Jill se promenait tranquillement dans les couloirs du rez-de-chaussée, il faisait chaud et on avait une superbe vue sur le stade de Quidditch. Lorsqu'elle marchait, certains Serpentards, adossés au murs, tendaient une jambe pour la faire tomber, mais étant habitué, lorsqu'elle voyait un pied sur son chemin, elle tapait dedans, bonne technique, non ? Elle continuait de marcher et maintenant, elle n'avait plus d'obstacles sur son chemin.
La jeune Wood tourna la tête vers la droite. Elle aperçu alors, comme une lumière au bout d'un tunnel noir et sombre semé d'embuches, comme un ange de lumière au milieu d'un enfer ardent rempli de flammes intenses qui vous brulent la peau jusqu'à vous consumer entièrement. Il était là, et c’était l'amour de sa vie. Elle le fixa, émerveillée, les cheveux bruns du jeune homme volaient dans l'air chaud du couloir, se collaient contre le mur, lui-même étant adossé contre celui-ci, ses yeux bleus océans scintillaient à la lumière du jour, son visage fin, sa peau blanche et douce, elle le savait, rien qu’à le regarder elle savait que sa peau était douce. Elle serra contre sa poitrine les quelques livres qu’elle tenait dans ses mains, puis elle pencha la tête pour continuer à le regarder.

*Oh mon Dieu ! Quel homme ! Encore plus beau que mes jonquilles !*

Jill soupira d’admiration à la vue de cet homme magnifique. Elle s’assit alors contre la paroi de la fenêtre pour chercher quelque chose dans son sac, elle en sortit une magnifique feuille rose parfumée à l’odeur d’une rose rouge cueillie dans son jardin, oui on peut dire que sa mère fait des parfums exceptionnels, cette feuille était découpée en cœur. Sur cette belle feuille, il y avait marqué une sincère et magnifique déclaration, elle commença à la lire, puis elle la rangea dans son sac avant de s’avancer vers Kieran, prête à lui donner ce papier…

- Coucou Kieran !

Dit-elle comme si elle le connaissait… oui, elle, elle savait qui il était, peut-être lui aussi, mais nous n’en savons rien, si il a lu la lettre qu’elle lui a envoyé, il la connait sans doute, même beaucoup plus qu’elle ne le croit. Enfin, là n’est pas le sujet de la discussion, elle voulait lui demander quelque chose de très important.

- Tu as reçu ma lettre ?

Oui, la fameuse lettre où elle lui avait raconté sa triste enfance avec deux enfants méchants qui la martyrisaient. Ces deux chenapans horribles qui avaient détruit ses jonquilles, heureusement, elle en avait replanté, sinon elle ne serait plus de ce monde depuis un bon bout de temps. Oui, vous allez sans doute vous dire que ce n’était que de simples fleurs mais, elle étaient ses bébés.
Elle s’avança soudainement vers lui, ignorant complètement les personnes présentes autour, le contemplant intensément, comme si il n’y avait que eux deux dans les couloirs, elle cligna des yeux plusieurs fois. Elle attendait sa réponse, ce qu’il allait dire à propos de la déclaration d’amour qu’elle lui avait faite.

[Je me suis permis d'utiliser ton pote Lasz' >< ♥]

Apparemment, l’arrivée brutale de la demoiselle n’avait pas fait plaisir à Kieran qui semblait déboussolé ou autre. Et son ami, qui ne connaissait pas la demoiselle, un peu normal puisqu’elle n’était pas connue, se demandait qui elle était. Peu importe, elle l’avait fait, elle était là devant celui qu’elle aimait. Pour la première fois, elle lui parlait face à face, quel grand exploit dans sa quête amoureuse. Elle restait près de lui, un peu trop près, prête à ouïr sa réponse bonne ou mauvaise, peu importe, tant qu’elle sortait de la bouche délicieuse et de la voix masculine du jeune homme.

-Je crois que je vais vous laissez seul à seul les amis ♪, claironna gaiement un ami qui était auparavant avec Kieran.

Jill le fusilla du regard, jusqu’à qu’il soit assez loin, elle avait tellement été absorbée par le jeune Serpentard qu’elle avait oublié les personnes gênantes qui écouteraient sans doute leur discussion. Lorsque le vert et argent fut bien loin d’eux, elle retourna son attention vers Kieran, passant sa main derrière son oreille pour ainsi replacer une mèche.

Kieran commença à dire quelque chose entre ses dents, quelque chose d'inaudible. Elle n'avait pas compris, et heureusement sinon elle serait tombée en larmes. Et, là, il inspira et.... Quelle ne fut pas la surprise qu’elle eut lorsqu’elle sentit les mains du jeune homme sur ses épaules. Oh ! Son cœur fit un bond, il commença à battre rapidement, la respiration de la demoiselle aussi. Qu'allait-il faire ? Qu'allait-il dire ?

-Ecoute moi bien, ça marchera jamais entre nous Jiji… Ja-mais.

Faux espoirs, il venait de la rejeter indirectement. Ah ! la demoiselle baissa des yeux, fronçant un peu ses sourcils, faisant "non" de la tête, légèrement, vraiment doucement.
Jamais ? Jamais. Jamais. Trop de « jamais » dans sa phrase. Pourquoi ce mot se répétait dans sa tête ? Jamais n’existait pas dans son langage. Il y avait si longtemps qu’elle ne l’avait pas dit, que ce mot n'était pas sorti de sa bouche. Jamais. Quel mot horrible et qui en même temps voulait tout dire. Mais ce mot, il ne devait pas être prononcé, car on ne savait pas ce que réservait le lendemain. Non, tout pouvait arriver. Pourtant, même si on ne savait pas ce qu’il se passerait, Jill avait le pressentiment au fond d’elle que rien ne marcherait… entre elle et lui. Pourquoi ?

OK ? Et puis regarde-moi bien, je te rappelle pas quelqu’un ?

Elle releva la tête, le fixant, oui il lui rappelait bien ce Moldu qui la martyrisait, pourquoi lui disait-il cela ? Impossible, non, ce n’était pas possible. Ce ne pouvait pas être lui, dans ce cas elle était amoureuse de son plus pire ennemi. Comment c’était arrivé ? Pourquoi était-elle tombée amoureuse de lui ? Parce qu’il ressemblait à ce bel enfant qui pourtant était méchant ? Parce qu’elle voulait faire comme si c’était lui en plus gentil ? Parce qu'elle le trouvait beau ? Sans doute, pleins de raisons s'exposaient devant elle. Kieran, son ennemi d’enfance, ils se ressemblaient tellement. Étaient-ils pareils ? Étaient-ils les même personne ?

Non, elle ne voulait pas l’admettre…

Elle tourna la tête, pour éviter le regard de Kieran qui se mélangeait avec celui malicieux du jeune garçon. Pourquoi ils se ressemblaient tant ? Si il lui disait ça, c'était qu'il y avait une raison, c'était qu'il savait de quel personne il parlait. D'une personne qu'ils connaissaient tous les deux, un garçon... Elle secoua encore sa tête, puis, rebaissant la tête légèrement, elle lui répondit…

- Si tu me fais penser à…

Non, il ne lui faisait pas penser à lui, Kieran avait l'air plus gentil que ce maudit garçon. Elle voulait mentionner ce Moldu, mais. Son prénom, elle ne s’en souvenait plus. Comment s’appelait-il ? Peu importe, il ne l'intéressait pas, elle ne s'en souciait plus.

- L’autre… celui qui me martyrisait…

Elle ne s’en rappelait plus. Et puis tant pis, ce n’était qu’un vulgaire enfant qui pourtant était d’une beauté exceptionnelle, délicieuse et exquise. Au début, elle était tombée sous son charme mais de jour en jour, elle le détestait, le haïssait de plus en plus après les multiples martyre qu'il lui faisait subir. Elle se rappelait de son sourire, son rire qui se moquait d’elle avec celui de sa meilleure amie… la rousse. Un rire enfantin, gamin et taquin qui résonnait dans sa tête dès qu'elle faisait une erreur dans sa vie de tous les jours et que tout le monde la regardaient de travers. Il lui pourrissait ses jours, ce rire, ce visage, ce sourire, lui revenait en tête...

Tout à coup, elle commença à se rendre compte de quelque chose, sortant de ses pensées horribles et mesquines.

- Pourquoi ça ne marcherait pas ? Dit-elle tout en se reculant de lui, les sourcils froncés.

Oui, pourquoi ? Elle se posait tellement de questions… Des tas de questions qu’elle allait lui balancer en pleine figure. Oui, il fallait qu’elle les sorte, plusieurs de ses amies lui avaient déjà dit que ça ne marcherait jamais entre elle et Kieran. Mais, pourquoi ? Elle se demandait des choses à ce sujet de jour en jour.

- Parce que je suis Poufsouffle et toi Serpentard ? Demanda-t-elle tout en reculant de plus en plus.

Et alors ? Ca ne changeait rien, les gens peuvent changer après tout. Ces deux maisons ne sont pas obligé de se disputer, de se détester. Jill commençait à bouillonner en elle, elle n’acceptait pas ça.

- Parce que j’ai des manières bizarres ? Continua la Poufsouffle, la tête un peu penchée, tout en le regardant toujours.

Tout le monde les regardaient bizarrement. Mais la petite naïve ne s’en souciait pas du tout… elle voulait lâcher tout ce qu’elle voulait dire.

- Parce que je suis naïve ? Questionna-t-elle de plus en plus fort.

Elle l’était. Même un peu trop, mais depuis quelques années elle essayait de se calmer. Lorsqu’elle était bébé, on lui disait que cette chose était un aliment, elle le mangeait. Et cette manie a continué. Lorsqu’elle était petite on lui faisait faire n’importe quoi, et elle le faisait. Et maintenant, elle est plus grande… et elle l’est moins mais, quelques petites touches dans son caractère montre qu’elle est naïve.

- … Parce que je suis… moche ? Finit la jaune et noire dans un murmure...

Moche. Ce mot était répugnant et il ne sonnait pas très bien, ce mot était lui même laid, horrible. Et pourtant, elle l'avait utilisé pour se décrire elle-même.

Elle continuait à le regarder, d’un air… indescriptible, prête à entendre sa réponse.

-Jill… Jill… Jill…

Enfin il lui parlait… Jill… elle se rendit soudainement compte que son prénom était bizarre, marrant. Mais elle l’aimait ce petit prénom, parce qu’il commençait par un « J » comme son grand frère.

Mais c’est évident que c’est parce que tu es une Poufsouffle !

Elle fit de grands yeux, les Serpentards resteraient toujours les mêmes, à détester les Poufsouffles et à les répugner, même Kieran en faisait partie, il commençait de plus en plus à baisser dans l’estime de la demoiselle, malheureusement pour la demoiselle, et sans doute heureusement pour Kieran et le grand frère de la petite.

Et quand bien même tu aurais été à Serpentard, je ne serai jamais sorti avec toi.

Le cœur de la demoiselle commençait à se serrer de plus en plus, prêt à éclater, prêt à lui faire faire une crise cardiaque, lui glaçant le sang. Ses poumons aussi se resserrèrent, prêts à lui couper la respiration, tout tournait mal dans le corps de la demoiselle.

Et si je pouvais sortir avec une Pouffy, désolé mais ça ne serait pas toi que j’aurai choisi.

Elle fut tirée vers Kieran, sans doute pour éviter que les gens, enfin les élèves ne les écoutent, peu importe leur surnom ils étaient tous pareils.

- On est complètement différent, on n’a rien en commun ! Rien, murmura le jeune homme sur un ton grave.

Elle regarda le mur, pâle et froid, inintéressant. Rien en commun, elle essaya de chercher dans sa tête, si, ils étaient élèves de Poudlard… Mais c’était un simple détail qui ne les mettrait pas ensemble.

T’es bien mignonne… Oh ! une once d’espoir monta en la demoiselle qui releva aussitôt la tête pour regarder Kieran. mais c’est tout. Ah… elle rebaissa son visage et détourna son regard du jeune homme.

Ca lui arrivait souvent de se faire de faux espoirs… Pauvre Jill, dans toutes ses quêtes amoureuses, elle n’y arrivait jamais, et sans doute, elle n‘y arriverait jamais, elle resterait vieille fille jusque la fin de sa vie, aussi, elle n‘avait pas vraiment de choses pour attirer, une fille ordinaire.

Et mets-toi bien une bonne fois pour toute dans ta petite tête de pouffy que toi et moi égale rien du tout, ok ?

Elle fit « oui » de la tête, mais « non » à l’intérieur, elle n’arrivait pas à accepter cela. Elle avait une soudaine envie d’aller au sommet de la tour d’astronomie et de sauter pour arrêter tout et ainsi trouver la mort.

-De un, oui parce que tu es une pouffy, de deux parce que j’ai quand même deux ans de plus que toi.

Deux ans de plus qu’elle. Mauvaise idée de sa part, ça ne marchait pas, ah non, elle avait tout de même changé la petite depuis, et de toute façon, ce n’était vraiment pas une bonne raison d’être avec elle parce que, d’après les ragots qui couraient dans Poudlard, le préfet de Gryffondors, en septième année était avec une rouge et or de cinquième année donc ce n‘était pas une bon raisonnement.

-De trois, parce que t’es pas mon type et pour finir…

Stop. Il venait de se stopper, comme si on venait de lui jeter un sort, elle attendait la dernière raison qui paraissait vraiment intéressante.

Et voilà, finit-il par dire au final.

Apparemment, il n’y en avait pas, ce qui voulait que sur les quatre raisons, il n’y en avait que deux. Il voulait juste, sans doute, essayer de faire genre qu’il avait plusieurs raisons de ne pas être avec elle, mais deux sur quatre… ça ne marchait pas vraiment chez la demoiselle.

- Bon et bien… commença-t-elle, je vais te laisser. Lui dit-elle avec un magnifique sourire hypocrite tout en le regardant. Le temps que tu trouves d’autres meilleures raisons pour me prouver qu’on ne peut pas être ensemble.

Elle lui fit faux pas et partit tout en récupérant ses affaires. En chemin, elle se sentait défaillir, son cœur toujours aussi serré, elle sortit de son sac la petite lettre qu’elle allait encore lui remettre, elle sortit dehors, dans le parc… Déchirant le bout de papier présent dans ses mains, confectionné avec attention envers le jeune homme, versant une larme à chaque fois qu’elle le déchiquetait, devenant comme folle à chaque fois, comme si une partie d’elle-même partait lorsqu’elle le mettait en miettes. Lorsque son chef d’œuvre fut achevé, elle enterra sa lettre sous la terre de ses bottes noires, l’écrasant de toute ses forces. Après cela, elle s’écroula à terre, ayant trop d’émotions qui remontaient en elle, elle leva la main vers le ciel tout en murmurant…

- Je suis mignonne, hein ? Elle serra son petit poing… plutôt folle.

Elle se releva aussitôt, ayant un peu trop froid et se rendit dans sa salle commune.