, à grands pas silencieux, vers la table des professeurs, y parvenant en même temps que Mackenzie White.

- Excellent Marina. Mais dites-moi, le pétrifier, c'est bien, mais vous comptez en faire quoi maintenant ? Nous n'allons pas le garder ici indéfiniment, surtout sous cet état de légume. Vous devriez l'interroger, il pourrait nous être utile pour en apprendre plus sur les Mangemorts.

Idiote, idiote. Le regard presque halluciné, à moitié morte intérieurement, son œil se déversant toujours, Alice était sans doute plus effrayante que jamais. Psychopathe. Plus aucune émotion, si ce n’est celle de la vengeance sur le point d’être consommée. Elle rivait sa baguette sur Sheffield, à moitié absente… Un bref regard malsain sur Lauréana.

*Incarcerem.*

Elle s’était suffisamment entrainée sur O’Farrell. Effet de surprise, mais pour elle aussi, car Sheffield… bougeait ? Une demi-seconde pour analyser la situation, son cerveau étant extrêmement vif lorsqu’elle se trouvait dans ce tel état de nerf, il ne pouvait pas lui échapper, il ne pouvait pas ! White n’était qu’à quelques mètres, toute proche de la table des Poufsouffles, qu’Alice fit exploser D’un geste vif quasi automatique, aveuglant une bonne partie des personnes présentes par la fumée – et blessant sans doute quelques Pouffy au passage.

Rapide, très rapide. Sheffield n’avait pas eu le temps de se relever. Elle fut à sa hauteur en deux enjambées rapide, se penchant vers lui avec douceur, lui prenant son visage de sa main droite, délicatement, comme une mère le ferait avec son enfant, après une chute. Sourire doux, regard… étrange, tellement étrange, dénotant une certaine allégresse interne, curieuse, curieuse joie inexplicable.

Bien sûr qu’elle ne comptait pas l’aider.

- Mon cher Marius…

Cette voix douce lui ressemblait si peu. Elle cala sa baguette sous son cou, son sourire si atrocement radieux s’élargissant.

- … Dis-lui que je l’aimais aussi. Plus que de raison…

Le monde n’existait plus, il n’y avait qu’un palpitant entre la disparition de cet être abhorré et sa paix intérieure.

- Avada…

Mangemort

- Petrificus Totalus ! Vous n’irez nul part mon cher ami !

Sans même avoir le temps de se redresser pour analyser les réactions des professeurs, Sheffield se retrouva allongé sur le sol, encore un peu sonné par sa chute.
Il le savait. Il savait que Marina n'était pas une femme bien pensante, la discussion n'était pas de mise avec elle quand on était un Mangemort récidiviste et un charlatan provocateur. Il riait aux éclats. Un rire dérangeant et nerveux, mais véritable.
Son rire était entrecoupé de petits éclats stridents. La plupart des élèves s'étaient levés, intrigués, curieux de savoir s'il avait perdu la raison, ou s'il allait se relever dans la surprise générale. Que nenni, il restait par terre, sur le dos, les bras en croix. Il ne pouvait pas s'empêcher de ricaner, c'était presque contagieux.

Azkaban était sa prochaine destination, son but, sa meilleure partie du plan. Il essaya donc de se calmer, Ste Mangouste n'abritant pas de personnes potentiellement recrutables. Le calme revenu dans la salle, il entendit des bruits de pas qui se rapprochaient de plus en plus, pour s'arrêter finalement à sa hauteur.
Mackenzy White, elle n'avait pas changé... Elle lui lança un regard apaisant. Apaisant ? Pas rassuré pour deux gallions, Marius décida d'entrer dans la tête de la professeur de Runes, professionnel en legilimancie qu'il était.

Incroyablement, il n'y découvrit que de bonnes intentions. Autant dire qu'il était bien tombé, il en rougit même. Par respect pour cette femme, je ne vous révélerai pas ses pensées.

- Excellent Marina. Mais dites-moi, le pétrifier, c'est bien, mais vous comptez en faire quoi maintenant ? Nous n'allons pas le garder ici indéfiniment, surtout sous cet état de légume. Vous devriez l'interroger, il pourrait nous être utile pour en apprendre plus sur les Mangemorts.

Excellente actrice.

*Pense à l'épargner à la prochaine attaque.*

Il put bouger sa main, ou plutôt, sa main tremblota. Il comprit presque immédiatement qu'il n'était plus sous l'emprise du sort lancé par Marina.

*Pense à l'inviter boire un verre, la prochaine fois.*

Sheffield ne changea pourtant pas de position. Il n'avait pas de baguette, s'enfuir en courant était encore plus inconscient qu'affronter Poudlard en solo. A peine avait-il eu le temps de se réjouir d'être encore en vie qu'il s'aperçut de la présence d'une jeune fille à ses côtés. La façon dont elle le regardait, son expression, son attitude, ne présageaient rien de bon pour lui.

Explosion, cris, fumée. Marius esquissa un geste pour se lever, peut-être que Von Gotha essayait juste de faire diversion pour qu'il puisse s'éclipser ? Non, il était persuadé qu'il avait rendu folle l'Alice de son ami. Mais elle était déjà là, elle avait prit sa tête entre ses mains, ses mains douces d'enfant torturée. Ce regard de folle. Il essaya de rentrer dans son cerveau, impossible, il aurait eu besoin de sa baguette, et même avec cette aide, il lui aurait été difficile de comprendre ses pensées, car elle n'en avait pas, elle n'en avait plus.

- Mon cher Marius… commença-t-elle en le menaçant de sa baguette. Dis-lui que je l’aimais aussi. Plus que de raison…

Tout allait vite, trop vite. Des flashs de son ami lui revenaient douloureusement en mémoire.

"Ne sous-estime jamais ton adversaire."

- Avada…

"Si tu n'es pas de taille... Triche."

Une droite, assez forte pour rendre un troll amoureux d'une fleur rose. Il décala le corps d'Alice, avec dégoût, mais choqué d'avoir frôlé la mort à cause d'une jeune fille amoureuse.
Sheffield se leva, encore un peu sonné par ce qu'il venait d'arriver, mais fier de s'en être sorti. Il se baissa et murmura cependant à l'adolescente :

- Tu n'auras qu'à lui dire toi même, et ce moment arrivera plus tôt que tu n'le penses. Merci, Alice, de m'avoir fourni un échappatoire...

Jetant un coup d'oeil au désastre de la salle, il commença à trottiner (cf. Gambit) vers la sortie, et disparut complètement parmi la fumée encore conséquente.
Il souriait. Il souriait de son triomphe et du malheur des autres, moins fort que le sien cependant...

Invité

La routine. Elle commençait à s’installer dans la vie d’Estelle et cela, elle ne pouvait pas le supporter. Elle détestait l’engrenage monotone du quotidien dans lequel elle était en train de se conformer : Un réveil aux environs de neuf heure du matin, ne pas descendre dans la Grande Salle pour prendre le petit-déjeuner devant une horde d’élèves braillards, une matinée consacrée à l’écriture de correspondances diverses et de souvenirs destinés à être oubliés, ou du moins, refoulés. Thérapie des mots. Les peines semblaient dérisoires lorsqu’elles étaient enfermées dans la fine calligraphie des lettres tracées à l’encre sombre, et il en était de même pour les tourments bien qu’ils soient plus difficiles à relater. Les parchemins ocre qui commençaient à s’entasser étaient tellement plus bénéfiques que le fait de revoir inlassablement la même scène, le même souvenir, le même cauchemar, apparaître au milieu du liquide vaporeux d’une pensine. Bien sûr, ces réservoirs du passé étaient merveilleusement pratiques pour vider son esprit mais c’était là la seule chose qu’Estelle réussissait à faire avec, elle était quasiment incapable de les revoirs une deuxième fois, de les revivre.

Aux environs de midi, alors qu’un hibou s’envolait de sa tour pour se rendre quelque part en Angleterre ou autre part dans le monde, la professeur daignait se rendre dans la Grande Salle. Toujours parcourir les mêmes longs couloirs de pierre, ignorer les saluts de certains tableaux, les laisser à la monotonie de leurs toiles. Estelle songeait qu’elle ne pourrait jamais vivre au cœur d’un tableau bien qu’on l’y eut déjà enfermé à coup de pinceau des années auparavant ; Peut-être qu’à sa mort elle rejoindrait l’une de ces toiles pour ne plus voir que la pièce dans laquelle le tableau serait accroché.

Elle arriva comme presque tous les midis dans la Grande Salle déjà remplie d’élèves discutant à propos d’une récente bagarre entre un Serdaigle et un Serpentard. Estelle fut quelques peu étonnée ce n’était pas entre ces deux maisons que les conflits avaient lieux généralement, les Serdaigles étaient plutôt calmes. Du moins, la plupart. C’était justement la table des bleus et bronzes qu’elle longeait pour rejoindre celle imposante des professeurs. Elle détaillé quelques instants les professeurs présents, toujours les mêmes. Lauréana au centre qui semblait heureuse pour une raison encore inconnue, Prinsson la professeur de soins aux créatures Magiques, Estelle ne l’avait jamais cautionné d’ailleurs. Comme à son habitude, White n’était pas là. La professeur d’Astronomie se méfiait de cette dernière qu’elle connaissait pourtant depuis ses études à Poudlard. Néanmoins, adolescentes, les deux jeunes femmes ne s’étaient jamais vraiment parlé, elles s’ignoraient délibérément. D’un rapide coup d’œil à sa place, Estelle constata qu’aucun professeur n’était assis à sa droite et cela était tant mieux, les souvenirs que lui avait laissé Sheffield n’étaient pas forcément les plus beaux qu’elle avait. D’ailleurs, Lockwood n’était pas là non plus. Ce pantin du Ministère prêt à suivre n’importe quelles directives venant de ses supérieurs, l’ennuyait atrocement. Mettre de l’ordre dans Poudlard était une bonne chose certes, mais pas à sa manière.

Elle salua furtivement les professeurs d’un signe de la tête lorsqu’elle arriva à la table des enseignants et regagna sa place à côté de l’actuel professeur de sortilèges. Devant elle, une assiette abondante préparée comme tous les jours par les elfes, elle préféra néanmoins se servir à boire avant. Alors qu’elle portait la coupe d’argent à ses lèvres, son geste s’arrêta, ses yeux à présent fixés sur le nouveau venu. Le silence s’était fait dans la Grande Salle, tous les regards se tournaient vers lui. Un visage familier, un visage détesté.

- Coucou.

Alors qu’un sourire malsain se dessinait sur les lèvres de Sheffield, sa voix résonna à travers la grande pièce. Tant de désinvolture… Comment pouvait-il être ici, à l’intérieur même de Poudlard ? Lockwood n’avait-il pas parlé de renforcer la sécurité du château ? Et pourquoi Diable revenait-il dans l’école ? Une nouvelle attaque des mangemorts n’était pas possible, ils avaient ce qu’ils voulaient, ils n’avaient plus rien à faire à Poudlard.
A moins d’y être pour exposer leur nouvelle puissance, bien sur…

- J'ai pas de baguette. Seras-tu assez lâche pour te servir de la tienne ?

Il prononça ces mots à l’adresse de Lauréana tandis qu’il remontait l’allée, vers la table des professeurs. Estelle glissa sa main afin de récupérer la sienne et la garder en dessous de la table. Cette baguette qui appartenait désormais à Sheffield depuis qu’il avait désarmé la jeune femme lors du bal de Noël. Le cœur de dragon n’a pas de maître légitime. Si l’ancien professeur de Métamorphose mentait et qu’il était armé, cela était une bonne occasion pour retrouver pleinement les pouvoirs de sa baguette. Et si ce n’était pas le cas, il était stupide. Complètement stupide de venir à Poudlard sans baguette, à moins qu’il cherche la mort. De toutes les manières, si Lauréana ne l’attaquait pas, Estelle se ferait un plaisir de le faire elle-même. Elle se fichait bien que ce soit loyal ou non.
Sheffield monta alors sur la table des professeurs, à quelques centimètres de la jeune femme. Sa main droite dans laquelle elle tenait sa baguette la démangeait, mais, elle voulait avant tout savoir pourquoi il était revenu et pourquoi avait-il choisit d’être si vulnérable.

- Les enfants, aujourd'hui je vais vous enseigner quelques petites choses sur le monde des adultes.

A l’instant même où il finit de prononcer cette phrase, il lança un coup de pied dans l’assiette devant Estelle en l’envoyant à plusieurs mètres. Pourquoi Diable faisait-il ça ? Il avait l’air tellement différent de ce à quoi la jeune femme avait été habituée. On aurait pu croire qu’il avait reçu un sort…Ou qu’il était tout simplement ivre, ce qui était une piste plutôt plausible.
S’adressant alors à la professeur d’Astronomie il dit plus bas :

- Ravi de te revoir jolie rousse, j'espère que tu n'as pas oublié le jour où je t'ai sauvé la vie. Et merci encore pour la pierre, c'était adorable de ta part.

Il agrémenta sa parole d’un clin d’œil détestable. Les yeux d’Estelle étaient à présent plissés dans une expression de haine. Elle se rappela son séjour chez les mangemorts, sa courte escapade en compagnie de Sheffield à Gringotts…Mais elle ne voyait toujours pas où il venait en venir. Attendre était la meilleure chose à faire, si il n’était pas armé il n’y avait donc rien à craindre.
Continuant son chemin sur la grande table, il continua aussi à discourir :

- Comme vous le savez certainement, il n'y a pas si longtemps que ça, j'ai perdu un ami. Le seul être qui me rattachait à la raison, en fait.

Il parlait sans aucun doute de Lucifer, et, le fait qu’il soit devenu fou après sa mort était aussi une piste plausible pour expliquer son attitude en ce jour.
Estelle lança un bref coup d’œil à Marina pour voir comment elle réagissait, elle la savait prêt à défendre les élèves dans n’importe quelle situation et donc plus disposée à arrêter Marius tout de suite. Mais, il n’était certainement pas venu pour rien, il fallait le laisser parler et s’amuser sur la table des professeurs, peut-être qu’à la fin il dévoilerai quelque chose d’à peu près intéressant.

- Je tiens à préciser que je ne suis pas sous Veritaserum. J'ai tué Lucifer. Je l'ai tué de ma propre baguette.

La professeur d’Astronomie regarda différemment Sheffield. Il avait tué son meilleur ami…Pourquoi ? Une histoire de pouvoir sans aucun doute. L’oncle de Lucifer était mort et son héritier aurait pu reprendre le contrôle des mangemorts, et ça, certainement que Sheffield n’avait pas pu le supporter.
En définitif, c’était assez logique que Marius ait tué Lucifer...

- Marina, ma chère Marina, votre dévouée directrice, celle sur qui vous pensez devoir prendre exemple, n'est pas celle que vous croyez être.

Estelle arqua un sourcil dubitatif, le fait que Marina ait quelque chose à cacher était peu plausible vu sa droiture.

*Il va nous dire que c’est sa femme...?*

- Comment pensez-vous qu'un Mangemort puisse enseigner à Poudlard... Une idée ? Hé bien, je vous la donne dans le mille. Votre professeur de Potions avait couché avec la directrice, bien évidemment.

Dans d’autres situations, un sourire moqueur serait né sur les lèvres de la jeune femme mais là, de la part de Sheffield c’était différent. Elle se demanda si il n’avait que des révélations de ce genre à faire et combien de temps Marina tiendrait-elle sans l’attaquer. On attaquait sa personne et elle ne devait certainement pas le supporter.

- Je viens juste vous annoncer que tous ceux qui voudront rejoindre notre légion devront le faire dès maintenant. Les choses vont changer, nous vous le promettons. Oui je parle aussi au nom de mes copains.
Les Moldus et sorciers illégitimes devront se plier devant nous, et s’exiler à jamais de notre monde. Qui prend vos emplois ? Qui détruit notre économie ? Ce sont eux, les gens à abattre.
Si vous voulez vous battre pour la liberté, notre liberté... Vous n'aurez qu'à demander. N'aillez pas peur, nous sommes bien plus nombreux que vous ne le pensez à partager nos idéologies.

Il était donc venu pour faire de la propagande aussi misérable… ? Estelle ne doutait pas que certains élèves avaient pour projet de rejoindre les mangemorts mais ce n’était pas avec un discours si simplet qu’il allai en rameuter d’autres.
Quoique...

- Quelque chose à rajouter ?

Il salua son oratoire tel un acteur de théâtre et sembla avoir fini de déblatérer tous ce qu’il avait dire. Ce fut ce moment là que Marina choisit pour agir. Levant sa baguette, elle lui jeta un sort de manière purement déloyale.

- Petrificus Totalus !
Vous n’irez nulle part mon cher ami !

Estelle songea quelques instants qu’elle lui aurait lancé un sort plus dur qu’un simple « Petrificus Totalus », en échange de ce qu’il lui avait fait subir durant les vacances d’Hiver alors qu’elle était retenue au Manoir de Mogg.
Mackenzy fit alors son entrée dans la Grande Salle, venant donner son avis désinvolte au sujet de Sheffield.

- Excellent Marina. Mais dite moi, le pétrifier, c'est bien mais vous comptez en faire quoi maintenant ? Nous n'allons pas le garder ici indéfiniment, surtout sous cet état de légume. Vous devriez l'interroger, il pourrait nous être utile pour en apprendre plus sur les Mangemorts.

Mackenzy lança alors un regard à Estelle attendant peut-être son soutien, ce qu'elle ne lui donna pas. Elle avait abandonné son expression de haine pour retrouver celle indifférente qu'elle arborait si souvent. Libérer Sheffield ne servirai strictement à rien, il ne dirai rien sur les mangemorts, et ça, Estelle en était certaine.
Elle se leva pour rejoindre White lorsqu'une explosion sur la table des Poufsouffles retentit. Sheffield ? Non, il n'avait pas de baguette. Dissipant d'un geste agacé la fumée qui arrivait à son visage, Etelle distingua un fille juste devant Sheffield qui apparemment avait été libéré du sortilège. Von Gotha. Cette adolescente perturbée était capable de tout, y compris du pire, elle tenait d'ailleurs la tête de Sheffield entre ses mains tout en lui parlant.
La fumée continuait de monter aveuglant presque toute la salle, une fois de plus Estelle la dégagea pour arriver devant la table des professeurs. Sheffield n'était plus là, ne restait qu'une Von Gotha sur le sol, White et Lauréana qui semblait ailleurs. La professeur d'Astronomie s'agenouilla à côté de l'adolescente dont la joue était ensanglantée, elle constata qu'elle n'était pas morte, de toute façon, Sheffield n'aurait pas pu la tuer. Du moins pas avec la Magie. Estelle leva le regard vers Mackenzy et demanda d'un ton plutôt agacé :

- Et maintenant ? Vous pens...

Elle n'eut pas le temps de continuer sa phrase qu'une voix s'éleva à l'autre bout de la Grande Salle, à travers la fumée. D'autres mangemorts ? Non, quelqu'un d'aussi agaçant. La jeune femme leva les yeux vers Lockwood qui commençait à arriver vers eux.

- J'exige des explications ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Pourquoi cette fumée ?!

Gryffondor-Killjoy

- Coucou.

Cela faisait plusieurs semaines qu'ils ne s'étaient pas vu, et voilà qu'il réapparaissait dans sa propre école, à l'heure du déjeuner. Au départ, il prit cette salutation pour lui, mais aucun regard de son parrain à son encontre ne pouvait témoigner qu'il s'adressait bien à lui.
Samael s'inquiétait... Il connaissait brièvement le passé de l'oncle Marius, il savait aussi qu'il était redouté dans cette endroit, et par à peu près tout les gens présents autour de lui.
Il plissa un peu les yeux pour mieux distinguer sa silhouette, qui se rapprochait au fur et à mesure qu'il traversait l'allée. Il sourit machinalement dans sa direction, espérant recevoir en retour une petite attention de son éducateur, mais Sheffield ne le regarda même pas. Le garçon savait que ce snobage était voulu, mais il aurait quand même bien voulu crâner un peu, pour une fois...

Il ne put s'empêcher d'afficher une expression d'exaltation quand son parrain monta sur la table de ses professeurs. Allait-il le venger de sa mauvaise note en Botanique ? Non, il ne comptait hélas pas assez pour lui pour qu'il puisse risquer sa vie, comme il l'avait annoncé en laissant sa baguette chez lui...

Palpitations, mains moites, yeux brillants. Une assiette vola et éclata près de la table des Serdaigles.

- Les enfants, aujourd'hui je vais vous enseigner quelques petites choses sur le monde des adultes.

Que tout ceux qui le traitaient de lâche se pardonne, son "tonton" avait la classe, c'était indéniable. Tellement fier, il afficha un sourire presque narquois (ce qui était très rare chez lui), prêt à applaudir pour l'inciter à continuer son annonce, car il voulait clairement leur annoncer quelque chose.

- Comme vous le savez certainement, il n'y a pas si longtemps que ça, j'ai perdu un ami. Le seul être qui me rattachait à la raison, en fait.

Les voisins de Samael (ils ne savaient pas qu'il avait un lien avec Marius Sheffield, mais son nom témoignait d'un lien de parenté avec Lucifer Mogg) tournèrent doucement leurs têtes tremblantes sur son visage décomposé. La mort de son père était un sujet à prendre avec des pincettes... Déçu, il détourna son regard en croisant les bras comme un enfant boudeur.

- Je tiens à préciser que je ne suis pas sous Veritaserum.

*Mais sous l'effet de l'alcool ?...*

- J'ai tué Lucifer. Je l'ai tué de ma propre baguette.

Samael sursauta sous l'effet de cette voix, si familière, qui avait annoncé son crime aussi lâchement que lorsqu'il l'avait mis en oeuvre. Des larmes inondèrent ses joues, il baissa la tête pour les dissimuler, tandis que ses camarades laissaient échapper des exclamations surprises et intéressées. Il était trompé.

- Marina, ma chère Marina, votre dévouée directrice, celle sur qui vous pensez devoir prendre exemple, n'est pas celle que vous croyez être.

*Pitié.*

Il comprit soudainement pourquoi Marius l'évitait ces derniers temps et pourquoi il ne lui accordait pas un regard. Il lui rappelait son défunt ami.

- Comment pensez-vous qu'un Mangemort puisse enseigner à Poudlard... Une idée ? Hé bien, je vous la donne dans le mille. Votre professeur de Potions avait couché avec la directrice, bien évidemment.

*Non, non. C'est faux... Regarde-moi. Souffre autant que moi.*

Fixant son parrain avec une intensité singulière, il espérait capter son regard, lui faire comprendre qu'il n'était plus son neveu. Mais il échoua, Sheffield continuait son petit éclat.

- Je viens juste vous annoncer que tous ceux qui voudront rejoindre notre légion devront le faire dès maintenant. Les choses vont changer, nous vous le promettons. Oui je parle aussi au nom de mes copains.
Les Moldus et sorciers illégitimes devront se plier devant nous, et s’exiler à jamais de notre monde. Qui prend vos emplois ? Qui détruit notre économie ? Ce sont eux, les gens à abattre.
Si vous voulez vous battre pour la liberté, notre liberté... Vous n'aurez qu'à demander. N'aillez pas peur, nous sommes bien plus nombreux que vous ne le pensez à partager nos idéologies.

Lui, par contre, ne partageait plus cette idéologie. Il n'en partageait plus aucune, sinon celle de la vengeance.

- Quelque chose à rajouter ?

*Je te déteste.*

- Petrificus Totalus !
Vous n’irez nulle part mon cher ami !

Curieusement, il ressentit de la pitié pour le Mangemort. Cet homme qui l'avait pris en main, par terre, désarmé, presque fou. Il pleura, se détourna de lui comme pour ne plus dépendre de cet homme. Mais il avait terriblement mal au coeur.
Une autre professeur s'avança, Mogg ne la connaissait pas, elle enseignait une option. Il se promit de choisir les Runes lorsqu'elle défendit l'homme au sol.

- Excellent Marina. Mais dites-moi, le pétrifier, c'est bien mais vous comptez en faire quoi maintenant ? Nous n'allons pas le garder ici indéfiniment, surtout sous cet état de légume. Vous devriez l'interroger, il pourrait nous être utile pour en apprendre plus sur les Mangemorts.

Tout les élèves étaient pétrifiés, de terreur ou de langueur. Ah non, pas tous. Une s'était levée de table. A peine Samael put s'apercevoir qu'elle brandissait sa baguette, une table explosa. Celle des Poufsouffles.
Par un réflexe de survie, il se couvrit les yeux de son bras. Oui, réflexe inutile et incompréhensible.
Pourtant il gagna quelques secondes de visibilité en l'enlevant. Plus de parrain à terre... La Préfète des Serpentards, oui c'était bien elle, à la place.

Il se précipita près de sa professeur d'Astronomie, sachant qu'il devait absolument être au chevet de sa Maîtresse. Oui, devenir esclave auprès d'une élève bien plus grande que lui était le seul moyen qu'il avait trouvé pour se faire respecter à jamais à Poudlard... Mais cette Von Gotha portait un tout autre intérêt à sa personne, et il devinerait probablement dans un futur proche lequel. Pour l'instant, il devait être à ses côtés, c'était son job en quelques sortes, même si Miss d'Armentary l'intimidait beaucoup.

- J'exige des explications ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Pourquoi cette fumée ?!

Lui, il ne l'aimait pas, mais alors pas du tout...
Profitant que la professeur soit distraite, il posa sa petite main sur le front de son "chef".

- Alice... Alice ! lui murmura-t-il en la fixant d'un air soucieux... Qui ressemblait for à celui qu'employait Lucifer lorsqu'il s'assurait que l'oeil d'Alice ne saignerait plus.

Admin

Cet idiot, cet imbécile, ce Mangemort était désormais sur le sol allongé. Le sort de Marina avait marché. Pas étonnant à vrai dire puisqu’il était de dos et ne possédait pas de baguettes. Il n’était vraiment pas intelligent. Comment avait-il pu croire un seul instant s’en sortir indemne en venant à Poudlard. Il était seul contre une dizaine de professeur et une grande majorité des élèves. Maintenant que Mogg était immobilisé tout le monde semblait être plus rassuré. Il était vrai qu’avoir un Mangemort dans le château ne donnait pas envie de s’en réjouir. Marius Sheffield ne s’en sortirait pas. Il était pris au piège à présent. Quelques élèves dont l’ambition aurait été de rejoindre les forces du mal auraient pu le secourir mais ils auraient vite été arrêtés. Mackenzie White s’approcha de Marina et de Sheffield toujours sur le sol.

-Excellent Marina. Mais dite moi, le pétrifier, c'est bien mais vous comptez en faire quoi maintenant? Nous n'allons pas le garder ici indéfiniment, surtout sous cet état de légume. Vous devriez l'interroger, il pourrait nous être utile pour en apprendre plus sur les Mangemorts.

Marina ne comptait pas vraiment l’interroger. C’était inutile après tout. On aurait très bien pu se servir de veritaserum pour en apprendre davantage mais non. Marina pensait qu’il fallait le livrer au détraqueurs. C’était l’une des meilleures choses à faire. Le garder augmentait les risques de le perdre. Cela pouvait très bien faire comme Estelle. Les Mangemorts avaient eu une minute d’inattention sur elle, et cela lui avait suffit pour se sauver avec Léna Taylor. Marina ne pouvait se permettre cela. Que Sheffield retourne dans la nature était un risque qu’elle ne pouvait tout simplement pas prendre.

- Je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée …

Se contenta t-elle de répondre. Tout en relevant la tête, elle vit que la préfète des Serpentard, Alice Von Gotha, les avait rejoints. L’œil de la jeune fille saignait. Elle avait surement besoin de soin. Marina devait d’abord s’occuper de Sheffield mais elle pourrait demander à l’un des professeurs d’accompagner la jeune fille à l’infirmerie. Alice avait sa baguette entre les mains, pointait vers Sheffield. Marina la regarda perplexe. Il était vrai que c’était quelque de bien qu’elle veuille se rendre utile en tant que préfète mais cela était trop dangereux pour elle. Elle ferait mieux de se reculer. Marina se tourna quelques instants pour appeler un professeur en lui faisant un signe de la main. La jeune femme était sur le sol. Des cordes autour d’elle. Quelqu’un lui avait jeté un sort pour l’empêcher d’agir. Qui avait fait ça ?

- Avada…

*Inconsciente, stupide, irresponsable …*

Comment cette jeune fille avait-elle osé prononcer ce sortilège impardonnable. Ne savait-elle donc pas ce qu’elle risquait en le prononçant. Marina ne comprenait vraiment pas ce qui avait pu lui passer par la tête. Même si la famille Von Gotha était très respectée, l’avenir de l’adolescente à Poudlard ne serait pas de longue durée. C’était inacceptable … Marina avait sa réponse, c’était sans doute cette gamine qui lui avait jeté un sort. Pour avoir quartier libre pour tuer en vain cet animal. Une parfaite idiote a vrai dire. Elle ne ferait pas long feu à Poudlard. Elle avait osé jeter un sort à son professeur, qui était aussi sa sous directrice. Non, elle ne devait pas avoir conscience des représailles. Marina sentit soudain les cordes se desserrer puis disparaitre. Peu importe qui l’avait libéré. Il était temps de regeler ses comptes.

- Qui a fait ça ?

Demanda la jeune femme d’une voix forte. Elle se devait de savoir. Si quelqu’un était là en éclaireur et était présent à Poudlard pour aider les Mangemorts, il fallait agir. Alice Von Gotha était sur le sol. Estelle venait de les rejoindre.

- Et maintenant ? Vous pens...

Estelle s’interrompit. Marina se demandait ce qu’il allait arriver à présent. Poudlard avait été pénétré une seconde fois par les forces du mal. Cela ne pouvait plus duré. Si cela continuait, les élèves ne seront plus en sécurité. Et si tel était le cas, Poudlard devra fermer. Les parents n’envoyaient pas leurs enfants si pour qu’ils soient en danger avec des Mangemorts autour.
A l’autre bout de la Grande Salle, une voix s’éleva. Marina releva la tête et vit Lockwood.

- J'exige des explications ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Pourquoi cette fumée ?!

Marina sentit la colère montait en elle. Elle bouillonnait. Alors comme ça cet imbécile exigeait des explications. La jeune femme hésitait entre rire ou lui crier dessus. Finalement la jeune femme choisi la deuxième option. Cela lui parut le plus censé à vrai dire.

- Où étiez-vous passé ?

Demanda la jeune femme en s’avançant vers lui. Sa voix était forte et dur. Son ton était plein de reproche. Elle ne lui laissa même pas le temps de répondre et continua …

- Vous n’êtes pas censé être ici pour révolutionner Poudlard ? Car plus rien n’allait sans vous !

Marina ne pouvait s’empêcher de crier. Lockwood leur avait été imposé pour qu’il remette soit disant Poudlard dans le droit chemin mais la jeune femme ne voyait vraiment aucune amélioration. Les Mangemorts avaient eu autant de facilité à entrer dans l’enceinte du château qu’avant qu’il n’arrive. Il ne servait vraiment à rien. Elle savait qu’elle devrait garder son calme, que cet imbécile avait tout le soutien du Ministère de la Magie derrière lui mais elle ne pouvait s’en empêcher. Il faisait les mêmes erreurs qu’elle. Il ferait mieux de remballer son air supérieur maintenant.

- Un Mangemort a pénétré dans le château, voilà ce qu’il c’est passé !

Lança Marina avec un ton plutôt méprisant. La jeune femme se calma peu à peu. Autour d’elle, Mackenzie et Estelle étaient toujours là. Peut-être allaient-elles à leur tour intervenir. Peut-être l’une d’entre elle avait une explication sur le pourquoi du comment Sheffield avait pu s’enfuir.

- Et maintenant quelle est votre brillante idée pour Poudlard ?

Un rapide coup d’œil vers l'homme à terre lui permit de comprendre de son sort avait fonctionné. Parfait. Par contre, elle ne s'attendait pas à voir une Alice Von Gotha près d'elle. L’œil de la jeune fille saignait, ce qui n'avait rien d'étonnant mais Mackenzy détourna le regard, n'en supportant guère la vue. La jeune femme se recula pour voir la réaction des élèves. La peur et l'incompréhension semblait majorité dans les sentiments des jeunes gens. Cela n'avait strictement rien d'étonnant. Mise à part certains qui trouvaient cette situation plutôt... Comment ils disent déjà? Ah oui "cool"! Mackenzy n'avait jamais réellement saisi l’intérêt de ce mot et s'en fichait bien. Un bruit, un léger effleurement attira son attention, n'ayant juste le temps de voir une Marina Lauréana en prise avec des cordes, que la table à côté d'elle explosa. Mackenzy se retrouva à terre, un sifflement aigu lui transperçant les oreilles, un mal de crane la prenant. Que venait-il donc de se passer? Pourquoi la table des Poufsouffles avaient-elles explosé? Elle tenta de voir à travers la fumée sans grand succès. Elle crut distinguer la silhouette de Von-Gotha sur son ennemi, la jeune femme ayant soudain l'impression de revenir des années en arrière, lors de l'attaque qui avait coutait la vie à son amant, dans un ultime désespoir, elle avait maudit son meurtrier, le condamnant à l'Enfer avant de l'achever, dans un accès de rage et de douleur. Alice serait-elle capable de donner elle aussi la mort à l'assassin de celui qui semblait avoir ravis son cœur? Oui. Mackenzy la pensait parfaitement capable de le faire. Elle se releva péniblement, voulant empêcher à Alice de commettre l'irréparable mais elle n'en eu pas besoin. Estelle se tenait près du corps de la jeune fille, Sheffield ayant pris la fuite. Mackenzy passa la main dans ses cheveux, enlevant des morceaux de bois qui s'était incruster, qui, heureusement, ne lui causa que quelques coupures, rien de plus. Macky se rendit soudain compte que sa collègue rousse lui parlait, l'air agacé, mais ses paroles semblaient arriver de loin.

- Et maintenant ? Vous pens...

- J'exige des explications ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Pourquoi cette fumée ?!

Même à moitié sourde, la jeune femme reconnu cette voix. Levant les yeux au ciel, regrettant son arrivé, elle se retournait pour voir un certain Ambroise Lockwood se dirigeait vers eux.

*Quel dommage! Lui, le sauveur de Poudlard, à louper ce qui aurait été très certainement, sa plus belle bataille et une chance inespérée de gagner en promotion.*

- Où étiez-vous passé ?

L'ancienne Serdaigle ferma les yeux, le visage déformait par la douleur. Si Lauréana se mettait à hurler sur le toutou du Ministère maintenant! Pourvu que lui aussi n’élève pas la voix, supplia-t-elle avec désespoir.

- Vous n’êtes pas censé être ici pour révolutionner Poudlard ? Car plus rien n’allait sans vous !
Un Mangemort a pénétré dans le château, voilà ce qu’il s’est passé !

Mackenzy retient une chose: ne jamais mettre sa supérieure en colère. Ou alors, être très subtile dans ses paroles pour qu'elle ne comprenne pas toute de suite, pour pouvoir prendre la fuite juste après. La jeune femme saura donc comment faire si un jour Marina découvre qu'elle a, comme dire, quelque peu aider le Mangemort à s'enfuir.

*Dieu soit loué, la vie m'a doté d'une certaine discrétion qui devrait m'apporter la tranquillité jusqu’à les quelques mois qu'il me reste à faire dans cet infernale château!*

La jeune femme vérifia si la sous-directrice avait fini de montrer à toute la Grande Salle à tel point sa voix était plus que magnifique, retrouvant quelque peu son calme.

*Une vraie bombe à retardement cette femme!*

- Et maintenant quelle est votre brillante idée pour Poudlard ?

Tiens, en voilà une bonne question. Mackenzy reporta son attention vers Lockwood. Préférant faire profil bas, elle passa devant l'homme et se dirigea vers les Poufsouffles, pour voir s’il y avait beaucoup de blesser. Les plus près de l'explosion saignait un peu, obligeant le professeur a passé au-dessus de son dégout, pour les soigner. Fort heureusement, plus de peur que de mal. La jeune femme se releva, chancelant quelque peu, prenant appuis sur la table à moitié détruite, écoutant avec attention l'échange entre ses collègues.

Invité

- Vous n’êtes pas censé être ici pour révolutionner Poudlard ? Car plus rien n’allait sans vous !
Un Mangemort a pénétré dans le château, voilà ce qu’il s’est passé !

Geoffrey observa Ambroise un moment, qu'allait-il répondre, rien, Geoffrey resta un peu stupéfié sous la voix spécial de la jeune femme, même avec un peu de mal, le jeune homme se leva, dévisagea le Professeur et la directrice, alla se poser contre la la table des Gryffondors déserte, et se banda avec son bras droit.

*Ca fait mal des débris de table, heureusement que ce n'est pas dans les yeux, ça aurait fait plus mal, après tout, ca peut aller*

Ayant fini de se bander, Geoffrey prit un peu d'eau sur la table des Serpentards, du pain et le mangea. Il espérait que personne ne le surprenne, ce qui marcha, tout le monde l'avait oublié. Geoffrey se leva aida les quelques blessés restant, chercha une compresse, l'appliqua.

- Et maintenant quelle est votre brillante idée pour Poudlard ?

Cette phrase interpela le jeune homme. Il déblaya les quelques morceaux coincés sous les jeunes élèves, prit sa baguette, lança un sort sur la salle

- Réparo, maintenant quelqu'un peut lui expliquer ce qui se passe ? Bon, ce qui s'est passé, un mangemort s'est introduit à Poudlard, et Pouf je me suis pris une table. Quelqu'un prend la suite ?

*Non personne, s'il vous plait, bon ok je pars*

Geoffrey sortit de la salle pour se rendre dans la salle commune à Serdys.

Ministère

Ambroise avait choisis de ne pas assister au repas du midi dans la Grande Salle, pour la simple et bonne raison qu’il avait du travail. Des rapports qu’il se devait d’établir et envoyer au Ministère sur l’état et l’évolution de Poudlard ainsi que des demandes d’actions à l’intérieur de l’école. Contrairement à ce qu’il pouvait laisser penser, il n’avait pas tous les droits, chaque action devait avoir été présentée au Ministère et approuvée par celui-ci. Néanmoins, Ambroise envoyait parfois les demandes après qu’il eut agis, sachant pertinemment que le Ministère ne s’y opposerait pas. Il ne s’opposait à pas grand-chose d’ailleurs, du moment que cela soit utile à Poudlard pour lui faire retrouver sa splendeur d’antan.

Alors que l’envoyé du Ministère finissait de signer un courrier destiné à son habituel destinataire, un bruit de fracas l’interpella. Des cachots, il ne pouvait entendre que ce qui se passait à l’intérieur d’eux-mêmes ou au rez-de-chaussée, et, ce jour là, cet éclat semblait provenir de la Grande Salle, là où tous les élèves et presque tous les professeurs étaient rassemblés. Ambroise pensa tout d’abord à un méfait commis par un ou plusieurs élèves, il avait eut récemment écho d’une bagarre entre deux jeunes hommes dans les couloirs et il était fort possible que ceux-ci ne soient pas les seuls à enfreindre le règlement.

Se dépêchant de sortir de son bureau, sans oublier de prendre sa canne où sa baguette était dissimulée, il emprunta l’escalier qui menait au rez-de-chaussée. Alors qu’il arrivait aux abords de la Grande Salle, il aperçu des volutes de fumée qui sortaient de celle-ci et ça ce n’était vraiment pas bon signe. Pénétrant dans le vaste lieu, il clama qu’il voulait recevoir des explications. D’où venait toute cette agitation ?! Une table semblait avoir explosée, une élève était inconsciente, Ambroise constata que ce n’était autre que celle qui avait parler d’ « honneur » et d’autres choses de ce genre durant l’intégration d’Ambroise. Il se fichait assez de son sort, mais voulait tout de même savoir pourquoi elle était dans cet état là. La directrice des Gryffondors entreprit la première de lui fournir une explication, mais pas de la meilleure façon qui soit :

- Où étiez-vous passé ?

Le ton de reproche qu’avait pris la jeune femme ne lui plaisait pas du tout. Qui était-elle pour lui parler ainsi ? Elle avait à peine une vingtaine d’année et il était déjà fort étonnant qu’elle ait pu obtenir ce post à son âge. Aux yeux du Ministère, Ambroise était hiérarchiquement au dessus d’elle. Gardant un semblant de calme, il lui répondit, mais la directrice des Gryffondors ne lui laissa pas le temps de continuer.

- Voyez-vous, j’ai du travail.

- Vous n’êtes pas censé être ici pour révolutionner Poudlard ? Car plus rien n’allait sans vous !

Lockwood plissa quelque peu les yeux, voilà qu’elle s’attaquait à sa mission à Poudlard ! Il soupçonna le fait qu’elle ne le fasse que parce qu’elle avait été incapable de gérer la situation –dont l’homme n’avait toujours pas connaissance- et qu’elle ne retourne la faute sur l’inaction d’Ambroise uniquement parce qu’il n’avait pas été présent. « Les absents ont toujours tort. ».

- Un Mangemort a pénétré dans le château, voilà ce qu’il s’est passé !

Comment cela avait-il était possible ? Pas qu’il s’introduise dans le château car le système de sécurité n’avait pas été changé depuis l’attaque en décembre, mais comment avait-il pu repartir ? Il semblait être le responsable des dommages de la Grande Salle et de l’état de la préfète des Serpentards. Lockwood jeta un bref coup d’œil autour de lui pour faire un état des lieux, il ne semblait pas y avoir de blessés graves.

- Et maintenant quelle est votre brillante idée pour Poudlard ?

La jeune femme semblait s’être calmée mais son ton était toujours méprisant. Elle devait certainement être en colère contre elle-même de n’avoir pu être à la hauteur des tous récents événements. Ambroise la dévisagea quelques instants.

*A cet âge là on étudie, on ne dirige pas une école aussi importante.*

- Est-ce que vous pourriez m’expliquer comment un mangemort, aussi doué soit-il, a pu vous échapper ? Un seul contre une professeur se devant de maîtriser l’art du combat puisqu’elle est professeur de défense contre les forces du mal. Un seul devant une assemblée de professeur !

Son ton était monté au fil de ses paroles. Les mangemorts étaient relativement puissants, certes, mais de là à surpasser plus de dix professeurs –dont certains n’avaient pas justifié leur allégeance-, cela était impossible !

- Je ne peux pas croire que vous ayez été impuissante face à ça !

Invité

Estelle regarda Lockwood arriver en trombe dans la Grande Salle exigeant des explications comme si il était la seule personne à qui il fallait rendre des comptes, il s’accordait bien trop d’importance, en la justifiant par son appartenance au Ministère. Voilà bien longtemps que la jeune femme avait perdu toute croyance dans le Ministère de la Magie, même dirigé par Kingsley. De tous temps il avait été rempli de gens corrompus ou ne visant à servir que leurs propres desseins et cela n’allait pas changer avec le temps. C’était l’une des raisons principales pour lesquelles Estelle n’aimait pas Lockwood, elle sentait qu’il faisait partie de ces gens suivant le Ministère quelques soient ses décisions, uniquement pour servir son propre intérêt. Elle n’aimait pas non plus l’air trop sur de lui qu’il arborait la plupart du temps, ainsi que sa capacité à se sentir indispensable.

Elle ne jugea pas utile de répondre à ses questions puisque Lauréana allait se faire un plaisir d’y répondre de manière plutôt violente. Elle avait toutes les raisons du monde de s’énerver contre Lockwood, mais ce n’était pas la meilleure chose à faire. Hausser le ton ne ferait que compliquer la situation et aggraver la relation avec l’envoyé du Ministère, mais ça, Estelle n’était pas sure que Marina en ait conscience. Elle devait sans aucun doute bénéficier du tempérament de la maison dont elle était la directrice.

- Où étiez-vous passé ? Vous n’êtes pas censé être ici pour révolutionner Poudlard ? Car plus rien n’allait sans vous !

Apparemment, Marina était incapable de maîtriser son énervement et cela était vraiment mauvais si elle voulait avoir une conversation pour le moins utile avec Lockwood. Estelle regarda quelques instants les deux personnages, entre qui, le ton allai monter, avant de poser les yeux sur un garçon qu’il l’avait rejoint, au chevet de la préfète des Serpentarde. Il semblait être en première année, tout au plus en deuxième année. Dans d’autres circonstances, Estelle l’aurait renvoyé sur sa table afin de ne pas trop traîner près des professeurs qui s’expliquaient, mais elle lui trouva une tâche plus utile à accomplir.

- Va demander à un garçon de ta maison de l’amener à l’infirmerie, dit-elle avant de se lever pour entrer dans le débat Lockwood/Lauréana.

La professeur constata que Mackenzy aussi s’occupait des élèves blessés ce qui l’étonna quelque peu, elle devait se souciait des élèves autant qu’elle...Ce qui voulait dire que très peu. Sans doute tentait-elle d’assurer son rôle de professeur en se souciant de leur état de santé.

- Est-ce que vous pourriez m’expliquer comment un mangemort, aussi doué soit-il, a pu vous échapper ? Un seul contre une professeur se devant de maîtriser l’art du combat puisqu’elle est professeur de défense contre les forces du mal. Un seul devant une assemblée de professeur ! Je ne peux pas croire que vous ayez été impuissante face à ça !

Estelle choisit de répondre cette fois-ci à la place de Marina. La professeur de défense contre les forces du mal allai s’en doute s’offusquer face à cette réplique de Lockwood et s’énerver d’avantage, ce qui ne fera qu’envenimer la situation déjà bien trop tendue. D’un ton pausé laissant volontairement transparaître l’hypocrisie, elle s’adressa à l’envoyé du Ministère :

- Dois-je vous rappeler, monsieur Lockwood, que vous n’étiez pas là ? Vous n’avez aucune idée de comment les événements se sont déroulés et vous êtes donc très mal placé pour juger les actions qui se sont ou auraient du être faite.

Gryffondor-Killjoy

Alice ne lui répondait pas et gardait ses yeux clos. Yeux qu'elle avait imbibé de sang. Sang qui coagulait pendant que le petit avait un visage effrayé mais déterminé. Les autres élèves discutaient activement sur ce qui venait de se passer, certains n'osaient plus sortir de la Grande Salle, d'autres gardaient le silence en écoutant les conseils des professeurs.

- Va demander à un garçon de ta maison de l’amener à l’infirmerie.

Miss d'Armentary venait de lui confier une mission avant de rejoindre les autres professeurs. Samael afficha son plus beau sourire angélique pour seule réponse, et se releva difficilement, les jambes tremblantes.
Il cherchait des yeux sa préfète, et accessoirement son amie, oui amiE. Parce que Samael ne faisait pas confiance aux garçons, et qu'Alice semblait apprécier Amber Dia Fiamata Capulet.
Grâce à sa petite taille, il pouvait se faufiler parmi les jambes des autres élèves et atteindre facilement la place ordinaire qu'occupaient les Gryffondors de Septième année sur le banc de leur table. Ni Amber, ni Hermia ne s'y trouvaient. Samael jeta un coup d'oeil à la table des Serpentards, il ne trouva pas non plus Laszlò... Il retourna alors auprès de sa supérieure hiérarchique avec une boule au ventre.
Allait-il oser faire ça ? Mettre une baffe à une fille n'était pas dans ses attributs...

- Alice... Je euh. Je-suis-désolé.

Il ferma les yeux et rapidement, sa petite main gifla le visage de la Serpentarde. Il empoigna les deux mains de la jeune fille et la hissa de toutes ses forces pour la relever un peu... Heureusement qu'elle n'était pas grosse.

- Allez, on va à l'infirmerie !

Quand même... Elle n'avait pas l'air si mal que ça, mis à part son oeil qui saignait, et son teint pâle (mais bon, ça c'était permanent) et le bleu sur sa joue...
Le jeune Mogg entendait ses professeurs se disputer. Il en profita pour avancer avec la préfète Serpentard dans la longue allée, en lui servant de béquille en quelques sortes.
Non seulement Alice lui permettrait enfin d'intégrer son panthéon après ça, mais en plus il raterait un cours pratique de Botanique ! Un cours sur les Mandragores ne vaudrait jamais un puissant mal de dos...
Ils arrivèrent dans le Hall, Samael soupira...

- Un ascenseur comme celui du Ministère, ce n'est pas trop demander ?

» Le petit déjeuner.
» Un déjeuner comme à Halloween...

A l'heure du déjeuner...

A l'heure du déjeuner...

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