Eden était fatiguée de ses camarades, vraiment ils étaient trop bruyants ! Elle qui détestait le bruit plus que toute autre chose était d'une humeur légèrement massacrante. [Euphémisme du siècle ! ]
A cause de leurs babillages elle n'avait pas réussi à se concentrer sur son devoir d'Histoire de la magie. Elle qui aimait avoir de l'avance dans ses devoirs se retrouvait en retard ! Enfin c'est surtout qu'elle avait prévu de ne rien faire le lendemain soir et qu'elle se retrouvait dans l'obligation de bousiller une soirée pour finir se fichu devoir ! Elle était énervée et cela se voyait, ses yeux jetaient des éclairs à quiconque la rencontrait.

Se calmant au fur à mesure du trajet jusqu'au dortoir des filles de 6ème année, Eden laissa son esprit vagabonder. Elle pensait à sa scolarité à Poudlard, elle avait de bons résultats qui la rendait fière, elle pourrait certainement faire le métier qu'elle souhaitait tant. Travailler au département des mystères ou encore dans la création de nouveaux sortilèges la tentait énormément, cela devait être passionnant ! Penser à Poudlard, l'a fit penser à ses relations avec les autres élèves de sa maison. Un pli amère se forma sur ses lèvres. [Ils me mettent presque tous de côté, sauf Violette ...]
Son ascendance moldu n'aidait pas, ils l'a méprisaient pour son sang et elle ne les supportait pas pour leur bêtise. [Incapable de réfléchir de manière censée ! Leur étroitesse d'esprit mènerait les sorciers à leur perte.]

Elle avait bien une amie, enfin ce qui s'en rapprochait le plus. Elle s'appelait Violette, elle avait toujours du mal à définir leur relation étrange. Amie mais pas tout à fait ... Peut être que leur relation ne pouvait tout simplement pas entrer dans une case bien défini ? [Un mot me viens souvent pour décrire notre amitié : ÉTRANGE] Cela faisait un moment qu'elles ne c'étaient pas parlées, leurs conversations manquait à Eden. Elle savait pertinemment qu'elle ne faisait rien pour s'approcher de Violette, trop fière peut être ? Ou tout simplement n'y avait elle pas pensée, se serait probable après tout la jeune femme se perdant facilement dans ses livres ...

C'est donc une Eden mélancolique qui ouvrit la porte du dortoir. Et quelle fût sa surprise quand la porte à peine ouverte, elle tomba sur le visage souriant de l'objet de ses pensées.

- Bonsoir Violette, j'ai loupée quelque chose ? Pourquoi se sourire démesuré ?

Eden avait finit sa phrase légèrement moqueuse mais d'une voix bien plus amical qu'avec n'importe qui d'autre. Une esquisse de sourire pouvait être aperçu sur son visage et ses yeux brillaient de joie. Il était étrange pour une jeune femme aussi froide et distante avec les autres de la voir se comporter joyeusement avec Violette.

- Bonsoir Violette, j'ai loupée quelque chose ? Pourquoi se sourire démesuré ?
Ah, cet air froid et hautain, cette voix moqueuse qui caractérisaient si bien Eden ! Cette amitié qui s’y ressentait cependant, uniquement lorsqu’elle parlait à Violette ! Vraiment, rien n’avait changé, ni dans leur attitude, ni dans le courant de complicité et de compréhension qui semblait naitre entre les deux jeunes filles lorsqu’elles se trouvaient ensemble, si bien qu’on aurait pu facilement croire que seules quelques heures s’étaient écoulées depuis la dernière fois qu’elles avaient bavarder joyeusement.
-Tu m’as manquée, sourit Violette.

Elle se leva, et, d’un pas hésitant, se dirigea vers Eden. Elle le prit brièvement dans ses bras, s’efforçant d’exprimer, dans cette simple étreinte, toute l’affection qu’elle lui portait. Elle marmonna d'une voix sourde qu'elle avouait l'avoir un peu négligée, ces derniers temps, puis se recula, un peu gênée. Elle n’avait guère l’habitude de montrer ses émotions, et encore moins de faire de ces effusions affectives qu’elle considérait comme pitoyables. Se rasseyant sur son lit, d’une manière bien plus distinguée et élégante que cinq minutes auparavant, elle tapote la place à ses côtés, invitant Eden à l’imiter.

-Tu… vas bien ?
*Tu n’imagines même pas tout ce que j’ai à te raconter…*

Eden regarda Violette attendant de toute évidence une réponse claire à sa question. Son attitude était moqueuse, c'est vrai mais elle ne se retenait pas avec Violette. Elle savait que son amie ne le prendrait pas mal, c'était leur façon de communiquer à toutes les deux. [2 asocial en pleine communication ... Risible] Il était aisé de distinguer la lueur amusée dans son regard.

-Tu m’as manquée, sourit Violette.

Eden sourit légèrement elle aussi, la jeune femme lui avait manqué tout autant même si elle ne l'avouerait jamais à voix haute. Violette se leva d'un pas hésitant et se dirigea vers Eden. Elle l'a prit dans les bras soudainement et l'a relâchant presque aussitôt. Ni l'une ni l'autre n'était très à l'aise avec ce genre de marque d'affection ... Violette se recula gênée et Eden n'était pas mieux. Bien que le geste en lui même l'a touchait, elle ne su pas trop quoi dire sans les mettre toutes les deux dans l’embarra. Elle s’abstint du moindre commentaire, ne voulant pas rendre cet élan d'affection plus gênant encore.

Violette se rassit sur son lit et tapota la place à ses côtés, pour qu'Eden la rejoigne. Le moment de gêne passé, Eden s'assit à côté de son amie.

-Tu… vas bien ? questionna Violette.

Eden réfléchit à la question sérieusement, sachant pertinemment que Violette ne se contenterait pas d'une simple formule de politesse. Si elle avait posé la question c'est qu'elle voulait une réponse sincère. Eden hésita puis soupira de défaite. [Pourquoi cette question hein ?] Son visage n'exprimait pas grand chose comme à son habitude.

- Je pourrais aller mieux. Comme tu le sais mon statut de Sang de Bourbe ne me vaut pas vraiment la sympathie des autres Serpentard. [Euphémisme ...] Eden parlait d'une voix monocorde même si une pointe de regret, ou bien de tristesse pouvait être perçu. Elle n'aimait pas les gens de manière générale, mais les moqueries [Insultes plutôt oui !] ainsi que le mépris de ses pairs mettait son morale à rude épreuve ...

- J'ai parfois du mal à faire abstraction de tout ça, mais bon je survivrais ! Ajouta Eden d'un ton moqueur. Elle avait l'habitude après tout même chez les moldus elle était méprisée et détestée à cause de sa sociabilité inexistante. [Heureusement que Maëliss et Lilith sont là ...] Décidant de mettre fin à cet excès de pathétisme écœurant elle reprit la parole, un léger sourire aux lèves.

- Et toi tu vas bien ?

Un léger sourire s’étira sur les lèvres d’Eden, et Violette comprit sans problème aucun le message silencieux que lui faisait passer la jeune fille. Elle lui avait manquée, elle aussi. Sans doute était-elle toujours exclue par les autres Serpentard. Stupides sangs-purs boursouflés d’importance à leur personne et de suffisance à l’égard de ceux qu’ils considéraient comme étant de sang souillés. Préjugés idiots.

Eden sembla aussi embarrassée que Violette par l’élan d’affection inattendue dont elle venait de faire preuve, elle se garda bien de prononcer une seule parole, de peur, surement, d’accentuer la gêne que toutes deux ressentaient. Le silence s’éternisa, le malaise qui s’était installé se dissipa enfin, et la sorcière vient prendre place aux côtés de son amie. La voix de la rouquine retentit dans le dortoir encore désert à cette heure là, à l’exception bien sur des deux jeunes filles, et Eden prit quelques instants avant de lui répondre. Elle la connaissait à présent si bien, à présent, qu’elle devait se douter que si Violette lui avait demandé si elle allait bien, ce n’était pas simplement pour paraitre polie, mais parce qu’elle voulait une réponse franche. Un soupir plus tard, le visage toujours aussi dénué d’expression, Eden prit la parole, d’une vois qu’elle tentait de rendre monocorde. Quiconque ne la connaissait pas s’y serait fait prendre, mais Violette perçut parfaitement le soupçon de tristesse qui y perçait. Elle fronça les sourcils, et son sourire s’évanouit tandis que chacun des mots de son amie pénétraient dans son cerveau.

- Je pourrais aller mieux. Comme tu le sais mon statut de Sang de Bourbe ne me vaut pas vraiment la sympathie des autres Serpentard.

Ainsi, Violette avait bien deviné. Elle avait beau apprécier la plupart des autres élèves de sa maison, elle ne put s’empêcher de ressentir une haine si intense qu’elle en devenait palpable en entendant ses pensées se confirmer. Pour qui se prenaient-ils, à se sentir supérieurs aux autres, sous prétexte que leur sang était « propre » ? Et puis qu’ils ne se fassent pas d’illusion, il était de notoriété publique que les véritables sangs-purs se faisaient de plus en plus rares. Combien de personnes, à Poudlard, pouvaient se vanter de n’avoir aucun Moldu parmi ses ancêtres ? Très peu, en vérité. Ce qui ne les rendait que plus pitoyables, puisqu’ils paraissaient en avoir honte et voulaient le cacher aux autres, par tous les moyens possibles et imaginables.

- J'ai parfois du mal à faire abstraction de tout ça, mais bon je survivrais !
- Laisse-les parler, Eden. Tu sais qu’ils valent bien moins que toi. Ignore-les, tout simplement, ne laisses-plus leurs insultes te détruire le moral.

Tout était dit, en peu de phrases. Violette avait toujours méprisé ceux qui estimaient nécessaires de faire de longues logorrhées soporifiques pour exprimer ce qui pouvait facilement être dit en seulement quelques mots. Ils parlaient, parlaient, sans même donner l’impression de se rendre compte que leur interlocuteur se fichait pertinemment de toutes les digressions dont ils agrémentaient leur paroles. Ou alors, peut-être que seule Violette trouvait ces parenthèses sans aucun intérêt, mais que les autres, eux, s’y intéressaient. Qu’importe, de toute manière, avec Eden, elles en venaient toujours très rapidement au fait.

-Et toi tu vas bien ?
Raclement de gorge. Oui, elle allait bien. Sur certains points. Un peu moins sur d'autres. Mais par où commencer ? Avant le bal de Noël, déjà, les deux sorcières n’avaient pas pris les temps de bavarder. Et il s’était passé tellement de choses, depuis…
-Hé bien... Je ne vais ni très bien, ni très mal. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, déclara-t-elle calmement. Enfin, disons que l’invasion des Mangemorts lors du bal et l’attitude de Susan m’ont empêchée de profiter vraiment des bons moments que j’ai connus, ces dernières semaines.

Puis elle se tut. Tentait-elle d’organiser ses pensées pour les exprimer clairement à son amie, ou hésitait-elle simplement à continuer, elle-même n’en savait trop rien. Un nouveau silence s’installa. Dehors, le vent soufflait avec force sur les carreaux, répandant son haleine glacée sur tout le parc. Bien que la température dans le dortoir soit plutôt agréable, Violette ne put réprimer un violent frisson en imaginant le froid polaire qui devait régner à l’extérieur. Vraiment, elle n’aimait pas l’hiver. Il faisait froid, on y avait sans cesse le nez qui coulait, et toute la nature semblait morte. C’était vraiment, aux yeux de la Serpentard, une saison déprimante.

Des gloussements s’élevèrent soudain dans l’escalier, et Violette laissa échapper un grognement. Les imbéciles qui allaient rejoindre le dortoir ne pouvait pas attendre encore un peu, et laisser les deux jeunes filles tranquilles ? C’était ces deux idiotes de Gemma Thompson et de Leanne Abercrombie qui arrivaient, en se racontant d’une voix niaise qui s’accordait parfaitement avec leur intellect leurs dernières frasques amoureuses. Palpitant, vraiment. Leur lançant un regard mauvais à leur entrée, irritée d’avoir été dérangée, Violette vit avec satisfaction Gemma Thompson poser un index tordu sur sa bouche, pour intimer le silence au dindon qui lui servait d’amie. Les deux crétines allèrent chuchoter dans le coin du dortoir où se trouvaient leurs lits, afin de continuer à babiller sans déranger Eden et Violette. Son agacement s’envola, et, après avoir poussé un petit soupir, la rouquine se tourna vers son amie, le visage plus grave qu’au début de la conversation, et lança dans un murmure inaudible pour les deux sottes :
-Mais toi, comment tu le vis, tout ça ? Enfin, je veux dire, tout le monde sait que les sorciers d’ascendance Moldue sont les cibles des Mangemorts, et donc…

Elle s’interrompit brusquement, horrifiée par les pensées qui lui venaient à l’esprit. Le peur l’oppressait à nouveau, mais ce soir là, ce n’était pour elle, qu’elle s’inquiétait, mais pour Eden. Elle craignait tant qu’il lui arrive quelque chose.

Après sa tentative ratée pour ne rien laisser paraitre, Eden sourit aux paroles de son amie.

- Laisse-les parler, Eden. Tu sais qu’ils valent bien moins que toi. Ignore-les, tout simplement, ne laisses-plus leurs insultes te détruire le moral.

Elle avait dit le strict minimum comme à son habitude. Eden adorait ça ! Violette était reposante, vraiment, elle disait les choses clairement sans tourner autour du pot pendant des heures pour en venir au même résultat ... Elle n'avait d'ailleurs pas tort, mais avec les derniers événements Eden avait plus de mal à supporter les insultes et le mépris des autres. Elle était plus mordante et froide qu'habituellement. Tentant peut être en vain de cacher ses faiblesses et surtout ses secrets. Eden demanda finalement à Violette si elle allait bien elle aussi, attendant bien évidemment une réponse tout aussi sincère que la sienne.

Elle entendit Violette se racler la gorge, tout n'allait pas bien alors. Ou tout du moins tout n'aillait pas comme Violette le voudrait. Elle devait avoir pas mal de choses à lui dire depuis le temps qu'elles ne c'étaient pas parlées. Ça datait d'avant les événements du bal de Noël, toutes les deux s'étaient éloignées sans même s'en rendre réellement compte.

-Hé bien... Je ne vais ni très bien, ni très mal. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, déclara calmement Violette. Eden leva les yeux au ciel devant une telle évidence. Son amie avait parfois des réflexions douteuses ... C'est peut être pour ça qu'elle l'appréciait autant d'ailleurs. Enfin, disons que l’invasion des Mangemorts lors du bal et l’attitude de Susan m’ont empêchée de profiter vraiment des bons moments que j’ai connus,
ces dernières semaines.

Elle s'arrêta là, Eden savait vaguement ce qui c'était passé avec Susan. Pour être honnête elle n'avait jamais apprécié la jeune fille. Cela pouvait paraitre cruel et égoïste mais elle se fichait pas mal cette Susan. [En plus d'être froide, sarcastique et j'en passe il faut que je sois possessive ...]
Maintenant qu'elle y pensait elle ne se rappelait pas avoir parler de l'invasion des mangemorts avec Violette, à vrai dire elle n'était pas présente lors du bal. Eden détestant au plus haut point le bruit s'était isolé dans un recoin du château pour être au calme. [Heureusement finalement ...]
Eden attendait toujours que Violette continue mais elle respectait le silence de son amie, sachant qu'elle avait besoin de temps pour organiser ses pensées voir même pour décider qu'elle en avait dit assez. Un vent glacial soufflait sur les carreaux, Eden dirigea son regard vers l'unique fenêtre de la pièce. Elle adorait l’hiver et le froid pénétrant à cette époque de l'année, elle savait que sur ce point elle et Violette s'opposait. Petite déjà elle adorait courir dans la neige ou rester des heures dehors dans un froid glacial jusqu'à avoir les lèvres bleues. La bagarre que menait tous ces animaux, toutes ces plantes la captivait, une vrai bataille pour la survit où seul les plus forts restaient en vie...

Des gloussements plus que désagréables se firent entendre, Eden grimaça et Violette laissa echapper un grognement. Eden reconnaitrait le rire désagréables des deux dindes leurs servant de camarade de chambre entre mille. Un très beau mélange entre le gloussement d'une dinde et celui d'une hyène asthmatique. Elle leva les yeux au ciel agacée par ces deux pimbêches, Gemma Thompson et Leanne Abercrombie. Ces deux pathétiques excuses d'êtres humains se racontaient dans un joyeux tintamarre leurs dernières tentatives de séduction. [Pathétique, inintéressant et risible.]
Violette leur adressa un regard mauvais à peine entrée dans la pièce, connaissant Violette, Eden savait qu'elle était prodigieusement agacée d'être dérangée. D'ailleurs elle ne fût pas la seule à remarquer l'état avancé d'agacement de Violette. Thompson s'en rendit compte elle aussi et intima à son boursouf de compagnie de se taire. Elles s'installèrent dans leur partie du dortoir chuchotant à voix basse de choses futiles et inintéressantes. [Comme elles en fait.]

Violette poussa un petit soupir, la tension qu'elle avait quand les deux idiotes étaient entrée c'était de toute évidence envolée. Violette se tourna vers Eden le visage inquiet.

-Mais toi, comment tu le vis, tout ça ? Enfin, je veux dire, tout le monde sait que les sorciers d’ascendance Moldue sont les cibles des Mangemorts, et donc… Elle avait parlé d'un ton à peine audible pour que les deux crétines ne puissent entendre mais l’inquiétude de la rouquine était tout de même palpable.

Eden regarda son amie avec un léger sourire, touchée par son inquiètude. Eden réfléchit donc, que répondre ? Elle ne savait pas vraiment, c'est de sa voix monocorde habituelle qu'elle reprit la parole. Veillant toujours à parler assez bas pour ne pas être entendu des deux idiotes.

- Je le vis aussi bien que je peux Violette. Elle fixa son regard dans celui de la rouquine. Je ne suis pas rassurée de vivre au milieu de personnes capables de me poignarder dans le dos. Mais je ne me fait pas vraiment de soucis pour moi, je suis capable de me défendre. Elle haussa les épaules, tant de nonchalance était troublant. Je suis bien plus inquiète pour ma famille. Je ... Elle hésita, un silence puis elle reprit glaciale. Ils croient que parce que mon sang est impur je suis faible, ils se trompent. Qu'ils touchent à un seul cheveux des gens qui comptent pour moi et ils verront qui je suis vraiment. La haine transparaissait dans la voix d'Eden, brûlante et effrayante... [Ils mourront si ils osent !]
Cet élan de haine traversa Eden comme un courant d'air, il disparut presque aussitôt. Ce rendant compte de son excès de colère, ses joues chauffèrent légèrement de gêne. C'était plutôt rare de la voir aussi gênée, voir inconcevable pour certains.

Un sourire discret sur son visage, Eden ne répondit pas immédiatement à la question de Violette. Ce qui aurait pu être un silence agréable était troublé par les piaillements insupportables des deux idiotes. Heureusement, Eden le rompit rapidement, de son habituelle voix monocorde, ce qui retint la rouquine d’aller leur arracher la langue. Ce n’était qu’un frêle chuchotement, puisqu’Eden veillait elle aussi à ne pas se faire entendre des deux crétines, mais Violette l’entendit distinctement :

- Je le vis aussi bien que je peux Violette.
Mmh, en voilà, une réponse précise. Mais il est vrai que peut-être Eden n’y avait pas vraiment réfléchis, ou n’avait pas voulu y réfléchir. Ou alors, elle réorganisait simplement ses pensées, et répondrait à Violette dans quelques courts instants. En effet, planta ses yeux dans le regard sombre de son amie, elle reprit bientôt la parole :

-Je ne suis pas rassurée de vivre au milieu de personnes capables de me poignarder dans le dos. Mais je ne me fait pas vraiment de soucis pour moi, je suis capable de me défendre.

Un petit haussement d’épaules, l’air de dire que toute cette histoire lui passait au dessus de la tête.

-Je suis bien plus inquiète pour ma famille. Je ...

Petite hésitation, bref silence, puis la voix aussi coupante qu’une épée bien affutée d’Eden reprit :

-Ils croient que parce que mon sang est impur je suis faible, ils se trompent. Qu'ils touchent à un seul cheveu des gens qui comptent pour moi et ils verront qui je suis vraiment.

Un courant de haine brulant, angoissant, presque palpable, transparaissait dans les paroles de la jeune fille. Jamais Violette ne l’avait encore vu dans cet état. Elle fixa son amie, se demandant si elle allait se calmer rapidement, et, à son grand soulagement, ce fut le cas. Le sang afflua aux joues d’Eden, tant elle était embarrassée par cette violente colère qui s’était emparée d’elle.

-Je n’en doute pas Eden…

Que répondre d’autre ? C’était la première fois que Violette ne savait que dire. Il ne lui venait en tête que de superbes évidences que même le plus idiot des Scrouts à Pétard aurait pu exprimer. Vraiment, elle en serait presque à croire que Gemma Thompson et Leanne Abercrombie finissait par déteindre sur elle.

-Mais tu ne te mettras pas inutilement en danger, n’est-ce pas ? Je ne sais pas à qui j’en voudrais le plus, s’il t’arrivait quelque chose. Surtout…

*Que je me sentirais coupable de ne pas avoir pu t'aider, sachant qu’au fond, je cours beaucoup moins de risque que toi*

-… Qu’avec ma fâcheuse habitude à me mêler de ce qui ne me regarde pas, je ne pourrais pas m’empêcher de vouloir t’aider, et couarde et maladroite comme je suis, je risque d’être plus un poids qu’un soutien, pour toi…

Eden ne savait pas trop ce qui lui avait prit, elle n'avait pas l'habitude de se laisser aller ses sentiments aussi facilement. Ses nerfs lâchaient peut être un peu, elle savait que Violette avait eu peur. Elle avait pu le voir dans les yeux de la rouquine.

-Je n’en doute pas Eden… répondit finalement Violette, Eden regarda son amie en haussant un sourcil légèrement moqueur devant la stupidité d'une telle affirmation. Violette ne devait vraiment pas savoir quoi répondre pour exprimer une évidence pareille.

-Mais tu ne te mettras pas inutilement en danger, n’est-ce pas ? Je ne sais pas à qui j’en voudrais le plus, s’il t’arrivait quelque chose. Surtout… La rouquine hésita et Eden se raidit. Non elle ne se mettrait pas en danger, enfin pas intentionnellement elle était une serpentard après tout ... [Foutage de gueule oui ! Tu serais bien capable d'agir comme le dernier des griffondor !]

-… Qu’avec ma fâcheuse habitude à me mêler de ce qui ne me regarde pas, je ne pourrais pas m’empêcher de vouloir t’aider, et couarde et maladroite comme je suis, je risque d’être plus un poids qu’un soutien, pour toi… Eden grimaça légèrement, il était vrai que son amie n'était pas très courageuse et que ses tentatives pour l'aider se solderaient par des échecs. Malgré ces intentions plus que louable, Violette était plutôt maladroite. [Euphémisme]

Oh elle appréciait Violette plus que quiconque dans cette école mais l'apprécier n'empêchait pas à Eden de voir ses défauts et ses qualités comme ils étaient. Tout comme Violette s'accomodait de l'absence de compassion, d'empathie et de l'esprit maladivement sarcastique d'Eden... La brune se demandait souvent comment Violette arrivait à la supporter, elle parlait peu et quand elle ouvrait la bouche c'était rarement autre chose que des sarcasmes qui en sortait.

- Je sais très bien que tu es une couarde et d'une maladresse vraiment désespérante. [Le tact et moi ça fait deux...] Mais tu es malgré tout mon ... Eden hésita elle réalisait qu'en réalité elles ne s'étaient jamais dit à voix haute qu'elles étaient amies.

- mon amie ou quelque chose qui y ressemble en tout cas. [Comment essayer de se rattraper quand c'est impossible ... Pathétique] Ton soutien moral me sera déjà d'une grande aide, à force de tout garder pour moi j'ai du mal à contrôler mes émotions. Bien qu'il en coutait à Eden d'avouer ses faiblesses à voix haute, elle pensait que cela était nécessaire. J'ai la certitude que tu ne me laissera jamais seule, aussi idiote que puisse paraitre cette affirmation, c'est ce que je ressens. Eden avait les sourcils légèrement froncés devant cette affirmation, elle le pensait réellement en plus. Et puis tu n'est pas impotente non plus, si ? [quelle délicatesse ...]

Eden affichait une moue légèrement moqueuse, qui se transforma rapidement en une grimace discrète. Violette devina sans problème que ce rictus signifiait que la Serpentard était en total accord avec elle sur l’embarras que représenterait sa gaucherie maladive.

- Je sais très bien que tu es une couardise et d'une maladresse vraiment désespérante.
Venant de quiconque d’autre, Violette l’aurait peut-être mal pris, mais malgré le manque de diplomatie, les paroles d’Eden ne la blessèrent pas le moins du monde. C’était comme ça, les deux jeunes filles ne mâchaient pas leurs mots quand elles étaient ensemble, et faisaient preuve d’une réelle franchise entre elles, quitte à parfois risquer de se vexer. Mais justement, sans doute parce qu’elles étaient pareilles, cela n’arrivait jamais, car elle comprenait parfaitement que ce n’était pas le but de leur interlocutrice, et qu’elle ne parvenait simplement pas à faire preuve de tact.

-Mais tu es malgré tout mon ...
Que signifiait cette petite hésitation ? Eden cherchait-elle ses mots, ou alors n’osait-elle pas dire à voix haute ce qu’elle pensait ?

-… mon amie ou quelque chose qui y ressemble en tout cas.
Violette se rendit compte que c’était la première fois, depuis qu’elles se connaissaient, que l’une d’elles tentait de donner un nom au lien indéfinissable qui les unissait. Qu’elles ne l’aient encore jamais fait parce qu’elles estimaient que c’était inutile, ou parce qu’elle ne savait pas le nommer, elle ne le savait pas, et, après tout, qu’importe ?

-Ton soutien moral me sera déjà d'une grande aide, à force de tout garder pour moi j'ai du mal à contrôler mes émotions. J'ai la certitude que tu ne me laisseras jamais seule, aussi idiote que puisse paraitre cette affirmation, c'est ce que je ressens.
*Bienvenue dans le monde des gens normaux, empli d’un mièvrisme écœurant… Ouais, enfin comme si j’avais fait mieux, moi, toute à l’heure.*
Mais même si la manière de le dire était quelque peu mièvre, Violette ne pouvait qu'être touchée par les paroles d'Eden, et la confiance qu'elle avait en elle.

Eden avait les sourcils froncés devant cette affirmation, comme si elle aussi se demandait comment diantre elle pouvait oser prononcer de pareilles phrases. Ce n’était pas son habitude –heureusement- et elle devait vraiment tenir à dévoiler le fond de sa pensée pour en arriver à de telles extrémités.
- Et puis tu n'es pas impotente non plus, si ?
Sourire. La question manquait singulièrement de délicatesse, soit, mais il est vrai qu'on pouvait se la poser...
-Pour l’instant, non … J’ai encore tout mes membres…

Soupir. Il se faisait tard, et elle venait de se rendre compte qu’elle n’avait pas encore commencé son travail scolaire. D’accord, elle ne comptait pas se rendre à tous ses cours –et surtout pas en Défense Contre les Forces du Mal- du lendemain, mais tout de même.
-Bon, Eden, je suis désolée, il faut que je paraisse sérieuse et que je travaille un peu… Excuse-moi, je vais te laisser. Ça m’a fait vraiment plaisir de te reparler…

Elle se leva, et se dirigea vers les escaliers, afin d’aller travailler au calme de la salle commune. Comme elle allait quitter le dortoir, elle se ravisa, et se retourna vers la Serpentard :
-Et surtout, n’oublies pas, fais moi la promesse de ne jamais, jamais te mettre en danger…

-Pour l’instant, non … J’ai encore tout mes membres… répondit Violette, Eden avait une lueur amusé dans le regard. Violette, elle soupira.

-Bon, Eden, je suis désolée, il faut que je paraisse sérieuse et que je travaille un peu… Excuse-moi, je vais te laisser. Ça m’a fait vraiment plaisir de te reparler… Eden sourit légèrement en hochant la tête, elle ne ressentait pas le besoin de répondre. Après tout elle avait dit assez de niaiseries pour une année entière ce soir. Elle regarda la rouquine se lever et se diriger vers les escaliers. Elle allait quitter le dortoir mais finalement se retourna et fixa son regard dans celui d'Eden.

-Et surtout, n’oublies pas, fais moi la promesse de ne jamais, jamais te mettre en danger…

Eden ancra son regard dans celui de Violette, son visage avait repris son impassibilité coutumière. Il n'y avait vraiment qu'avec Violette qu'elle laissait tomber le masque. Enfin une partie du masque... Elle prit le temps avant de répondre, réfléchissant à un moyen de ne pas promettre une telle chose. Elle savait ne pas pouvoir tenir cette promesse, pas avec ce qui passait dans le monde sorcier ces derniers temps. Pas avec les menaces qui pesaient sur sa famille, il ne faisait pas bon d'être née moldue. Heureusement qu'elle n'avait jamais donné ses coordonnées à qui que ce soit ...

- Jamais, si cela n'est pas nécessaire. Il y avait une note de finalité dans sa voix, elle ne promettrait pas plus. Elle savait très bien que ce n'est pas exactement la promesse qu'attendait Violette. Mais après tout la rouquine était la mieux placée pour savoir qu'elle ne lui aurait jamais cédée plus que ce qu'elle venait de promettre. Le regard d'Eden était inflexible, elle ne changerait pas d'avis que cela plaise à Violette ou non. Bon courage pour ton travail, se moqua Eden, elle se doutait que Violette n'avait pas encore travailler. La rouquine n'aimait pas vraiment ça, Eden, elle prenait toujours de l'avance elle pouvait donc passer ses soirées tranquilles. Bien souvent elle disparaissait dans un recoin du château et ne réapparaissait qu'au moment du repas.