Château de plaisance en périphérie de Gotha - attention aux sortilèges repousse-moldus renforcés.

Mangemort

Ambiance tout à fait singulière... D'une autre époque. Plantons le décor : un "petit salon", dans les tons vert et noir, typique des hôtels particuliers de l'ère romantique du XIXe. Ludwig, Duc von Gotha, tranquillement installé dans un fauteuil victorien, un verre de whisky-pur-feu de 24 ans d'âge en main. Fidèle à lui même, vêtu d'un costume classique, ses intenses yeux verts observant sa fille, à l'autre bout de la pièce, penchée sur un impressionnant piano à queue... Sa fille qu'il ne reconnait plus. Qu'il a pu tirer de Poudlard un petit week-end, suite à une lettre de l'infirmière de l'école. "Une charmante vieille dame bien trop inquiète", selon Alice. Cependant... Sa fille avait perdu un poids considérable, depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Durmstrang lui manquait-il ? A moins que ce garçon... Ce roturier... quel était son nom, déjà ? Sacha [XD] ? C'était d'un commun... Non, sa chère fille ne pouvait pas se morfondre pour ce type. C'était si loin, déjà... Que pouvait-il se passer dans sa tête ?

Von Gotha bu une gorgée, se donnant ainsi une contenance, et jeta un coup d'oeil à l'horloge massive située dans un coin de l'immense pièce. Si Katherin était ponctuelle, elle serait là dans quelques instants...

Un bruit provenant apparemment du vestibule lui arracha un sourire. Elle était à l'heure.

- Alice, trésor... Après le thé, je vais avoir à parler politique un moment avec notre invitée. Je ne te laisserais pas seule longtemps...

La jeune fille acquiesça, faisant taire l'instrument, et se tourna vers son père à qui elle adressa un sourire candide, tandis qu'un domestique zélé et discret ouvrait la porte sur Katherin Davidson...

Invité

Katherin transplana juste devant la porte de la demeure du Duc Von Gotha. Aa cape sombre virvoltait au gré du vent et, des flocons de neige qui se mêlaient dans sa chevelure égalemment sombre. Elle gravit les quelques marches qui menaient à la grande porte d'entrée et, sortant un main d'en dessous de sa cape, elle s'emparra du heurtoir magnifiquement forgé et frappa avec à la porte. Elle n'attendit que très peu de temps, un domestique vint lui ouvrir, après l'avoir indentifié à travers le judas. Elle fut agréablement surprise de ne pas avoir affaire à un elfe de maison. Le serviteur était surement un cracmolle, le duc avait dû avoir la magnanimité de le receuillir et de lui offrir un travail. Katherin avait toujours considéré le duc comme un grand homme, en plus d'être séduisant.
Le domestique la conduisit dans un vestibule magnifiquement décoré et referma la porte. La jeune femme se dévêtit de sa cape sur laquelle quelques flocons de neige fondaient, révélant une chemise de mousseline noire. Sa tenue laissait deviner ses divers tatouages et un corset égalemment noir mettant en valeur ses courbes voluptueuses. Elle avait choisit avec soin sa tenue, elle venait certes, pour parler de l'organisation des mangemorts mais elle pourrait bien aussi faire une toute autre activité.
Le domestique, qui n'osait pas lever les yeux vers Katherin ouvrit une deuxième porte en la priant de le suivre, celle-ci ouvrait apparemment sur le salon, et, sur le duc...
Elle eu un léger frisson en le voyant apparaître dans l'embrasure de la porte. Il dégageait un charme auquel Katherin était comme fascinée et attirée.

- Bien le bonjour, monsieur, s'exclama-t-elle, enjouée.
Et, bien le bonjour aussi, mademoiselle, ajouta-t-elle en voyant la fille du duc en arrière-plan, assise devant un piano.
Magnifique instrument qu'est le piano, commenta-t-elle en regardant les yeux verts de Von Gotha, moi je suis plutôt douée en flûte.
Mais nous ne sommes pas là pour parler de musique de chambre n'est-ce pas ? Reprit-elle avec un petit gloussement, après une légère pause.
[Pardon, j'étais obligée, Jeanne-Sophie m'inspire...xD]
D'ailleurs, le sujet sur lequel nous devons nous entretenir necessite, peut-être un peu plus...d'intimité ?

Mangemort

Retour forcé.
Alice adorait littéralement son père, certes. Ils avaient si longtemps été enfermé dans une sorte de bulle, au sein de ce même château... Leur relation père-fille était absolument fusionnelle, intense.
Etait.
Trop longtemps victime d'un complexe d'Oedipe non résolu, Alice était plus perdue que jamais... Un autre homme que son père guidait désormais sa vie, un homme qui avait pris une importance telle que c'en était douloureux... Les choses semblaient avoir pris un tournant définitif.

Penchée sur le piano à queue du salon de musique, la jeune fille sentait le regard calculateur de son père peser sur elle. Il sentait ce changement, elle l'avait bien deviné, et il ne le comprenait pas. Le pire était de savoir ce changement inavouable... Créant une énième faille entre son père et elle. Le confier signifierait un nouveau changement d'école - pour ne pas dire un retrait définitif de tout établissement - et la disparition totale de Lucifer, de sa vie, dans le meilleur des cas - du monde vivant, dans le pire. Quelle que soit la solution choisie, elle n'en aurait jamais connaissance... Le sort d'un autre, qui n'avait jamais eu la moindre importance à ses yeux, ne lui avait jamais été révélé, malgré ses questions. Comment s'appelait-il, déjà ?

*Quelle importance ? Je ne me souvient même pas de son visage... Il n'y a que Lui. Tu n'oses même pas penser son nom devant ton père ? Mon père est plein de ressources que j'ignore. Tu n'as plus confiance en lui ? Plus totalement... Il semble me cacher tellement de choses.*

Nouvelle partition, Schubert, Trio opus 100. Approprié. Se laisser guider par les notes lancinantes, troubler volontairement son propre regard par un amoncellement de sonorités douloureuses. Se faire du mal devient une jouissance à force... Surtout quand tout y est sujet. La musique, tout d'abord, si dangereuse... Sa porte close, à Poudlard. Sa photo, ses messages, soigneusement rangés et dissimulés aux regards curieux...

*Ou plus simplement ta mémoire, n'est-ce pas ?...*

... Effectivement. Elle n'avait même plus besoin de fermer les yeux pour voir son visage, cet unique sourire sincère qu'elle lui avait jamais vu porter aux lèvres... Et parfois, sans prévenir, des sensations comme le contact de ses mains froides ou de ses lèvres sur les siennes revenaient la hanter... Frissonnement.

Un bruit de pas caractéristique résonna derrière la porte et Alice se força à s'arracher à ses pensées douloureuses. Paraitre normale, devant l'invité que son père allait recevoir... Faire résonner encore quelques accords blessants avant qu'on ne l'invite à entrer.

- Alice, trésor... Après le thé, je vais avoir à parler politique avec notre invitée. Je ne te laisserais pas seule longtemps...

*Si tu savais, papa... Je me passerais bien de ce thé également, pour ne pas dire de ma présence ici. Pour te morfondre devant une porte qui restera fatalement fermée ?...*

La jeune fille acquiesça néanmoins, refermant le clavier du piano, avant de se tourner vers son père, se composant un sourire chargé d'innocence absolument feint. La porte s'ouvrit finalement sur une femme très jeune, vêtue de manière assez provocante, et dont l'aura semblait familière à Alice, sans qu'elle ne puisse se l'expliquer. Relevant le menton avec l'arrogance tenue de son rang, elle haussa un sourcil perplexe en direction de la nouvelle venue.

- Bien le bonjour, monsieur...

*Cette voix...*

Le regard d'Alice se figea, tandis qu'elle identifiait peu à peu l'hôte de son paternel.

- ... Et, bien le bonjour aussi, mademoiselle. Magnifique instrument qu'est le piano, moi je suis plutôt douée en flûte.

La jeune femme fixait son père comme s'il s'était agit d'un mets particulièrement raffiné. Rancunière, Alice retint un sourire en coin moqueur tandis que la Mangemort dont elle avait oublié le prénom émit un gloussement typiquement féminin...

*De quelle flûte parles-tu, très chère ?...*

- ... Mais nous ne sommes pas là pour parler de musique de chambre, n'est-ce pas ? D'ailleurs, le sujet sur lequel nous devons nous entretenir nécessite peut-être un peu plus... d'intimité ?

Les mots à double sens semblaient avoir été volontairement choisis, et Alice ne put contenir plus longtemps son rictus ironique.
Imperturbable, son père lui indiqua une table d'ébène ouvragée où trônait une théière de porcelaine anglaise d'où se dégageaient des effluves délicates de thé russe, son sourire le plus courtois aux lèvres.

- Sommes-nous si pressés ? Je croyais que les britanniques savaient apprécier le tea time...

Lançant un regard bienveillant à sa fille, le Duc entrepris de la présenter officiellement à la jeune mage noire.

- Ma chère Katherin, je vous présente mon bien le plus précieux - ma fille, Alice. Trésor, voici Katherin Davidson, qui partage certaines affaires avec moi, en Grande-Bretagne.

Reprenant un sourire normal, mais le regard réfrigérant, Alice adressa un bref signe de tête arrogant à Katherin. Un geste qui pouvait signifier "Je suis toujours là.", "Tu ne m'effrayes pas.", "Vous avez tenté de m'humilier, mais je vous reste supérieure... Toujours.".

Elle se leva, tandis que son père tirait son siège à Katherin, et prit place face à elle. Une provocation ? Il y avait sans doute de cela, mais pas seulement... Il y avait une part certaine de fascination, de sombre et inconsciente attirance, que le champ de bataille qui lui tenait lieu d'émotions n'identifia pas immédiatement. Elle jeta un coup d'oeil sur son bras tatoué... Mouvante, la marque des ténèbres était clairement identifiable. Contrairement à Celui qui la hantait, la jeune femme assumait totalement sa place...

La porte se rouvrit, lui faisant détourner la tête par réflexe. Le même domestique qui avait conduit leur invitée jusqu'ici portait un petit plateau, sur lequel était posé un petit mot qu'il présenta à son père, l'interrompant dans ses mondanités.

- J'ai toujours apprécié les coutumes anglaises. Je les trouve particulièrement distinguées... Le tea time, par exemple...

Le domestique sembla rapetisser sous le regard noir du Duc, qui se saisit néanmoins du morceau de papier, qu'il parcourut rapidement du regard.

- Je vous prie de m'excuser, très chères, dit-il en se levant, vous ne serez pas longtemps privées de ma compagnie.

Suite à quoi il s'inclina courtoisement, son sourire toujours greffé au visage, avant de se diriger vers la porte, laissant sa fille et Katherin en tête-à-tête. Alice se permit de reprendre son air arrogant. Elle était sur ses terres, donc intouchable. Elle toisa la jeune femme quelques instants, avant de prendre la parole sur un ton blasé, où l'on sentait une pointe de mépris.

- La politique... J'avoue être surprise. Vous me sembliez pourtant une adepte du bourrinage, lorsque nous nous sommes officieusement rencontrées.

Les cicatrices que lui avait laissé le Feudeymon de la jeune femme semblèrent s'irriter, tandis qu'Alice la fixait de cet air froid et supérieur qui lui était tellement habituel. Parfaitement inconsciente, elle se moquait de la réaction de son interlocutrice. Celle-ci lui avait semblé proche de Sheffield, et cela était suffisant pour s'accorder une vengeance indirecte, n'est-ce pas ?

Invité

- Sommes-nous si pressés ? Je croyais que les britanniques savaient apprécier le tea time...,répondit le duc lui offrant un sourire aimable.
Il lui indiqua un peu plus loin un table de bois sombre magnifiquement scluptée, sur laquelle reposait un service à thé dont la porcelaine était ornementée de motifs floraux.
Ma chère Katherin, reprit-il, le terme "chère" ravit la jeune femme qui attendit la suite de sa phrase, je vous présente mon bien le plus précieux - ma fille, Alice. Trésor, voici Katherin Davidson, qui partage certaines affaires avec moi, en Grande-Bretagne.

Une once de deception traversa le visage de Katherin, elle se fichait bien de la gamine arrogante que le duc avait pour fille. Elle se souvint de l'affront que celle-ci avait fait à Sheffield, et par la même occasion aux mangemorts, lors de la soirée du bal de Noël qui s'était déroulée à Poudlard. Katherin la divisagea un instant, sa particularité aux yeux était fascinante, surement la seule chose qu'il était chez elle. Elle devait avoir le tempéramment capricieux et arrogant de tous les enfants des nobles et riches sorciers...C'était du gachis que le duc Von Gotha s'encombre d'elle, elle devait sans aucun doute lui rappeler son ancienne femme. Oui, "du gachis", c'était le mot.
Le duc tira un siège à Katherin qui y prit place. Il avait les habitudes du parfait gentleman brittanique, le charme allemand en plus. D'ailleurs on ressentait parfois, un accent de son pays d'origine, au dessus de l'anglais qu'il parlait. La jeune femme ne se retrouva pas, à son grand dâmne, en face du duc, mais de "son bien le plus precieux". Une sorte de combat visuel débuta alors entre les deux jeunes femmes. Les yeux d'Alice tombèrent alors sur l'avant-bras gauche de la femme tatouée, un léger sourire en coin naquit sur son visage. A présent, l'adolescente arrogante savait à qui elle avait à faire, elles s'étaient certes déjà rencontrées mais Katherin doutait qu'elle s'en souvienne vu tout les Imperium qu'elle avait reçu de la part de Sheffield...Leur échange visuel se stoppa lorsque le serviteur qui l'avait accueillie réapparu dans la pièce. L'adolescente le regarda arriver mais Katherin, elle ne la lâcha pas du regard.

- J'ai toujours apprécié les coutumes anglaises. Je les trouve particulièrement distinguées... Le tea time, par exemple...

Il s'interrompit pour lire le papier que le domestique lui avait apporté. La mage noire lanca un regard un peu perdu à celui-ci.

- Je vous prie de m'excuser, très chères, vous ne serez pas longtemps privées de ma compagnie, s'excusa-t-il avec son habituel sourire aimable qu'il devait conserver dans toutes les situations. Après les avoir saluées, il se dirigea vers la porte, suivi de son domestique qui marchait derrière lui, tel un vulgaire elfe de maison.
Une fois son père partit, Alice n'éhista pas à reprendre le visage arrogant que Katherin avait rencontré quelques semaines auparavant. Ce fut à son tour de la dévisager tandis que Katherin portait à ses lèvres une tasse d'un thé aux aromes fruitées.

- La politique..., dit l'adolescente brisant enfin le silence qui s'était installé. J'avoue être surprise. Vous me sembliez pourtant une adepte du bourrinage, lorsque nous nous sommes officieusement rencontrées.

Katherin éclata de son rire si singulier face à cette parole. Elle ne pouvait nier qu'elle était plutôt impulsive lorsqu'il s'agissait d'une attaque mais de là à recevoir ce qui semblait être des réprimandes de la part d'une gamine...Katherin s'était trompée sur un point tout de même, l'adolescente se souvenait de leur rencontre. Elle reposa sa tasse sur la table et croisa ses bras, qu'elle appuya sur la table.

- Tout dépend de ce que vous appelez "politique" chère enfant. Votre père semble ratifier les même idées que celles que je défends, alors, il me semble tout naturel que je m'associe à lui pour ce qu'on pourrait appeler des "affaires de grandes personnes", répondit Katherin, la traitant volontairement avec conscendance.

[Pardon, j'étais pas trop inspirée T_T.]

Mangemort

La réaction de la mage noire ne se fit pas attendre : elle éclata d'un rire angoissant, sans joie et pourtant jubilatoire... Fascinant. Le regard d'Alice perdit quelque peu de sa froideur, tandis qu'elle se remémorait ses propres accès d'hilarité hystérique aux moments les plus inappropriés - et le regard sceptique et généralement contrarié que Lucifer lui accordait dans ces moments-là. Lui faisait-elle penser à sa collègue ? Croisant ses bras sur la table, cette dernière entrepris de lui fournir une explication, s'adressant à elle comme si elle était une enfant de huit ans hypersensible - ou attardée.

- Tout dépend de ce que vous appelez "politique" chère enfant. Votre père semble ratifier les mêmes idées que celles que je défends, alors, il me semble tout naturel que je m'associe à lui pour ce qu'on pourrait appeler des "affaires de grandes personnes".

Alice ricana. Comptait-elle se débarrasser d'elle en la traitant comme une enfant ? Elle ferait mieux de ne pas oublier qu'un mot d'Alice à son père pouvait anéantir la moindre négociation...

*Mais Il est dans son camps. Est-ce si important, après tout ? Il a préféré faire cavalier seul, tu ne devrais donc plus te soucier de Lui... Je ne veux pas le perdre davantage...*

Un détail de la tirade de la Mangemort avait toutefois attiré son attention. L'emploi de la première personne du singulier, alors qu'elle était censée représenter un groupe... Alice vrilla son regard vairon dans les yeux noirs de Katherin, un vague rictus amusé aux lèvres.

- Libre à vous de me sous-estimer, très chère.

Pause théâtrale, gorgée de thé du bout des lèvres, comme un honneur à la bonne éducation.

- Cependant... Vous parlez en votre nom. Je pensais pourtant que vous faisiez partie de cette secte britannique d'encagoulés... Et que vous veniez de leur part.

Alice détailla minutieusement la tenue provocante de la mage noire. La jeune femme avait un physique absolument parfait dont elle semblait clairement vouloir tirer avantage... Nouveau ricanement, sourire en coin moqueur.

- ... A moins que ces "affaires de grandes personnes" ne soient pas celles auxquelles je pensais en premier lieu. Mais dans ce second cas, je ne pense pas que... Comment disiez-vous ? Ah oui, que mon père "ratifie les mêmes idées que celles que vous défendez"...

Elle allait loin. Elle s'en moquait. Depuis qu'Il l'avait laissée au pied de cet escalier, plus rien n'avait la moindre importance, et tout ce que pouvait représenter la jeune femme assise en face d'elle lui sortait par les yeux. Cependant...

*... elle Lui est liée, par cette marque qu'ils arborent tous, par leurs actes. L'aurait-elle vu ?... Question peu judicieuse. Je sais bien... Mais je donnerais n'importe quoi pour le revoir.*

Disparition du monde qui l'entourait. Autotorture psychologique. Absorbée par ses pensées tournant en rond, le regard d'Alice se perdit brutalement, lui donnant une étrange expression neutre...

Invité

- Libre à vous de me sous-estimer, très chère, répondit Von Gotha fille de son ton supérieur et atrocement exaspérant. Pour qui se prenait-elle ? La « sous-estimer » ! Après tout ce n’était qu’une gamine de seize ans en quoi pouvait-elle être dangereuse ?
Katherin eut en réponse le même sourire moqueur que son interlocutrice, bien que, le sien soit légèrement plus effrayant.

- Cependant..., reprit l’adolescente. Vous parlez en votre nom. Je pensais pourtant que vous faisiez partie de cette secte britannique d'encagoulés... Et que vous veniez de leur part.

Nouvel éclat de rire pour Katherin. La façon dont une enfant ignorant presque tout des mangemorts pouvaient les considérer n’était que fortement risible. Katherin ne venait pas vraiment de leur part, elle venait certes pour en parler, mais personne ne l’y avait envoyé. D’ailleurs, qui aurait pu le faire ? Qui aurait eu l’audace de Mogg pour diriger les mangemorts ? Son neveu ? Non. Sans son cher oncle celui-ci était perdu, il ne savait plus quoi faire. Si il restait ainsi, il pourrait bientôt devenir le larbin de Sheffield. Le larbin d’un larbin… L’idée était amusante.

- ... A moins que ces "affaires de grandes personnes" ne soient pas celles auxquelles je pensais en premier lieu. Mais dans ce second cas, je ne pense pas que... Comment disiez-vous ? Ah oui, que mon père "ratifie les mêmes idées que celles que vous défendez"...

Cette théorie amusa encore plus Katherin, bien qu’elle ne soit pas totalement fausse. Elle avait raison sur un point, l’adolescente était encombrante. Et que faire pour s’en débarrasser… ? Le meurtre était une solution attirante et facile, mais la mort de son « trésor », mettrait le duc dans le même état déplorable que Mogg junior, ou pis encore.
La jeune femme essaya de se souvenir des techniques employées par sa mère pour la faire taire lorsqu’elle posait des questions au sujet de ses agissements pour le moins suspects…Tout lui révéler ? Alice avait l’air d’être une fille intelligente et avec des principes conforment à ceux des mangemorts, elle comprendrait. Mais qu’en penserai son père… ? Katherin pourrait aussi lui mentir, mais ceci impliquerai peut-être une suite d’évènements indésirables…
Elle opta alors pour la première proposition, elle ignora les dernières paroles et suppositions sous-entendues de la fille Von Gotha et, posant son menton sur ses mains jointes, elle entreprit de lui répondre.

- Je pense que vous n’êtes pas sans savoir que les mangemorts –Elle avait volontairement choisis d’employé ce terme cru qui n’avait peut-être jamais résonné dans ce salon- traversent une certaine période de « troubles »…

Elle s’arrêta un instant, une nouvelle idée lui était venue à l’esprit.

- ...A moins que votre père ne vous ait rien dit ? Je sais qu’il est très protecteur, d’ailleurs, durant la dernière attaque à Poudlard il a justement chargé Sheffield de vous protéger. Ce qu’il a fait, mais de façon très maladroite ! Si seulement vous auriez pu vous défendre et le forcer à vous respecter comme il respecterai l’un des notre...

Katherin refit une pause à la fin de cette tirade, elle avait parlé du même ton que précédemment, traitant toujours Alice avec condescendance, bien que ses propos soient d’un ordre tout autre.

-…Tout ça parce que vous ne portez pas ce petit tatouage à votre avant-bras…Tatouage que, j’en suis sure, vous sauriez honorer, finit-elle avec un faux air peiné tout en tournant son thé avec sa cuillère, tenue du bout des doigts.
Elle était satisfaite de ses paroles, si l’adolescente était aussi fière qu’elle le laissait paraître, elle voulait sûrement se venger de Sheffield, qui avait osé l’humilier en lui infligeant l’Imperium. Quel était le but de ses paroles ? Déclancher un caprice. Pas un caprice éphémère et matériel, non. Un caprice dont son père était en mesure de remédier, un caprice qui serait tout naturel chez l’adolescente, le caprice de vouloir rejoindre le rang des mangemorts.

Mangemort

La Mangemort semblait impossible à énerver... Alice y aurait prit grand plaisir, pourtant. Seulement, ses paroles ne semblaient déclencher en elle qu'une sorte d'amusement démesuré. Impassible, malgré sa contrariété à ce sujet, Alice observait les réactions de Davidson, feignant l'ennui que lui procurait cette fausse mondanité forcée... Après quelques instants de réflexion où elle ne se départit pas de son sourire cynique, elle posa finalement son menton sur ses mains jointes, ayant vraisemblablement choisit la répartie adéquate... Qui ne fut pas le moins du monde celle à laquelle Alice s'attendait.

- Je pense que vous n'êtes pas sans savoir que les Mangemorts traversent une certaine période de trouble...

La jeune fille haussa un sourcil interrogatif, troublant un instant son expression blasée. Non, elle ne savait rien de tout cela, et pour cause : ce n'était pas un sujet qu'elle abordait avec son père surprotecteur, la mère de Kayla ne lui en disait pas plus qu'à elle, et cela faisait plusieurs semaine qu'elle n'avait pas vu son unique contact Mangemort... Lui. Qui de toute manière éludait d'un sarcasme à chaque fois qu'elle abordait le sujet...

*Ne t'égare pas, reste attentive, elle n'a pas fini...*

S'efforçant de ne pas avoir l'air trop intéressé, Alice reporta son attention sur la mage noire.

- A moins que votre père ne vous ait rien dit ?...

*Tu es trop transparente, ma fille... Reprends le contrôle ! Trop tard pour ce point, à présent.*

- ... Je sais qu'il est très protecteur, d'ailleurs, durant la dernière attaque à Poudlard il a justement chargé Sheffield de vous protéger...

Alice ne put retenir un ricanement assez hystérique. Sheffield était chargé de la protéger ? Si elle avait su, elle aurait fourni une description détaillée de l'échec de la mission secondaire de cet immonde cafard à son père... Solution vengeresse ratée. Tant pis...

- ...Ce qu'il a fait, mais de façon très maladroite ! Si seulement vous auriez pu vous défendre et le forcer à vous respecter comme il respecterait l'un des nôtres...

Voilà qu'elle s'adressait de nouveau à elle comme à une enfant sous-douée. Seulement, elle ne semblait pas encore en avoir fini, ce qui retint Alice de lui jeter un regard profondément méprisant... Si elle tenait un moyen, un infime moyen de faire payer à Sheffield ne serait-ce que le quart de l'humiliation et de la douleur qu'il lui avait infligé... Une bouffée de haine froide lui parcourait le dos. Elle ne voulait pas seulement lui faire payer... Elle voulait l'anéantir.

Katherin retourna à son thé, une expression de tristesse greffée sur le visage - qui chez elle était assez peu convaincante.

- ... Tout ça parce que vous ne portez pas ce petit tatouage à votre avant-bras... Tatouage que, j'en suis sûre, vous sauriez honorer...

Une lueur fascinée éclaira le regard d'Alice, qui réfléchissait à toute vitesse à la proposition sous-entendue de la Mangemort. Rejoindre les encagoulés ne l'intéressait pas en soi. Si elle approuvait la plupart de leurs idéaux, être une sorte d'elfe au service d'une cause était assez incompatible avec son individualisme... Seulement voilà : il s'agissait du moyen le plus rapide et le plus aisé pour atteindre cet infâme parvenu de Sheffield. Et parmi leurs rangs, il y avait cet Autre... Cet Autre qui se faisait tout aussi invisible que son "ami de longue date", cet Autre qui ne croyait peut-être plus à cette cause depuis qu'il avait découvert un peu trop tardivement une certaine lettre, mais à laquelle il restait dévoué, par un contrat à vie, gravé en noir sur sa peau... Alice fixait le bras de Davidson d'un air songeur. Elle n'était pas sûre de vouloir réfléchir à la conséquence, à la portée de cet acte...

- J'ai du mal à comprendre pourquoi l'on marque encore... Prononça la fille Von Gotha d'un ton fasciné. La chute du Seigneur des Ténèbres aurait pourtant du mettre fin à cette pratique...

Sourcils froncés dans une expression perplexe qu'elle ne cherchait plus à dissimuler, Alice remuait son thé sans lâcher du regard le bras de la jeune femme. Pour l'heure, elle était le seul intermédiaire qu'elle avait avec le groupuscule de mages noirs britanniques, et son père n'allait sans doute pas les faire attendre en tête à tête indéfiniment... Si elle avait l'occasion de saisir des renseignements, elle devait le faire vite.

*Ne t'avances pas, surtout... Ne promets rien. Je veux juste savoir ce qui se trame... Savoir dans quelle situation Il se trouve. Et je dois avoir toutes les cartes en main si je veux détruire Sheffield. Crois-tu vraiment pouvoir faire quoi que ce soit contre lui ?... Je ne crois rien, je désire, seulement.*

De sombres projets naissaient dans son esprit dépravé, sous forme de scénarii sanglants. Relevant brutalement des yeux décidés sur Katherin, Alice s'adressa à elle d'un ton légèrement pressant et autoritaire.

- Soyez claire, je vous prie. Qu'implique cette marque ?

Invité

- J'ai du mal à comprendre pourquoi l'on marque encore…La chute du Seigneur des Ténèbres aurait pourtant du mettre fin à cette pratique.

Katherin leva vivement les yeux vers Von Gotha fille qui, elle, regardait, comme captivé l’avant bras de la mangemort. La marque des ténèbres, encerclé par d’autres tatouages moins compromettants, se mouvait. Comme lors des deux règnes de Lord Voldemort. Règnes arrêtés par une seule et même personne. Par un gamin.
Mais, même sans le seigneur des ténèbres, cette marque restait un symbole, le symbole de révolutionnaires, plus forts de jour en jour, qui voulurent changer le monde de la Magie. Sortir les sorciers de leur soumission face aux moldus. Oui, les sorciers étaient et sont soumis aux moldus. Pourquoi restait et vivre dans l’anonymat alors qu’un seul d’entre eux et plus fort qu’une dizaine de moldus ? Pourquoi ne pas inverser les rôles… ?« Parce que le Ministère a les veines souillées par ce sang impur qu’est le sang des moldus. »
Quelques hommes, quelques sorciers, quelques chefs l’avaient compris. Grindelwald fut l’un des premiers mais il échoua face à ce sorcier sénile défenseur des nés-moldus qu’était Dumbledore. Et le deuxième, plus fort que le précédent, réussi à remettre le Ministère sur le droit chemin et à contrôler Poudlard pour qu’on inculque aux élèves les valeurs et le respect du sang. Un deuxième « homme », un deuxième échec…
Mais, si l’on comparait les deux histoires de ces deux grands révolutionnaires, une de leurs erreurs –Peut-être la plus incontestée- revenait à la surface. Ils avaient agis seuls. Entourés d’un groupe, les Mangemorts pour l’un, certes mais tout de même seuls. Avait-il écouté un quelconque conseil ? Jamais.
La nouvelle « génération » de Mangemorts ne referait pas les erreurs de ses pairs, quel quelles soient.
Et puis, il y avait cette autre prophétie…Un Empereur ? Un sauveur ? Qu’importe son nom, un nouveau dirigeant devait venir. Reprendre en mains les Mangemorts, qui avaient perdu leur maître provisoire dans des circonstances plutôt houleuses, lors de la dernière bataille.

- Soyez claire, je vous prie. Qu'implique cette marque ? Demanda Alice en sortant du demi envoûtement que lui provoquait la contemplation de la marque.
Katherin leva les yeux vers ceux vairons de l’adolescente. L’expression de la jeune femme était neutre face à une question telle que celle-ci, non pas qu’elle ne sache pas quoi répondre mais parce que, en premier lieu, elle ne s’attendait pas à ce que la jeune fille soit aussi réceptive à ses précédentes et, en second lieu, sa réponse pouvait être…compromettante ? Pour l’instant, Katherin n’avait que survolé le sujet des Mangemorts et de la marque des ténèbres, en disant qu’ils « traversaient une période de trouble», elle n’avait rien décrit de la situation actuelle à Von Gotha fille. Que penserait le Duc si Katherin en venait à entre dans les détails de cette confrérie ?
…Il n’était pas non plus obligé de savoir que ce sujet fut abordé lors de son absence. Il était parti en laissant « son trésor » seul avec Katherin, c’était à ses risques et périls.

- Cette marque, miss Von Gotha, implique tout, répondit lentement Katherin avec un ton calme, presque en susurrant, captivée par ses propres propos.
Si vous n’êtes vraiment qu’une enfant arrogante et irrespectueuse, comme vous le laissez paraître, elle ne signifiera pour vous, rien de plus qu’un tatouage superflu... Mais, si vous êtes au dessus de cette description, elle peut symboliser beaucoup plus. Tellement plus. Ce n’est pas qu’une sorte d’indication qui présente l’appartenance au groupuscule des Mangemorts, c’est aussi une marque qui nous rappelle à tous moment ce que nous défendons, les idées que nous prohibons, les personnes que nous proscrivons.
L’avoir est un honneur, la porter un signe de puissance, la montrer provoque la crainte, la renier provoque la mort…
Ce n’est pas seulement l’emblème du regretté Seigneur des Ténèbres, vous savez, c’est l’emblème de l’espoir d’un monde plus juste pour les sorciers. C’est l’emblème de la gloire magique, et l’emblème de la servitude moldue. Les Mangemorts prescrivent tout cela, et bien plus encore.
Vous n’étiez pas encore là pour voir comment était le monde lors du règne de Lord Voldemort mais, si vous aviez pu voir comment il changeait, dans le bon sens. Les nés-moldus n’avaient plus la place qu’ils n’auraient jamais du avoir, de même pour les hybrides, et les moldus… Ah ! Ceux-ci commençaient enfin à être dominés.
Voilà ce qu’implique cette marque, conclut Katherin en reprenant les termes de l’adolescente, elle implique un passé glorieux qu’il faut honorer et des idéaux qu’il faut défendre.

Elle avait déclaré tout cela d’un ton très pondéré et ne pouvait pas être plus claire, le symbolise de cette marque était plutôt vague en vérité. Ce n’était pas, comme tout le monde croient, que le symbole d’un homme.

Mangemort

L’expression neutre, la Mangemort semblait réfléchir, probablement à sa réponse, mais il était impossible à Alice de deviner son état d’esprit à ce moment précis. Elle pouvait tout aussi bien être agacée que gênée (bien que cette éventualité soit peu probable) et la jeune fille ne pouvait qu’attendre qu’elle se décide à parler. Ou au moins à faire quelque chose. Impatiente, Alice ne la lâchait pas des yeux…

- Cette marque, miss Von Gotha, implique tout.

Sa voix dénotait une réelle fascination, indiquant à Alice quel genre de fidèle se trouvait face à elle : la fidèle fervente, sans doute prête à mourir pour une cause à laquelle elle attacherait plus de valeur qu’à sa propre vie…

*Intéressant… Tu as le même genre de comportement lorsqu’il s’agit de Lui… J’aurais préféré être dévouée à une cause qu’à un homme.*

- Si vous n’êtes vraiment qu’une enfant arrogante et irrespectueuse, comme vous le laissez paraître, elle ne signifiera pour vous, rien de plus qu’un tatouage superflu... Mais, si vous êtes au dessus de cette description, elle peut symboliser beaucoup plus. Tellement plus. Ce n’est pas qu’une sorte d’indication qui présente l’appartenance au groupuscule des Mangemorts, c’est aussi une marque qui nous rappelle à tous moment ce que nous défendons, les idées que nous prohibons, les personnes que nous proscrivons.

*Et les raisons qui t’ont poussée à la porter, aussi ? Elle me rapprocherait de Lui…*

Son rythme cardiaque s’accéléra un peu, en songeant qu’elle serait marquée comme Son égale, qu’elle souffrirait avec Lui, et que, quelque part, elle partagerait Son fardeau… Des impressions que même Son éloignement forcé ne pourrait lui enlever. Ses mains tremblèrent un peu en pensant à la raison qui avait provoqué cet éloignement, à cet homme abhorré… Alice ne s’attarda pas sur la doctrine du groupuscule, en effet, depuis sa prime enfance, déjà, elle en partageait les idées…

- L’avoir est un honneur, la porter un signe de puissance, la montrer provoque la crainte, la renier provoque la mort…

*Je n’en serais honorée que quand j’aurais réussi à anéantir Sheffield. N’oublie pas les conséquences, Alice… Es-tu prête à t’impliquer activement parmi eux dans le seul but de détruire cet homme ? Le sort d’inconnus au sang souillé m’indiffère totalement. Et ce n’est pas comme si j’étais consciente de mes actes, n’est-ce pas ? Ai-je déjà ressenti de la culpabilité après m’être montrée mauvaise envers les autres ?... Il ne s’agissait pas de tuer. Tu oublies Sacha. Je ne donne pas cher de son intégrité physique à l’heure qu’il est, et bien qu’il soit sang-pur, savoir qu’il peut se trouver cent pieds sous terre par ma faute m’indiffère totalement.*

Cependant, Davidson n’avait pas fini sa tirade, et Alice resta pendue à ses lèvres, tandis qu’une sorte d’admiration mêlée de fascination et de jalousie à l’égard de cette femme commençait à naître en elle. Oui, de jalousie, car elle suivait ses propres choix sans dépendre de qui que ce soit. Car elle n’était pas perdue et savait ce qu’elle voulait, était sûre de ses croyances…

- Ce n’est pas seulement l’emblème du regretté Seigneur des Ténèbres, vous savez, c’est l’emblème de l’espoir d’un monde plus juste pour les sorciers. C’est l’emblème de la gloire magique, et l’emblème de la servitude moldue. Les Mangemorts prescrivent tout cela, et bien plus encore.
Vous n’étiez pas encore là pour voir comment était le monde lors du règne de Lord Voldemort mais, si vous aviez pu voir comment il changeait, dans le bon sens. Les nés-moldus n’avaient plus la place qu’ils n’auraient jamais du avoir, de même pour les hybrides, et les moldus… Ah ! Ceux-ci commençaient enfin à être dominés.

La jeune femme parvint à transmettre sa nostalgie dans le cœur d’Alice. Evidemment qu’elle aussi rêvait de ce monde utopique… Utopique ? Si les Mangemorts redevenaient peu à peu actifs, peut-être était-ce parce que l’espoir renaissait…

*Je ne pensais pas participer à ce combat, toutefois. J’ai été élevée en observatrice… Pense à tes actes, Alice. Même à petite échelle au sein de Poudlard, tu le mènes déjà, ce combat… Tu n’es pas aussi fragile que le laisse croire ton père surprotecteur… Je t’interdis de t’en prendre à mon père. Et pourtant… Crois-tu qu’il approuverait le choix de Lucifer ?...*

Son visage s’assombrit, et elle fixa sa petite cuillère d’un œil mauvais, comme si elle s’était montrée insultante à son égard. Bien sûr qu’il ne l’approuverait pas…

- Voilà ce qu’implique cette marque, elle implique un passé glorieux qu’il faut honorer et des idéaux qu’il faut défendre.

Alice releva les yeux sur la Mangemort, ne cherchant même plus à dissimuler les combats internes qui la ravageaient. Lucifer, Sheffield, son père, la gloire du monde sorcier, la dévotion à vie à des idéaux… Une très légère part d’elle, tout juste perceptible, luttait contre son implication dans le mouvement. C’étaient plutôt les différentes raisons de son implication qui s’acharnaient en elle… Elle resta quelques instants silencieuse, son regard perdu posé sur la jeune femme… Elle était désormais son seul lien avec le groupuscule. Etait-elle fiable ?... Après tout, son père la recevait…

*Mais elle reste une proche de Sheffield et de Lucifer, de par ses activités… Prudence, Alice… Essaye de gagner sa confiance, peut-être ?... Mais ne mentionne rien tant que tu n’es pas sûre de sa fiabilité. Rien n’indique qu’elle souhaite t’aider…*

- Bien sûr, nous partageons les mêmes idéaux, très chère… Vous avez certainement une idée du supplice subi à Poudlard… Côtoyer ces sang-de-bourbes en permanence…

Son esprit s’attarda vers Battistelli, et un frisson de dégoût secoua ses épaules. Un bruit de voix semblait provenir du hall. Son père qui, sans aucun doute, n’allait pas tarder à les rejoindre… Elle reporta avec une certaine détresse son regard fasciné sur la Mangemort. Elle devait s’en faire une alliée, à tout prix. Elle ne savait plus rien de l’univers de Lucifer depuis que celui-ci gardait sa porte close…

- Je suis peut-être arrogante et irrespectueuse, certes. Mais j’ai conscience de ma supériorité, d’où mon comportement. Cette supériorité que vous partagez, par votre sang et vos actes... Et ces idéaux légitimes que vous défendez avec acharnement, je ne peux que les approuver silencieusement, tant que je suis seule… Et c’est extrêmement frustrant.

Un éclat de voix lui fit à nouveau tourner la tête vers la porte du salon. Non, son père n’aimait pas être dérangé, et d’ici peu, l’importun sera mis à la porte… Le regard presque suppliant, Alice pressa la Mangemort de ses dernières questions :

- Croyez-vous sincèrement que j’ai ma place au sein de vos rangs ? Comment les rejoint-on ? Je refuse de rester une simple observatrice, je vous en prie, guidez-moi…

Une lueur évoquant à la fois le désespoir et la dévotion semblait briller dans son regard vairon. Il fallait que Katherin Davidson lui offre son aide et son appui…

Invité

Von Gotha fille avait écouté attentivement le discours de Katherin avait récité, dans une sorte de transe du à l’adoration qu’elle portait aux mangemorts, leurs actes et leur programme quasiment chimérique. Mais justement, chimérique, il le devenait de moins en moins. Tous les jours de nouvelles recrues rentraient dans le cercle des mages noirs, ils ne recevaient pas la marque tout de suite, ils devaient d’abord faire leurs preuves, mais la plupart d’entre eux les réussissaient avec brio. Dans les pays de l’Est, notamment la Bulgarie et Roumanie, la concentration de nouveaux adeptes du mouvement radical des mangemorts, croissait à une vitesse alarmante pour le Ministère…Si seulement celui-ci était au courant de cette croissance.

Alice resta quelques instants taciturne. Elle devait sans aucun doute réfléchir. Mais, sa réflexion était-elle sur la bonne voie ? Soit la jeune fille était charmé par les principes des mangemorts et la stratégie de Davidson avait réussi, soit, sa jeunesse et son inexpérience avait crée une sorte de peur et mis une distance entre ce groupe de mages noirs, les affaires de son père, et elle. Justement, par fierté et avide de reconnaissance paternelle, Alice pouvait suivre le chemin glorieux de son père, et ça, sans forcément le mettre au courant.

Pendant le silence de l’adolescente, Katherin sortit une baguette noire, à l’extrémité de laquelle, se trouvait un réservoir ovale contenant un mélange à base d’opium et d’autres herbes plus ou moins étranges. Elle sortit une deuxième baguette, magique cette fois-ci, et alluma d’une flamme pourpre le dessus du réservoir, à l’aide d’un sortilège informulé. Après avoir rangé son instrument de magie, elle porta à ses lèvres le curieux calumet et prévu de faire diverses formes lorsqu’elle recracherai la fumée.

- Bien sûr, nous partageons les mêmes idéaux, très chère…, dit enfin la jeune fille.
Vous avez certainement une idée du supplice subi à Poudlard… Côtoyer ces sang-de-bourbes en permanence…

Davidson eu un frisson quasiment imperceptible à l’entente du mot « sang-de-bourbe », bien sûr, elle aussi avait du en côtoyer lors de ses études mais ceux-ci étaient moins présents après l’horreur de la guerre menée par Lord Voldemort. Poudlard perdait d’année en année son prestige, le Seigneur des Ténèbres avait réussi à lui en redonnait un peu, mais il a fallut que cet homme s’éteigne. A présent, en Europe, il n’y avait que Durmstrang qui pouvait prétendre au rang de meilleure école de Magie, et Beauxbâtons, si celle-ci ne s’obstinait pas à rester neutre face aux conflits et à accepter des élèves hybrides avec des créatures magiques, entre ses murs.

Katherin se doutait que l’adolescente n’avait pas fini de parler, la mangemort attendait un « Et » ou bien « Mais », qui suivrait ses paroles. Elle se contenta d’acquiescer ce début, un léger sourire approbateur aux lèvres et sortit quelques ronds de fumée de ces lèvres peintes de rouge. Elle les regarda s’envoler vers le plafond puis devenir de plus en plus faible et enfin disparaître. Triste vie qu’était celle d’une volute de fumée.

- Je suis peut-être arrogante et irrespectueuse, certes. Mais j’ai conscience de ma supériorité, d’où mon comportement.

C’était une bonne chose de le reconnaître, bien que l’humilité ne soit pas primée chez les mangemorts, ce qui était le cas de l’humiliation. Il n’y avait aucuns doutes possibles sur la supériorité des sangs-purs, surtout quand ceux-ci l’étaient vraiment. Quelques mangemorts mentaient ou cachaient leurs origines moldus, par honte de ce sang souillé. Katherin elle-même avait des origines moldues, sa grand-mère paternelle était une née-moldue. La faiblesse de son défunt père venait sans doute de là…

- Cette supériorité que vous partagez, par votre sang et vos actes... Et ces idéaux légitimes que vous défendez avec acharnement, je ne peux que les approuver silencieusement, tant que je suis seule… Et c’est extrêmement frustrant.

Pour l’instant, la jeune fille tournait autour du pot, comme disait l’expression. Elle n’avait pas dit directement qu’elle voulait rejoindre le prestigieux cercle des mangemorts mais ses paroles le laissait aisément transparaître. Elle avait sa place parmi eux, plus que d’autres profiteurs tels que Dawson.

Katherin retira l’embout de la pire d sa bouche et entrouvrit celle-ci avec l’intention de répondre à l’adolescente, mais une voix se fit entendre du hall. Le duc reviendrai dans seulement quelques secondes. Elle ne savait pas si elle aurait le temps de répondre à Alice, leur conversation allai se baser sur des insinuations et cela pouvait durer assez longtemps. Beaucoup plus longtemps que quelques minutes ou secondes.

Ce fut pourtant l’adolescente qui pressa cette conversation, son expression plutôt neutre jusqu’alors se transforma en une expression de détresse. Elle savait que son père ne lui apporterai pas le soutient dont elle aurait besoin, elle avait besoin de quelqu’un qui ne s'inquièterait pas pour elle, qui ne soit pas aussi protecteur qu’un parent…

- Croyez-vous sincèrement que j’ai ma place au sein de vos rangs ? Comment les rejoint-on ? Je refuse de rester une simple observatrice, je vous en prie, guidez-moi…

Un sourire naquit sur le visage de Davidson, elle avait réussi ce qu’elle voulait faire. Elle avait réussi à convaincre, si ce n’était déjà fit, la fille Von Gotha de rejoindre les mangemorts. Avait-elle sa place au sein des rangs ? Bien sur, et un rang supérieur par rapport à de nombreux nouveaux arrivants. Comment les rejoindre ? La réponse était devant elle, fumant un mélange d’opium. Katherin se ferait un plaisir de la guider dans ce monde ténébreux de magie noir, dans lequel elle avait, peut-être sans le savoir, évolué et qui l’attendait depuis maintenant trop d’années.

La poignée de porte du salon s’affaissa sous la pression d’un serviteur qui l’ouvrait pour faire rentrer le duc, il était trop tard pour parler des mangemorts à sa fille, il ne le tolèrerait certainement pas, et ce n’était pas le but de Katherin que de se mettre dans les mauvaises grâces de celui-ci. Une brève réflexion se fit dans l’esprit de la mage noire. Il fallait continuer cette conversation ailleurs… Elle ne pourrait pas venir à souhait chez les Von Gotha comme si elle était un précepteur.

- Un hibou grand-duc, bien que celui-ci ne soit pas bien grand. Son œil droit est brûlé, ce qui n’a fait que renforcer l’affection que je lui porte, vous vous rendez compte, il a presque quinze ans.

Conversation futile anodine, le duc Von Gotha ne comprendrait certainement rien au sous-entendu que Katherin avait glissé sous cette description. Elle ne l’avait fait que pour qu’Alice reconnaisse son hibou lorsque celui-ci arriverai dans la volière de Poudlard, lui indiquant la prochaine marche à suivre ou le prochain rendez-vous qu’elle fixerait. Peut-être lors de la prochaine sortie de Pré-au-lard, la tête de Sanglier était un lieu plutôt tranquille et propice aux échanges douteux.

Le duc était rentré dans la pièce juste au moment où Katherin décrivait ce hibou et, une fois finie, elle tourna la tête vers l’homme, rejetant une fois de plus sa fumée à l’odeur insolite. Elle jeta un dernier regard en coin à sa fille et, avec son sourire qui, avait sans le vouloir, l’apparence d’un sourire moqueur elle s’adressa au duc :

- Vous re-voilà enfin ! Nous nous languissions de votre absence… !

» Cours n°2; Les loisirs moldus
» Monsieur le Duc Ludwig Von Gotha.
» Premier cours sur les moldus
» Les sortilèges informulés
» Annexe # Les sortilèges

Château de plaisance en périphérie de Gotha - attention aux sortilèges repousse-moldus renforcés.

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