[Perso] Nétwayé, baléyé, astiké, Kaz la toujou penpan ♫

Poufsouffle

Deux semaines après la mission impossible, Samedi, 14h05

Ce moment fatidique ne pouvait être évité au risque de voir la punition croître de façon exponentielle. Et dire que tout ceci aurait pu lui être épargnée si elle n'avait pas décidé sur un coup de coeur de voler la moitié du chapeau portant le fardeau. Le temps aurait pu refléter les ténèbres, mais au lieu de défier du regard un ciel nuageux et téméraire, elle défiait de ses yeux cyan un ciel humble, bleu comme les océans, lumineux et séraphique. et ce ciel si merveilleux devenait soudainement un châtiment, une torture, si bien que les traits de la sous directrice devenaient maléfiques. Elle y était certainement pour quelque chose, son esprit ne devait pas être innocent. Non seulement ils se transformaient en larbins, mais en plus de ce poste très avantageux, le ciel les appelait ouvertement, les bras écartés, et la voix douce. L'un des derniers beaux jours leur passait sous le nez, les narguait vulgairement. Balai à la main, certains profiteraient de faire du quidditch, tandis que d'autres s'amuseraient à récurer des toilettes.

C'était tout bonnement immonde, et difficilement percevable, de se rendre compte à quel point les toilettes de ces messieurs ô combien attirants étaient dégoûtants. Cela faisait à peine un quart d'heure que les deux élèves s'étaient attelés à la tâche, que les trésors fusaient déjà à droite et à gauche, surprenants l'esprit ouvert de la jeune fille qui tendait à se poser des questions inexplicables. Que faisaient-ils au juste? Des fêtes privées? Si tel était le cas .. les poubelles existaient. D'ordinaire, la plupart des personnes, y comprit Summer, laissaient traîner des affaires qui trouveraient davantage leur place dans des compartiments adaptés, mais pour une fois, elle se retrouvait furieuse de ce comportement. Nettoyer ces hauts lieux leur prendraient des heures ... le tout sans baguette, et la sous directrice s'était minutieusement assurée de leur confisquer leur baguette à tous deux, au cas où l'idée ô combien surprenante d’exécuter un récurvite se serait manifestée.

Brosse à la main, Summer restait là face à son toilette, comme si celui-ci allait se mettre subitement à parler, à lui dire combien il détestait sa lamentable vie, à lui expliquer qu'il était inutile de lui refaire une beauté qui serait éphémère. Malheureusement, l'objet de ses pensées n'était qu'un vulgaire et sordide rêve qui remplissait parfaitement son rôle. Et dire que cette après midi s'était vu dédié à un entraînement de cheerleading. Au lieu de ça, elle se retrouvait là, à faire un monologue avec ce toilette, entraînant seulement sa rêverie et ses bras. Soupir diffusé. Sa mine était triste, et elle regardait l'objet comme si elle vivait ses derniers instants, comme si .. il était la dernière personne -euh objet- à la voir.

Désespoir profond, si bien que les cours de Matthesoncul devenait presque un plaisir face à ce qu'elle vivait à cet instant précis. Secrètement, elle espérait qu'un beau prince charmant arriverait sur son bel aspirateur, accompagné de brosse et de chiffons magiques, qu'il lui délivrerait alors non pas un baiser, mais le secret permettant de réaliser toutes ses tâches simultanément, pendant que ... Mathéo. Heureusement qu'il était là lui .. Ils trouveraient bien de faire passer le temps plus rapidement non? avec deux cerveaux comme les leurs .. c'était facile, non ?
S'accrochant au bord de la porte, elle pencha son corps en arrière afin de détecter le jeune homme. Quand elle vit autre chose, une chose qui ne ressemblait pas réellement à un visage, mais plutôt à des fesses. Saisissant un chiffon qu'elle roula en boule, elle le lança sur le postérieur du jeune homme avant de déclarer innocemment et profondément ennuyée :

- Dommage que tu n'es pas les cheveux plus longs .. J't'aurais bien fait des tresses.

Des superbes belles tresses, longues de trois kilomètres, et au moins, ils auraient pu s'éclipser par la fenêtre, à la façon de princesse Raiponce .. L'enfermement semblait avoir plutôt des effets négatifs sur la jeune fille et ses pensées. S'appuyant contre le mur en face, les bras ballants, elle fixait Mathéo qui paraissait plongé dans son boulot - ou dans la cuvette des chiottes, ça reste à voir-.

Serpentard

Une véritable horreur que de nettoyer les toilettes des garçons. Franchement, tout était vraiment si sale. Mathéo n’avait pas la moindre envie d’effectuer cette tâche. Il était arrivé au rendez-vous et la sympathique sous directrice de Poudlard leur avait confisqué leur baguette. Quelle garce celle-là elle avait une imagination folle quand il s’agissait de pourrir la vie à ses élèves. Alors le Serpentard avait exécuté ses ordres, il avait même fait semblant d’astiquer un peu le sol, le temps qu’elle les regarde. Mais aussitôt qu’elle était partie il s’était installé dans l’une des cabines toilettes et glandait. Il entendait Summer travaillait. Heureusement qu’elle ne le voyait pas se tourner les pouces sinon elle aurait surement pété un câble.

Mathéo pensait à Amber. Il repensait à leur dernière entrevue, loin d’être exceptionnelle qu’on pourrait d’ailleurs qualifier de catastrophique. Il avait dit des mots de trop qui avait blessé la jeune fille dans son orgueil et rien ne s’était franchement bien terminé. Mathéo ne savait vraiment pas ce qu’il voulait. Un coup, c’était l’amour de sa vie, et l’instant d’après, il se refermait comme s’il ne voulait pas qu’elle puisse atteindre son cœur. Cette fille, il l’appréciait beaucoup mais il avait peur de tout ça. Il avait peur de cette fille, de l’amour, de la suite …

Il avait l’impression d’avoir un blocage quand il pensait qu’il serait bien temps de conclure avec la magnifique jeune femme. Elle était juste parfaite et n’importe qui aurait aimé coucher avec elle, et pourtant, Mathéo ne voulait pas, n’y arrivait pas. Pourtant, ce n’était pas l’acte sexuel en lui-même qui lui faisait peur, loin de là. Ce n’était quand même pas sa première fois. C’était peut-être parce que c’était Amber justement. Avec elle, il y avait autre chose, quelque chose de bien plus fort. Mais s’il restait avec ce blocage à vie. Que devait-il faire ? Essayer de le refaire avec quelqu’un dont il s’en fichait éperdument ?

*Non mais t’es pas bien dans ta tête ou quoi ? Elle t’a pardonné une fois parce que tu n’étais pas dans ton état normal et que c’était Rebecca. Mais si elle apprend que tu l’a de nouveau trahi, jamais elle ne te le pardonnera.*

« Elle ne le saura pas. »

*Tu crois qu’elle est stupide, ou que ca ne parle pas à Poudlard, ou que personne n’est au courant pour ta relation avec elle. Je croyais que tu avais muri mais tu étais et tu resteras un espèce de Bisounours mal rasé et mal léché qui est incapable d’ouvrir le bon pot de miel.*

« Commence pas à me prendre la tête. Je pense que je suis encore libre de faire ce que je veux mon pote. »

*Juste un conseil : Utilise ton cerveau pour une fois.*

Mathéo prit une éponge et commença à astiquer avec très peu d’entrain. Il en avait marre de toutes ces histoires avec Amber. La vie était-elle qu’on se retrouve obligé de payer en permanence nos erreurs. Jamais on ne pouvait être totalement libre et heureux.

Le jeune homme en avait presque oublié la présence de Summer mais c’est quand il sentit un coup de torchon sur ses fesses qu’il s’en rappela soudainement. Mathéo se tourna tout doucement, légèrement dépité, il n’était pas forcément d’humeur à bien s’amuser, et à rigoler. Il avait assez de problèmes comme ça.

- Dommage que tu n'es pas les cheveux plus longs .. J't'aurais bien fait des tresses.

Franchement marrant. Non il devait arrêter de faire cette tête de déprimé, pourtant il n’y arrivait, il n’avait pas envie de faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il n’arrivait pas à faire semblant de toute façon donc il ne pourrait pas cacher sa mauvaise humeur arrivante.

– C’est pas en me regardant que le travail va se finir de sitôt.

Lança Mathéo d’une voix plutôt dur. Il était loin de la figure gentille et sympathique auquel avait eu à faire Summer il y a deux semaines. Oui elle était plutôt cool cette fille mais elle ne faisait pas exception quand il était de mauvaise humeur.

*Sois sympa. Elle n’a pas à pâtir à cause de tes histoires. Elle n’y est pour rien.*

Non elle n’y était pour rien.

– Pardon. Mais plus vite on aura fini, plus vite on pourra partir d’ici.