Requiem for a prophecy
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Requiem for a prophecy

Forum RPG basé sur le dix-neuf ans plus tard de la saga Harry Potter
 
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 ... And we go cold.

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Alice_Von_Gotha
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MessageSujet: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyJeu 8 Déc - 21:24

[Suite du rpg du petit déjeuner.]

Sortie rapide de la Grande Salle bondée, malgré ses jambes flageolantes et ses battements de cœur frénétiques. Une lettre cachetée dans l’une de ses mains rendues tremblantes par l’appréhension et la caféine. Ce cachet… Le Sien. Bourdonnements cérébraux. Alice se sentait presque nauséeuse…

Dans le hall, ses pas la guidèrent presque par automatisme vers l’endroit isolé le plus proche : le parc. Si elle ne s’était pas trouvée dans cet état second de fébrilité intense, le froid lui aurait sans doute fait rebrousser chemin… L’herbe givrée craquait sous ses pieds, quelques monticules de neige étaient encore éparpillés, et le soleil se levait tout juste sur un ciel opalescent, où seuls quelques nuages insignifiants s’étaient égarés. Simplement vêtue de son uniforme, sans cape ni veste, Alice marcha droit devant elle, jusqu’à arriver au bord du lac. Sa respiration était saccadée, elle avait l’impression qu’elle venait de courir des kilomètres, mais d’un autre côté, elle avait du mal à supporter cette position statique…

Elle se décida finalement à baisser les yeux sur l’enveloppe, froissée car elle l’avait inconsciemment serrée un peu trop fort…

Elle avait du mal à croire que c’était réel.

Il lui avait écrit.

Un mois d’absence, et il lui avait écrit.

Elle observait avec fascination le cachet, redoutant ce qu’il dissimulait… Mogg. La seule lecture de ces quelques lettres provoquait en elle des émotions trop fortes pour avoir un nom, et trop disproportionnées pour être sensées. Mais elle n’était pas sensée, ce n’était pas une révélation. Elle retourna la lettre. « Alice Von Gotha, table des Serpentards. » Froncement de sourcils. Quelque chose clochait. Non. Tout clochait, le fond comme la forme. Car Il savait pertinemment qu’elle ne se pointait pratiquement plus dans la Grande Salle, mais surtout… Surtout, ces mots n’étaient pas tracés de sa main. Elle en était persuadée, elle avait tellement parcouru les mots qu’il avait pu lui adresser, quand bien même ils n’étaient que des autorisations d’accès à la réserve… Elle retourna lentement l’enveloppe, profondément troublée, et appréhensive…

Elle passa un doigt sous le pli, arrachant le cachet de cire qu’elle glissa soigneusement dans sa poche, comme elle l’avait fait avec le moindre objet pouvant la rapprocher un tant soit peu de lui. Pulsion fétichiste incontrôlable et pathétique – elle s’en rendait compte, mais il lui était impossible de s’en empêcher.

Déplier le parchemin de ses mains aux tremblements incontrôlés.

Un simple regard, son cœur s’arrêta. Non, ce n’était pas lui.

Ni son écriture. Ni sa signature… Non, ce n’était pas lui.

C’était bien pire…

Sa gorge était subitement très sèche, et une bouffée de haine brûlante remonta le long de sa colonne vertébrale. Sheffield… L’être abhorré. L’ennemi mortel. La raison de son désespoir, de ses choix inconscients…

Alice détacha ses yeux de sa signature, et commença à lire la missive…

Son visage pâlissant subitement.

Son œil gauche s’empourprant brusquement, avant de tâcher sa joue de larmes de sang incontrôlées.


... And we go cold. 730430lettreMarius

Une tâche de sang s’écrasa lourdement sur le parchemin, comme une sorte de déclic. Ses tremblements se firent plus violents, évoquant presque des spasmes, et la lettre maudite se froissa sous ses doigts. Elle leva la tête vers le ciel, en suffocant littéralement. Elle étouffait. Elle implosait. Elle se déchirait, se massacrait intérieurement. Il lui semblait que son corps et son esprit s’autodétruisaient de concert…

Le monde extérieur n’existait plus.

Le temps n’existait plus.

Les sons n’existaient plus.

Elle-même n’existait plus. Elle n’était plus qu’un bloc de souffrance pure et immatérielle. Et dans son enfer personnel, sourd et aveugle, les mots qui venaient de s’étaler sous ses yeux semblaient résonner dans ses entrailles psychologiquement lacérées…

Mais elle était toujours là, bien vivante, dans l’espace-temps, face au lac un matin d’hiver ensoleillé. Pour une raison inconnue et certainement stupide, la réalité n’avait pas disparu avec Lui. A demi-consciente, de l’autre côté du miroir, Alice ne sentit pas ses jambes tremblantes se dérober et la faire tomber sur les genoux, dans l’herbe verglacée. Elle n’entendit pas le cri de désespoir qu’elle avait lâché sans même s’en rendre compte. Le regard perdu dans le vide, les sens anesthésiés, elle broyait inconsciemment de sa main droite la lettre maudite, laissant son épistaxis tâcher sa chemise, se balançant sur elle-même comme une autiste en crise.

Il n’existait plus, et sa vie avait l’impolitesse de ne pas l’avoir désertée.

Il n’existait plus, et le monde avait encore l’impolitesse de tourner rond. Comme si rien ne s’était passé. Comme si sa disparition n’était pas la plus grande catastrophe qui soit. Comme s’Il était n’importe qui.


*Mais voyons, Alice… Il était n’importe qui.*

- Tais-toi, TAIS-TOI !
Hurla-t-elle en saisissant son crâne de ses deux mains, comme pour écraser cette voix parasite insupportable, tandis que son balancement s’intensifiait, et que ses larmes de sang redoublaient d’intensité.

Pas de larmes réelles. Le choc était encore trop intense.

Il n’existait plus.
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Kieran O'Farrell
SerpentardKieran O'FarrellSerpentard
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyVen 9 Déc - 13:51

[Suite du rp dans le parc avec 'Mia, elle n'a pas posté son départ mais c'est prévu (a)]

Une fois s'être assuré qu'Hermia soit bien partie. Le jeune homme fit un volte face sur lui même, à la recherche d'Alice. Où était-elle à présent ? La gryffondor ne s'était quand même pas trompée, c'était difficile de confondre la Serpentard avec quelqu'un d'autre de toute manière. A moins qu'en plus d'être une sans cervelle, Hermia était myope... Mais non, il n'allait pas pensé cela de cette si adorable petite fille.


*Et moi qui ait toujours été nul au cache-cache ça n'arrange rien...*

Kieran parcourait le parc allant d'arbre en arbre. Mais où était-elle passée ? Enfin il arriva au lac, regard à gauche puis à droite. Alice était là, toujours aussi pâle, mais d'une pâleur encore plus inquiétante que d'habitude, Hermia avait raison, elle ne semblait pas dans son état normal. Il lui semblait qu'elle lisait quelque chose... Une lettre apparemment. Une lueur furieuse et haineuse se lisaient dans ses yeux...Il allait avancer pour la rejoindre quand il s'aperçut avec stupéfaction que des larmes de rubis ruisselaient le long de la joue de sa Préfète et se perdaient dans l'air maintenant. Se stoppant net dans son élan, il se demandait comment une fille aussi fermée en temps normal pouvait se larmoyer aussi tragiquement. Quelle était donc la cause de cette peine qui se faisait ressentir à des kilomètres à la ronde, comme si Kieran pouvait même sentir à la distance qui les séparaient cette sanglante tristesse.

C'est alors qu'il assista à la scène la plus dramatique qu'il n'avait jamais vécu. Alice dont la froideur et la fière arrogance naturelles empêchait d'imaginer un seul instant de faiblesse se mit à perdre tout son sang froid, c'était... comme si elle ne contrôlait plus son corps. Kieran resta un instant immobile, trop impuissant face à ce qu'il se passait sous ses yeux. Désarçonné au bord de la panique, il vit Alice se mettre à trembler, la lettre devenant qu'un vulgaire ut de papier insignifiant sous ses mains tranchantebos qui la lacéraient, tandis que lui sentait sa gorge se nouer fortement. Elle n'avait plus de souffle, elle suffoquait, haletait sous le poids d'une effroyable angoisse qui pouvait se lire dans ses yeux mais que Kieran ne voyait pas et ne pouvait pas encore comprendre. Le jeune homme ne bougeait toujours pas fixant de ses grands yeux la Serpentard, devenu statuette d'étonnement et de surprise.

Comme envahie par un soudain et accablant manque d'équilibre, Alice tomba au sol sur ses genoux, en proie à ce déchirement de l'abandon qui se déchainait en elle, poussant le cri de désespoir le plus déchirant et le plus poignant que Kieran n'eut jamais entendu. Mais quelle était donc le mal qui la rongeait ainsi violemment ? Si il y avait bien une personne... une quelconque personne qui se dissimulait derrière tout cela... ça ne pouvait être que "lui"... Que venait-elle d'apprendre alors ? Était-ce donc si grave ? Si grave au point qu'il s'imaginait qu'elle venait d'apprendre la mort de celui qu'elle adulait... ? Et il songeait alors, inerte, livré à la vue de ce supplice qui tenait ainsi Alice affaissée sur le sol, ce qu'elle avait bien pu apprendre...
Voilà maintenant qu'elle levait des yeux hantés vers le ciel d'une douleur atroce. Il le sentait, il le voyait, il l'entendait. Elle souffrait. Aveuglé par cette mouvante et sombre déchirure qui l'étreignait, elle n'avait surement pas du remarqué la présence de Kieran qui doucement s'avançait à pas lent, très lent vers elle. Alice était déjà bien plongé dans cette agonie du vide, se balançant de part et d'autre de sa place comme une enfant autiste en crise. Sa chemise à présent taché par cette rosée sanglante qui découlait de son œil et cette lettre broyée dans sa main qui n'était surement plus lisible à présent...


- Tais-toi, TAIS-TOI ! hurla brutalement la Préfète.

Ce qui fit faire un bond gigantesque au jeune homme qui crut pendant un moment qu'elle s'était adressée à lui mais c'était impossible, il n'avait encore rien dit... Kieran ne la reconnaissait plus, elle était méconnaissable. A cet instant il en oublia jusqu'au mot "penser", ça n'était pas le moment mais vraiment pas le moment de remettre l'histoire des couloirs sur le tapis, de toute façon au moment même où il l'avait aperçu comme cela, sa rancœur et sa haine s'étaient estompées... pour un temps seulement. Le Serpentard était de toute manière sournois que dans les moments où il se sentait provoquer ou menacer mais là ça n'était pas du tout le cas et sa Préfète était plus en position d'extrême faiblesse qu'autre chose, il n'avait donc pas pour but de la détruire davantage.
Impulsivement il accourut alors vers la jeune fille, se saisissant des mains de cette dernière qui empoignaient sa tête, comme si elle avait tenté de retirer quelque chose de sa tête. La ramenant ensuite vers lui, en posant le visage d'Alice contre sa poitrine dans un geste preste pour tenter de calmer ses convulsions mêmes si c'était perdu d'avance. Le jeune homme le sentait, appuyé ainsi contre lui, il sentait cette fatale affliction qui l’envahissait, s’amplifiait, il sentait qu'elle hurlait dans sa tête sous ce corps vulnérable, trépassant de douleurs.


- Ai-je raison de penser que ces larmes affligeantes dans lesquelles tu te noient sont pour une seule et même personne...?
murmura le jeune homme dans une voix où aucune trace d'émotion ne se lisait, si ce n'est peut-être une faible et minime lueur de compassion. L'amour rend tendre les coeurs durs... Je n'aurai jamais compris cette phrase si je ne l'avais pas vu moi-même.

Oui. Kieran était pratiquement certain que c'était pour ce "lui" qu'elle semblait sombrer comme un navire qui en pleine tempête chavirait sous la violence des vagues déchaînées.

-Si tu veux te défouler... Je te laisse. Mais ce sera la seule et unique fois, lui chuchota-il ensuite, le regard perdu au loin.
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyVen 9 Déc - 18:36

Hurlement psychologique digne d’une banshee, histoire d’étouffer cette voix haïe et bien trop rationnelle qui avait l’audace d’avoir élu domicile dans son esprit dérangé. Sinistre résonnement dans son cerveau noir. Noir. Son immédiat ne se résumait qu’à ces ténèbres assourdissantes.

A ce vide abrasif.

Son inexistence soudaine comme seul élément concret, tangible, de sa propre réalité.

L’absurdité de la pérennité du monde matériel finit tout de même par la rattraper, au bout d’un siècle ou de quelques minutes de cette douleur immatérielle sans nom. Retour à l’espace-temps brutal, lui rappelant qu’une enveloppe charnelle presque en bonne santé abritait son intériorité torturée à mort. Ce corps qui avait l’audace d’empêcher l’autodestruction de son esprit.

Brutalité qui venait sans doute de lui empêcher de totalement perdre la raison.

Alice sentit ses mains lâcher son crâne auquel elles s’accrochaient désespérément, saisies avec force d’une poigne vraisemblablement masculine qui lui fit ouvrir les yeux sur son regard perdu et déchiré.

Les gens existaient encore dans ce monde qui sans Lui n’avait plus le moindre intérêt. Elle ne savait plus où elle était, et son regard ouvert sur le vide qu’elle éprouvait ne lui permit pas d’identifier celui qui tentait de l’arracher à son désespoir pour la ramener de force dans le monde réel. Puis son visage se trouva propulsé contre un corps chaudement vêtu, à l’odeur familière… Cette odeur qui faisait peu à peu revenir ses sens. Sensation de douceur contre sa joue, de parchemin froissé dans sa paume, d’humidité poisseuse sur son visage, de glace sur ses genoux. Sensation de mouvement et de muscles tendus indiquant ses tremblements incontrôlables.

Puis ce fut son sens auditif qui revint à elle. Le monde matériel temporel reprenait peu à peu ses droits…


- Ai-je raison de penser que ces larmes affligeantes dans lesquelles tu te noies sont pour une seule et même personne...? L'amour rend tendres les coeurs durs... Je n'aurai jamais compris cette phrase si je ne l'avais pas vu moi-même.


… Pour une raison qu’elle ne parvenait pas à s’expliquer, elle avait même réussi à saisir l’intégralité du sens des paroles perspicaces qu’on venait de lui adresser. Et la voix, même sous forme de murmure, s’accordait parfaitement au parfum qui se dégageait de la veste contre laquelle se trouvait enfoui son visage… Alors que celui de son interlocuteur se dessinait peu à peu dans son esprit.


- Si tu veux te défouler... Je te laisse. Mais ce sera la seule et unique fois.

*Kieran O’Farrell…*

Celui sur qui elle déversait toute sa frustration. Celui pour qui elle éprouvait ce désir occasionnel purement physique… Celui dans les bras duquel elle se perdait en imaginant qu’elle se tenait dans les Siens, celui qui par ses manières souvent violentes et ses sarcasmes lui rappelait cet Autre… Cet Adoré désormais perdu à jamais.

« Lucifer Mogg nous a quitté la nuit dernière. »
« Assassiné par un sortilège impardonnable. »
« Ce décès… »

Il n’existait plus.

Elle avait eu un mois pour tenter de le revoir, pour le forcer à la revoir, pour faire tout ce qui lui était possible pour que leur histoire ne s’achève pas… Et tout ce qu’elle avait trouvé à faire, c’était de fricoter sans scrupules avec ce garçon pour qui elle était si transparente… En d’autres termes, la dernière chose qu’elle fit subir à Lucifer fut de le tromper.


*Et maintenant il est trop tard, bien trop tard… Ne soit pas ridicule, il t’avait abandonnée le soir du bal. Tais-toi… Tais-toi, TAIS-TOI !*

« … dont de l’amour. »


Alice se dégagea brutalement des bras du Serpentard, s’écartant de lui en suffocant à moitié, littéralement accablée par les remords et la détresse terrible qui n’avait pas quitté un seul instant son cœur. Elle vrilla son regard torturé sur le visage d’O’Farrell, semblant hésiter entre mourir de douleur et chercher ses mots, sa bouche légèrement entrouverte laissant échapper des volutes de fumées dues à l’air froid, au rythme de sa respiration saccadée.


- Il…

Ce fut comme si ses cordes vocales étaient reliées à son système lacrymal. Comme si ce simple son la rattachait de manière définitive à ce monde réel qui avait totalement reprit ses droits… Cette simple syllabe déclencha un torrent de larmes, se mêlant au sang qui imprégnait sa joue gauche. Ses tremblements – désormais peut-être dus en partie au froid hivernal – la reprirent violemment, et elle se replia sur elle-même, enserrant ses jambes repliées de ses bras. Incapable de reprendre son calme.

Accablée par cette réalité dont elle ne voulait plus.

Mue par un instinct non-identifié, elle parvint toutefois, difficilement, à achever sa phrase, tandis que son regard se détournait du garçon pour se fixer sur un point inexistant quelque part à sa droite.


- Il m’aimait…
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyVen 16 Déc - 10:55

Une émotion brulante au bord du cœur, un parfum reconnu dans les méandres d’une réminiscence olfactive puis auditive, ce son reconstitué au royaume silencieux où son âme se rappelait qu’elle vivait encore, et des images qui revenaient, surement parées de teintes désormais incertaines.

Voilà ce qu’avait dû apercevoir Alice à l’arrivée du jeune homme, qu’elle semblait à présent avoir reconnu. Elle entendait tout mais elle n’était quand même pas tout à fait là, ne voyait plus rien, et vivait une sorte de rêve quelque peu marqué aux couleurs ténébreuses d’un cauchemar sans issus.
Les traits de son visage apparaissaient complètement décomposés. Son extrême pâleur et ses yeux bouffis lui donnaient une allure encore plus fantomatique. La douleur la ravageait, elle pourtant, si froide et si fière. Se dégageant brusquement de son étreinte, comme si elle se trahissait d’être ainsi serré contre lui, tournant son regard torturé vers le Serpantard, Alice entrouvrit les lèvres pour tenter de dire quelque chose, dans un effort qui paraissait presque surhumain :



-Il…


Ses lèvres se serrèrent, incapable de continuer la suite. De nouveau, elle étouffait, un regain de désespoir la submergeant de plus belle. Son visage parut se gonfler plus intensément sous le coup d’une émotion trop vive et difficile à retenir. Une buée mouilla ses yeux vairons, deux larmes s’arrondirent, qu’on devinait lourdes et empli de chagrin incontrôlé, et qui coulèrent sans qu’elle esquissa un geste pour les dissimuler. Incapable de réprimer sa souffrance, elle pleurait maintenant sans retenue. Alice ne se contrôlait plus, et suffoquait sans relâche, prisonnière des sanglots violents qui secouaient son corps pourtant si frêle.


Elle semblait étouffer, plongeait dans la folie. Devenue frénétique et le regard posé ailleurs que vers Kieran… Alice plongeait dans l’horreur, broyé dans le noir. Elle devenait presque hystérique.


-Il m’aimait, parvint-elle enfin à prononcer après un long moment d’attente.

Regard interloqué. Pourquoi est-ce qu'elle lui disait cela ? Il l'aimait. La puissance de ces simples mots créa en Kieran un sentiment de compassion qui s'accentuait eu fur et à mesure qu'il la voyait dans cet état. Alice l'aimait donc vraiment. Est-ce que ce professeur était conscient de cela ? Un tel amour était si rare à voir, d'autant plus qu'il s'agissait d'Alice là, c'était encore plus impressionant.
C'est alors que Kieran croyait comprendre. Mais il voulait savoir, avoir cette certitude.

Cet emploi du passé signifiait-il donc quelque chose ?
La fin d’un amour ?
Ou Sa fin ?

Ses pleurs-là n’étaient pas commun, ils étaient trop affligeants, ils annonçaient un malheur, parlaient d’une catastrophe. Un évènement grave s’était produit, il en était presque certain. Mais comment le savoir si le jeune homme ne lui demandait pas ? Et comment aborder ce sujet, lui qui était si doué pour manquer de tact...


*Il est mort ? Mais bien sur, dis une pareille connerie Kieran et c'est toi qui va te retrouver dans les bas fonds de l'enfer...*


La douleur d'Alice était trop pesante. Cruellement, elle semblait la détruire à vue d’œil. Une douleur immense qui ne semblait concéder ni trêve, ni rémission. C’était comme si sa vie venait de s’arrêter, tout paraissait être fini pour elle, elle s’affaiblissait et même les gestes de Kieran étaient tout juste irrémédiable, incapables de la calmer. Anéantie, elle était anéantie.
Difficile. Difficile alors serait la chasse aux mots pour traduire les émotions de la jeune fille, sur le souvenir duquel la vie les avaient emportés dans quelques affrontements et évènements rattachés par des liens mystérieux qui les liaient.
Brulure fulgurante d’une entaille profonde qui s’encrait en elle.

Alice, les yeux brulés, la gorge nouée, crispait son corps, s’était recroquevillé sur elle-même. L’affliction la frappait impitoyablement. La douleur l’environnait, se collait en elle sur son visage imprégné de larmes d’eau et de sang.

Que dire ? Que faire ? Lui qui n’avait jamais été assez apte pour consoler quelqu’un, le voilà bien arrangé. Non pas qu'il était insensible, seulement il n'aimait pas se retrouver dans des situations aussi affligeantes tant sa maladresse était capable de froisser la personne ou pire, surtout que maintenant ça faisait la deuxième fois. Cette fois-ci c’était comme s’il se trouvait dans une tragédie où il avait oublié de nouveau les répliques. Ne sachant que faire il se mit tout simplement à sa gauche, donc du côté où elle ne regardait pas et s’assit près d’elle, repliant également ses jambes en les entourant de ses bras.


-Il disait quoi dans la lettre… murmura-t-il sur un ton neutre en lui tendant par réflexe un mouchoir qu’il avait pris dans la poche de sa veste.

Kieran détacha ensuite la cape de ses épaules et la déposa sur celles de sa Préfète.


-Tu vas attraper froid comme ça.

Que pleurent les amour perdus, que dansent les lames de la fatalité...
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyDim 18 Déc - 0:33

Mouvement dans sa vision périphérique. S'en allait-il ? Elle n'allait pas le retenir. Le corps vide, elle n'avait plus le moindre désir à propos de quoi que ce soit. Qu'il reste, qu'il parte, qu'il se taise, qu'il parle. Rien n'avait d'importance, puisqu'elle n'avait plus aucun repère. Plus d'ambition. Perdue dans le vide de son intériorité.

Angoisse du néant, de l'idée de Son cadavre froid qui ne pensait plus, de Son esprit, de Son existence, perdus. Détruits. Inexistants. Plus rien n'avait de sens, puisqu'elle n'adorait désormais plus que l'idée de ce qu'Il était.

Etait...

Dieu, que le temps est une terrible notion.

O'Farrell ne partit pas, pour une raison inconnue dont elle se moquait, tout comme elle se moquait de l'intégralité de ce qui existait encore. Assis à côté d'elle, ayant assez de tact pour ne pas tenter de la consoler entre ses bras, comme le feraient la masse des normaux. Elle passa une main tremblante sur son visage froid, chassant vainement les trainées de sang et de larmes intarissables qui le ravageaient. Geste anodin. La simplicité la frappait d'une manière étonnante. Elle se mouvait alors qu'Il était condamné à l'immobilité éternelle. Son esprit, ou ce qu'il en restait, contrôlait encore ce corps si matériel. C'était d'une absurdité effarante, non ? Et pourtant c'était. Tout comme les sensations tout aussi bassement matérielles qu'elle ressentait. Ou les réactions auxquelles elle s'adonnait.

La matérialité était tellement ridicule, tellement simple, quand on songeait aux ravages que subissait son impalpable intériorité. Frappant contraste. Ridicule, absurde, et merveilleux.


- Il disait quoi dans la lettre...

Il. Qui était ce "il", pour O'Farrell ?... Croyait-il qu'elle tenait entre ses mains une lettre emplie d'amour de Lucifer ?... Elle baissa ses yeux sur le parchemin, pratiquement désintégré dans sa main droite. C'était cet immonde Sheffield qui lui avait fait part de la terrible nouvelle. Ce cafard, ce parasite. Il lui avait volé ses derniers instants dans Ses bras. Le vide se remplissait, finalement, d'une sensation à la fois glacée et brûlante qu'elle connaissait si bien.


*Comment peux-tu croire une seule seconde que je pourrais te pardonner ?...*

Elle s'étonna presque qu'une véritable phrase, intelligible, ait pu à nouveau se former dans son esprit saturé de cris incompréhensibles, de silences assourdissants, d'une philosophie sur l'existence tenant plus du ressenti que de la formulation, et sans doute d'autres choses qui occupaient l'intégralité des strates de sa pensée.

*Tu as raison, ne lui pardonne pas. Tu es toujours là ?... Je n'allais pas t'abandonner. Tu cherchais une raison, déjà avant sa disparition...*

Coup de poignard violent et immatériel, Alice faillit refermer son esprit, repartir de l'autre côté du miroir pour s'immerger à nouveau dans cette douleur sans nom, mais sa voix parasite contra ses résistance, la forçant à garder pied dans la réalité.

*Tu dois lui faire payer. Il est responsable de tout. [...] Même de ma présence ici. Tu le sais pertinemment. [...] Réveille-toi, Alice ! Rappelle-toi de l'autre lettre que tu as reçu ce matin... Tu as encore une infime raison d'être là... Je vais l'anéantir.*

Un poids sur ses épaules lui rappela qu'elle n'était pas seule. Elle se rendit compte également qu'elle tenait un mouchoir dans sa main gauche, sans parvenir à se rappeler comment il était arrivé là.

- Tu vas attraper froid comme ça.

La simplicité du monde réel lui semblait toujours aussi frappante. Elle haussa les épaules, omettant de remercier le garçon. Elle ressentait bien trop de choses pour se soucier d'un détail aussi terre-à-terre. Qu'attendait-il, déjà ?

*Il veut savoir le contenu de la lettre. Je ne veux pas en parler. Je ne veux pas. Ça aura l'air bien trop... définitif. Il le saura tôt ou tard... Je ne cherche pas à lui cacher quoi que ce soit. Et si c'était une ruse de Sheffield ?... Le déni est dangereux, ma chère Alice. Et bien plus douloureux...*

Elle ouvrit la bouche, comme pour répondre. Puis son coeur s'emballa violemment, et elle renonça à prononcer le moindre mot avant de se retrouver à nouveau suffocante. Auto-déchirée. Non, c'était au-delà de ses forces... Baissant les yeux sur les restes de parchemin qui se tenaient dans sa main droite, elle sortit sa baguette, et la pointa dessus.


*Réparo.*

Aucun résultat.

*Réparo !*

Sa détresse terrible était plus forte, empêchant toute concentration. Jamais elle n'avait vu ses pouvoirs se laisser annihiler par ses émotions... Au contraire, lorsqu'elle perdait son sang-froid, elle était d'ordinaire plus efficace. Peut-être était-ce du au fait qu'elle n'avait jamais rien ressenti d'aussi destructeur auparavant.

- Bon sang, réparo !


Des accents de panique, qui n'avaient rien à voir avec le sortilège, perçaient dans sa voix. La lettre se reconstitua, enfin, et elle la tendit sans un mot de plus au Serpentard. Evitant soigneusement de guetter sa réaction. Parce qu'il faisait partie de ces gens pour qui Il était n'importe qui. Parce qu'il n'en souffrirait pas.

Les larmes d'Alice se tarirent. Non, il n'en souffrirait pas, et personne n'en souffrirait. Il n'y aurait qu'elle qui hurlerait mentalement face à chaque élément Le rappelant à sa mémoire. Et elle continuerait à vivre parmi ces autres,
à jamais les autres, dans leur joie. A être une coquille vide. Vaine. Une demi-part d'elle-même, à l'exemple de son père...

*Non. Il a eu la chance de pouvoir reporter son amour sur moi, la moitié d'Elle.*

Le vide.
Son inexistence subite.
Le vide.


*Comment as-tu pu m'abandonner, Lucifer ?...*

Regard vers le soleil, vers ce ciel qui avait l'indélicatesse de ne pas être orageux, de ne pas s'accorder à ses émotions.


- C'est étrange, non ? L'espace, le temps. Nos corps. Des notions basiques qu'on intègre de façon innée, et qui définissent l'existence... Le plus angoissant est d'ignorer où situer l'inexistant, car on est entravés dans cette réalité matérielle et si horriblement mesurable.

Alice baissa les yeux sur ses mains jointes, qui tenaient à nouveau ses genoux repliés l'un contre l'autre. Il inexistait, désormais. Il faisait partie d'un ailleurs inconcevable à qui faisait encore partie du genre humain.

- Mais tu ne saisis sûrement pas. Car ce qui m'anéantit se contente de t'indifférer.

Sa voix s'éteignait petit à petit, et elle finit sa phrase dans un murmure. Recommençant à se balancer, plus doucement cette fois-ci.

La douloureuse conscience de Sa perte semblant résonner davantage dans tout son corps, amplifiée par ce sentiment de solitude face aux émotions qu'elle ressentait.

Et par cette terrible vacuité.
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Kieran O'Farrell
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyMar 20 Déc - 23:06

Aucun remerciement, un simplement haussement des épaules, ce qui ne le surprit pas. Le fait de prendre froid devait lui être totalement égal. Mais comme Kieran était pas doué… Quel débilité quand même, il n’avait tellement rien à dire ni à faire qu’il n’avait pas trouvé mieux que de sortir le fameux « Tu vas prendre froid ». N’importe quoi ce Kieran tout de même…

Un silence bien trop pesant commençait à s’installer, Kieran se mit à arracher des bouts d’herbe gelé. Il pouvait partir, mais il n’avait pas vraiment envie de bouger, il voulait d’abord savoir si ce qu’il pensait était vrai ou pas d’abord. Il tourna son regard vers la jeune fille. Son visage était encore ravagé de chagrin… Le regard du jeune homme s’assombrit à cette vue, c’était si étrange de la voir comme cela.

Enfin elle ouvrit la bouche, mais aucun son ne réussit à sortir de ses lèvres. Elle semblait se raviser, et pleine d’une détresse terrible, Alice renonça à dire quoi que soit. En proie à nouveau à des suffocations, tandis que dans la tête de Kieran c’était le désordre total.


*Je fais quoi ? Je dis quoi ? Je dois faire quoi bordel ?*

Tiens ? Elle tournait son regard vers la lettre. Allait-elle la remettre en état ? Visiblement oui, la voilà qui sortait sa baguette pour la pointer dessus.

*Ah elle va lancer un réparo je suppose...*

Quelques secondes d’attente. Rien. Est-ce qu’elle avait lancé son informulé ou est-ce qu’elle hésitait encore à le lancer pour mettre autant de temps ? Apparemment non elle gardait toujours sa baguette pointée sur la lettre. Toujours rien. Kieran ouvrit des yeux interloqués, il avait presque envie d’éclater de rire mais ça n’était pas vraiment le moment… Alice était tellement submergée par la tristesse que plus rien ne devait rentrer dans sa tête au point de ne plus savoir lancer des sorts correctement.

- Bon sang, réparo !

Le jeune homme sursauta devant sa voix qui s’était élevée d’un coup sans qu’il s’y attende.

*Bon sang tu pourrais prévenir aussi quand tu parles ! Je croyais que tu le lançais en informulé !*

Enfin la lettre finit par se reconstituer.

*Elle en a mis du temps. J’aurai jamais pensé que ça pouvait déstabiliser à ce point-là… l’amour*

La Serpentard lui tendit le papier sans rien dire. Il la saisit, sans rien dire non plus, lui jeta un dernier regard, elle ne pleurait plus. Tant mieux. Puis il se mit à la lire.

Chant des oiseaux, bruit des feuilles virevoltant au gré du vent, silence. Quelques secondes encore de lecture.

*Seigneur ! Il est vraiment mort en plus ! C'est... une blague ?*

Kieran avait encore des yeux élargis devant ce qu’il était écrit. Non pas que la mort du professeur l’avait affecté, mais c’était juste…

*Impossible ! J’arrive pas à y croire que ce type soit réellement mort…*

- C'est étrange, non ?

*Hein ?*

Kieran reporta son attention vers sa Préfète, qui semblait plus calme bizarrement dans l'intonation de sa voix. Lui il était encore un peu sonné par cette nouvelle.

L'espace, le temps. Nos corps. Des notions basiques qu'on intègre de façon innée, et qui définissent l'existence... Le plus angoissant est d'ignorer où situer l'inexistant, car on est entravés dans cette réalité matérielle et si horriblement mesurable.

Oui… C’était étrange. Le monde était étrange de toute façon. C’est vrai que plusieurs fois il s’était demandé où était les personnes qui mourraient quand il était petit. Certains croyaient au paradis… Baliverne que tout cela. Comment croire à de telles choses, ça n’était que pure mensonge et imagination. Et si Alice disait cela c’était sans doute parce qu’elle se demandait où il se trouvait maintenant… L’inexistant.

*Ouai c’est bizarre de penser ça… Quelqu’un que t’as vu, rencontré, aimé et qui du jour au lendemain, ne fait plus parti de ton monde et devient inexistant. P.tain ça me ferait presque flipper ce qu’elle dit. Je serai où moi après ma mort ?*

- Mais tu ne saisis sûrement pas. Car ce qui m'anéantit se contente de t'indifférer.

Alice, sur ses jambes enlacées de ses bras, se balançait lentement. Kieran poussa un léger ricanement. Ramenant lui aussi ses jambes vers lui, la lettre toujours à la main.

-En effet… Je ne vais pas te dire le contraire, ça m’indiffère, lâcha-t-il sur un ton neutre. Ca n’était pas moi qui l’aimais donc je ne peux pas ressentir ce que tu ressens en ce moment. Mais… je sais ce que ça fait de perdre quelqu’un qu’on aime. Donc ouai j’te comprends, enfin j’comprends que tu sois abattue, c’est normal.

Le jeune homme se releva ensuite, étirant ses bras et tapotant sur sa cape.

-Mais ça va aller. Une fille aussi forte et fière que toi, va vite s’en remettre, ajouta Kieran en se mettant face à elle prenant de ses doigts le menton d’Alice.

Il déposa ensuite la lettre entre les mains de la jeune fille, tapota ensuite son épaule puis se redressa.

-N’est-ce pas ? conclut-il gaiement.
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyJeu 22 Déc - 0:31

Ricanement nerveux. Elle fronça les sourcils. Ce n'était pas le moment de lui rappeler à quel point elle était pathétique, à quel point avoir aimé, L'avoir aimé, était irrationnel, à quel point Il l'avait rendue faible et vulnérable, même maintenant qu'Il avait disparu. Surtout maintenant qu'Il avait disparu. Qu'Il l'avait abandonnée là, seule dans un monde qui n'avait plus le moindre sens, puisqu'Il n'en faisait pas partie...

- En effet… Je ne vais pas te dire le contraire, ça m’indiffère. Ça n’était pas moi qui l’aimais donc je ne peux pas ressentir ce que tu ressens en ce moment. Mais… je sais ce que ça fait de perdre quelqu’un qu’on aime. Donc ouais j’te comprends, enfin j’comprends que tu sois abattue, c’est normal.

Normal. C'était surtout lui qui était si bassement normal, avec ses phrases toutes faites. Avait-elle un seul instant exprimé le désir d'être comprise, ou analysée ? C'en était presque vexant. "Abattue". Comme si ce terme tellement universel pouvait définir le vide dans lequel elle se sentait errer...

Il s'était levé, et elle espérait désormais sincèrement qu'il s'en aille. Si ce n'était que pour traiter son anéantissement de fait banal qu'il l'avait ramenée à la réalité, il aurait mieux fait de la laisser se perdre en elle-même. Là où Il existait encore. Là où Il demeurerait toujours, et donc là où sa propre existence restait sensée.

Mais O'Faarrell s'était désormais accroupi devant elle, et lui prit le menton entre ses doigts. Comme pour l'infantiliser - ou du moins le ressentit-elle comme cela. Froncement de sourcils.


- Mais ça va aller. Une fille aussi forte et fière que toi va vite s’en remettre.

*Des façades construites de toutes pièces mon cher... Et oui, forcément, je ne laisserais plus la douleur transparaitre ainsi. Que crois-tu ? Tu t'es juste trouvé là au mauvais moment.*

Elle dégagea son visage de son emprise, tandis qu'il lui rendait la lettre maudite. Avant de tapoter son épaule, encore recouverte de sa cape, dans une sorte de geste consolateur purement conventionnel. Comme pour déranger son désespoir, la distraire en l'incitant à s'exaspérer. Elle ne voulait pas de sa présence envahissante. Elle ne souhaitait que se retrouver seule avec son abandon, avec ses cris silencieux, avec Son inexistence.


- N'est-ce pas ?

Le mot de trop, la goutte d'eau, ou l'évènement déclencheur, peu importe. Alice éclata de son rire sinistre, toujours décalé par rapport aux situations qui le déclenchait. Ce rire atroce qu'elle même ne parvenait pas à s'expliquer. Une part de sa façade, sans doute... Au bout de quelques instants, elle parvint à le contrôler, et regardant le lac, droit devant elle, elle prit la parole de son habituel timbre froid et méprisant, si différent de la voix angoissée qu'elle avait pu avoir.

- Bien sûr, Sweet Raven. De toute manière, à présent, le sujet est clos, et ce serait du temps perdu de regarder en arrière, ou de s'attacher à des choses irrémédiablement perdues, n'est-ce pas ?

Elle tourna un regard méprisant vers lui, histoire de souligner le sarcasme qu'il n'avait peut-être pas perçu.

- Au diable l'intériorité, tant que la fierté est là. Que tout ce qu'Il me faisait ressentir le rejoigne en Enfer. Je n'en ai pas la moindre utilité après tout. Tandis que la fierté...

Elle détourna à nouveau son regard, qui se faisait de nouveau torturé au fil de ses paroles blasphématoires. Le pire était d'entendre la partie parasite de son cerveau approuver ses paroles...

*Tu n'avais déjà aucun intérêt à t'attacher à Lui. Tu n'as plus le choix maintenant. Débarrasse-toi de tout ça !... Tais-toi. Ta fierté, elle, ne t'abandonnera pas... Elle sera là jusqu'à la fin... Ma fierté m'a empêché de vivre cette histoire. Elle m'a empêché de le retenir, elle m'a empêché de me jeter à ses pieds. Et heureusement, Alice... Tais-toi !*

- Tais-toi. Tais-toi, si tu ne peux que déblatérer des lieux communs sans le moindre sens. Je me fiche de tes avis comme je me fiche d'être consolée. Et je sais que c'est réciproque. Alors tais-toi. Ou va-t-en. Tu n'aurais même pas à culpabiliser, je suis déjà profondément seule.

Tourner à nouveau son regard méprisant et déchiré, plonger ses yeux vairons dans le sien. Et prononcer d'une voix vénéneuse :

- Tu n'es que matériel, après tout. Physique. Ce n'est pas comme si ta présence était à prendre en compte.
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyVen 23 Déc - 22:23

Et encore une fois, Alice recommençait avec son rire angoissant et particulièrement ténébreux, qui fit hausser un sourcil au jeune homme qui la dévisageait avec une incrédulité dédaigneuse. Elle était vraiment inquiétante quand même... C'était dingue comment elle pouvait passer d'un état à un autre, comme ça. Et dire qu'il y avait même pas cinq minutes elle était encore plongée dans un déchirement profondément accablant et voilà maintenant qu'elle riait d'un rire presque effroyable.
Regard ramené vers le lac, Alice avait retrouvé son calme. Et c'est alors qu'elle prit la parole, en total contradiction avec la façon dont elle parlait juste avant. Elle venait de retrouver sa voix arrogante et froide.

- Bien sûr, Sweet Raven. De toute manière, à présent, le sujet est clos, et ce serait du temps perdu de regarder en arrière, ou de s'attacher à des choses irrémédiablement perdues, n'est-ce pas ?

Trois phases. La Préfète était passée d'une affliction qui semblait presque insurmontable, à une euphorie passagère pour ensuite redevenir normal.
Donc. Oui le sujet était clos et c'était tant mieux. Et puis il n'avait pas envie de la voir encore se larmoyer, c'était tellement affligeant surtout venant d'elle. A quoi bon regarder le passé de toute façon. Ce qui devait arrivé, arrivait, donc c'était arrivé et c'est tout. On ne pouvait rien y changer malheureusement.
Alice tourna son regard vers Kieran, un regard empli d'un mépris qui se ressentait fortement.


- Au diable l'intériorité, tant que la fierté est là. Que tout ce qu'Il me faisait ressentir le rejoigne en Enfer. Je n'en ai pas la moindre utilité après tout. Tandis que la fierté...

Sage décision. Même si ce qu'elle venait de dire lui fit écarquiller quelque peu les yeux. Est-ce qu'elle allait vraiment enterré tous ces sentiments aussi rapidement ? Est-ce qu'elle était vraiment consciente de ce qu'elle disait ou avait-elle déballé tout cela dans le but de faire croire à Kieran qu'elle n'était pas aussi sentimentalement affectée par la disparition du professeur ?
Elle détourna ensuite son regard rapidement, à vue d'oeil, une certaine expression déchirée se redessinait sur son visage. Ce qui voulait dire que la Serpentard ne pouvait pas croire ou supporter d'avoir dit ce qu'elle venait de dire. Elle essayait de se convaincre de l'oublier, mais apparemment ça paraissait être peine perdue.


- Tais-toi. Tais-toi, si tu ne peux que déblatérer des lieux communs sans le moindre sens. Je me fiche de tes avis comme je me fiche d'être consolée.

*Ça je n'en doute pas une seconde darling.*

Et je sais que c'est réciproque.

*Gagnééééééééééééé ! Quelle perspicacité. Tu commences à me connaitre.*

Alors tais-toi. Ou va-t-en. Tu n'aurais même pas à culpabiliser, je suis déjà profondément seule.

Levant de nouveau son regard hautain et encore torturé vers le jeune homme, Alice lui lança en soutenant son regard, d’une voix plus que désagréable :

- Tu n'es que matériel, après tout.

Regard ahuri et interloqué du Serpentard.

Physique.

*Au moins je sers à quelque chose.*

Le jeune homme poussa un léger ricanement devant cette déclaration de fille désespérée, et passa une main dans ses cheveux pour garder son calme.

Ce n'est pas comme si ta présence était à prendre en compte.

Ramenant ses mains dans ses poches, le jeune marchait lentement comme pour rentrer au château, il s’arrêta seulement à quelques pas derrière elle sans pour autant se retourner.

-Matériel et physique, dis-tu ? répéta-t-il dans un ricanement sournois. Parce que tu t’imagines que tu ne l’es peut-être pas toi. Quoique… Là tu vas plus servir à grand-chose maintenant, si ton seul but est de pleurer la mort de quelqu’un qui ne reviendra jamais et de rester plonger dans ton agonie… C’est ce que tu attends non ? reprit-il sur un ton plus grave et sérieux. Que je parte.

Kieran se retourna alors, Alice était toujours assise dos à lui. Sortant sa baguette, il lança un accio sur sa cape, la prenant ainsi en main.

-Et bien si Lady Von Gotha désire tant toucher le fond de la désespérance. Je vais la laisser.

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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptySam 24 Déc - 0:21

Vague ricanement, main dans les cheveux, et il tourna les talons. Alice reporta son regard vers le lac. Mais elle ne se sentait pas soulagée pour autant. O'Farrell avait beau manquer énormément de tact, il venait très certainement de l'empêcher de perdre la raison... Elle n'était pas sûre que, seule, elle résisterait à son propre désespoir. L'idée de Le rejoindre était encore bien trop tentante, et le lac gris paraissait presque amical... Elle essuya distraitement le sang qui s'écoulait toujours sur sa joue gauche.

*Arrête ça. Tout de suite. Il a raison, il ne faut pas rester bloquée sur le passé. [...] Alice secoue-toi ! Ce n'est pas le moment de repasser de l'autre côté du miroir ! Il ne viendra pas t'en tirer une seconde fois ! ...Je voudrais tellement disparaitre... Ou être quelqu'un d'autre. N'importe quoi. Tout ce que tu voudrais c'est qu'Il soit encore là. Mais tu sais que tu le rejoindras, fatalement ! Mais t'as tout le temps pour ça. Je peux pas survivre en étant aussi vide... C'est inconcevable...*

Nouvelle vague d'une angoisse terrible. Elle pouvait sentir le sang battre à ses tempes, et le froid du sol attaquer violemment son corps. Mais elle fut aussi très vite distraite, et elle aurait presque remercié O'Farrell de ne pas l'avoir écoutée s'il n'avait proféré ces paroles...

- Matériel et physique, dis-tu ? Parce que tu t’imagines que tu ne l’es peut-être pas toi.

Voix sarcastique. Futilités. Peu importait, il ne l'avait pas abandonnée, et quelque part elle lui en était reconnaissante. Pour la première fois depuis fort longtemps, elle avait besoin de quelqu'un. Et même si ce n'était pas pour assassiner un vampire agressif, même si ce n'était que pour l'empêcher de sombrer, elle reconnaissait qu'elle en avait besoin...

- Quoique… Là tu vas plus servir à grand-chose maintenant, si ton seul but est de pleurer la mort de quelqu’un qui ne reviendra jamais et de rester plonger dans ton agonie…

"Servir" ? Comment ça, "Servir" ? N'était-ce que pour ça qu'il l'avait aidée ? Parce qu'elle était... utile ?


*Que crois-tu... La plupart des gens te détestent. Tu as eu de la chance qu'il s'intéresse un minimum à ton corps, sinon il t'aurait plantée là... Peut-être même aurait-il prit plaisir à te voir te détruire.*

Sa voix changea. Plus de sarcasme, mais une certaine froideur sérieuse qui donnait l'impression qu'elle avait réussi à le blesser.

- C’est ce que tu attends non ? Que je parte.

*Non.*

Elle sentit disparaitre subitement le tissu qui lui recouvrait les épaules et croisa les bras en sentant le froid l'assaillir de plus belle. Baissa la tête. Incapable de lui dire de rester. La fierté... Il avait raison. Elle était toujours là.

Contre toute attente, lui aussi était toujours là.

- Et bien si Lady Von Gotha désire tant toucher le fond de la désespérance. Je vais la laisser.

Elle avait mérité l'ensemble de ces paroles, et pourtant... Ses émotions incontrôlables et changeantes la conduisirent subitement à la colère, à l'entente de cette ultime réplique. L'instinct. Baguette fermement tenue de la main gauche, elle se leva d'un mouvement vif, et se dirigea à grand pas vers lui, son visage arborant une expression étrange, mêlant rage et détresse.

Baguette appuyée contre la chair de son cou.

Elle mourrait d'envie de lui faire du mal, de lui faire ressentir ne serait-ce qu'un centième de ce qu'elle éprouvait, pour qu'il ait une vague idée de son état. Elle aurait voulu qu'il ait ce regard noir et brun si particulier, cette silhouette angoissante, ce ricanement méprisant. Mais Il était perdu, irrémédiablement, et elle n'avait plus que ces orbes bleues pour la regarder. Quelle stupidité d'avoir fait dépendre toute sa vie de ce seul homme et pourtant, pouvait-il y avoir une autre issue ? Bien sûr que non. Dès le premier regard qu'elle avait posé sur cet Autre, elle s'était entravée à jamais.

Voilà quelques instants qu'elle le menaçait, sans le moindre mot, sans lancer le moindre sort.

Quelques instants durant lesquels la pleine conscience de sa solitude l'avait saisie.

O'Farrell l'avait aidée, quoi qu'elle en pense. Elle lui était presque... Redevable. C'en était insupportable. Mais elle baissa sa baguette... Avant de le gifler violemment de sa main droite.


- Je te déteste.


... Avant de se serrer contre lui dans un geste désespéré.


- Mais ne m'abandonne pas, toi aussi. Pas pour ça.
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyMar 27 Déc - 11:41

Sourire sarcastique aux lèvres, Kieran attendait qu'elle réagisse. C'était tellement désolant de la voir dans cet état qu'il était prêt à faire ou dire n'importe quoi pour la faire enrager ou au moins l'énerver.

*Enfin...*

Sa Préfète se leva brusquement et se précipita droit sur lui, baguette à la main. Ce qui fit esquisser un léger sourire aux lèvres du jeune homme quand il aperçut cette éternelle expression de fureur qui se reluisait sur le visage d'Alice, mais avec une pointe de détresse qu'il pouvait lire dans ses yeux... Étrange.

Sa baguette était à présent pointée sur le cou de Kieran, mais le jeune homme ne cillait pas et gardait son regard froid et tout son calme face à la situation. Se préparant mentalement à se défendre au cas où elle tenterait de lui lancer un sort. Il se demandait si elle en serait capable vu dans l'état où elle était, et surtout quand il repensait à son informulé manqué juste avant.


*Non c'est pas le moment de rire.*

Bref il préférait largement la voir en colère plutôt que de la voir plongé dans un profonde détresse. Elle était tellement plus belle et plus vivante enragée... Par contre l'attente commençait à se faire longue. Alice avait toujours sa baguette pointée sur lui, toujours le même regard mais elle n'avait toujours pas bougé. Kieran commençait à croire qu'on avait appuyé sur le bouton "pause" dans l'immensité de ses capacités d'agir et de penser. Soit c'était ça, ce qui était fort probable, ou soit elle était en train de faire la liste des sorts qu'elle s'apprêtait à lui lancer dans l'ordre. Le Serpentard n'attendait plus qu'une chose, qu'elle agisse sinon il allait hurler son impatience.

*C'est fou comment il lui hante tous ses esprits quand même ! Ou alors... C'est moi qui doit quelque chose là peut-êt...*

VLAM ! Ça y est c'était tombé. Et sans qu'il eu le temps de terminer sa pensée. Alice venait de lui administrer une violente et monumentale gifle. Ce qui sonna quelque peu le jeune homme, qui, il faut l'avouer, ne s'y attendait pas mais vraiment pas le moins du monde. Ce fut presque comme un choc électrique. Sa joue devait être un peu rouge maintenant. Passant sa main contre sa joue, Kieran murmura presque en riant :

- Je dois dire... que même là, tu as encore de la forc...

- Je te déteste.

Kieran écarquilla les yeux. Pourquoi était-il étonné ? Ça n'était pourtant pas une nouvelle surprenante.... Évidemment qu'elle le détestait comment ça pouvait en être autrement ? Non c'était plutôt la façon dont elle avait sorti ces trois mots qui l'avait surpris.

- Ne t'inquiète pas c'est récipro...

Comment ? Voilà qu'elle se retrouvait contre lui maintenant. Ce qui fit légèrement reculer de quelques millimètres le Serpentard, doublement pris par surprise à présent. Alice s'était propulsée sur son torse dans un élan qui semblait presque désespéré, ce qui laissa perplexe le jeune homme, qui était encore plus pris au dépourvu.

- Mais ne m'abandonne pas, toi aussi. Pas pour ça.

*Moi aussi ?*

Qu'était-il donc censé répondre là ? De par ce geste inattendu que sa Préfète lui porta à cet instant et qui fut si troublant et apaisant à la fois même si il se persuadait de ne pas s'avouer ce dernier qualificatif, il n'arrivait pas à sortir un son, pareil à un blocage. Ses bras et ses mains restaient en mode panique et restaient en suspens autour d'Alice hésitant entre répondre à son étreinte ou rester comme ça et ne rien faire... ?
Finalement, Kieran se laissa emporter et y répondit, resserrant faiblement ses bras sur le frêle corps d'Alice pendant quelques secondes seulement. Puis se retira en repoussant avec douceur la jeune fille par les épaules, encore un peu septique. Il avait du mal à croire que c'était vraiment elle qui venait de lui dire de na pas l'abandonner et avait quand même peur que ce soit une sorte de feinte ou autre.


Bref raclement de gorge, regard incertain, petite inspiration.

- Venant de toi c'est plutôt surprenant... Enfin ça serait difficile de t'abandonner... En fait. Te fais pas d'illusion non plus, je ne t'aime pas. C'est juste que tu dois être la seule fille pour qui j'ai une assez grande estime, lâcha Kieran en se précipitant sur ses derniers mots. Et puis... Je pourrai pas supporter que tu te jettes dans le lac comme ça pour lui, même si tu l'aimes encore.

Le jeune homme attacha sa cape autour d'Alice puis se recula d'un pas, ramenant ses mains dans ses poches, ne sachant plus trop quoi faire.

- Tu comptes faire quoi maintenant ? ajouta-t-il pour finir avec une voix et un regard sérieux.
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyMer 4 Jan - 20:57

Un choc. Voilà sans doute ce qui devait se produire dans la tête du Serpentard pour qu'il reste ainsi sans réaction. Avec un peu de recul, celles d'Alice étaient probablement tout sauf logiques, mais elles correspondaient parfaitement à ce qu'elle ressentait dans son intériorité, pour une fois. Elle se moquait d'être absolument paradoxale : elle s'écoutait, enfreignant la totalité des codes auxquels elle s'efforçait de se soumettre avec tant d'obstination d'ordinaire.

*... Ces codes tellement imposés. Mais tellement sécuritaires... Azkaban et Sainte-Mangouste n'ont rien de proprement réjouissant. Je sais, comme je sais que c'est pour toi-même que tu as peur. Pas seulement, Alice... Pas seulement. Pourquoi crois-tu que je te donne tous ces bons conseils ?... Pitié, tu n'es qu'une voix. Et sans ta tête je n'existe pas... Je te laisse une journée pour t'abandonner. Après tu retournes à tes codes... Ne te méprends pas : j'aime ces codes.*

Et elle serrait le corps d'O'Farrell comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage, son visage perdu dans ses couches de vêtements recouvrant son torse, dans son odeur trop propre, mais réelle.

*Ne repars pas sur le contraste entre ce qui existe et ce qui inexiste, Alice...*

Mais des bras bien matériels, restés ballants jusque là, la coupèrent des restes de philosophie que drainait encore son cerveau ravagé par le vide et la douleur. Etreinte brève. Mais chaude, à travers sa chemise trop fine. Encore une différence appréciable, à l'instar de leurs odeurs, qu'elle notait à nouveau : le Serpentard avait pratiquement toujours les mains chaudes... Contrairement à elle, et à cet Autre. Et tant mieux, car il aurait été dangereux pour sa santé mentale de croire se perdre dans ses bras morts...

Etreinte brève.

Il reporta ses mains sur ses épaules, se dégageant, mais curieusement, elle ne se sentit pas repoussée, car malgré son geste, malgré ses sensations et la chaleur de sa peau, elle n'éprouvait pas cet essentiel besoin du contact qu'elle avait pu ressentir avec Lucifer. Ce besoin de l'avoir dans son champ de vision, de le frôler, d'être consciente de son existence à chaque instant, et d'être au plus mal quand elle se trouvait loin de lui. Non, elle n'avait pas besoin de ça, face à O'Farrell. Elle avait juste besoin de s'assurer qu'elle pourrait le trouver si elle en éprouvait le besoin ou l'envie.

Il était clairement sceptique, face à son comportement, et elle demeurait inexpressive depuis qu'elle réfléchissait sur la présence physique d'O'Farrell, et du rôle qu'elle semblait sur le point de lui allouer.


- Venant de toi c'est plutôt surprenant...

*J'imagine, en effet, comment aurais-tu pu calculer cette réaction incontrôlée d'enfant instable ?... Tu es effrayante de lucidité. Attendons la suite.*

- Enfin ça serait difficile de t'abandonner... En fait. Te fais pas d'illusion non plus, je ne t'aime pas.

*Merci Morgane. Je n'avais pas besoin de ça.*

- ... C'est juste que tu dois être la seule fille pour qui j'ai une assez grande estime.


*Vraiment ?...*

Bref haussement de sourcil étonné. Ce n'était pas si surprenant pourtant, puisque Alice se trouvait dans la même situation. Ce qui était surprenant, c'était leurs certaines similitudes comportementales, bien que Kieran ne semble pas être du genre torturé et autodestructeur. Enfin, elle ne le connaissait pas assez - et n'en éprouvait pas le désir - pour être sûre de ce dernier point qui, finalement, n'était absolument pas important.

- Et puis... Je pourrai pas supporter que tu te jettes dans le lac comme ça pour lui, même si tu l'aimes encore.

*Lui. Lui. Arrête ça. Ce n'est qu'un mot, idiote. Un son. [...] Arrête ça !*

Voilà qui était plus surprenant. Sans doute une formule de politesse, une convention sociale la dépassant totalement, visant à contredire toute hypothèse pouvant évoquer le souhait de voir autrui décéder. Convention dont Alice ne se serait jamais encombrée. Mais leurs perspectives d'avenir différaient probablement...

Nouvelle convention courtoise, de celles auxquelles son père se pliait, donc plus intelligibles pour son cerveau brouillé par le vide, car familières : il rattacha sa cape sur son dos. Distance de convention, ou de sécurité peut-être. Il la fixait avec solennité, tandis qu'une certaine forme de psychopatie s'emparait d'elle, en même temps qu'elle prenait conscience du froid morbide qui la pénétrait peu à peu, joint entre sa psychologie interne et la température hivernale. Regard inexpressif, aussi froid que le parc. Paradoxe à nouveau, certes.


- Tu comptes faire quoi maintenant ?

L'après.

Le temps qui s'écoulait toujours, alors qu'il s'était arrêté pour Lui.
Il allait y avoir une suite.
Evidemment.
Et sa poche sembla subitement peser une tonne. Davidson, la suite, ou le maintenant pour paraphraser Kieran.
Un avenir. Même sans Lui.
Un avenir. C'était tellement étrange, en fait.

Regard perdu.


- Maintenant ? Mais qu'est-ce que tu crois que je vais faire, vraiment ? Je vais continuer, aller en cours, fréquenter des gens, assumer mes devoirs de préfète. Elle finit, dans un semi-murmure : Ai-je vraiment une autre alternative ?...

Elle laissa son regard errer du côté du sol, le visage fermé. Oui, sa vie allait continuer, sur des chemins sinueux, certes, dont il n'avait pas à connaître l'existence, mais l'idée était la même. Elle allait continuer seule.
Comme si rien ne s'était passé.


- Après tout, quelle légitimité avait cette histoire ?... S'y attacher ne peut plus que me mettre en danger, à présent.


La fureur paternelle, déjà éprouvée dans une situation similaire, bien moindre malgré tout. Oui, tout danger relatif à sa place et sa réputation au sein de Poudlard l'indifférait absolument.
Accessoires. Simples accessoires. Décor de sa vie désormais vide de sens, ou presque.
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptySam 7 Jan - 19:55

Dans son indécise tristesse, Alice était surement en train de réfléchir à ce qu’elle allait devenir maintenant sans l’être aimé… Ses yeux vairons tournés ailleurs, un regard perdu de nouveau, posé loin à des années lumières du jeune homme. Kieran avait du mal à comprendre pourquoi les femmes avaient toujours plus de difficultés à oublier quelqu'un qu'elles avaient aimé que les hommes. Non, mais là ça n'était pas une rupture... Le professeur ne faisait plus parti de ce monde à présent... Kieran devait peut-être essayer de voir ce que ça ferait si Athalie n'était plus.

*C'est pas le moment de penser à ça.*

- Maintenant ?

*Non dans un siècle… Ok j’avoue je pose des questions stupides parfois. J’ai pas le sens de la ou le… je sais pas quoi désolé.*

Mais qu'est-ce que tu crois que je vais faire, vraiment ?

* Je ne sais pas … Oui ok je plussoie ma question était débile.*

Je vais continuer, aller en cours, fréquenter des gens, assumer mes devoirs de préfète. Ai-je vraiment une autre alternative ?... conclut-elle dans un semi-murmure.

Effectivement elle n’avait nulle autre alternative… Mais qu’est-ce qu’il pouvait être idiot quand il le voulait. Pourquoi fallait-il que Kieran soit souvent : soi à côté de la plaque, soi complètement ridicule… Surtout que ces temps-ci il était plutôt doué pour les deux.
Aucune expression se lisait sur le visage d'Alice. Son esprit était surement en train de s’évaporer en un ciel de noirceur. Elle avait dit sa dernière phrase comme si un vide était en elle, comme si elle ne désirait dire cela mais , tel un enregistrement, elle l'avait dit car il n'y avait rien d'autre à faire. La vie était faite ainsi, "Il" était parti, et il fallait continuer sa route.

- Après tout, quelle légitimité avait cette histoire ?... S'y attacher ne peut plus que me mettre en danger, à présent.

Il est vrai que leur histoire était voué à l'échec dès le début. Lui, professeur , elle, élève et tout deux antagonistes... Ils n'étaient pas censés se rapprocher et pourtant... Le destin est parfois étrange, toujours imprévisible. Et une fois qu'un sentiment, qu'une bribe d'amour vous tombe dessus sans que vous vous y attendiez, il est déjà trop tard. Kieran la plaignait un peu quand même.

- Rien de légitime en effet ! S’exclama-t-il gaiement.

*Faut pas que j'm'étonne si après ce que je vais dire elle me tue...*

Kieran ramena ses mains derrière sa nuque en poussant un léger soupir avant de faire quelques pas en avant et de se placer rapidement derrière sa Préfète, en passant sa tête contre son cou de porcelaine, Alice était aussi froide que son cœur devait l’être à cet instant. Il l’avait d’ailleurs bien ressenti lorsqu’elle s’était serrée contre lui juste avant. Aussi gelé qu’une morte… Non. En fait Kieran n’avait jamais tenu de morte dans ses bras en effet mais ça devait être ça, sans doute. Et tout en faisant une légère pression de ses mains sur les bras d'Alice.

- Mais... murmura-t-il sur un ton sérieux et quelque peu sensuel. Tu t'y détacheras bien vite, crois-moi. Ça n'était pas comme si il n'y avait que lui sur la terre qui pouvait t’obnubiler à ce point. Il y en aura d'autre... Ne désespère pas.

Le jeune homme ne savait pas vraiment qu'est-ce qu'il était exactement en train de chercher à lui dire. Ceci dit il avait une façon bien étrange pour remonter le "moral". En même temps il n'avait rien trouvé d'autre à faire... Et comme la dernière chose qu'il voulait c'était bien qu'elle aille se jeter du haut de la tour ou dans le lac pour mettre fin à ses jours, sinon elle baisserait grandement dans son estime, il fallait bien qu'il tente de la ramener sur terre par un quelconque moyen. Et donc de la part de Kieran, il s'agissait là d'une sorte de petit rapprochement charnel.

Apparemment il n'avait aucune envie que celle-ci puisse se morfondre pour le professeur plus longtemps. Le Serpentard voulait qu'elle redonne un sens à son existence et quoi de mieux que de la faire enrager en l'approchant de trop près ? Il voulait la voir reprendre ses expressions arrogantes et ses manières froides et pourtant si séduisantes. Celles qui la caractérisaient si bien.

- Tu ne seras plus en danger si tu te laissais envahir par d'autres pensées... Alice.poursuivit-il à son oreille en laissant courir un doigt sur le bras d'Alice, bref geste qui laissait transparaître un brin de sensualité.
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyDim 8 Jan - 15:57

- Rien de légitime en effet !

Encore cette voix satisfaite, si hors contexte, qui lui fit lever un sourcil perplexe. A croire que ça lui faisait plaisir. Enfin, ce qui était certain, c'est que ça le rendait absolument indifférent... Et que cette conversation ne menait à rien. Non, O'Farrell ne pouvait définitivement pas prétendre à un autre rôle que celui d'exutoire...

*... Même si son intelligence est effrayante. Il a deviné tellement de choses en si peu de confrontations... Alors cantonne le au rang de jouet. Il n'a pas à soupçonner tes projets.*

C'est à peine si elle le vit se rapprocher d'elle, et elle était en train de songer que cet entretient ne servait à rien et qu'elle ferait mieux de s'isoler, disons... dans son dortoir, pour enfin pouvoir s'adonner à toute la réalité de ce vide atroce qui l'occupait toute entière. Mais ça ne semblait pas faire partie des projets du garçon, qui derrière elle reprit ses manières tactiles, posant sa tête contre son cou en tenant ses bras entre ses mains. Comme s'il souhaitait maîtriser une dangereuse situation inexistante - non, Alice n'était pas d'humeur à se mesurer à lui, ni à qui que ce soit.

Absolument démunie.
Se laisser faire, pas dans ses habitudes.


*Mais distrait-moi, énerve-moi, fais-moi oublier quelques instants sa disparition, pitié...*

- Mais... Tu t'y détacheras bien vite, crois-moi. Ça n'était pas comme si il n'y avait que lui sur la terre qui pouvait t’obnubiler à ce point. Il y en aura d'autre... Ne désespère pas.

Voix sensuelle, paroles décevantes par leur fond, pourquoi s'obstinait-il à la ramener à Lui ?... A le comparer aux autres, à ces milliers d'autres qui avaient pour principal défaut de n'être pas Lui, et d'avoir l'impolitesse d'exister quand Il n'était plus.

Ce n'était pas comme s'Il avait rompu leur relation - même si ça avait été le cas.
Il était mort en l'aimant.
Il était mort alors qu'elle embrassait sans passion d'autres lèvres que les siennes.

Celles d'O'Farrell, qui lui caressait à présent le bras du bout d'un doigt.


- Tu ne seras plus en danger si tu te laissais envahir par d'autres pensées... Alice.

Ses raisons étaient tellement prévisibles, finalement, que la colère qui l'envahit à nouveau déclencha son rire angoissant et hystérique.

*Que suis-je donc, pour toi ?... A peine refroidi, tu viens chercher ce que je ne voulais offrir qu'à lui ? Tu crois donc que je serais un défi intéressant ? Ne rêve pas mon cher, je ne suis pas de celles qu'on chasse. Remets-le à sa place, Alice, il n'a pas à croire qu'il a la moindre importance à tes yeux...*

- Inutile de te donner tout ce mal, Sweet Raven. Commença-t-elle d'une voix froide au ton ennuyé, caressant sa joue de la sienne avant de se dégager de son étreinte pour se retrouver de nouveau face à lui. Je devine aisément l'unique raison qui t'a poussé à... Comment dire... Me venir en aide ?

Elle le toisa d'un regard indifférent. Arrogant, comme à son habitude. Même si elle venait de leur rappeler à tous deux qu'elle lui était redevable... Mais il n'avait pas à croire qu'elle éprouvait la moindre once d'intérêt pour lui, même si l'intérêt physique était là. Il n'avait pas à se croire privilégié. Préféré à d'autres.

Même si quelque part c'était le cas, il n'avait pas à l'apprendre.

Sourire sardonique, elle défit l'épingle de sa jupe, avant de la déboutonner. Se retrouvant une seconde fois jambes nues devant lui, sous la lumière du soleil matinal, cette fois-ci. Exhibant volontairement ces violentes cicatrices qu'elle n'aurait pu subir que pour cet Autre. Ton presque méprisant, expression glaciale.


- Elles sont à toi, si tu m'en fais éprouver l'envie. Elles peuvent être à n'importe qui. Mais n'espère pas obtenir plus, jamais.

Se rapprocher de lui, sourire hésitant, regard progressivement candide, voix sensuelle à son tour, égarant une main sur la poitrine du jeune homme - côté gauche.

- Mon coeur est mort avec le sien.


Son sourire s'élargit, prenant une expression sincère et innocente, si rare quand il s'agissait d'elle, et elle se détourna d'O'Farrell, regard perdu dans le décor. Une expression purement heureuse et décalée sur le visage.

Car finalement la part la plus symbolique d'elle l'accompagnait dans son ultime voyage.
Et le reste n'avait pas la moindre importance. Ni son corps ni ses actes.


*I'll go back to black...*

[Explication : j'enlève ma jupe suite à un défi lancé par Kiki, so : défi remporté, mon cher.]
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptyVen 13 Jan - 10:32

Sous le silence du parc encore parfaitement endormi et vide, Alice fit retentir un strident et hystérique rire dont le timbre était indescriptible tant il était en dehors de ce que l’on nommait « rire ». Enfin il lui ressemblait ce rire aussi diabolique et angoissant qu’elle.

- Inutile de te donner tout ce mal, Sweet Raven, lâcha-t-elle sur un ton blasé et froid, tout en caressant sa joue contre la sienne avant de se détacher de lui en lui faisant face. Je devine aisément l'unique raison qui t'a poussé à... Comment dire... Me venir en aide ?

Lui venir en aide ? Intéressant… Alors elle venait d’admettre qu’il avait en quelque sorte réussi à l’aider. C’était plutôt flatteur venant d’une fille aussi arrogante qu’Alice. La Préfète paraissait moins abattue à présent, c’était rassurant. Kieran repensait au moment où il venait d’arriver, Alice était tellement méconnaissable sur le coup que ça faisait presque peur.
Il la préférait largement comme ça. Comme elle était là. Juste là. Regard froid, méprisant, manières arrogantes, et déboutonnage de jupe… Déboutonnage de jupe ? Le jeune homme déglutit sur le moment. Il ne s’attendait pas un seul instant à ce qu’elle se découvre ainsi, devant lui, à l’extérieur, dans le parc ! Et imaginez qu’il y avait d’autres élèves qui arrivaient… ? Bon ça n’était pas vraiment important. Ce qu’il fallait considérer à cet instant, c’étaient les yeux du Serpentard rivés par réflexe sur les jambes d’Alice.

Les cicatrices qu’elle portait sur ses jambes se voyaient encore plus à la lumière du jour, ce qui laissa perplexe le jeune homme qui se demandait comme elle avait pu faire pour avoir des stigmates aussi marquants.


. - Elles sont à toi, si tu m'en fais éprouver l'envie.

Oh perspective très intéressante pour Kieran, qui ne put s’empêcher de déglutir une seconde fois.

Elles peuvent être à n'importe qui.

Chute libre dans la déception. Le « n’importe qui » était de trop selon le jeune homme, qui lui aurait préféré être le seul qui pouvait s’approcher d’elle.

Mais n'espère pas obtenir plus, jamais.

Qui a dit qu’il espérait en avoir plus ? Alice était tout simplement une personne pour qui il éprouvait un désir physique violent et destructeur, pour qui il avait une assez grande estime et... et c’était tout.

La Préfète fit quelque pas pour arriver à sa hauteur, une démarche quelque peu hésitante, comme son sourire d’ailleurs, sa main s’égarant sur la poitrine de jeune homme, du côté de son cœur. Ce qui fit hausser à sourcil à Kieran.


- Mon cœur est mort avec le sien, avoua-t-elle d’une voie sensuelle.

Le sourire d’Alice se fit plus large, faisant paraitre une candeur et une sincérité qui ne lui ressemblait pas, ce qui pouvait éventuellement effrayé quand on n’avait pas l’habitude de voir une personne changer d’expression sans transition. Elle détourna son regard vers l’horizon, arborant une expression qui semblait être assimilé à de la joie sur son visage…
Déroutante… Elle était pire que déroutante ! Donc si il avait bien compris, elle souriait parce qu’elle venait d’annoncer que son cœur, donc ce qu’il lui permettait d’aimer, était mort avec le cœur de celui qu’elle aimait, donc le professeur Mogg… Logique finalement. Donc en résumé sa Préfète se fichait de la personne avec qui elle pouvait à présent avoir le moindre rapport, tout ce qu’elle savait c’est qu’il n’y aurait aucun sentiment.


*Les femmes…*

Kieran partit alors dans un bref éclat de rire cristallin devant la beauté de cette déclaration innocente, baissant légèrement la tête pour ensuite se redresser en passant une main sur son front.

-C’était si… touchant. T’as gagné, déclara-t-il en se baissant pour récupérer la jupe d’Alice à terre. On remettra ça à plus tard alors, continua-t-il en déposant le vêtement dans les mains d’Alice. Il a de la chance, c’est tellement rare les filles qui se laisse mourir dans leur amour quand elles le perdent. La plupart courent dans d’autres bras pas longtemps après.

Le jeune homme, posa ses mains sur les épaules de la Serpentard, la regardant droit dans les yeux.

-Allez, je vais te laisser. Je crois que je t’ai déjà assez fait subir ma présence pour aujourd’hui.

Kieran commençait à partir pour rejoindre le château, mains dans les poches, s’arrêtant une dernière fois à quelques mètres d’elle sans pour autant se retourner.

-Je ne te demanderai qu’une chose. Reste en vie. J’m’ennuierai sinon si t’es plus là. Et j’ai pas oublié la revanche que tu me dois pour l’autre soir,
déclara-t-il, un sourire sardonique aux lèvres qu’elle ne pouvait apercevoir avant de reprendre sa marche.
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MessageSujet: Re: ... And we go cold.   ... And we go cold. EmptySam 14 Jan - 13:51

Bref éclat de rire, auquel Alice n'accorda pas la moindre importance. Peu lui importait qu'il la trouve théâtrale et ridicule. Se détachant de tout intérêt pour lui, elle garda son sourire serein, le regard perdu de l'autre côté d'un miroir inexistant, se complaisant dans cette décision douce et morbide.

Ce qu'elle considérait comme la meilleure partie d'elle-même ne Lui survivrait pas, et elle adorait cette idée de la Lui sacrifier éternellement. Mais elle fut tirée de ses réflexions par de nouvelles remarques de son interlocuteur, qui avait sans doute développé son art de la répartie auprès de son amie d'Acewood et de sa langue aiguisée.


- C’était si… touchant. T’as gagné.


Tourner la tête brusquement, pour lui accorder un regard interrogatif. Qu'y avait-il à gagner, précisément, dans cette joute verbale vide de sens ? Il se relevait, plaçant sa jupe entre ses mains - Alice se rappelait à peine de l'avoir ôtée, tant les conventions sociales lui paraissaient absurdes dans son monde absolument déboussolé.

- On remettra ça à plus tard alors.

*Seulement si j'en ai envie. Ce n'était en aucun cas une invitation immédiate.*

- Il a de la chance, c’est tellement rare les filles qui se laissent mourir dans leur amour quand elles le perdent. La plupart courent dans d’autres bras pas longtemps après.


Haussement de sourcil étonné.

*Que sait-elle de l'amour, cette stupide majorité ? Et toi alors, Alice... Comment peux-tu prétendre que ce mélange d'émotions violentes que tu ressentais à son égard comportait la moindre once d'amour ?... Et comment une voix parasite à l'inexistance avérée peut prétendre savoir quoi que ce soit sur la question ? Ce n'est pas parce que je ne suis perceptible que mentalement que je ne suis pas réelle.*

Retour à la réalité de nouveau provoqué par O'Farrell. C'était presque angoissant de constater à quel point la perte de son unique repère pouvait faire basculer les notions basiques de son existence, au point de refouler son interlocuteur physique qui se trouvait pourtant en face d'elle - comme si le monde réel n'était désormais plus qu'un rêve flou.

Il lui posa les mains sur les épaules, vrillant son regard bleu sans fond dans le regard vairon de la Serpentard - particularité qui n'avait jamais aussi bien illustré l'instabilité et l'aliénation intérieure qu'elle portait.


- Allez, je vais te laisser. Je crois que je t’ai déjà assez fait subir ma présence pour aujourd’hui.

Aucune réaction. Elle l'approuvait entièrement, et était heureuse de constater qu'il ne faisait pas partie de ces imbéciles qui croient que leur présence physique constitue un soutien nécessaire aux épreuves subies par leurs fréquentations - ce qui faisait un point positif en sa faveur. Elle l'observait s'éloigner sans vraiment le voir ni en avoir conscience, s'efforçant de reprendre pied dans ce monde qu'elle connaissait par coeur mais qui lui semblait à présent terriblement inconnu...

- Je ne te demanderai qu’une chose.

Il s'était arrêté à quelques mètres de là, sans qu'elle s'en rende compte, et elle reporta son attention sur lui, prête à rire face à son audace - comme s'il avait eu le pouvoir de lui demander la moindre faveur.

- Reste en vie. J’m’ennuierai sinon si t’es plus là.

Stupéfaction totale.

- Et j’ai pas oublié la revanche que tu me dois pour l’autre soir.


Bref éclat de rire hystérique, tandis qu'il reprenait sa marche.


- Rêve. J'aurais toujours le dessus.


Remarque provocatrice, arrogante, à laquelle elle ne croyait pas le moins du monde. Elle se tourna dans la direction opposée, recouvrant à nouveau ses jambes frêles de sa jupe, dont la poche contenait toujours la lettre de Davidson... Léger regard en arrière, le garçon était près de la porte.

Décacheter cette autre missive avec une certaine excitation. Un bref sourire malsain étirant le coin gauche de ses lèvres une fraction de seconde.


*Parfait.*
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