Rendez-vous ce soir sur l’île de Man. Jake avait reçu ce hibou en début de matinée, et savait que celui-ci allait annoncer une bonne nouvelle, du moins de façon relative. Carnage programmé, le premier depuis bientôt quelques mois… Et c’était peut être la bonne période, ni trop tôt ni trop tard. En effet, dernièrement Poudlard avait été agité et donc plus attentif aux doutes éventuels. Ils étaient de retour, cette fois, pour de bon, et ils comptaient bien le faire savoir. Rien n’égalait l’art du carnage pour se faire remarquer. Ils sauraient alors les enjeux, les risques et de quoi ils étaient capables, car beaucoup trop de personnes prenaient les menaces de leur groupuscule parfois un peu trop à la légère… Une seule expression devait raisonner, aucune pitié. Et cela, Jake n'en possédait pas, la plupart de Poudlard en avait fait l'expérience. Il ne faisait aucun distinction entre homme et femme. Pour lui, peu importe le sexe, ce qui compte ce sont les actes, rien de plus. Chaque personne devait subir la punition qu'elle méritait. Et ce soir, tous les sangs-de-bourbes payeraient pour être nés dans ce monde et pour avoir un peu plus souillé le monde magique.
La plaisanterie ne faisait pas parti de leur vocabulaire. Chacune de leurs actions étaient plus sérieuses que jamais, elles possédaient chacune un but plus ou moins différents, mais elles possédaient toutes la même idéologie, parfaite.
Vingt heures. Jake avait trouvé comment rusé pour sortir de Poudlard sans lever le moindre doute auprès des professeurs. Et puis, il savait très bien que là-bas, des personnes le protégeraient si son absence se faisait remarquer. Les pieds ballants, les mains dans les poches, Jake tournait son cou comme pour l’échauffer. Il était prêt mentalement pour réaliser ce genre d’action peu saine aux yeux des autres, et ce, depuis toujours. Il se sentait comme être fait pour faire ce genre d’action, il sentait en lui le sang qui coulait et qui ne demandait que ça, un carnage de sang de bourbe, une vague de sang. C’est ce qu’il se passerait ce soir, sans aucun doute.
Déjà, il pouvait apercevoir quelques lueurs sortants du château en question, les hôtes étaient donc présents. Attendant dans un coin sombre les autres partisans du groupuscule, il n’arborait aucune expression particulière. La plupart des mangemorts seraient présents. Il y aurait Gregory, un homme remarquable que Jake appréciait beaucoup, Erwan, tout comme son père, celui qui lui avait ouvert les portes en grand, et Katherine, la seule femme du groupuscule si Alice ne venait pas s’ajouter au groupuscule. La dernière fois qu’il l’avait vu, c’était durant son évasion, et celle-ci c’était bien empressait de lui faire comprendre qu’il fallait qu’il se tienne en place. Le seul fait d’y repenser raviver légèrement sa fierté abattue par celle-ci. Et dire qu’il serait contraint de travailler avec elle, et par conséquent, de supporter son haut rang, qui probablement serait employé contre lui. Mais une interrogation se posait, est-ce qu’elle participerait au carnage ? Jake n’en avait aucune idée, mais il ne tarderait pas à le savoir. Ce qui était certain, c’était qu’il serait au minimum quatre. Et puis après tout, peu importait le nombre, il suffisait d'être deux pour faire des miracles au sens obscur; être une dizaine n'était pas forcément nécessaire, au contraire c'était même peut être plus dangereux.

*Que la fête commence ...*

C'était assez comique que d'assimiler cet acte à une fête qui était significative de bon temps, et de divertissement, mais c'était ce à quoi ressemblait une fête chez les mangemorts. On célébrait les pertes moldues comme on célèbre noël. C'était une tradition, une fête récurrente.
Des bruits de pas se rapprochant, ils étaient tous là, et c'était un réel plaisir que de pouvoir les dévisager tout en devinant leur pensée, plus ou moins similaires aux siennes. Jake avait la réponse à sa question. L'ancienne serpentarde était là, elle ne perdait donc pas de temps... A peine venait-elle de faire ses preuves qu'elle se mettait déjà en service... Jamais il ne pourrait lui faire payer pour l'autre soir, non jamais. Son sang, son rang lui assurait une protection, et par conséquent jamais il ne pourrait venger Amber. Jamais. Jamais il ne pourrait lui faire regretter de l'avoir emmené avec elle ce soir là. Impossible, une douleur qu'il devrait supporter jusqu'à sa mort.
Une ombre se manifesta alors, et laissa transparaître un visage bien familier, trop familier. Erwan alias Daddy. Celui qui lui avait tant rendu service dans sa jeunesse.
S'approchant de lui, il arborait un sourire large exprimant sa joie. Combien de temps cela faisait-il qu'ils ne s'étaient pas vus? Jake n'en avait aucune idée, mais le fait de le voir effaçait toute trace de colère. Saisissant sa main, il lui donnait une poignée d'homme, en attendant que les autres se manifestent.

Erwan Black se tenait derrière le comptoir de sa minuscule boutique d'apothicaire, à faire ses comptes de la journée. De plus en plus de clients de haut rang venaient vendre au lieu d'acheter, mais les affaires de l'homme fonctionnaient agréablement bien, avec son commerce au marché noir, du côté de l’Allée des Embrumes. L'avantage quand votre boutique donne sur deux rues importent à la fois. Une vieille horloge de grand-mère au cadran de verre fendu sonna 19h30 et Erwan claqua le fer de sa caisse quand le carillon sonna. Fronça les sourcils, l'homme regarda entrer une vieille connaissance. Un homme à l'air dépravé, regardant furtivement autour de lui, émanant dans la boutique une désagréable odeur de vin. Finalement, l'inconnu se tourna vers le vendeur, un sourire satisfait, une lueur mauvaise dans le regard.

-Belle collection que tu as là, vieille canaille, mais je paris que le plus beau est caché dans ton arrière-boutique, jme trompes? Maugréa Sullivan Wrong of Derby.

Un ancien Mangemort. De la première génération, tout comme Erwan. Certainement une des rares personnes avaient qui il avait gardé contact mais il ne l'avait pas revu en chair en os depuis un bon nombre d'année.

-C'est exact Sullivan, ainsi que mes bouteilles de vins. Elles aussi je les collections et ne croit pas que je vais te les donner aussi facilement, lui fit remarqué Erwan, un fin sourire aux lèvres, se félicitant intérieurement pour son initiative. Bien, je pense que ce n'est pas pour passer une soirée entre vieux amis de la première heure que tu es venu n'est ce pas? Que me veux-tu au juste?

Le vieil homme renifla, ferma la porte de la boutique à clé, intrigant Black qui espérer qu'il n'avait pas un contrat au-dessus de sa tête. Après tout, n'avait-il pas trahit les Mangemorts, durant la chute du Seigneur de Ténèbres?

*Si réellement ils voulaient ma mort, je n'aurais plus ma tête depuis bien longtemps.*

Pourtant, l'ancien Mangemort avait eu vent que les affaires reprenaient et avait l'intention de reprendre du service, avant qu'on vienne à se venger. Sullivan vient vers lui et lui tendis une lettre. Perplexe, Erwan la prit et la lit. Satisfaction. Voilà ce qu'il ressentait. Ce vieux bougre de Wrong of Derby avait bien fait son travail, vu qu'il se trouvait à être inviter à la petite fête des Mangemorts organisait au large de l'Angleterre, sur l'île de Man. Il lança un Incendio à la lettre, remontant la manche de sa veste, l'homme enleva le bandage qui recouvrait son avant-bras gauche, laissant apparaitre la Marque des Ténèbres. Sullivan émit un sifflement admiratif qui se termina en une quinte de toux. Les deux hommes se rendirent dans l'arrière-boutique, d'où ils transplanèrent. Ce fut un vent glacial et l'air salé de la mer qui les accueillit. Les deux Mangemorts avaient atterris au pied de l'imposant manoir. La fête pouvait commencer. Montant une à une les marches de pierre, ils remarquèrent d'autres silhouettes. Les deux complices échangèrent un sourire sadique. Comme au bon vieux temps. Finalement, ils arrivèrent enfin au lieu de rendez-vous. Erwan fit une rapide inspection des personnes présentes. Quelques connaissances, beaucoup d'inconnu. Quelque peu contrarier par cette nouvelle génération qui était bien différente de l'ancienne, l'ancien Mangemort vit une personne se dirigeait vers lui, visiblement heureux. Black devait bien l'avouer, il l'était aussi. Sullivan se dirigeait déjà vers ce qu'il crut être la fille Von-Gotha tandis qu'Erwan échangeait une poignée de main avec son ancien élève, Jake Wood.

-Content de te voir Jake. Tu as réussi à quitter Poudlard sans te faire prendre? Bravo, tu t'améliores de jour en jour. Bientôt, l'élève aura dépassé le Maitre, mais j'en serais plus que fier quand ce jour arrivera, soit en certain!

Ça le rendait malade. Si encore ce n'était pas un rebut de moldus qui l'avait inventé lors de la guerre précédente... Et si au moins il avait un minime échantillon... Gregory fit rouler sa chaise loin de son bureau, loin de ses fioles et de son alambic amélioré. Quittant ses lunettes rondes de cuivre [des steampunk googles è_é], il se pinça l'arrête du nez en poussant un soupir excédé. De l'essence de frayeur, rien que ça ! Ils ne pouvaient pas plus simplement monter une armée de détraqueurs ?

*On repousse pas les ordres du Duc mon cher Jekyll...*

En parlant d'ordres, il faisait partie du détachement de ce soir, d'après Davidson. Vu le peu qu'il avait compris, son frère aussi aurait du être présent, à la base, mais il semblerait qu'une cuite post-mission l'empêche de bouger du canapé des Mogg... Nouveau soupir. Il espérait pour lui qu'il avait pas amoché la fille von Gotha, les fureurs de son père avaient la réputation d'être assez violentes. Mais Davidson n'avait pas l'air inquiète, après tout elle aussi devrait craindre pour sa tête, elle s'était auto-désignée comme responsable de la gamine... Haussement d'épaules. Il n'aimait pas la partenaire occasionnelle de son frangin. Un défaut effarant de sa part : il n'aimait que les femmes au sang pur, les autres ne pouvaient prétendre selon lui qu'à bosser dans un bordel, peu importe que son propre sang soit plus souillé que le leur...

Il se leva, s'étira en faisant craquer ses vertèbres, enleva sa blouse blanche qui lui donnait l'air d'un chirurgien fou. Pour déconner, son frère avait écrit "gynecologist" au marqueur dans son dos... Bref sourire. Sa dernière histoire avec une fille remontait à quelques mois, une des puths de son frère, à qui il avait finalement ravagé le visage à la lame de rasoir. Pour la purger. Pour se purger lui-même d'avoir joué là-dedans.

Secouant la tête pour virer ses souvenirs brumeux, il attrapa son perfecto, et ne prit pas la peine de sortir avant de transplaner... Sa tête était mise à prix, inutile de prendre des risques inutiles en se baladant en plein Londres... Un crac sonore plus tard, il atterrisait sur une plage froide, perdue au milieux de la mer d'Irlande. Une île de moldus. A sa connaissance, aucun sorcier ne vivait par ici... Promesse d'un bain de sang sans survivants. Il soupira à nouveau, l'impression de perdre son temps lui tiraillant les tripes, et il remonta la plage jusqu'au château gothique en ruines qui dominait la petite ville de Peel. Il y avait du mouvement, un peu plus loin. Davidson était là, avec... Avec cette adolescente maigre, cette fille que Lucif avait évoqué vaguement, un soir de beuverie collective. Il détourna les yeux, la mort n'empêchait pas la survivance des lois de la propriété, et les filles au sang pur se faisaient tellement rares qu'elles en devenaient toutes attrayantes, quand bien même elles étaient décharnées et désagréables. Nouveau crack sonore derrière Jake Wood, ce jeune type sympa infiltré à Poudlard, laissant apparaitre une jeune femme encapuchonnée, aux quelques mèches brunes battues par le vent, à la silhouette facilement reconnaissable. Vague signe de tête, il tourna le dos à Angelika Stone, une autre de ces sang-purs inaccessibles, et pourtant seules acceptables...

Utopie. Il ne leur arrivait pas à la cheville.

Les deux maîtres de cérémonie avaient débarqué à leur tour. Jake s'élança vers l'un deux, tandis que l'autre vieux s'était posté face à Davidson et la gosse, des relents d'alcool rance dans son sillage, l'expression perverse. Il l'avait déjà vu...

- Il est difficile de ne pas vous identifier quand on connait aussi bien votre père que moi, miss von Gotha... Quand à votre charmant... Guide ? Poursuivit-il en tournant son regard malsain vers Davidson, il me semble l'avoir déjà vue à certaines soirées...

Cette voix gutturale. Oui, c'était un des habitués de la maison de pince de luxe de son frangin, il l'y voyait à chaque fois qu'il allait gérer ses comptes... Nouveau regard vers Jake. Dans son dos, il sentait Angelika aussi agacée que lui par ces déblatérations inutiles...

- Si on pouvait mettre un terme aux conventions sociales, j'ai quelques entretiens à faire passer avant de retourner au labo... Fit-il d'une voix blasée.

Mais il la sentait, cette excitation qui gonflait sa jugulaire. Et il les voyait déjà, ces gamines qui se rueraient hors de leurs maisons en flammes, et quelques étincelles discrètes illuminèrent le bout de sa baguette...

De ces jours dont on ne préfèrerait pas se réveiller... Avachie contre un autre corps à l'odeur de fumée et de whisky, un mal de tête vertigineux assourdissant, la vue encore brouillée des grammes qui lui restaient de la veille... Aucun souvenir, si ce n'est celui de s'être assise dans le fauteuil à présent en face d'elle et d'avoir enchainé les verres. Elle se redressa, faisant grogner le corps contre lequel elle avait passé la nuit. Une nausée monta, refoulée à temps, main fraiche sur son front trop sensible au toucher, avant de porter une main paniquée sur ses jambes - mais jupe, chaussures et collants étaient toujours en place, dieu merci... Identifier le corps à côté d'elle comme celui de McBlake avant de se lever du canapé. Nouveau vertige, nouvelle nausée, elle tituba tant bien que mal jusqu'à la porte d'entrée, se cognant les jambes contre le mobilier qui semblait tanguer. Collant filé, promesse de bleus. Elle retomba sur les marches où elle s'était assise la veille, appuyant sa tête contre la rambarde en bois. Le soleil lui fit fermer les paupières... Ce qu'elle pouvait le détester, depuis ce matin-là. Le lendemain aurait lieu Son enterrement, et elle avait la mauvaise intuition qu'il brillerait insolemment aussi, comme pour se moquer d'eux.

*Tu... T'attaches... à des... détails... Tu veux encore que je te fasse te la boucler à coup de WPF ? Il a... Une mau... vaise... Influence sur toi... Tais-toi, on dirait une asthmatique. Si je ne te musèle pas c'est parce que ça Le musèle aussi... Reviens à moi, ...*

- ... reviens à moi, parle-moi encore...

Un hibou fit battre ses ailes près d'elle, et elle releva la tête un peu trop brutalement pour ménager son mal de tête. Elle fut déçue de reconnaitre celui de Davidson, elle espérait tant après Victor... Elle décacheta la lettre, qui lui signifia que Katherin passerait ce soir, qu'elle l'emmenait à une "petite soirée divertissante"... Soupir épuisé, reposer sa tête contre la rambarde, se rendormir en attendant ce cousin muet.

Noir total.

Se faire réveiller après le coucher du soleil par la secousse d'une main sur son épaule. Lever des yeux vaguement moins brumeux sur le visage d'une Katherin Davidson à l'air enjoué, qui se précipita presque en sautillant à l'intérieur. Alice en profita pour tenter de se réveiller en plein... Sans doute était-il trop tard pour une douche, et les éclats de voix indistincts qu'elle entendait à l'intérieur ne lui donnaient pas envie d'y soumettre sa migraine... Elle remit sa tenue en état d'un coup de baguette, chopa son sac d'un accio informulé et tira de sa malle réduite le fond d'une potion anti-gueule-de-bois... Elle eu à peine le temps de se lancer quelques sortilèges purement esthétiques face à un miroir de poche que Katherin sortait en claquant la porte, laissant Rafael gueuler tout seul à l'intérieur. Ou gueuler sur son pote, elle ne se rappelait plus s'il était toujours là ou pas.

- Allez, on va saigner du parasite, ça nous défoulera !

Sa voix agacée prenait des intonations plus excitées à mesure qu'elle évoquait leur "distrayante sortie". Elle tendit une cape à capuche à Alice qui s'en vêtit par automatisme, et elle lui saisit la main, l'emmenant en transplanage d'escorte dans un bled froid battu par le vent iodé.

Tuer des moldus. Ça la laissait étrangement indifférente. Le meurtre de Battistelli l'avait laissée assez vide. En y repensant, elle trouvait écoeurante son expression implorante... Elle-même n'avait reçu qu'une seule fois le sortilège de torture. De Sa main. Et pour autant qu'elle se souvienne, même si elle avait été incapable d'y résister plus de quelques secondes, elle y avait fait face avec honneur...

*Tu l'avais provoqué. Ce n'était pas sa faute.*

Une once de chaleur gonfla ses veines - tant mieux, son guide prendrait ça pour de l'excitation... Enfin, Il était revenu dans sa tête, elle avait eu si peur de ne plus jamais l'entendre... L'espace d'un instant, elle failli se promettre de ne plus jamais boire.

*Je sais. Je ne lui tiens rancune de rien...*

Elles furent rapidement rejointes par d'autres membres du groupuscule. Elle reconnut Jake, qu'elle salua d'un signe de tête. Sans se sentir redevable, elle lui était un minimum reconnaissante de l'avoir guidée hors de Poudlard, la veille... Il y avait aussi une version plus basse et plus mince de McBlake. Et une sorcière, apparue derrière elles... Alors que deux hommes plus âgés venaient également à leur rencontre. Wood se précipita sur l'un d'eux, tandis que le plus amoché par les années s'était dirigé vers elles... Elle releva le menton avec arrogance, écoeurée par son odeur qui lui rappelait sa propre beuverie de la veille - et par son regard vicieux, malsain, qui s'arrêtait sur le moindre détail, surtout sur les courbes voluptueuses de Katherin.

- Il est difficile de ne pas vous identifier quand on connait aussi bien votre père que moi, miss von Gotha... Quand à votre charmant... Guide ? il me semble l'avoir déjà vue à certaines soirées...

Très bref sourire forcé. Fille de, fille de...

*Tu tiens l'occasion de te distinguer... Très bien, je ne me priverais pas.*

- Si on pouvait mettre un terme aux conventions sociales, j'ai quelques entretiens à faire passer avant de retourner au labo...

Elle se tourna vers celui qui était vraisemblablement le frère de Rafael, intéressée. Elle avait justement besoin d'un lieu où se caler pour refaire son stock de potions et pour continuer ses recherches sur les poisons, et un laboratoire serait tout indiqué...

*N'y vas pas ce soir. Il y a l'enterrement demain... Au pire je demanderais à Rafael, j'aurais bien l'occasion de le revoir. Mais... Jure moi que tu seras encore là quand ce sera fini... Je ne t'abandonnerais pas.*

Elle baissa les yeux sur la boussole à l'aiguille immobile qui lui pendait autour du cou, tandis que le vieux se rapprochait du jeune McBlake de son pas claudiquant.

- On va faire ça dans les règles, gamin. D'abord prévoir le plan d'action, même basique... Et après seulement on se lance. Avant de se détourner de lui pour se rapprocher du type plus classe qui parlait avec Jake en marmonnant. J'préfère quand c'est ton frangin, jamais aimé les intellectuels inactifs... et se tournant à nouveau vers lui : Le sang faut le sentir. Et l'aimer.

D'un coup de baguette, il fit briller un plan de la ville en trois dimension à hauteur de regard.

- On se sépare. On encercle. On crame. On joue avec la bouffe. Ça va à tout l'monde ?

Observer d'un air indifférent et laisser les autres décider... Elle voulait bien faire tout ce qu'ils voulaient tant qu'elle pouvait avoir une chance, même infime, de pouvoir Le venger prochainement...

- Toujours aussi social McBlake-petit-frère.

Wrong of Derby s'approchait de lui, et il ne le lâcha pas du regard. Baisser les yeux impliquait une soumission tacite et se soumettre au vieux Mangemort équivalait à s'auto-condamner à mort - en témoignaient les cadavres de filles que son frangin cramait après chaque soirée précédemment évoquée...

- On va faire ça dans les règles, gamin. D'abord prévoir le plan d'action, même basique... Et après seulement on se lance.

Il le vit lui tourner le dos presque avec soulagement. Le groupuscule avait son lot de malades, mais WoD était aussi dangereux pour les moldus que pour ses collègues... Il en profita pour renvoyer un regard méprisant à Davidson, agrémenté d'un fuck discret - plutôt habituel - pour ne pas dire manquant d'originalité - dans la langue des signes parlée par les deux frères...

*Oublie pas qu'tu serais qu'une puth si l'vieux s'était pas tapé ta mère, p*tasse.*

Mais le vieux en question n'avait pas fini son monologue, et il fit semblant d'avoir suivi tout ce qu'il avait dit...

- Le sang faut le sentir. Et l'aimer.

*Tu radotes, papi.*

Les "plans" étaient toujours plus ou moins les mêmes, mais Wrong of Derby tenait à ses petites tradition d'avant la naissance de l'autre binoclard... Regarder le pseudo spectacle d'un air blasé, remontant la fermeture éclair de son perfecto. Le vent glacial drainé par la mer d'Irlande risquait de vite faire retomber l'excitation... Du moins le pensait-il jusqu'à ce qu'il ait repéré le quartier Sud, côté terres, sur la carte en 3D du vieux : Un long bâtiment aux volets réguliers fermés, à côté de ce qui était vraisemblablement un lycée... Soit la promesse de jeunes pucelles à trier. Rentable, très rentable dans le cas où il y en ait de jolies. Difficile à juger, quand on n'est pas zoophile.

- On se sépare. On encercle. On crame. On joue avec la bouffe. Ça va à tout l'monde ?

- Et on s'bourre la gueule !

- C'est parfait mon cher ! Alors on commence ?

L'agitation s'emparait du groupe, laissant probablement des duos se former. Mais Gregory n'aimait pas le travail de groupe, il n'aimait pas être jugé et le côté cavalier seul apocalyptique avait quelque chose de tellement enivrant... C'est en massant sa jugulaire chaude, sous pression, qu'il s'apprêta à prendre congé...

- On s'retrouve là-haut ? Fit-il en désignant le château gothique en ruines. J'prends l'côté Sud, vers l'école.

Avant de transplaner dans un crac caractéristique à l'autre bout de la ville, dans une rue mal éclairée. Il inspira l'air iodé à pleins poumons, savourant le silence des rues, laissant l'instinct de chasseur carnassier prendre le dessus... Un sourire étrange, malsain, qu'on ne le voyait arborer que dans ce genre de situation découvrit ses dents, et il commença à remonter la rue quand un transplanage proche le fit se retourner, baguette tendue et expression fiévreuse.

- T'croyais qu't'allais te casser comme ça ? J't'aime pas Jekyll.

- Fait chier !

Tournant le dos à Wrong of Derby, profondément agacé, il reprit son chemin à grands pas, le vieux le rattrapa en claudiquant.

- J'te surveille pas, t'es l'frère de McBlake... Mais j'sais pourquoi t'es là, et pourquoi t'as choisi ce coin.

Il le regarda avec une expression malsaine, ses intentions étaient tout à fait lisible sur son visage ravagé par les taches de vieillesse et par Azkaban.

*Vieux zoophile.*

Contrarié par la contrainte de se trimballer le vieux sale, Gregory serra les dents avec rage. Il aurait pas pu rester avec la fille von Gotha, ou avec la Davidson qu'il avait clairement envie de tripoter un peu ? Heureusement que sa réputation faisait de lui un homophobe assumé, il ne se serait pas senti tranquille sans ça.

Il retrouva sa langue en pénétrant dans le bâtiment par un Alohomora presque inutile, susurrant :

- Diable, que ces bestioles sont bien organisées...

Il se dirigea vers l'escalier de droite, au-dessus duquel se tenait l'écriteau "Dortoirs filles". Comme hors de lui-même, se délectant à l'avance, il grimpa les marches en silence, l'excitation l'essoufflant quelque peu... Parvenu à la première porte, il l'ouvrit d'un coup de pied, réveillant instantanément les quatre occupantes...

- Bonsoir, rebuts d'immondices... Commença-t-il d'une voix sirupeuse alors que les gamines commençaient à hurler - bien piètre défense à son avis... Il les fit taire d'un "bang" sonore de sa baguette, lançant un silencio informulé à celle qui avait le plus de voix. J'veux vous voir, toutes. Enlevez moi tout ça, grouillez.

Dans le couloir, il entendit Sullivan lancer le sortilège de mort - sans doute sur le préposé à la surveillance, une sorte de Rusard du coin - ainsi qu'un sortilège de verrouillage général.

- GROUILLEZ J'AI DIT, J'AI PAS TOUTE LA NUIT BORDEL.

"Bordel"... Son jeu de mot inconscient lui fit pousser un éclat de rire angoissant, qu'il interrompit brutalement en lançant un difindo sur la chemise de nuit de la fille la plus proche. Elles semblaient avoir entre quatorze et seize ans, mais bordel, qu'avaient-elles fait à Satan pour être aussi dépourvues d'attraits...?

Le bruit métallique d'une lame le fit se tourner vers Wrong of Derby, à sa gauche, qui passait sa langue sur ses dents en fixant la plus grosse de la chambrée.

- Viens voir papa ma douce...

Ne souhaitant pas assister au spectacle, il régla leur compte aux autres par la mort lente du sectum sempra, les laissant agoniser sur place pour laisser le vieux jouer avec quand il en aurait fini avec la suralimentée écoeurante... Et il quitta la pièce, se dirigeant vers la seconde porte, heureux que le vieux se soit trouvé une occupation et lui laisse le champ libre.

Ça n’était pas trop tôt ! La fête était lancée. Angelika n’aimait pas être accompagné et décida de se lancer comme à son habitude, seule. Elle entendit juste le jeune McBlack annoncer de se retrouver en haut du château en ruine une fois le village décimé. Sans attendre, la jeune femme se dirigea vers le centre de la ville en transplanant. Rapide coup d’œil sur les rues et elle n’eut pas de mal à reconnaitre ce qui semblait être un bar ou une auberge plus précisément. Parfait. Personne ne l’avait suivi. Tant mieux, elle ne désirait nullement être dérangée un soir pareil.

Arrivée devant le bar, elle se débarrassa d’abord de sa capuche, la mettant en arrière, laissant ainsi découvrir son visage angélique et sa longue chevelure de jais, ce qui ne passa pas inaperçu. Elle s’installa gracieusement sur une chaise et demanda une bière. Peu importe laquelle, elle avait soif. Même si leur boisson ne valait pas les leurs… Pendant qu’elle se faisait servir, elle regardait d’un œil fureteur les personnes de la salle. L’air était lourd et pesant. L’on sentait tout l’alcool. La transpiration de ces moldus bon à rien. Leur souffle empestant l’ivresse. On entendait que des cris de plaisirs et des voix qui se confondaient en un bruit sourd. Bientôt - se disait-elle -, on en entendra plus beaucoup parler. Ils seront plongés dans leurs rêves et ensorcelés par leur passion et elle en amadouera quelques-uns, sans qu’ils ne se doutent des conséquences. Une conséquence inévitable et inexorable jusqu’à la fin de leurs jours. Sauf par miracle divin et quelconque aide venant d’un ange. Mais ici elle n’avait pas idée qu’un ange serait de la fête. Ce n’était pas - à vrai dire- un endroit pour trouver une espèce risible de ce genre.

Pour le moment elle n’avait pas commencé à jouer les méchantes. Elle attendait de voir une bonne cible. Si possible quelqu’un de soûle. C’est en tournant la tête en direction de derrière elle qu’elle remarqua un jeune sang de bourbe, la trentaine surement. La cible idéale. Il semblait plonger dans sa boisson, qu’y avait-il donc de mieux que de l’appâter un peu avec ses charmes diaboliques. Seigneur, vu de près il était encore plus repoussant. Freinant du mieux qu’elle pouvait le dégout qu’elle ressentait, Angelika s’installa près de lui.

-Alors… On essaye d’oublier ses soucis en se noyant dans l’alcool, murmura la jeune femme en se rapprochant charnellement de lui laissant remonter une de ses longues jambes sur celle de l’inconnu.

Par la suite, dans sa voix melliflue et sensuelle elle lui proposa ce qu’il aimerait le plus dans sa vie, c’est ainsi que l’homme piégé entre les mains de belle Angelika lui énonça son plus ardent désir, de ce fait elle lui fit croire qu’elle était capable de réaliser son souhait. Mais elle lui promit d’abord de lui en réaliser un bien plus grand en s’avançant davantage vers lui, lui murmurant à l’oreille de douces paroles.

Ce fut alors sans grande surprise qu’il accepta, les yeux brillants d’envie de la suivre jusqu’à une chambre à l’étage du dessus. Angelika le guida, un sourire malsain sur le visage sur un lit. L’allonger sur le matelas, se mettre sur lui, se laisser se dévêtir de sa chemise et de son soutien-gorge par cette immonde moldu sans un mot, lui retirer ses vêtements à son tour…

Faire croire que tout peut commencer... Et dévoiler son vrai visage.

-Tu croyais vraiment que tu allais pouvoir jouir de mon corps idyllique sale sang de bourbe ? murmura Angelika en le prenant par la gorge.

Rire hystérique. Ces moldus, tous les mêmes, un rien les excitait et les rendait encore plus vulnérables qu’ils ne l’étaient déjà à la base. Ramenant ses lèvres aux oreilles de l’homme trop ivre pour réagir, elle lui susurra doucement :

-Doloris…

Angelika se releva de dessus l’homme et s’avança vers la fenêtre, s’installant sur l’embrasure tout en reboutonnant sa chemise, tandis que l’homme convulsionnait derrière elle sur le lit. Elle regardait tranquillement les rues presque vides de la ville, apercevant quelques mangemorts. Après quoi elle retourna son attention sur l’homme, s’avançant vers lui et s’installant sur un fauteuil pour le regarder.

-Ca fait doit faire mal… de se sentir faible. Je te comprends. Vous n’avez pas de chance. Sectum sempra !

Quel magnifique spectacle, le voir ainsi se vider de son sang. Mais il était encore trop tôt pour mourir maintenant.

-Vulnera Sanentur … Mon dieu… Vous n’êtes pas du tout endurant, soupira la jeune femme d’une voix blasée après lui avoir redonné tout son sang.

-Pitié… supplia l’inconnu d’une voix faible.

-Pitié ? Allons, ça ne fait que commencer ! Doloris !

L’homme se remit à se tordre plus violemment avant d’expirer au bout de quelques secondes.

-Il est mort ? Mince. Décidément, ils en sont vraiment pas solide...

Haussant les épaules, Angelika récupéra une chaîne en argent qu’il y avait autour du cou de l’homme avant de lui lancer un dernier sectum sempra et de sortir en hurlant et feignant la panique vers une des concierges qui se trouvait là.

-Oh mon dieu ! Pitié ! Aidez-moi ! Mon mari ! Mon mari !

Dupe comme tout bon moldu débile, la femme suivit Angelika jusque la chambre avant de pousser un cri d’effroi en laissant tomber son balai, horrifié devant l’état de l’homme méconnaissable à présent dans son lit ensanglanté.

-Seigneur mais que lui avez-vous…

Claquage de porte qui fit sursauter la femme de ménage.

-Bonne… A rien. Avada kedavra !

Sourire satisfait. Angelika s’avança vers une chambre fermé à clé. S'incruster discrètement dans la pièce. Un couple était profondément endormi.

*Incendio*

Et les regarder mourir dans les flammes en riant de bonheur.

Erwan -Content de te voir Jake. Tu as réussi à quitter Poudlard sans te faire prendre? Bravo, tu t'améliores de jour en jour. Bientôt, l'élève aura dépassé le Maitre, mais j'en serais plus que fier quand ce jour arrivera, soit en certain!

Un éloge apprécié par Jake mais cependant peut être un peu trop poussé, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Durant toutes ces années, il l’avait considéré comme son père et lui peut être comme son fils. Il lui était redevable et c’était pourquoi, jamais il ne lui refuserait quoique ce soit … Quoique ce soit qui soit un minimum approuvé par le jeune homme. Il éprouvait de la gratitude mais pas au point de réaliser des actions non approuvées ou inconcevables.

Sullivan - Il est difficile de ne pas vous identifier quand on connait aussi bien votre père que moi, miss Von Gotha... Quand à votre charmant... Guide ? Il me semble l'avoir déjà vue à certaines soirées...

Sullivan, un mangemort assez ancien à l’allure assez repoussante et qui malheureusement n’inspirait pas Jake, pour ne pas ainsi dire, qui le laissait perplexe. Jamais il ne lui avait accordé une quelconque confiance, et il ne l’envisageait pas. Il le laissait méfiant. Il venait d’évoquer le statut d’Alice, un haut rang respectueux, mais pour Jake celui-ci n’était pas significatif d’une reconnaissance facile, non, mais celui d’une infériorité certaine.

Sullivan - On va faire ça dans les règles, gamin. D'abord prévoir le plan d'action, même basique... Et après seulement on se lance. J'préfère quand c'est ton frangin, jamais aimé les intellectuels inactifs... Le sang faut le sentir. Et l'aimer.

Des paroles sages mais peu utiles selon Jake. Tout s’apprenait par sa propre expérience selon lui. On découvrait les saveurs du meurtre et l’art d’y procéder qu’une fois l’acte commis. Les explications des autres étaient souvent personnelles et ne concernaient que la personne elle-même, ses ressentis. D'un simple coup de baguette, Sullivan fit jaillir un plan de la ville en trois dimensions.

Sullivan - On se sépare. On encercle. On crame. On joue avec la bouffe. Ça va à tout l'monde ?

Des indications simples, rapides, faciles à la compréhension, et attisant le désir du sang.
Jake approuvait parfaitement, et désormais seul le désir de la tuerie le hantait. Cela faisait combien de temps qu’il n’avait pas tué ? Une semaine ? Deux ? Trois ? Un mois ? Les derniers évènements ne l’aidaient en rien.

Angelika-C'est parfait mon cher ! Alors on commence ?

Regard vers celle qui venait d’émettre cette déclaration. Angelika Stone, probablement une peste, une femme trop … trop pure. Bizarrement, Jake préférait de loin côtoyer Alice que cette dernière. Quelque chose le laissait un peu sceptique vis-à-vis d’elle. Son statut de sang ? Non. Sa façon d’être ? Sans doute.

Angelika- J'ai hâte de te voir à l’œuvre ma belle, et bienvenue dans la guilde des plus puissants

Rire ironique. De l’hypocrisie ? La belle semblait vouloir gagner de l’estime auprès de la sang pur, et le pire serait qu’elle y arriverait probablement.

Katherin- Et on s'bourre la gueule !

Davidson, toujours des idées aussi merveilleuses. Cette idée ne faisait qu’amplifier son désir, son envie. Un compte à rebours venait alors de se déclencher dans l’esprit de Jake. Encore quelques secondes, et alors l’acte pourrait débuter. Katherin déclara encore quelques phrases à l’égard d’Alice, qui semblait être l’attraction des deux jeunes femmes. L’objet d’un combat acharné ? Éventuellement, une possibilité parmi tant d’autre.
Laissant les autres derrière lui, Jake se dirigeait déjà vers le lieu intéressé, tout en adressant un regard à Erwan lui déclarant que si l’envie lui chantait, qu’il pouvait se joindre à lui. Suivant de près Gregory, il était accompagné du vieux bougre. L’affaire semblait vouloir se dérouler par binôme cette fois-ci, ce que Jake n’aimait pas réellement bien qu’être jugé sur certains points le laissait indifférent, mais le travail était mieux réalisé quand la solitude l’accompagnait, d’autant plus que dans ces moments là, son côté sadique avait tendance à ressurgir, une chose qu’il avait de temps en temps du mal à assumer.
Se dirigeant vers la plage où se trouvait des maisons, des frissons plus froids les uns que les autres parcouraient sa peau chaude qui faisait offense à la nuit légèrement froide. Des pas sourds et légers raisonnaient dans les ruelles silencieuses de la ville, et bientôt, la plage pouvait être aperçue. Se stoppant sur la plage même, les vagues procuraient un son doux et paisible. Scrutant l’horizon, il reprenait sa marche vers une maison qui semblait aisée et endormie.
Entrant discrètement dans la maison, l’ombre chassait toute once de lumière. Seul le silence encombrait la demeure, accompagné d’un bruit de fond. Avançant avec méfiance, la baguette dans la main, son dos frôlait les murs. Le souffle léger, il pu alors apercevoir une jeune fillette brune, étant âgée de 6 ans tout au plus. Le souffle brûlant, les mains tremblantes, la respiration de plus en plus courte, il l’observait durant quelques secondes afin de se poster face à elle.
Réflexe premier. La jeune fille tenta d’émettre un son strident que Jake s’empressa rapidement de cacher avec le sort informulé, silencio, si pratique. Courant dans tous les sens au rez-de-chaussée, Jake la poursuivait à droite puis à gauche. Il voulait faire durer le jeu, et pour l’instant, il ne souhaitait pas user de la magie. Le côté animal, monstre se montrait ici, à cet instant, et le fait de savoir qu’Amber aurait pu le voir ainsi le faisait frémir de toute part. Se dissimulant derrière un mur, ce fut le silence complet, plus aucun pas, puis, un choc. La jeune fille arborait un visage horrifié, de marbre. La saisissant par le col, il la plaquait violemment contre le mur comme il le faisait si souvent.

*Doloris*

Une expression exprimant de la douleur extrême, mais si jouissif à la vue. Brûler les maisons aurait été plus rapides, mais Jake ressentait un manque cruel de meurtre, de violence, de sadisme. Offrant un joli crochet droit à la gamine, désormais, sa joue était en sang. Du sang rouge vif, fluide. La regardant avec un regard méprisant, Jake la laissa tomber par terre, puis lui crachant dessus, il se dirigeait vers la sortie :

-PARASITE.

Sortant en furie, il dévisagea la maison, pour enfin lancer un incendio flambant. Des flammes brûlantes, grandes et violentes. Des cris d’effrois qui ne faisaient qu’amplifier sa satisfaction. Lançant un second incendio sur une autre maison, il admirait ce spectacle merveilleux, et laisser les quelques autres maisons à ses autres collègues.

L'atmosphère était tendu, tout le monde attendait avec impatience le moment où il pourrait passer à l'action. Dans l'immédiat, on attendait les retardataires, qui arrivèrent enfin. Erwan surveillait les jeunes Mangemorts, ainsi que les anciens, Sullivan n'aillant rien trouver de mieux à faire que d'importuner la fille Von-Gotha et son accompagnatrice, la sulfureuse Katherin Davidson. Erwan appréciait cette jeune femme, il ne savait pas trop pourquoi, peut être son côté un peu fou, tellement semblable à cette chère Bellatrix Lestrange. Regrettable que cette femme est perdu la vie durant la bataille, elle aurait été d'une grande utilité dans cette nouvelle ère. Qu'importe, Erwan n'était que d'une oreille distraire les diverses conversations, plus occuper à détailler les différents visages, à analyser. Le Recruteur devait bien reconnaitre une chose, malgré leur jeunesse et une certaine vision des valeurs Mangemoresques, les nouveaux étaient pour la plupart, excellente recrue mais s'ils devaient encore faire leurs preuves aux yeux de l'ancien. Ainsi donc, cette ... petite fête était le meilleur moyen pour Black d'évaluer leur niveau. Et les choses sérieuses allaient enfin commencer, Sullivan déclara le plan d'une façon peu plaisante aux oreilles d'Erwan, qui a grandi au milieu de bonne la société et des valeurs propres à la pureté de son sang, malgré la perdition de la tradition.

-On se sépare. On encercle. On crame. On joue avec la bouffe. Ça va à tout l'monde ?

-C'est parfait mon cher ! Alors on commence ?

Angelika Stone. Une arrogante sang-pur qui avait ses défauts ... mais aussi d’irremplaçables qualités. Elle s'adressa à la jeune Alice mais il ne fit pas attention aux paroles échangeaient, ne l'intéressant guère.

-Et on s'bourre la gueule !

Erwan eu un rire. La spontanéité de Katherine s'avérait très appréciable dans ce genre de situation. Elle au moins elle n'était pas du genre à se poser des questions, toujours à voir les choses simplement. Pas comme le jeune McBlake dont le grand frère était absent de la réunion, chose étrange.

- On s'retrouve là-haut ? Fit-il en désignant le château gothique en ruines. J'prends l'côté Sud, vers l'école.

Et il disparut. Erwan fit une mine contrariée. Il n'avait pas particulièrement confiance en ce jeune homme. Ils échangèrent un regard avec Sullivan, ce dernier transplana à la suite, les autres les suivant, dont Jake qui l'invita d'un regard à le suivre si l'envie lui prenait avant de disparaitre à son tour. Soupir. Ils ne prenaient donc pas le temps de savourer les minutes, à gouter au sang qu'on leur offrait, voulant tout de suite le chaos et la destruction. Le Recruteur salua d'un amble signe de la tête la jeune Alice avant de transplaner à son tour. L'air marin fouetta de nouveau son visage. Il avait pris l’initiative de se rendre d'abord au château en ruine pour avoir une vue d'ensemble de l'île. Il vit de la fumée en contrebas et on pouvait déjà entendre des hurlements déchiraient l'obscurité de la nuit. Ils n'y allaient pas de mains mortes. Erwan prit sa baguette en main et coupa tous les fils de la ville, empêchant tous moyens de communication vers l'extérieur. L'île était en quarantaine. Le Mangemort quitta son poste d'observation, atterrissant devant le commissariat de l'île. Rapide regard à l'intérieur. Le téléphone sonnait déjà mais les câbles étant coupé, les policiers ne recevaient plus rien, tombant sur les lignes occupaient. Il y avait de l'agitation, ils se préparaient pour aider les misérables habitants de la ville. Erwan n'avait pas de temps à perdre avec ses gêneurs, il ne les intéressait pas, le Mangemort se contenta donc se verrouiller les portes et d'y mettre à son tour le feu. Il entendit clairement les hurlements de douleur ainsi que les bruits de verre briser. Les policiers tentaient de s'enfuir mais ils devinrent très vite des cadavres, Erwan faisant usage de l'Avada Kedavra. Il transplana de nouveau, loin du bruit et l'agitation qui secouer la ville. Il marcha dans une ruelle sombre, sa baguette dans une main, un vieux couteau de poche dans l'autre, s'amusant à faire suintait la lame sale de sang sécher contre le vieux bois du manche. Il repéra enfin une victime intéressante. Une femme venait de sortir par la porte arrière d'une maison, son sac et son manteau dans une main, l'autre reboutonnant son chemisier, ses talons claquant le pavé. Elle tourna la tête vers la maison qu'elle venait de quitter, les lumières s'étant soudain allumer à l'étage, une autre femme hurlant contre son mari trompeur. La maitresse allongea son pas, ne voulant pas tomber sur la furie et prit un raccourci pour rentrer chez elle. C'est dans cette ruelle sombre qu'Erwan la coinça. Il la saisit par une épaule, la plaquant contre le mur. L'inconnue allait hurler à l'aide mais le Mangemort avait mis sa main contre sa bouche pour la faire taire. On voyait clairement la peur dans son regard mais pas encore l'émotion que le Recruteur voulait atteindre.

-D'une certaine manière, tu as de la chance, murmura-t-il, ce n'est pas la femme trompait qui va t'offrir le sommeil éternel ce soir mais si ça peut te rassurer, elle aussi ne verra plus jamais l'aurore après cette nuit passait.

La femme écarquilla les yeux d'effroi et d'horreur. Ce type était un fou furieux. Elle voulait se débattre mais la pression de l'homme, habituer à tuer, contre le sien l’empêcher de bouger. Elle ne put donc éviter le coup de couteau qui lui transperça le ventre. Son visage de figea. Son sang impur coulait sur les doigts du Mangemort. Il enleva sa main des lèvres de l'inconnu, les peignant du rouge profond de son sang. Puis, il prit délicatement le cou de la femme et commença à resserrer son étreinte. Le corps de la maitresse tomba comme une poupée de chiffon sur le sol mais elle était toujours en vie, juste étourdit. Erwan lui jeta un Silencio avant de faire subir au corps de la malheureuse des Doloris à répétition. Finalement, la vie la quitta aux bouts d'interminable minute. Couteau en main, le Mangemort termina embellissement du cadavre, l'éventrent, disposant ses viscères dans la ruelle. Le sang de la moldue recouvrait le mur derrière elle. Curieux, du bout de la langue, il gouta son sang avant de cracher par terre. Comme souvent, il était infect et impur. Lançant un Recurvite sur ses habits, toute traces de sang disparues, le Mangemort repris tranquillement sa route à la recherche de sa prochaine victime, abandonnant misérablement, la première de sa soirée.

- Et on s'bourre la gueule !

Grimace. Alice inhalait discrètement de grandes bouffées d'air iodé par le nez, espérant éradiquer les derniers restes de sa cuite de la veille.

- C'est parfait mon cher ! Alors on commence ?

Elle entendit Katherin soupirer d'exaspération à ses côtés, tandis que la jeune femme encapuchonnée à la voix suave s'approchait d'elle, un air évoquant la convoitise sur son visage - ce qui ne la rendait curieusement pas moins belle, car oui, elle avait un visage parfait. Rien à voir avec la sophistication alternative de Davidson ou ses propres joues creuses et son teint maladif. Même ses murmures étaient sensuels...

- J'ai hâte de te voir à l’œuvre ma belle, et bienvenue dans la guilde des plus puissants.

Clin d'oeil. Elle était attractive, a priori naturellement, ce qui faisait probablement d'elle quelqu'un de singulièrement dangereux. Alice s'abstint de toute réponse, préférant attendre les avis ultérieurs de son mentor qu'elle ne tenait pas à se mettre à dos... Pas qu'elle l'effraye, non. Mais pour une raison inexplicable, elle avait l'impression de... De l'apprécier.

*Elle est ton alliée, elle voulait que tu prenne ta revanche contre Sheffield... Je ne la décevrais pas. Elle n'a pas idée du service qu'elle m'a rendu... Mais ne lui accorde pas ton entière confiance pour autant... Face à lui tu seras seule, ne l'oublie jamais. Nous sommes toujours seuls, quand nous n'avons pas la chance d'être habités par des guides... Je sais que Tu seras là quand je serais face à lui, et si je dois perdre ce ne sera que pour mieux Te rejoindre...*

Sortir de ses conversations intérieures pour répondres à celles de la réalité matérielle incluant ces autres.

- Prête dear Alice ? Soit tu choisis de chasser les animaux toute seule, soit tu restes avec moi, enfin, tu fais comme tu veux ! A c'qui parait c'était du bon travail le déparasitage à Poudlard...Enfin, si tu veux peaufiner ta technique, t'amuser ou j'sais pas quoi d'autre, suis moi !

La jeune fille ouvrit la bouche pour répondre, mais son attention se reporta sur McBlake frangin, qui décidément était tout petit.

- On s'retrouve là-haut ? J'prends l'côté Sud, vers l'école.

Joli endroit pour fêter le travail bien fait... Il transplana, suivi de peu par le vieux qui lui avait parlé un peu plus tôt, après un signe de tête échangé avec l'homme proche de Jake... Contre l'avis de McBlake, Alice aurait aimé une séance de présentations.
Elle intercepta un signe respectueux de cet homme avant qu'il ne disparaisse à son tour et elle se tourna vers Katherin tandis que les autres se rendaient sur place.

- J'avoue que je serais curieuse de te voir à l'oeuvre...

Plus que curieuse, elle avait envie d'assister à ce spectacle. Une lueur de convoitise passa dans son oeil vert, de celles que l'on retrouvaient chez le Duc von Gotha quand il était question de massacres sanguinolents - vampires ou non. Et envie d'y participer, soudain... Un instant, l'image du corps suppliant de Battistelli lui revint en tête, et un sourire angoissant fleurit inconsciemment sur ses lèvres.

*Immonde cafard... J'aurais du t'écorcher pour t'arracher ta pitoyable expression du visage... Et finir sur une décollation pour l'éradiquer complètement... Oh oui.*

Tenir le destin d'un autre entre ses mains... Son père lui avait toujours évité le moindre contact avec la moindre croyance, et ce n'était que maintenant qu'elle comprenait pourquoi. Il suffisait de le vouloir pour être un dieu...

... Perdue sans ses réflexions, elle sentit à peine Katherin la faire transplaner avec elle, à proximité d'une église devant laquelle se tenait un modeste cimetière mal entretenu. Face à elles : des maisons d'assez grandes dimensions, symboles de la supériorité que certains de ces animaux sans dons prétendaient s'octroyer sur leurs semblables...

*Vermines, vermines, vous finirez tous raccourcis... ♪♫*

Un coup d'oeil vers son guide... Sans doute du genre à aimer le spectacle. Tant mieux, c'était également son cas, elle l'avait prouvé avec le Poufsouffle. Désignant la première maison, elle s'exprima d'une voix inhabituelle, rendue rauque par l'excitation et le désir :

- Tu permets...? Incendio.

Cris de paniques à l'intérieur. Méthodique, Alice dirigeait ses flammes de manière à ce que ces moldus aux veines souillées ne puissent quitter leur demeure que par le portillon qui se trouvait face à elles... Une femme échevelée et paniquée fut la première à le passer, un enfant de cinq à six ans entre les bras.

*Le gosse... Impero...*

- Viens à moi, fragile aberration de la nature...

L'enfant quitta les bras de sa mère, qui s'était figée devant les deux femmes vêtues de noir qui se détachaient sur fond de cimetière brumeux... Réagissant trop tard pour se raccrocher à son fils, qui s'était assis devant Alice, le regard vitreux. La jeune fille lui tendit son couteau d'argent de potionniste, provoquant un cri strident de la part de la femme en chemise de nuit.

- Silence.

Voix froide et autoritaire, de ces intonations qu'elle avait si souvent employées spontanément...

- Tu vas m'obéir, femelle moldue, si tu ne veux pas voir ton ignoble engeance expirer sous tes yeux...

- Pas mon fils non pitié, pas...

- J'ai dit "silence".

L'enfant s'enfonça le couteau d'un coup sec dans le ventre, sans un cri, et la femme horrifiée se retint de crier, secouée de spasmes tandis que des larmes s'échappaient de ses yeux.

*Off with their heads.*

- J'aurais besoin d'une hache. Va chercher.

La femme émis une sorte de couinement de souris, avant de se diriger d'une démarche incertaine et tremblante vers sa maison ravagée par les flammes. Le petit garçon à terre se vidait lentement de son sang, sous la totale indifférence de l'héritière von Gotha. Des lumières commençaient à s'allumer chez les voisins proches... Aucune crainte. Ces moldus n'avaient pas la moindre arme pour lutter contre eux...

La femme reparut, le visage ravagé par ses sanglots incontrôlés. Son probable époux l'avait rejointe, la soutenant à demi, tenant la hache dans sa main gauche, son expression mêlant stupeur, incompréhension et colère... Et horreur, quand ses yeux se posèrent sur son fils à terre.

*Accio.*

Elle réceptionna l'outil - rien à voir avec les haches de minotaures ornées de runes forgées par les gobelins qu'elle avait pu manier chez son père - lança un silencio informulé sur l'homme et regarda la femme sévèrement.

- Je prends cela, fit-elle en désignant le nouveau venu du menton, pour de la désobéissance.

Nouveau coup de couteau autoporté dans le ventre du petit garçon. Cris d'horreur retenus.

- Allonge-toi à mes pieds.

L'homme tenta de la retenir, dans le plus profond silence, et elle lui lança un incarcerem agacé, tandis que la mère s'exécutait en tremblant, sans lâcher son fils des yeux, comme si elle espérait pitoyablement qu'il serait épargné. Alice lui ordonna de se relever, ce qu'il fit toujours sans la moindre expression apparente, et lui fit saisir l'extrémité de la hache...

- Qu'on lui coupe la tête.

Lâchant l'objet, que le garçonnet était de toute manière incapable de tenir seul, celui-ci fut projeté en avant, entrainé par l'élan de la lame qui sépara brusquement la tête de sa mère du reste de son corps... Devant le portail, le père ruait comme un centaure en rut, ce qui fit pousser à Alice l'un de ses habituels éclats de rire enfantin aux accents terriblement sinistres, car toujours inappropriés...

L'impérium se leva, et la jeune fille regarda le garçon avec sévérité.

- C'est de ta faute si ta mère est morte... Endoloris.

Indifférente aux hurlements déchirants qu'il poussait, elle poursuivit, s'adressant à Katherin :

- J'aime bien cette signature. Je ramènerais une hache digne de ce nom la prochaine fois...

- ...j'implore votre Pardon. Guidez son âme tourmentée vers des jours meilleurs. Amen.

Victor acheva sa prière par un signe de croix solennel. Il devait être deux heures du matin, le jeune homme n'arrivait pas à fermer l'oeil, il devait en être de même pour son oncle, à deux pièces de la sienne.
Son cas devait être réellement désespéré pour que Dieu lui fasse la faveur de lui répondre promptement. Un hibou tapotait à la vitre, de son bec biscornu.
De Habsbourg fondit sur lui, ou plutôt, l'animal fondit sur Victor qui referma la fenêtre aussitôt. Il était incontrôlable et voletait partout dans la chambre à grands bruits d'ailes, il perdait d'ailleurs ses plumes.

- Petrificus totalus.

Dans un bruit sourd le hibou tomba sur le lit et Victor retira délicatement la lettre de sa patte. L'orage qui tonnait dehors avait dû effrayer la bête. Décachetant l'enveloppe de ses doigts fins, Victor arbora une expression figée qu'on pourrait qualifier comme de l'appréhension.

"Très cher Victor,
C'est avec une frayeur mêlée d'une joie sans nom que j'ai lu tes mots, à l'instant. Je n'avais besoin de rien d'autre, demande moi ce que tu veux, tant que tu me jures que tu me soutiens... Dis le moi, Victor, dis le moi encore que tu me soutiendras toujours ?...
Malheureusement, je ne peux rien t'expliquer ici. Je voudrais tant que tu sois là, j'espère tellement que tu connaisses cet endroit, pour pouvoir m'y rejoindre dès que possible... Car oui, j'ai du quitter Poudlard précipitamment. Rejoins-moi au manoir Mogg, je t'en prie, je t'attends. Et ne dis rien à mon père, je t'en conjure... Je l'aime tellement, je ne supporterais pas l'idée de le faire souffrir davantage. Pas ce soir, pas dans une lettre.
Ta cousine préférée."

Le temps était compté, Alice l'implorait clairement de se hâter. Il boutonna une chemise en hâte et enfila une veste rappelant l'époque napoléonienne. Une fois chaussé, il libéra le hibou et fit disparaître les quelques plumes d'un coup de baguette. Victor griffonna un mot destiné au Duc.

"Mon oncle, les affaires du Palais me pressent, j'en suis navré. Je reviendrais dès que possible pour vous apporter mon soutien, prévenez-moi s'il y a du nouveau. Avec toute mon affection, Victor."

Il déposa ledit mot sur son oreiller, rassembla des affaires dans un sac qu'il porta en bandoulière et poussa la porte de sa chambre. Sans un bruit, il descendit jusqu'au hall où il croisa un domestique qui se détourna en faisant mine de ne pas s'intéresser au jeune de Habsbourg.

Une fois son cheval attelé, il partit en trombe au galop jusqu'à un portoloin qui le mènerait directement à Swindon, en Angleterre.
Il lui était arrivé quelques fois d'accompagner son oncle chez ce Mogg dont il ne retenait finalement que très peu de souvenirs. Que faisait sa cousine dans la maison de ce Mangemort ? Tout cela était bien étrange, il ne tarderait cependant pas à éclaircir cette histoire avec l'aide de sa bien-aimée Alice.

Quelle déception eut-il lorsqu'il arriva chez les Mogg ! Il se présenta et fut accueilli avec honneur, mais on lui annonça que sa cousine avait accompagné un groupe Mangemort dans leur activité favorite. Victor jalousa son oncle un instant, ne pas savoir dans quelles mains Alice était tombée...

Il transplana cette fois-ci, à bout de nerfs il faut le dire, son voyage avait été éprouvant et une journée entière s'était écoulée.

- Dieu merci, murmura-t-il en apercevant sa cousine, néanmoins méconnaissable.

Heureusement que Victor connaissait parfaitement la jeune fille, voire bien plus que cela, car il la reconnut aussitôt qu'il posa les yeux sur elle. Elle qui venait de réaliser une chose impardonnable dans sa religion. Mais lui, il lui pardonnait, parce qu'elle semblait aller bien, et qu'il la revoyait enfin. Crier son nom n'était d'aucune utilité dans le brouhaha ambiant. Il se contenta de s'avancer vers elle en soufflant, rassurée qu'elle ne soit pas la victime, mais l'assassin.

- A mon humble avis, il me semble que ce n'était pas de sa faute, annonça-t-il de son ton impérieux, tout en se détournant de l'horrible carnage du garçonnet.

Ne pouvant se retenir plus longtemps, il embrassa sa cousine. Un baiser court, certes, leurs lèvres s'effleurèrent, mais cela signifiait beaucoup pour eux-deux. Ils étaient bien plus que de simples amis. Il l'avait pris par les épaules, se souvenant qu'autrefois elle détestait les personnes tactiles...

Affalée sur le vieux matelas taché qui lui servait de lit dans son 15m² sans salle de bain, Pandora était plongée dans un profond sommeil, comme en témoignaient ses mouvements ininterrompus qui avaient fait tomber au sol sa couverture. Sur le ventre, en travers du lit dans une position étrange, on pouvait l’entendre marmonner des paroles incohérentes, témoins des rêves étranges dont elle était la cible. Un tapotement contre le simple vitrage, léger d’abord, répondant à un code. La jeune femme garda les paupières closes, se contentant de se tourner sur le côté gauche, jambes en dehors du lit, dans une posture encore plus invraisemblable. Le code tapé du bec par le hibou se fit plus fort, et l’air footballistique lui fit enfin ouvrir des yeux brumeux. Il lui fallut l’entendre une troisième fois pour qu’elle en prenne pleinement conscience, et se lève précipitamment pour accueillir le hibou-express. Amira était de garde, ce soir, avait-elle perçu un signal ? Hewlett avait mis en place un système d’alarme basé sur la coupure des lignes électriques… Ouvrant la fenêtre, elle se hâta de détacher la missive de la patte du hibou.


Oh oui, elle allait en avoir, des soucis. Son rythme cardiaque s’accélérait, mais pas un instant elle ne songea à renoncer…

*Hershou.*

Elle avait promis à son ami de le prévenir dès qu’elle mettrait son plan à exécution et elle griffonna un mot rapide, qu’elle confia au hibou-express des FSI.

- Ramène ça à Hershell mon cœur, va !

*Peel, Peel… J’avais vu une photo du circuit moto de l’île, ça devrait marcher, non ?...*

Elle ne saurait qu’en essayant n’est-ce pas ? Se concentrant sur le circuit, elle transplana, se retrouvant au sommet de Snaefell. En contrebas brillaient les villes qui selon toute vraisemblance n’étaient pas Peel…

*Damn, j’fais comment pour m’orienter dans cette purée ?!*

Mais une lueur attira son attention. Un feu de joie énorme, genre feu de quartier ?... Nouveau crack caractéristique, atterrissage dans une ruelle un peu trop éclairée par les flammes, s’agripper à sa baguette tout en se mettant à couvert sous un porche encore debout.

*Repérer McBlake frère.*

Dernier coup d’œil à la photo qu’elle connaissait par cœur, avant de l’abandonner dans les flammes. Comment allait-elle trouver McBlake dans ce carnage ?...

*Réfléchis ma vieille, où il a pu aller pour pêcher ses victimes ?... Il doit aller au plus efficace, avant que les autres dégomment tout, quoi… P*tain il me faudrait un plan de la ville.*

Ramenant sa baguette contre son front, elle s’appliqua un sortilège de désillusion informulé avant de quitter sa planque en longeant les murs, à la recherche d’un arrêt de bus ou d’un truc du genre. Dis bonnes minutes, à croire que ce bled était vraiment paumé, ce qui n’en faisait qu’une meilleure cible… Il y avait un arrêt vers l’église, mais il y avait également trois Mangemorts postés là – difficilement identifiables à cette distance. Longer la route jusqu’à la promenade de bord de mer, en trouver un autre, rester immobile, ne pas réagir aux cris des moldus brûlés vif… Horrible odeur de graillon.

*Alors, alors, Gregory-chou… y’a-t-il une discothèque dans l’coin qui pourrait t’attirer ou pas ?*

Vraisemblablement, la ville était plutôt du genre morte… A l’exception de deux pubs. Un lycée équipé d’un internat attira également son attention, et elle décida de finir par là si les pubs n’étaient pas concluants… Petite ellipse narrative : ils ne le furent pas. L’un d’eux avaient bien été la cible d’un Mangemort, mais ce n’était qu’une boucherie… Direction le Sud.

Cris stridents étouffés par les murs. Fenêtres vraisemblablement bloquées. Pandora se précipita au pied du bâtiment, s’efforçant de ne pas penser à ce qu’elle trouverait à l’intérieur…

*Alohomora.*

Rentrer discrètement, se débarrasser du sortilège de désillusion et se précipiter du côté du dortoir des filles.

*Sale tordu, c’est encore des gosses… Comment t…*

Figée d’horreur. Une porte ouverte lui laissait voir le spectacle de trois filles nues agonisant dans une mare de sang, tandis qu’un vieux faisait subir son châtiment à une troisième, dans une posture improbable, qui poussait des cris perçants à chacun de ses assauts, ce qui semblait le combler de joie. Ce n’était pas celui qu’elle cherchait, et sans réfléchir davantage elle s’élança dans la pièce, l’attaquant en traitre.

*Règle n°1 : tu ne tueras point. P*tain de crédo de gentils…*

- STUPEFIX !

L’homme s’écroula sur la jeune fille ravagée, et Pandora s’approcha d’elle en vitesse. Effrayée à l’idée de subir autre chose de ces gens étranges armés de baguette, la gamine s’était écartée de lui, mettant le plus de distance entre elle et la sorcière en poussant des cris stridents. Pandora lui lança un peignoir qui trainait… Il semblait inutile d’essayer de l’approcher plus.

- Fuis, la porte du bas est ouverte, planque-toi, reste pas en ville !

Elle quitta la chambre… Tombant sur McBlake qui sortait de celle d’à côté, tenant le corps nu et tremblant d’une blonde par les cheveux… Baguette tendue sur elle.

- Bordel t’es quoi toi ?

Le ton était à la fois avide et cruel, elle le prit pour un bon point… Baguette pointée sur lui, elle adopta une attitude énervée des plus convaincantes, comptant jouer à la justicière de base pour être crédible jusqu’au bout dans le rôle qu’elle voulait se donner.

- Un être humain, comme elle et toi peut-être ? Stupide Mangemort à l’idéologie démodée…

… Et faire exprès de lancer un nouveau stupefix mal visé…

-Ne dis rien vaurien. Ce serait inutile et inconvenant de ta part...

Ramenant plusieurs cordes autour d'un inconnu moldu, elle fit en sorte qu'il soit bien ficellé avant de le balancer au bout de se sliens en long et en large et sur tous les murs et de finir par le pendre.

-Quel beau spectacle, n'est-ce pas ? prononça-t-elle avec dédain. A qui le tour ?

Regard amusé porté sur la pile de moldu qu'elle avait fait léviter au dessus du bar. Ils en restaient encore une petite dizaine. Tous à supplier la femme de les laisser vivre, à verser des larmes et à trembler...

-Vous m'ennuyez...

Et s'approchant à grand pas vers eux, elle se saisit d'un grand couteau qui trainait derrière le comptoir avant de faire descendre ses proies une par une sur une table du bar et de transpercer leur coeur sans aucune pitié, sous les yeux ahuris et effrayé des moldus qui n'attendait plus que leur tour en pleurant.

Il était temps de mettre un terme à son amusement. Angelika avait passé une heure environ à tuer un à un chaque occupant de l'auberge. De diverses façon. Des plus simples au plus originales, jusqu'au plus épouvantable selon ses gouts et ses désirs de faire mal. Elle avait donné la mort que chacune de ses victimes méritait.

*Je n'ai plus rien à faire ici*

Son nettoyage enfin fini, après avoir préalablement incendier tout le bâtiment, Angelika se décida à rejoindre quelques autres mangemorts qu'elle croiserait. Maintenant qu'elle avait commis sa partie jubilatoire en solo, elle n'était pas contre un regroupement. Fermant une petite sacoche caché sous sa longue cape. Elle jeta un dernier coup d'oeil sur l'auberge en flamme, un sourire diabolique aux lèvres avant de se diriger plus loin.

*Voilà de quoi agrandir mon précieux coffre fort*

En effet, la mangemort avait pour habitude de récupérer tous les bijoux et objets de valeur de ses victimes, c'était pour elle une magnifique façon de se trouver de jolis bibelots qui remplissait si bien son coffre fort. Rien qu'en pensant à tous ses trésors, elle arborait un délicieux sourire de gamine qui venait d'accomplir un caprice.

Où allait-elle se rendre ? La parole de l'un de ses confrères lui revient à l'esprit. Gregory c'était rendu à l'école du village. Toute souriante, la jeune femme se décida d'aller rejoindre l'établissement pour voir comment il se débrouillait de son côté et aussi si elle pouvait participer un peu. De toute façon qu'il le veuille ou non, elle allait s'imposer. C'était dans ses habitudes et elle n'aimait qu'on l'empêche de faire ce qu'elle désirait.

Il y avait du bruit dans l'école. C'était animé, génial. Et alors qu'elle se rendait vers l'entrée, Angelika aperçut une silhouette de jeune fille prendre la fuite.

-STUPEFIX !

La mangemort accourut vers l'inconnue et lui infligea un Sectum sempra.

-Tu croyais pourquoi t'échapper comme ça... Pauvre sot que tu es.

Pendant qu'elle montait les escaliers pour se rendre vers les dortoirs, une voix de femme attira son attention. Se dirigeant vers cette voix et celle de Gregory, elle finit par les entrevoir dans un couloir. Sans aucun bruit elle marcha à la pointe des pieds, faisant un léger clin d'oeil au Mini McBlack avant de se poster bien derrière l'inconnue qui ne semblait pas du tout être une victime habituelle. Elle avait une baguette et avait même tenté de lancer un stupefix. Tenter. Elle avait manqué le jeune homme.

-Tu devrais apprendre à viser petite intrigante ! Expelliarmus !

Baguette de l'inconsciente récupérée, Angelika la lança à son collègue.

- Ca va Greg t'as rien ? Il est plus avec toi ton acolyte d'ailleurs ?demanda la mangemort après avoir remarqué qu'il semblait être seul.

Elle se tourna vers la chambre juste derrière elle. Il lui semblait apercevoir le vieux derrière trois cadavres de jeune fille.

-Mais quel idiot ce vieux là.. murmura Angelika sur un ton blasé. Se faire avoir par une étrangère... Si du moins l'est-elle réellement. Enervatum.

Et se retournant vers l'inconnue et Gregory elle se posta à côté du jeune homme, bras croisé sur sa poitrine en attendant qu'il prenne la parole. Etant donné qu'il l'avait découverte en quelque sort, Angelika lui laissait le loisir de l'interroger et de faire ce qu'il voulait. Comment avait-elle pu s'en procurer une si c'était une moldue du village ? Angelika ne l'avait jamais vu et attendait impatiemment que cette gredine parle. Elle s'était même permis de lancer un sort contre un mangemort, elle allait le payer certes, mais pas maintenant il fallait d'abord qu'elle s'explique. Et surtout qui était-elle ?

Le sens du rythme...
Gregory pouvait entendre la tête de la victime de Wrong of Derby cogner régulièrement contre la cloison, chaque coup était ponctué d'un cri perçant... Mais non, il la ferait pas taire - on repérait toujours la chambre dans laquelle il se vidait, quand il trainait dans l'établissement principal de son frère...

Enfin, le bruit n'avait jamais gêné sa concentration.
Il poussa une deuxième porte, l'index sur les lèvres pour inciter la chambrée au silence. Avec son visage doux, il lui était tellement facile de paraitre gentil...

- Si vous faites exactement ce que je vous dis, vous ne subirez pas le sort de cette malheureuse...

Hochements de tête.

- Bien... Déshabillez-vous, vite.

Elles s'exécutèrent en tremblant.

*La blonde... Elle pourrait remplacer celle que j'ai défigurée l'autre soir.*

- STUPEFIX !

Greg tourna la tête, tendant l'oreille en direction de la pièce adjacente. Un autre sorcier - enfin dans le cas présent, une sorcière - se trouvait dans l'coin. Black les avait pourtant assuré que ce bled ne comptait que des moldus et que les attaques décidées au dernier moment étaient indétectables...

Il soumit chacune des jeunes filles à un petrificus totalus informulé, hormis à celle qu'il avait repérée, qu'il saisit par les cheveux en comptant s'en servir d'otage si des aurors trainaient dans le coin, avant de quitter la chambre à pas de loup, baguette négligemment tendue face à lui... Couloir vide, si sorcière il y avait, elle était seule.

Seule et quittant la chambre où Sullivan devait roupiller contraint et forcé. Il fronça les sourcils, elle ne passait pas inaperçue et il était persuadé de ne l'avoir jamais vue... Il faut dire qu'il affectionnait la solitude, à Poudlard. Quoi qu'il en soit, si elle était assez folle pour se mettre en travers de leur chemin, c'est que c'était une ennemie... Et une ennemie restait une proie potentielle pour leur commerce.

- Bordel t’es quoi toi ?

La question était bien choisie, seul un éventuel sang pur pouvait lui éviter les sombres projets qui germaient dans la tête du Mangemort... Excentrique, visage de gosse surmaquillé, innocence feinte.

Gueule d'ange. Même sous le coup d'une colère qu'il restait à dompter pour en faire de la résignation... Le taf, quoi.

- Un être humain, comme elle et toi peut-être ? Stupide Mangemort à l’idéologie démodée…

Il n'eut même pas à se décaler pour éviter son sortilège de stupefixion, et un sourire moqueur se traça sur ses lèvres... Tandis qu'une silhouette séduisante et bien connue apparaissait silencieusement derrière elle. Clin d'oeil. En d'autres circonstances, il en aurait rougi... Geste courtois de la main.

*Honneur aux dames...*

- Tu devrais apprendre à viser petite intrigante ! Expelliarmus !

La belle Angelika lui envoya la baguette qui avait sauté des mains de la rouquine - qui avait cet air horrifié des gens qui s'apprêtent à faire quelque chose de stupide pour tenter en vain de s'en sortir.

- Ça va Greg t'as rien ? Il est plus avec toi ton acolyte d'ailleurs ?

Grommellement purement McBlakien, en indiquant la première chambre d'un geste du menton.

- J'ai l'air d'avoir quelque chose ? J'crois qu'il s'est fait prendre en traitre l'vieux crade.

Elle alla s'occuper de Wrong of Derby, et Greg lança négligemment un incarcerem sur l'intruse, qui régit trop tard par un pas en arrière rapidement entravé par une corde solide. Angelika le rejoignit, et Sullivan se rhabillait sur le pas de la porte, leur exhibant à moitié son atroce anatomie.

- Alors poupée... T'es quoi, dis-moi ? T'as pas l'faciès de l'auror...

Pour toute réponse, McBlake se prit un crachat en plein visage... Il l'essuya rageusement avec sa manche, avant de ramener la moldue blonde sous les yeux de la jaune femme, sa baguette sous la gorge.

- Okay... Tu préfère la voir se faire défoncer pendant des heures ? Choisis bien ma grande.

- Ouais, choisis bien... Pense que "papa" a pas eu sa dose...

Expression écoeurée, choquée. Des larmes sommençait à lui monter aux yeux, mais elles ne s'écoulèrent pas... Elle n'était pas en mesure de négocier, elle était désarmée face à trois Mangemorts expérimentées, elle était prise au piège. Aucune échappatoire... McBlake en jubilait intérieurement.

- Je... Je suis née ici... J'étais à Poudlard mais je préfère le monde moldu...

McBlake eut un grand éclat de rire et le vieux fit des bruits exagérés évoquant un vomissement. Né-moldue, jolie, expérimentée avec un peu de chance... Gregory s'approcha d'elle, lui arrachant son corsage, au grand plaisir de Sullivan. Bien roulée. Pas de ces cadavres aux côtes saillantes...

Il sortit d'une sacoche un petit instrument de métal, dont l'extrémité se mit à rougeoyer, et l'appliqua tout d'abord sur la poitrine de la moldue... Laissant fumer sa peau, qui dégageait une effroyable odeur de brûlé, laissant apparaitre un "MB" sanguinolent... Marquée au fer rouge.

Indifférent à l'exclamation d'horreur de la sang-de-bourbe, il se tourna vers elle d'un air blasé. Elle tentait vainement de se débattre, mais ses liens la maintenaient fermement...

- Ça va piquer, mon ange.

... Et il lui appliqua le fer à son tour. Sur la poitrine, côté gauche... Comme pour emprisonner son coeur, pour qu'elle se rappelle à chaque instant que c'est en son nom, et en celui de son frère, qu'elle vendrait désormais son amour aux hommes.

- ... Won't be undone casualty rerun. Welcome to the fa-mi-ly. ♪

- J'pourrais bizuter la rousse ?

Greg rangea son matos, et se tourna vers Wrong of Derby qui en bavais presque, lui répondant d'un ton indifférent presque professionnel :

- Tu verras ça avec Raf, c'est lui qui juge de c'genre de chose... Bon, guys, j'vais pas tarder, j'peux pas transplaner à plus de trois. On fait quoi on crame le reste ? Histoire que Davidson mouille sa culotte...

- ... Si elle en a une, gamin. Si elle en a une...

Sourcils froncés, mine sérieuse et menaçante, Angelika s'apprêtait à observer l'interrogatoire. A côté le vieux était en train de rhabiller rapidement. Pour Angelika il était vraiment immonde et encore plus quand il ne portait pas ses vêtements... Elle reporta ensuite son attention sur le jeune homme. Et à vrai dire Gregory était assez adroit et agile pour ce genre de choses, assez pour ne pas dire très non plus. Mini McBlake restait toujours un sang-mêlé à ses yeux.

- Alors poupée... T'es quoi, dis-moi ? T'as pas l'faciès de l'auror...

Bien entendu l'inconnue ne semblait pas vouloir coopérer et ce fut sans aucune gêne qu'elle lui administra un crachat. Ouvrant des yeux outrés devant l'audace de cette garce qui se croyait tout permis. Angelika faillit prendre la parole et intervenir mais Sullivan qui se trouvait maintenant près d'elle la retint immédiatement et discrètement par le bras. Un regard confiant s'affichait sur son visage qui laissait sous-entendre un "Laisse-le tu verras, tu ne le regretteras pas...".
Obéissant à contre-coeur, elle se tourna vers Gregory qui venait de se saisir d'une des pensionnaires encore consciente.

- Okay... Tu préfère la voir se faire défoncer pendant des heures ? Choisis bien ma grande.

- Ouais, choisis bien... Pense que "papa" a pas eu sa dose...

Rire intérieur. Sourire machiavélique et ricanement de la part de la mangemort qui savourait cette menace. Angelika s'amusait à voir la gamine complètement terrorisé. C'était jouissif. Finalement elle avait bien fait de laisser le jeune homme prendre la situation entre ses mains.

Une menace qui porta immédiatement ses fruits.

- Je... Je suis née ici... J'étais à Poudlard mais je préfère le monde moldu... répondit alors l'intriguante les larmes aux yeux.

Angelika crut avoir mal entendu. Elle faillit hurler l'indignation face aux propos de la femme. Elle préférait le monde moldu. Celui de ses misérables insectes. Ces sangs de bourbes inutiles et sans valeur. La mangemort n'attendait plus qu'une chose, que son collègue lui inflige n'importe quoi pourvu que ce soit douloureux.

Après s'être esclaffer de rire, tandis que Sullivan lui feignait le profond dégout, McBlack s'avança vers elle afin de lui arracher son corsage. Angelika se mit soudainement à rire doucement, devinant ce qu'il s'apprêtait à faire. Gregory sortit alors d'une sacoche son instrument habituel afin de marquer en premier la gamine au fer rouge, laissant rougeoyer un "MB" sur sa poitrine mise à nue.

Angelika s'était entre-temps avancer vers l'inconnue coriace d'un pas lent et enjoué. Se postant derrière elle, la mangemort se mit à jouer avec les mèches de cheveux de l'inconnue.

-Ca devrait être interdit d'avoir de si beau cheveux... Surtout pour une moins que rien comme toi, répliqua-t-elle sur un ton enfantin mêlé de notes froides et diabolique dans sa voix.

Posant ses deux mains sur les épaules de la jeune femme, Angelika se pencha sur elle afin de lui murmurer à l'oreille sensuellement, levant le menton de la jeune femme pour la forcer à regarder :

-Regarde... Ce que les êtres comme vous méritent. Beau spectacle n'est-ce pas ? Ce sera ton tour après.

Sans se préoccuper de la douleur intense que subissait la pensionnaire, McBlake s'avança vers l'inconnue afin de lui administrer la marque également. Se redressant aussitôt, la mangemort laissa le jeune homme faire son oeuvre. L'intru essayait de se débattre vainement, ce qui fit rire Angelika.

- Ça va piquer, mon ange.

Elle devait l'admettre, Grefory était doué, enfin elle le savait depuis le temps vu le nombre de fois où elle avait pu le voir à l'acte. Mais même s'il savait être un excellent mangemort, Angelika ne lui dirai jamais. Par soucis de fierté évidemment, et surtout parce qu'il était un sang-mêlé.

- J'pourrais bizuter la rousse ?

Angelika lui jeta aussitôt un regard blasé. Il n'était donc jamais satisfait celui-là...

*Les hommes toujours les mêmes. Tous.*

- Tu verras ça avec Raf, c'est lui qui juge de c'genre de chose... Bon, guys, j'vais pas tarder, j'peux pas transplaner à plus de trois. On fait quoi on crame le reste ? Histoire que Davidson mouille sa culotte...

- ... Si elle en a une, gamin. Si elle en a une...

La jeune femme leva les yeux au ciel exaspéré. Portant une main sur son front pour remonter ses cheveux. Sullivan avait de ses réflexions parfois... Son humour laissait vraiment à désirer. Enfin il n'empêche qu'elle avait tout de même décrocher un rapide sourire avant de prendre la parole.

-Eh bien, je propose que tu te charges de prendre ces deux là alors Gregory, suggéra Angelika en montrant les deux otages du menton. J'te fais plus confiance à toi qu'à Sullivan pour les transporter. On te suivra en transplanant aussi, n'est-ce pas Sullivan ?

-Je vois pas pourquoi tu devrais pas avoir confiance...

Un calme plat régnait sur la ville... En apparence, étant donné que chez certaines personnes tout n'était pas si calme que cela. Comme chez Hershel. En tant qu'Auror il n'était pas encore le temps pour lui de rentrer dans les bras de Morphée. D'ailleurs il n'en ressentait ni l'envie, ni le besoin. Encore trop occupé et préoccupé à revoir les dossiers de plusieurs mangemorts, encore et toujours... A analyser leurs dernières apparitions, dernières actions, anticiper leur prochains déplacements. Il était donc inconcevable pour lui de prendre du repos. L'heure était trop grave. Quelque chose se préparait, il le sentait. Un sentiment qu'un évènement allait bouleversé l'existence des sorciers et moldus.

Et tandis qu'il revoyait nerveusement ses papiers tout en fumant, un bruit d'ailes l'arrêta dans son travail. Un hibou venait de se poser sur l'embrasure de la fenêtre ouverte de sa chambre.

Déposant sa cigarette dans son cendrier, Hersherl s'avança vers l'oiseau. C'était celui des FSI. De qui provenait-il ? Et à une heure pareille, ce devait être extrêmement important ou urgent. Sans attendre il déchira l'enleveloppe pour en sortir un petit mot.



Le coeur battant il se mit à parcourir rapidement ses quelques phrases écrites. Comme promis elle l'avait prévenu. Là voilà qui était déjà parti pour sur l'île de Man où se déroulait un nettoyage de moldu... Hershel porta furieusement une main à ses lèvres, poing fermé, fermant les yeux quelques secondes tandis qu'il froissait presque le papier de son autre main. L'auror devait garder son calme et ne pas commencer à s'inquiéter. Relisant une dernière fois, il finit par se précipiter sur sa cape afin de s'en revêtir.

-Je n'aurai pas du te laisser faire ça.

Un sentiment de culpabilité se mit à naître brutalement en lui brutalement en lui. L'auror regrettait de lui avoir donné en quelque sorte son accord. C'était de la folie pure que de l'avoir laissé s'y rendre. Il avait cet affreux sentiment de l'avoir jeté dans la gueule de loup. Elle. Celle qu'il aimait. Comment avait-il pu ?
Il s'en rendait bien compte, il le réalisait, ce projet était totalement fou et dangereux. Pandora était forte certes, très habile et absolument maligne et agile mais face à des mangemorts... Ces êtres sans coeur et qui n'avaient pas pour habitude de laisser une chance à tout moldu. Qui dit qu'ils n'allaient pas réserver le même sort qu'il réservait à un moldu sur Pandora quand bien même elle aurait une baguette ?




Partir immédiatement sur l'île ne pas perdre une seule seconde.

Arrivé dans un village presque mis en flamme dans tous les coins de rue... Spectacle désolant pour l'auror qui lui faisait douloureusement remémoré les conditions dans lesquelles est morte sa petite soeur... Garder le contrôle de son esprit et ne pas défaillir de tristesse en y songeant il ne le fallait pas, pas maintenant. Il devait retrouver Pandora. Où s'était-elle rendue ? La peur de retrouver Pandora sans vie montait en lui. Mais il ne voulait pas se l'imaginer car il le sentait, il savait qu'elle était encore en vie.

Parcourant les rues le plus discrètement possible des appels sourds attirèrent soudainement son attention. Hershel aperçut alors un homme allongé à terre dans un coin sombre et retiré d'une rue. Sans hésiter, l'auror s'avança vers lui.

- Je ne tiendrai plus longtemps mais je vous en prie, vous qui ne semblez pas être comme eux... Aidez-les...

-Je ferai de mon mieux, je vous le promets, murmura Hershel. Dites-moi auriez vous vu une femme rousse inconnue de votre village ? C'est très important.

-L'é...co...le.

Et il rendit l'âme. Fermant les yeux du défunt, Hershel se releva pour se rendre aussitôt vers l'établissement. Se promettant intérieurement d'aider le village une fois après avoir localiser Pandora.
Monter les escaliers pour se diriger vers les sons qui parvenait à ses oreilles. Quand il arriver à l'étage qui semblait être celui des dortoirs il se recula immédiatement lorsqu'il aperçut cinq silhouette dans le couloir. Restant en retrait dans sur les marches, Hershel tenta d'avancer discrètement sa tête pour observer, adosser contre le mur:

- Je... Je suis née ici... J'étais à Poudlard mais je préfère le monde moldu...

C'était comme si son coeur s'était retourné à l'intérieur de lui. La voix de Pandora venait de raisonner dans le couloir. Elle était bien là, entouré de trois mangemorts, une femme, un vieillard et un plus jeune... De loin il n'arrivait pas vraiment à les distinguer mais il lui semblait que l'un d'eux était bien un des McBlack.
Il le vit ensuite se saisir d'un objet plutôt long, qu'allait-il faire ? Bon sang pourquoi était-il aussi éloigné ? Hershel commençait à se sentir de plus en plus indécis, que devait-il faire ? Réagir ? Ne pas réagir ? Soudain le cri perçant de la jeune fille qu'il tenait en otage lui fit presque perdre la tête, elle était en proie à une douleur ineffable. Le mangemort qui paraissait être un des deux frères McBlack venait de la marquer de ce qui était apparemment un fer dans sa main. C'est alors qu'il s'aperçut avec épouvante qu'il se dirigeait vers Pandora, la jeune femme se débâtant pour ne pas subir ce qu'il allait lui faire mais en vain. Elle était liée.

- Ça va piquer, mon ange.

C'était comme si sa respiration lui avait violemment été enlevé. Hershel manqua défaillir une nouvelle fois, le dos davantage appuyé contre le mur il levait les yeux au ciel. Respirant difficilement. Réfléchissant, fermant les yeux. Devait-il intervenir ? Il le voulait mais quelque chose l'en empêchait comme si à l'intérieur de lui une voix lui disait que ça devait être ainsi et pas autrement... Mais comment pouvait-il rester comme cela ? Sans rien faire.

- J'pourrais bizuter la rousse ?

La rousse ? Bordel cette façon de la nommer et de vouloir l'approcher fit monter en lui un vent de colère, s'il pouvait l'étrangler, le tuer, le brûler, l'incendier, lu infliger tous les sorts impardonnables à la fois et le faire périr sur le champ... Si seulement il pouvait. Mais Hershel se trouvait malheureusement dans une position d'impuissance totale face à la situation et signaler sa présence ne ferai que mettre en péril la vie de Pandora...



- Tu verras ça avec Raf, c'est lui qui juge de c'genre de chose... Bon, guys, j'vais pas tarder, j'peux pas transplaner à plus de trois. On fait quoi on crame le reste ? Histoire que Davidson mouille sa culotte...

Raf... Sans doute le diminutif de Raphael. Il n'en était pas certain mais c'était une supposition comme une autre. Enfin il n'arrivait plus à se concentrer. Savoir Pandora entre leurs mains pendant un temps indéterminé l'effrayait plus que tout autre chose. Et l'idée de perdre une seconde fois un être qui lui était cher était inssuportable si il arrivait le moindre mal à Pandora. Le coeur agité de fureur, de peur et d'indécision, Hershel attendait de voir ce qu'ils décideraient avant de faire quoi que ce soit.

Quelque chose lui vint brutalement à l'esprit. Pourquoi n'y avait-il pas songé plus tôt? Il fallait tenter le tout pour le tout. Utiliser leur code pour signaler sa présence. Portant une main devant ses lèvres tout en surveillant la position des mangemorts et gardant un oeil sur Pandora, Hershel se mit à pousser des petits bruits discret proche de couinement de petite souris. En temps normal ça aurait été drôle mais là ça n'était pas vraiment le moment de rire. Hershel essayait ainsi donc en étant le plus concentré possible pour qu'elle arrive à le comprendre "Je-suis-là. Action-ou-non?". En résumé il voulait savoir s'il pouvait intervenir ou non.

*Une hache digne de ce nom, oui... Cette splendide arme gobeline ramenée des Carpates par ton père, par exemple... Mon père... N'y pense pas pour l'instant. Non n'y pense pas. Tu auras tout le temps de t'expliquer le moment venu... Il me faudra une excellente explication...*

Elle entendait Davidson lui répondre, elle pouvait voir ses lèvres bouger dans sa vision périphérique, mais ses sens semblaient subitement déconnectés, comme souvent quand elle s'adonnait à ces conversations intérieures dépourvues d'action. Elle leva sa baguette, comme lassée, indifférente aux réactions suscitées par son petit massacre personnel, mais fascinée par le sang qui jaillissait à intervalles réguliers de la jugulaire de la mère de famille, qui mouchetait ses chaussettes rayées d'un rouge sombre, ce rouge impur que la coagulation rendait marron... A l'image de ce qu'il valait. Elle recula d'un pas, un peu écoeurée par tant de saleté...

- A mon humble avis, il me semble que ce n'était pas de sa faute.

Cette voix si distinguée... Si les paroles de Katherin s'étaient perdues dans le vent, celles de Victor n'étaient pas passées inaperçues à son ouïe sélective... Et peu importaient ses propos, peu importaient, il était là alors qu'elle ne l'attendait plus... Si son pilote parasite ne l'avait pas retenue, sans doute lui aurait-elle sauté au cou en poussant des cris de joie.

*Prends le temps de te rendre compte, souviens-toi de ce qu'il est, sans doute n'est-il pas heur-...*

La voix se tut instantanément quand Victor posa brièvement ses lèvres sur les siennes, ses mains délicates d'oisif la saisissant par les épaules... Une étreinte fraternelle, qui la transporta brusquement des années en arrière, dans la douceur de leur innocence... Levant un regard candide d'enfant vers le visage de son cousin, elle lui accorda un sourire, sincère et inconscient, le premier depuis tellement longtemps... Elle lui saisit les mains avec enthousiasme, brutalement revenue à ses douze ans, quand la vie n'avait déjà aucun sens mais où rien de tout cela n'existait...

Surréaliste.

- Tu es venu...

Mais l'instant de grâce s'envola en même temps que son sourire, elle n'était pas dans cette campagne allemande mais dans cette rue, souillée du sang dans lequel ils pataugeaient... Et derrière son cousin, Alice pouvait voir les maisons s'enflammer successivement, et le rire de Davidson lui perça les tympans. Pas seulement son rire : ses chants.

Elle se retourna vers la petite église où se pressaient de rentrer les habitants voisins... Ceux-là même dont les demeures brûlaient. Elle n'éprouvait aucune compassion quelconque, non, et savait qu'ils étaient destinés à mourir... Mais l'excitation du moment s'était envolée, envolée avec l'arrivée de Victor.

"Il me semble que ce n'était pas de sa faute."

*Une dernière prière... Que tu es généreuse Katherin.*

Cynisme. Ce ne fut que quand la jeune femme commença à briser les statues de saints qu'Alice se tourna à nouveau vers son cousin, une lueur d'excuse dans son regard vairon encore chargé d'une innocence incohérente...

- Ramène-moi là-bas...