May the Force be with you.

Mangemort

Bibliothèque de l'aile gauche du château de plaisance de Gotha. Sans doute la pièce préférée du Duc... Début de soirée froide, près du feu, il était plongé dans une revue scientifique traitant des dernières avancées en alchimie - un nouveau type de poison faisant fondre progressivement les organes internes du sujet l'intéressait particulièrement... Un bruit contre le carreau dérangea sa concentration, et il leva un regard menaçant vers la source du son. Un hibou moyen-duc des plus banals tapait du bec contre la vitre, portant une lettre d'aspect officiel. Probablement un courrier à remettre obligatoirement en mains propres, généralement, c'était son secrétaire personnel qui s'occupait de son courrier...

Il se leva donc de son fauteuil, et se dirigea à grand pas vers la fenêtre qu'il entrouvrit - il ne supportait pas que les hiboux prennent leurs aises dans son château. Il se saisit de l'enveloppe, et referma la fenêtre sur l'oiseau qui dut renoncer à l'idée de boire ou de manger quelque chose. Regard sur le sceau. Poudlard. Il haussa les sourcils, inquiet, était-il arrivé quelque chose à sa fille ?...

Il prit un coupe-papier ouvragé, et décacheta la lettre. Son visage perdant de ses couleurs au fur et à mesure qu'il avançait sa lecture...

Cher Monsieur von Gotha,

Je tenais à vous informer, par la présente, de la décision de renvoi immédiat de l'école de sorcellerie de Poudlard prise à l'encontre de votre fille, Alice von Gotha. Cette décision est justifiée par les actes dont elle s'est rendue coupable, ce midi : agression d'un professeur et tentative de meurtre sur la personne de Marius Sheffield, Mangemort activement recherché par les aurors qui a toutefois réussi à pénétrer Poudlard à l'heure du déjeuner. Aucune excuse ne peut justifier de tels actes, et nous vous prions de venir chercher votre fille, demain, à la première heure. Il va sans dire que le Magenmagot décidera de la sentence à appliquer par rapport au deuxième chef d'accusation.

Je vous prie d'agréer mes sentiments distingués.

Ambroise Lockwood.

Mains tremblantes.
Incompréhension.
Colère.

Incapable de réfléchir, von Gotha froissa le parchemin, et le lança de toutes ses forces contre une étagère. Visiblement insatisfait, il saisit une chaise, qu'il fracassa contre le meuble en faisant tomber des livres...

Il ne pouvait comprendre. Qu'avait-il pris à sa fille ?! Pourquoi s'être attaquée à Marius, quelle raison aurait pu la pousser à...

Le bruit avait probablement alerté un domestique zélé, qui s'était permis d'ouvrir la porte sans frapper. Le duc se tourna vers l'intrus, baguette tendue, la rage déformant ses traits, prêt à lui faire subir son châtiment...

- Qui vous a perm...

... Quand il reconnut son neveu. Victor de Habsbourg. Il baissa sa baguette, tentant sans succès de se calmer. Il était si rare qu'il perde son sang-froid devant témoins... Il renonça, tournant le dos au jeune homme, saisissant avec rage le dossier d'une chaise pour s'y appuyer.

- Pardonne-moi ce spectacle déplaisant, mon garçon...

Mangemort

Entre la gestion du domaine familial des Habsbourg et ses voyages d'affaires, Victor de Habsbourg, dernier de la lignée, n'avait que très peu de temps à consacrer à sa famille.
Sa mère, affaiblie par la récente mort de son mari, ne le voyait qu'une fois par mois tout au plus et l'héritier s'en réjouissait secrètement.

Victor devait se rendre dans le Comté des Dostoïevski pour des éventuelles négociations concernant sa gestion des finances du château. En effet, il ne pouvait pas gérer toute sa richesse seul. Ses compétences en matière de chiffres étaient plus que limitées, et il préférait se concentrer sur sa carrière politique... Jusqu'à ce qu'il reçoive une invitation de la part de son oncle. Il annula tous ses rendez-vous sur le champ et partit en Allemagne hâtivement.
Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas revu la famille du côté paternel, Victor pensait en fait qu'on l'avait oublié, après l’enterrement du Duc de Habsbourg. Mais il avait enfin l'opportunité de revoir sa chère cousine Alice et son oncle adoré.
Le trajet se fit en cheval, accompagné de toute sa garnison, c'est-à-dire sa femme de chambre, ses deux valets et son cuisinier.

Arrivé aux abords du Duché von Gotha, Victor ressentit un pincement au coeur. Ce château recelait tant de souvenirs heureux... Les meilleurs de son enfance, et de sa vie.

- Je continue seul.

Annoncé comme un ordre, ses accompagnateurs rebroussèrent chemin. Victor avait l'allure d'un prince sur son cheval noir.
Arrivé devant l'immense bâtisse, il confia Chrysanthème à l'écurie et se pressa jusqu'à la porte principale. Un domestique l'accueillit et lui ouvrit directement l'entrée du château. Victor était très connu dans ce lieu.

- Le Maître est dans la bibliothèque, Monsieur.

C'est alors qu'un bruit sourd retentit, il provenait de dessus leurs têtes. Sans même un remerciement, il indiqua d'un bref geste au domestique de rester au rez-de-chaussé. Il commença à monter les escaliers avec sa droiture légendaire, d'un pas pressé.
Arpentant couloirs et passages secrets avec nostalgie, qu'il connaissait du bout des doigts grâce à Mademoiselle la propriétaire, il arriva vite à la hauteur de la bibliothèque.
Victor poussa la porte dans un geste franc... se retrouvant face à un homme aux traits tirés et à la baguette tendue. [>_>]

- Qui vous a perm...

Alice devait lui donner beaucoup de soucis, se dit-il. Car son oncle semblait avoir changer, pas tant physiquement...
Victor observa, sans bouger d'un pouce, la baguette de Ludwig, puis ses yeux verts qui lui rappelaient tant ceux de sa petite cousine. Hors de lui, son oncle se détourna et s'appuya contre sur le dossier d'un siège.

- Pardonne-moi ce spectacle déplaisant, mon garçon...

- Mon oncle, avec tout ce que je vous ai fait subir dans ma jeunesse, je pense pouvoir aisément vous pardonner pour cet éclat...

Sourire encourageant.

- A condition que vous m'en donniez la raison.

Il regarda alors tout autour de lui et trouva presque instantanément l'origine du vacarme.

Mangemort

- Mon oncle, avec tout ce que je vous ai fait subir dans ma jeunesse, je pense pouvoir aisément vous pardonner pour cet éclat...

Un bref rictus détendit un instant les traits crispés de von Gotha. Un instant seulement, car tout ce qu'il lui avait fait "subir", il l'avait fait avec sa fille. Sa fille qu'il ne comprenait plus. Qui se comportait comme une étrangère... Qui s'était éloignée de mois en mois...

- A condition que vous m'en donniez la raison.

Il se tourna vers le jeune de Habsbourg, qui examinait les lieux. Lui et Alice avaient toujours été si proches... Peut-être pourrait-il l'éclairer sur les actes de sa fille, sur ce qu'elle avait dans la tête... Le regard du Duc était un peu perdu, mais la colère faisait toujours trembler ses mains.

- Alice...

Il détourna les yeux, se passant une main sur le visage. Il devait rester calme...

- Alice s'est fait renvoyer de Poudlard.

Von Gotha se pinça l'arrête du nez, s'incitant au calme. Mais conserver son masque de courtoisie désintéressée était toujours plus délicat quand il s'agissait de sa fille. Se sentant incapable d'exposer les raisons de ce renvoi, il désigna d'une main tremblante la lettre froissée, perdue au milieu des débris de la chaise. Victor la ramassa, la défroissant avant de la lire. Le silence n'était pas propice à la réflexion... D'un geste brutal de sa baguette, cédant à son impulsivité, le duc saisit sa cape de voyage.

- Je ne vois pas pourquoi je devrais attendre demain.

Accents furieux. Ton glacial. Il maugréait intérieurement contre les protections de Poudlard qui l'obligeaient à transplaner dans cet immonde village de Pré-au-Lard.

Mangemort

Son oncle était hors de lui, c'en était presque déconcertant pour le jeune homme qui ne l'avait jamais vu ainsi.

- Alice...

Victor resta pendu aux lèvres de son parrain. Une bouffée de chaleur envahit son dos, mais il resta impassible et calme, comme en toute circonstance. Il était rare de voir le jeune homme angoissé.

- Alice s'est fait renvoyer de Poudlard.

L'héritier de Habsbourg lâcha un soupir de soulagement inaudible, même si son coeur restait serré quant à l'état de son oncle. Cet homme avait tout donné à sa fille, après la mort de sa femme, sa tante qu'il avait connu étant petit, trop petit pour se rappeler d'elle et donc faire part de ses souvenirs à Alice, hélas.
Le Duc désigna de sa main tremblotante une lettre légèrement froissée qui gisait au sol. Victor se pressa d'écarter les quelques débris qui l'entouraient et la ramassa en la défroissant brièvement. Après l'avoir parcouru, il se sentit coupable envers elle de n'avoir pas demandé de ses nouvelles... Il était évident qu'elle n'allait pas bien, peut-être que si elle s'était confiée à lui, tout cela ne serait pas arrivé. Il avait bien entendu parler de ce Sheffield, sans jamais avoir eu l'occasion de le rencontrer.
Bien sûr, il ne serait pas difficile de blanchir sa cousine au Magenmagot au vu de la réputation des von Gotha.

- Je ne vois pas pourquoi je devrais attendre demain.

Victor releva la tête brusquement et fixa son oncle qui semblait vraiment prêt à se déplacer jusqu'au château de Poudlard, dans l'état où il se trouvait. Il s'assurait d'attraper la mort, et de Habsbourg ne voulait pas perdre un autre père.

- Ce n'est pas raisonnable mon oncle... La nuit est presque tombée et le voyage sera long.

Dans sa tête, il pensa à l'avenir d'Alice... Elle retournera sûrement à Durmstrang pour terminer ses dernières années d'études, et donc sera de retour en Allemagne, près de lui. L'amour est ingrat.

- Alice doit être terrorisée, certes, mais je pense qu'elle dormira mieux ce soir en pensant ne pas vous inquiéter...

Victor s'était rapproché de son oncle, il reposa délicatement la cape sur le dossier de la chaise.

- Pourquoi ne pas lui écrire un mot, pour la réconforter ?

*Et lui faire part de ma présence dans son château, dans nôtre château.*

Mangemort

- Ce n'est pas raisonnable mon oncle... La nuit est presque tombée et le voyage sera long.

Remarque rationnelle. Débarquer dans cette forteresse à une heure avancée de la nuit n'était absolument pas judicieux. Surtout si ça impliquait de réveiller la moitié de l'école pour emmener Alice... Le déshonneur de ce renvoi était bien assez cuisant comme ça. Autant qu'il ne fasse pas de vagues...

- Alice doit être terrorisée, certes, mais je pense qu'elle dormira mieux ce soir en pensant ne pas vous inquiéter...

Victor saisit sa cape d'entre ses mains, et la reposa sur la chaise. Il le laissa faire. Il n'avait pas un seul instant pensé à l'état dans lequel se trouvait sa fille. Outre les raisons - inconnues - qui l'avaient poussée à attaquer le jeune Marius, elle devait se sentir affreusement coupable, et perdue, face à cette décision. Le duc tira une chaise et s'y assit, perdu lui-même. Elle allait rater la moitié d'une année d'études... Accepterait-elle de se retrouver seule à Gotha, avec un précepteur à son service ?...

- Pourquoi ne pas lui écrire un mot, pour la réconforter ?

Il leva à nouveau les yeux sur son neveu. Un garçon intelligent, qui essayait de gérer au mieux les affaires de sa famille. Il était proche d'Alice. Accepterait-il de sacrifier ses affaires de temps en temps pour lui tenir compagnie ?...

- Ça la rassurerait certainement, en effet...

D'un accio informulé, il attira à eux encrier, plumes et parchemins. Il saisit une plume, avant de fixer sa feuille comme s'il s'agissait d'un gouffre sans fond. C'était bien plus difficile qu'il ne l'aurait cru.

"Chère Alice..."

Blocage. Par où commencer ? Comment dissimuler son amertume, son incompréhension ?... Il lui semblait bien plus simple d'écrire à Marius Sheffield pour avoir les détails de l'histoire, finalement. Ce jeune homme qu'il considérait comme un fils, et que sa propre fille avait voulu tuer... Un instant, il se demanda si ce n'était pas de la jalousie. Peut-être Alice se sentait-elle délaissée à son profit ?... C'était invraisemblable, elle ne connaissait Marius qu'en tant que professeur.

- Je n'y arrive pas, Victor.

Profondément las, il prit son visage entre ses mains. Il était plus calme, mais plus angoissé, aussi. La fureur avait cédé la place à une boule oppressante dans sa poitrine, qui le rendait absolument improductif. Il posa sa plume, et se tourna vers le garçon.

- Peut-être serais-tu plus capable que moi... Sans doute la comprends-tu mieux que moi.

Sa voix dénotait une certaine amertume. D'un nouveau coup de baquette, il fit apparaitre deux verres et une bouteille d'hydromel. Il en servit un à son neveu, et but le sien d'une traite. Le duc ne supportait pas l'incompréhension.

Mangemort

Le duc von Gotha le fixa un long moment, il semblait réfléchir à la proposition du jeune homme et à ce qui semblerait le mieux à faire pour sa fille.

- Ça la rassurerait certainement, en effet...

Sur ces paroles il utilisa sa baguette pour prendre de quoi écrire. Il sembla figé au dessus de la page blanche, qui prônait seulement un "Chère Alice" à peine visible par le jeune héritier.
Celui-ci devina alors que son oncle avait un problème de communication avec sa cousine... Ayant connu Alice dans son enfance, il savait qu'elle était difficile, précoce même. Mais adolescente, elle devait être infernale. A qui la faute ? Il ne le savait que trop bien. Lui non plus n'avait pas eu de mère, mais Alice avait la joie d'avoir un père aimant, au moins.

- Je n'y arrive pas, Victor.

L'attitude désemparée de l'homme toucha son neveu, qui s'assit à ses côtés, sans pouvoir lui donner du soutien à l'aide d'un geste affectif. En effet, Victor n'avait jamais vraiment été sentimental envers ses aînés, en partie à cause de son père qui lui avait créé une sorte de barrière face au monde adulte...
Il se contenta donc de fixer son oncle avec intensité et compassion.

- Peut-être serais-tu plus capable que moi... Sans doute la comprends-tu mieux que moi.

Le jeune de Habsbourg acquiesça sans grande conviction, peut-être parce qu'il avait remarqué une certaine amertume dans la voix de son parrain, et donc par pure politesse...
Après avoir bu une bonne gorgée d'hydromel bien fermenté- il avait oublié à quel point les alcools abrités par les von Gotha étaient exquis et réputés- il trempa la plume dans l'encre noire puis accoucha ses premiers mots sur le papier avec des yeux concentrés.

A vrai dire, la lettre pouvait facilement être achevée dans les plus brefs délais... Victor ne connaissait que trop bien Alice- peut-être moins à présent- et savait exactement ce qu'il voulait lui faire parvenir. Mais il s'acquitta tout de même à la simulation de quelques moments de réflexion, afin de ne pas attirer les soupçons du père sur sa brillante capacité à correspondre avec sa fille. Ces temps d'arrêts lui permirent aussi d'organiser sa lettre au mieux afin qu'elle soit claire et concise.

Victor venait de terminer, il tendit le parchemin à son oncle sans même se relire. Qualité première d'un Habsbourg : savoir se faire confiance.

"Chère cousine...

C'est dans de bien piètres conditions que nous devons organiser nos retrouvailles. Après tout ce temps sans nouvelles, je te dois des excuses... Hélas, je crois savoir que tu en dois aussi à ton père qui meurt d’inquiétude... Tu dois absolument savoir que nous te soutenons, peu importe les actes regrettables que tu as pu réaliser à Poudlard.
Nous t'attendons à bras ouverts en Allemagne, mais ça ne veut pas dire que nous cautionnons tes agissements (même si tu avais sûrement une bonne raison pour vouloir tuer cet homme), une explication détaillée sera nécessaire et bienfaisante pour ton père, et moi-même...
Avec espérance d'un rapide rétablissement et toute notre affection,

Ton cousin préféré."

- Il est difficile de cerner une jeune fille mon oncle... Mais je pense qu'Alice est forte, et va surmonter facilement cette impasse.

Après tout, à son âge, il tuait déjà de sang-froid des dizaines de créatures maléfiques aux côtés de son oncle et était promis à une femme de 7 ans son aînée... Combinée à l'influence de von Gotha au Magenmagot, sa cousine ne risquait rien, mis à part peut-être un sermon...
Victor toucha alors la petite croix qui pendait autour de son cou et se promit intérieurement de dédier toutes ses prières à sa petite cousine.

Mangemort

Victor acquiesça. Il était de ses personnes sur qui l'on pouvait compter, et le duc se félicita d'avoir contribué à son excellente éducation. Il se mit à la tâche. Il avait l'air de chercher ses mots, ce qui était assez peu étonnant au vu de la nouvelle dont ils venaient d'être accablés... Il ne s'agissait pas d'effrayer davantage sa fille, certes. Ni de la pousser à d'autres actes inconsidérés... Si elle avait bien hérité d'un trait de caractère des von Gotha, c'était bien de leur impulsivité.

Après avoir noirci une page, le jeune de Habsbourg lui tendit la missive, comme pour avoir son avis, ce qu'il apprécia - et il songea avec amertume qu'une famille sans secrets était bien plus forte qu'une autre, mais comment aurait-il pu se confier à Alice, qui n'était encore qu'une enfant innocente ?... Enfin, telle était la vision qu'il avait d'elle, jusqu'à ce soir... Il posa les yeux sur le parchemin, et fut quelque peu rassuré de voir que son neveu ne comprenait pas plus que lui les agissement de sa fille... Il ne savait plus quoi faire, et présageait que la nuit serait très longue, jusqu'au moment où il irait la chercher...

- Il est difficile de cerner une jeune fille mon oncle... Mais je pense qu'Alice est forte, et va surmonter facilement cette impasse.

Le duc leva son regard égaré sur Victor. Alice avait certes la force de son rang, de son sang, de son nom, mais elle restait une adolescente de 16 ans, hémophile et visiblement perdue. Il sentit le noeud d'angoisse se resserrer en songeant à la détresse dans laquelle elle était probablement abandonnée, seule - ou presque - dans cette école hostile. Il pensa presque à voix haute, totalement désemparé.

- ... Mais comment a-t-elle pu en venir à ça... Ce n'est qu'une enfant !

... Une enfant studieuse et réfléchie. Il se passa une main sur le visage et se resservit un verre, comme si l'hydromel lui permettrait de se calmer.

- Envoyons lui cette lettre. La nuit va être longue, pour elle comme pour nous, je pense...

Il fronça les sourcils, un peu contrarié. Depuis quelques temps, il devait se servir d'un oiseau dont il n'était pas sûr de la fiabilité, le sien ayant mystérieusement disparu après une missive envoyée à Lucifer Mogg... Il soupçonnait d'ailleurs ce traitre de s'en être servi à son tour, ce qu'il ne s'expliquait pas, en revanche, c'est pourquoi l'oiseau n'était pas revenu après sa mort prématurée. D'un geste de la baguette, il fit appeler son secrétaire. A cette heure avancée, oui, c'est un luxe qu'il pouvait s'offrir... L'homme arriva, se retenant a priori de dévoiler sa crainte. Von Gotha lui tendit la lettre d'un geste violent.

- Pour ma fille, à Poudlard.

L'homme s'inclina, partant sans demander son reste. Le regard du duc se perdit à nouveau dans le liquide ambré. Il ne voulait pas la perdre. Surtout pas.

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