~ Dortoir des filles ~

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Dortoir des filles.

Le dortoir des filles est le meilleur endroit pour les ragots, les confidences ... Les filles se retrouvent là le soir pour discuter à l'abri des oreilles indiscrètes des garçons. Les lits sont aux couleurs de la maison des Poufsouffles. Dans les dortoirs, on en apprend beaucoup plus qu'en dehors. Les rédacteurs du TDP devrait se cacher ici pour en apprendre d'avantage du côté des filles.

Chez les Gryffondor, le dortoir est plutôt accueillant. Situé dans la tour, le lieu où dorment les filles est circulaire. Les lits sont de couleurs Rouge et Or pour rappeler leur maison. Vous passerez de bons moments dans cette pièce. Elle sera source de grande joie mais accueillera également vos plus grandes peines. Comme une seconde maison, une seconde chambre, elle vous apportera le réconfort dont vous aurez besoin.

CRÉDIT - FICHE

Gryffondor-Killjoy

Ruth avait quitté la Grande Salle, furieuse. Elle marchait d'un pas décidé vers l'escalier principal, le grimpant quatre à quatre tandis que son cerveau bouillonnait. Elle avait besoin de réfléchir, d'être seule et le seul endroit qui correspondait à ses critères était son endroit fétiche, son sanctuaire: les toits de Poudlard. Pourtant, elle hésitait, elle n'y avait pas remis les pieds depuis l'histoire avec Las et puis, elle avait un peu peur de tomber sur lui si elle allait là-haut. C'est en arrivant au troisième étage que la jeune fille décida de sa destination. Elle tourna au détour d'un couloir quand elle sentit une sensation glacée lui traversait tout le corps. En effet, la Gryffondor venait de passer en travers d'un fantôme et pas n'importe lequel, celui de sa Maison. Ruth s'était figé sur place, serrant les dents tellement la sensation était désagréable tandis que Nick Quasi-Sans-Tête se retourna vers elle, tellement surprit de la voir couverte de nourriture et d'eau que sa tête en tomba qui fit un haut le cœur à la jeune fille qui ne si faisait jamais.

-Bien le bonjour, Miss Black, vous permettez que je vous demande comment se fait-il que vous soyez dans un tel état?
demanda-t-il aimablement, en remettant sa tête en place et en enlevant les bouts de pâte qui avait eu du mal à passer à travers son corps uniforme.

-Ce n'est pas ce que vous venez de faire, Sieur Nicolas? répliqua-t-elle sombrement tandis que le fantôme se sentit soudain mal à l'aise. Allez donc jeter un coup d’œil dans la Grande Salle, vous comprendrez. Bonne soirée.

Elle fit demi-tour et continua sa route tandis que Nick la regardait, surpris avant d'aller voir de quoi cette histoire en retournait. La jeune fille ne croisa plus personne, âme vivante ou morte, jusqu’à qu'elle atteigne le cinquième étage. Elle lâcha le mot de passe à la Grosse Dame qui l'a laissa rentrer mais lui conseillant de prendre une douche. Non, tout compte fait, un bain avec beaucoup de savon. Ruth lui jeta un regard noir tandis qu'elle rentra dans la salle commune vide... ou presque. Un miaulement à ses pieds attira son attention. Une petite chatte de Birmanie aux yeux bleus saphir l'a regardait avec curiosité quand une pâte tomba sur le coin de son museau. Isadora secoua la tête et se mit à jouer avec le bout de nourriture, sous le regard amusé de sa maitresse. Les pattes soudain collante à cause de l'aliment, elle lança un miaulement contrarié envers Ruth avant de se retourner dignement et de prendre la direction des dortoirs, la Gryffondor l'a suivant. Quand elle arriva en haut de l'escalier, elle poussa la porte et Isadora sauta directement sur le lit de sa maitresse, s'y couchant, tandis que la jeune fille se plaça devant un miroir, pour voir son aspect pitoyable. Dans un soupir, elle se lança un Récurvite, ce qui l'effet d'enlever la nourriture. Elle prit ensuite une douche rapide, abandonnant ses vêtements sales et regagna les dortoirs silencieux, fouillant dans sa valise. La petite chatte sauta souplement du lit et s'approcha de la jeune fille, reniflant la serviette dans laquelle elle s'était enrobé et sauta dans la valise, s'attirant les foudres de Ruth. Innocemment, Isadora l'a regarda, les pattes sur un T-shirt rose que Ruth reconnu. Elle le prit, regardant l'effigie d'une souris en mode super-héros qu'elle avait récupéré l'été dernier , pendant ses vacances en Amérique, après avoir été à Disneyland avec Mary Jane et Hugo. Un sourire se dessina sur ses lèvres au souvenir de cette sublime journée mais il se fana bien vite. Mary Jane. Il faudra qu'elle l'a prévienne... Enfin, si elle n'est pas déjà au courant. Soupirant de résignation, elle lança un "d'accord" à la petite chatte, prenant un shorty blanc avec et s'habilla. C'est à ce moment-là qu'elle fut interrompue par Anna. Ce retournant, elle lança un regard surpris vers son amie d'enfance qui semblait de mauvaise humeur, ce qui était rare. Soudain, elle se souvenu de la gifle qu'elle avait affligé à son frère jumeau et sentit qu'elle allait se faire rappeler à l'ordre et ça ne loupa pas.

-Je peux savoir ce qu'il t'a pris?! Explosa finalement Anna, les poings sur les hanches tandis que la Gryffondor faisait mine de l'ignorait. Tim voulait juste t'aider et toi, tu...

-Je me suis excusais, la coupa Ruth. Si t'es venue juste pour me faire la leçon, ça ne sert à rien que tu restes. Tu étais là, tu sais pertinemment pourquoi j'ai fait ça.

-Oui et d'ailleurs, tu t'es fait plus d'un ennemi ce soir, Ruth! annonça la rouquine mais devant le haussement d'épaule blasait de son amie, elle reprit, sur un autre terrain. C'est à cause de lui, n'est-ce pas, que tu as perdu ton calme légendaire, n'est-ce pas?

Légendaire, son calme? Malgré elle, Ruth laissa échapper un rire ironique. Elle n'a jamais été calme. Elle s'assit sur son lit, les jambes croisaient, grattouillant distraitement Isadora derrière les oreilles avant de répondre à son amie.

-Je n'ai pas envie de parler de lui, ce soir, Anna. Je connais parfaitement son avis sur le problème et je te demanderais de me laisser me démerder. Seule.

-Alors là, hors de question ma vieille! Lâcha cette dernière alors qu'elle est plus âgé que Ruth, ce problème, tu ne pas le régler seule! Rappelles toi, comment ça a fini la dernière fois! Et tu crois vraiment que MJ va te laisse faire ça toute seule.

Ruth tira une grimace. Finalement, mauvaise idée de prévenir sa chère cousine, c'est un coup à se fâcher de nouveau avec elle, et la Gryffondor n'en avait pas du tout envie. Après tout, dans sa famille de dingue, l'Américaine restait la seule personne fiable qu'elle avait. Et puis de toute façon, elle soupçonnait Anna et elle de correspondre à son sujet, donc autant qu'elle l'a prévienne elle-même, histoire de ne pas aggraver la situation. Ruth allait répondre lui répondre quand elles entendirent des bruits de pas dans l'escalier et se turent. La porte était resté ouverte et la discussion plutôt animé, elles espérèrent que personne ne l'ai avaient entendu. Tendues, elles virent une jeune fille à la chevelure blonde reconnaissable entre mille passer la porte.

*Aïe. C'est pas maintenant que je vais être tranquille, malheureusement...*

Ruth baissa la tête, ne voulant pas voir le regard lourd de sous-entendu de Léna, se mordant la lèvre inférieur, soudain mal à l'aise. Isadora sentit ce soudain changement d'humeur et poussa la main de Ruth, en quête de caresse. La jeune fille leva enfin les yeux, échangea un regard entendu avec Anna qui partit en saluant Léna et ferma la porte derrière elle. Ruth se sentit soudain prisonnière et étouffa. Elle se leva et ouvrit la fenêtre qui se trouvait prêt de son lit, respirant une bouffée d'air frais. C'est ce tenant au rebord de pierre de la fenêtre, dos à sa meilleure amie, qu'elle lança:

-Vas-y, je t'écoute.

Gryffondor

Léna avait quitté la Grande Salle sans se retourner. Un ras-le-bol monumental. Pas mal de personnes l’avaient énervé aujourd’hui. La jeune fille se demandait si cela avait été une bonne idée de les autoriser à aller manger sans même les surveiller. Cela avait fait bien pire que mieux franchement. Les disputes avaient éclatés de toute part, même là où on ne les attendait pas. Et puis, entre bataille de nourriture, propositions douteuses, et cris … Cette journée avait vraiment été une catastrophe. Et dire qu’elle avait si bien commencé. Le temps était de la partie, une superbe kermesse avait été organisée. Pas le moindre nuage à l’horizon. Et pourtant, Spudd était venu gâcher la fête avec son annonce et depuis tout avait dérapé. Léna n’en pouvait vraiment plus. Pourquoi les seuls moments sympathiques devaient être gâchés à Poudlard : le bal de noël puis maintenant la kermesse. Non rien n’allait vraiment à l’école cette année. Elle était beaucoup moins tranquille que les années précédentes. Mais dans la Grande Salle, personne ne semblait se rendre compte de la situation. Non certains préféraient jouer tout simplement. Léna adorait jouer au Quidditch. En temps normal, c’était ce qui la calmait quand elle était énervée. Mais là, elle doutait que quelque chose ne la calme. Depuis toute petite, elle était comme ça, elle s’énervait vite. Elle monter en pression rapidement mais la descente était nettement plus longue. Le sport était donc la meilleure façon de la calmer. C’était étrange mais elle n’avait aucune envie de se calmer. Non, elle voulait régler ses comptes tant qu’il en était encore temps. Elle était tellement énervée que bientôt, ses yeux s’embueront surement d’eau. Quand la pression était trop forte, en général elle pleurait. Elle trouvait que c’était un aveu de faiblesse et c’était donc pour ça qu’elle se calmait pour ne pas arriver à cet état.
Bref, la Gryffondor était maintenant dans les couloirs. Sa main tremblait. Elle ne savait pas vraiment où elle voulait aller. Si en fait, elle voulait aller voir Ruth pour crever l’abcès immédiatement. Il fallait se dire ce que l’on avait sur le cœur tout de suite au lieu de laisser murir la colère. Car quand elles faisaient ça, ça n’avait vraiment rien de bon. Elles restaient fâchées pendant des jours et des jours. Et les entrainements de Quidditch se passaient mal tout comme les soirées dans les dortoirs. Tout annonçait donc qu’elle devait aller voir Ruth plutôt que faire autre chose.

– Eh Léna, la prochaine fois essaie de ne pas t’emballer si vite car même si Black a descendu pas mal de gens, tu t’es pas gêné toi-même pour le faire avec McGein !

– Lâche moi Emmett, occupe toi de tes affaires, ça changera !

Annonça la jeune fille avant d’abandonner Emmett Blackburn dans le hall. Il était dans la même année que Léna mais à Serdaigle. C’était un gentil garçon mais il avait tendance à jouer aux justiciers et la jeune fille n’aimait pas vraiment ça, surtout quand il ne lui donnait pas raison. La Gryffondor n’avait pas envie de lui parler maintenant, ce qui expliquait pourquoi elle l’avait refoulé ainsi. Puis, elle n’avait pas que ça à faire d’entendre des reproches, elle en aurait suffisament avec Ruth. Pas besoin d’en avoir plus que nécessaire.
Bon la belle se décida enfin à quitter le hall et monta les étages. Elle ne savait pas vraiment où se trouvait sa meilleure amie. Parfois, elle allait sur les toits quand tout allait mal. Bon, la jeune fille espérait quand même qu’elle n’y était pas. Oui elle aimait faire les 400 coups mais le toit n’était pas son endroit favori. Léna, elle, choisissait plus le petit coin prés du lac pour se ressourcer. Elle décida de croire à sa bonne étoile. Elle décida donc d’allé voir dans la salle commune. Avec un peu de chance, elle était allée se réfugier dans le dortoir. Donc la Gryffondor monta jusqu’au Cinquième étage. Elle arriva devant la Grosse Dame et lui donna le mot de passe. Quand elle pénétra dans la Salle Commune, elle fut assez surprise de trouver une dizaine de personnes présentes. Les gens débattaient. Léna regarda autour d’elle pour voir si Ruth était là. Elle accosta un des Rouges et Ors pour lui demander des informations.

– Alex, t’as pas vu Ruth passer ?

– Si elle est montée dans le Dortoir des filles, Anna O’Connell l’a rejoint quelques minutes plus tard. Elle avait l’air aussi énervé et rouge que toi, dis donc.

La jeune fille n’était pas d’humeur à répondre aux taquineries du Gryffondor. Elle l’abandonna là, ce qui ne le gêna pas tant plus puisqu’il retourna au débat avec les autres. Ruth était donc avec Anna, en haut. La jeune fille se demandait pourquoi elle pouvait bien être énervée contre Ruth. C’est vrai qu’elle avait donné une claque à son frère mais était-ce une raison suffisante. Quoi que Léna n’avait pas à critiqué, étant donné qu’elle s’énervait, en règle générale, pour beaucoup moins que ça. La jeune fille monta doucement les marches menant au dortoir des filles. Elle entendit quelqu’un crier.

– Je peux savoir ce qu'il t'a pris?! Tim voulait juste t'aider et toi, tu...

La jeune fille ne s’était donc pas trompée. Anna en voulait donc à Ruth pour la claque à son jumeau. Léna n’avait pas compris le geste de sa meilleure amie. Il ne lui avait pas semblé que Tim ait été méchant ou sarcastique dans ses paroles. Si leurs relations ne s’envenimaient pas, Léna penserait peut-être à lui demander. Ruth répondit quelque chose mais ce fut inaudible pour la Gryffondor. Anna avait crié, c’était pour ça que c’était venu jusqu’aux oreilles de la jeune fille. Elle décida donc de monter encore quelques marches. C’était mal d’espionner mais en même temps, ça ne se faisait pas d’interrompre une conversation. Bon de toute façon, au point où elle en était.

– Je n'ai pas envie de parler de lui, ce soir, Anna. Je connais parfaitement son avis sur le problème et je te demanderais de me laisser me démerder. Seule.

Léna trouvait incroyable que dans l’état actuel des choses, les gens se divisent au lieu de se rapprocher. Mais on ne pouvait contrôler personne, on ne pouvait qu’assister à ça. La belle restait là, à écouter. Elle ne faisait aucun bruit donc il était impossible que les deux jeunes filles entendent la présence de la Gryffondor. Et puis elles étaient trop concentrées sur leur conversation pour faire attention à autre chose. En se rapprochant d’avantage, elle put finalement entendre la réponse de
De lui. Elle n’avait pas envie de parler de lui. Mais de qui Ruth voulait-elle bien parler. La jeune fille ne comprenait vraiment pas. Cette phrase était totalement incompréhensible pour Léna qui venait de louper les paroles précédentes. Elle voulait se démerder seule. Mais dans quoi ? Par rapport à quoi ?

– Alors là, hors de question ma vieille! Ce problème, tu ne pas le régler seule! Rappelles toi, comment ça a fini la dernière fois! Et tu crois vraiment que MJ va te laisse faire ça toute seule.

*Whoua je comprends vraiment rien. En fait ça sert à rien d’écouter aux portes si tu ne peux même pas apprendre des choses.*

La jeune fille restait sur des interrogations en écoutant les deux amies parler. Ah elle savait qui était M.J mais à part ça, rien à dire, tout demeurait mystère. Elle parlait d’un problème. Ruth avait un problème ?
A noter : ne plus jamais écouter aux portes, ça rend encore plus curieux qu’à l’origine. Léna monta encore quelques marches et les fit grincer. Bon, là elles devaient savoir que quelqu’un montait. Elle poussa donc la porte pour montrer qui c’était. Ruth ne la regardait pas, elle avait la tête baissée. Finalement il y eut un court échange de regard entre Anna et Ruth et celle-ci partit tout en saluant Léna. La jeune fille lui répondit d’un signe de tête avant de poser son regard une nouvelle fois sur Ruth. Son amie se leva et ouvrit la fenêtre. Elle était dos à dos, regardant par l’ouverture. On aurait dit qu’elle ne voulait pas croiser le regard de Léna. Elle lui lança, toujours sans la regarder.

– Vas-y, je t'écoute.

D’accord. Léna ne savait pas si c’était sur le ton du reproche. D’ailleurs cette phrase l’avait un peu bloqué. La Gryffondor se demandait pourquoi la jeune fille ne la regardait pas. De quoi, elle avait peur en affrontant le regard de son amie. Etait-ce un signe de remord ? Léna ne savait quoi penser de ce comportement étrange.

– Je ne comprends vraiment pas ton comportement en ce moment. D’abord tu supplies les adultes de ne pas aller au Ministère, après tu t’en prends à tous ceux qui parlent …

Non il y avait comme une séparation entre les filles. Léna ne comprenait plus son amie. Elle ne l’avait jamais vu comme ça avant et ne trouvait vraiment pas d’explications à ce comportement. Alors si Ruth pouvait lui expliquer elle-même ce qu’il se passait, ce serait pas mal. Léna avait les yeux rivés sur son amie. Elle attendait qu’elle parle, qu’elle bouge, pour que la jeune fille puisse enfin la comprendre.

– Tu te refermes sur toi-même en repoussant toutes les personnes qui tiennent à toi ! Tu cherches à faire quoi ? …

*A te retrouver toute seule …*

Léna était en colère contre elle mais elle savait que si certaines personnes tournaient le dos à Ruth pour si peu, elle n’en ferait pas parti. Car même si elles se disputaient souvent, elle la défendrait quand même peu importe les histoires entre elles. Les filles étaient toutes les deux têtues alors dans certaines situations, c’était assez dur. Comme par exemple pour faire le premier pas des excuses. A cause de ça, leur froid pouvait durer assez longtemps, ce qui était dommage car elles avaient besoin l’une de l’autre.

– Explique-moi car franchement je comprends pas …

Gryffondor-Killjoy

Ruth avait le regard dans le vide. Et pas seulement au sens littéraire du terme. Se tenant toujours près la fenêtre ouverte, un léger courant d'air frais lui caressa le visage tandis que ses yeux ne regardaient, non pas le ciel, que les derniers rayons du soleil éclairaient faiblement mais bel et bien en bas. La tour qui contenait la salle commune des Gryffondors se situait au cinquième étage. Ainsi les rouges et ors avaient-ils une assez belle vue. Pas autant que dans la salle commune des Serdaigle, certes, mais qui valait tout de même le détour. La fenêtre contre laquelle se tenait Ruth donnait sur le château. Elle avait une vue imprenable sur les différentes tours de l'imposant bâtiment. C'était d'ailleurs cette vue qui l'avait poussé à prendre le lit le plus près de l'extérieur, il y a maintenant cinq ans. Cinq ans qu'elle était à Poudlard et pourtant, elle avait plutôt l'impression que ça faisait des années. Habituellement, elle avait le nez en l'air, curieuse de voir ce qui pouvait se tramer dans les autres tours et sur les toits. Mais aujourd'hui, la jeune fille regardait en bas, se demandant soudain si le sol était loin de l'endroit où elle se tenait et surtout, quelles sensations la chute faisait-elle. Ruth frissonna. Elle était stupide de penser à ce genre de chose, comme si une chute vertigineuse allait l'aider. Non. NON! Cela n'était pas une solution et soudain, la peur prit possession de son esprit.

– Je ne comprends vraiment pas ton comportement en ce moment. D’abord tu supplies les adultes de ne pas aller au Ministère, après tu t’en prends à tous ceux qui parlent …

Léna. Elle avait presque fini par oublier sa présence, la raison même pour laquelle elle avait ouvert cette fenêtre. Pour échapper d'une certaine manière à l'atmosphère oppressante de la pièce, à la discussion qui allait suivre entre les deux amies. Elles avaient chacune un caractère bien trempé et c'est ce qui les a rapprocher quand les deux fillettes se sont connus... Mais aussi ce qui les a éloignées. Car oui, le fait que Léna lui dise qu'elle ne l'a comprenait plus l'a saisi et elle se rendit soudain compte d'une chose: elles s'étaient éloignés. Et pourtant, Ruth avait mal vécue l'enlèvement de sa meilleure amie, elle ne croyait plus à son retour, la croyant même morte! La jeune fille se mordit la lèvre inférieure à ce souvenir. Cela l'a mettait mal à l'aise de ce savoir qu'elle avait cru Léna Taylor, la Gryffondor au tempérament de feu, ne pas survivre parmi les Mangemorts. Elle avait douté de son amie et pas qu'un peu et elle s'en voulait. Pourtant, elle s'était tut et même si Léna avait facilement deviné que son amie avait baissé les bras, elle ne lui en avait jamais reparlé. Elle ne lui en avait jamais tenu rigueur. Ruth se sentit soudain indigne. Aussi indigne que ses paroles envers les adultes à la Kermesse, envers les élèves durant le repas. Indigne envers tous ceux qu'elle avait rabaissés avec facilité et plaisir, ce qui lui faisait presque honte. Elle n'arrivait même plus à ce supporter elle-même. Elle n'arrivait même plus à ce comprendre, alors, comment Léna aurait-elle pu comprendre quoique ce soit au changement soudain d'humeur de son amie, si cette dernière n'arrivait même pas à faire le point sur sa propre personne?! La blonde Gryffondor s'était tut et semblait attendre un geste, une parole, n'importe quoi de son amie mais la rouge et or restait muette et immobile. Ruth sentit son regard braquait sur elle mais elle ne bougea pas pour autant, ayant l'impression que Léna n'avait pas réellement fini de parler. Ce qui s'avérait exact.

– Tu te refermes sur toi-même en repoussant toutes les personnes qui tiennent à toi ! Tu cherches à faire quoi ? …

Ruth ouvrit soudain les yeux, saisit par les paroles de son amie. Elle resserra son emprise sur la pierre, la tenant avec force comme si elle allait tomber si jamais elle l'a lâché. Elle se mit à trembler légèrement, tournant la tête vers le côté opposé à Léna, comme si, comme si elle ne voulait pas entendre ses funestes paroles qui pourtant, étaient véridique. La Gryffondor ne s'en était pas rendu compte mais c'était vrai, elle se refermait un peu plus sur elle-même, se montrant froide et distante envers ses ami(e)s, voir même ingrate par certains moment. Que cherchais-telle à faire? A ce protégé, indéniablement. Elle avait eu en elle cette peur profonde et irraisonnée d’être abandonné de nouveau, d’être encore une fois trahis. Pourtant, au lieu de fuir les gens, elle avait vers eux, sa naïveté l'a poussant à beaucoup trop faire confiance à ces personnes auquel elle avait fini par tenir, jusqu'au jour fatidique où ses derniers lui tournaient le dos, comme si elle n'existait pas. Elle ferma ses yeux, serra étroitement ses paupières pour qu'aucunes larmes ne viennent la trahir. Mais c'était dur. Même si elle essayait de cacher ses sentiments, ils étaient souvent plus fort que sa volonté et la jeune fille devenait un véritable livre ouvert, l'a rendant faible à ses yeux. Et elle ne voulait pas être faible, elle ne voulait ne plus l'être!

– Explique-moi car franchement je ne comprends pas …

Est-ce de la colère qu'elle entendait dans sa voix? Ou alors une certaine amertume empreinte de pitié? Ruth n'aimait pas pas la pitié. Quand elle regardait le plus souvent quelqu'un avec pitié et dédain, c'était qu'elle le trouvait ridicule. Certain faisait figure d’exception et la jeune fille aidait ceux qu'elle avait prise en sympathie sinon, elle les laissait, les ignorait. Ainsi ne voulait-elle pas que Léna la considère avec ce sentiment de pitié. C'était comme synonymie d'échec pour elle et elle n'aimait pas non plus échouer. Pourtant, la jeune fille était bel et bien en train de perdre. Non seulement la partie mais aussi la face. Elle ne pourrait alors plus jamais se regarder dans un miroir. Alors qu'elle était-elle même un miroir. C'était un reflet de sa personne qu'elle renvoyait toujours dans la glace. Mais ce miroir derrière elle se cacher depuis des années, qu'elle façonnait pour se protéger était fissuré, déjà brisé et menacé de céder définitivement.

*Tu n'es pas seule...*

Finalement, elle se tourna vers Léna, s'appuyant toujours contre le rebord de la fenêtre, la tête baissait. Oui, c'est vrai, elle n'était pas seule. Anna faisait souvent preuve de beaucoup plus de sagesse et d'intelligence que Ruth face à ce genre de situation ainsi, combien de fois lui avait-elle répéter cette phrase? La Gryffondor releva finalement la tête vers son amie, la regardait dans les yeux mais on pouvait lire une certaine détresse dans les siens. Elle ne pouvait pas tout lui dire. Comment allait-elle réagir si elle savait que c'était un homme auquel Ruth tenait indéniablement malgré tout ce qu'il avait fait de mal et dont son premier crime était d'être un Mangemort, qui était la cause de ses malheurs? Mais après tout, elle était une Black. C'était elle la marginale de la famille. Après tout, son oncle n'était pas le premier Mangemort des Black, ni même le dernier. Et ça, Léna devait surement le savoir. Elle, peut-être, comprendrait-elle? En partie surement. Ruth ouvrit la bouche mais aucun son n'en sorti, ne sachant pas vraiment quoi dire. Soupirant, elle allait abandonnée quand son regard se posa sur Isadora. Cette petite chatte, c'était son père qui lui avait offert en début d'année. La jeune fille n'avait pas vraiment compris le pourquoi du comment mais avait accepté ce cadeau. Le jeune animal était si innocent et cette innocence avait mis au baume au cœur de Ruth.

-Je ne sais pas Léna, murmura-t-elle finalement, ou plutôt, je ne sais plus. Qui je tente de protéger. Moi ou alors les autres? Alors, si je dois me détacher de ceux que j'aime, pour éviter de les faire souffrir, oui je le ferais, quitte à ce qu'on me comprenne plus, ce qui est très certainement la meilleure chose.

Elle se tut. Surement qu'elle ne devait pas éclairer la lanterne de cette pauvre Léna, elle ne savait pas vraiment quoi dire pour aider son amie. Elles avaient besoin de l'une de l'autre, elles étaient indissociables. Ainsi, souffraient-elles sans jamais qu'aucune, trop fière, ne l'avouent, elles souffraient quand elles se disputaient et se séparaient. C'était étrange, mais c'était vrai. Tout à coup, Ruth eu un rire ironique, à la limite du sadique. Une autre pensé absurde venait de lui traverser l'esprit.

-C'est étrange, j'ai parfois l'impression d'être... maudite, dit-elle d'une voix calme et posée.

Maudite. C'était étrange de penser une chose pareille mais d'un côté, quand y pensé, ce n'était pas si ridicule que cela. La malédiction était quelque chose de réellement chez les sorciers, tels des sorts éternels, même si beaucoup était sceptique. La malédiction de la baguette de Sureau n'était-elle pas, aussi fantasque que de croire en l'existence même des reliques de la Mort? Quand il s'avéra que ses objets existaient réellement et qu'ils ont eu une place dans la guerre entre le Seigneur des Ténèbres et le Survivant, on se retrouva soudain plus empreint à croire en tout et n’importe quoi. Alors, pourquoi Ruth ne pourrait pas-t-elle croire qu'elle est maudite? Et ce raisonnement lui fit prendre soudain compte d'une chose.

-Léna, je crois que... Je crois que j'ai peur, déclara Ruth à son amie, soudain pâle et tremblante. Car oui, au fond d'elle même, elle avait peur tandis qu'elle lâcha cette question, emplis d'un espoir utopique: Tu ne m'abandonneras pas, hein?